Le Japon commémore avec solennité vendredi toute la journée le séisme, le tsunami et l’accident nucléaire survenus il y a exactement cinq ans et dont le pays n’est pas encore remis.
Dès le matin, des milliers de personnes sont attendues tout au long des plus de 500 kilomètres de côtes des régions sinistrées.
« Le Japon ne renaîtra pas sans la reconstruction du Tohoku » (nord-est), avait déclaré le Premier ministre Shinzo Abe lors d’une conférence de presse jeudi soir.
Le 11 mars 2011, quelque 18.500 vies ont été emportées par un raz-de-marée d’une ampleur telle qu’il n’en survient « qu’une fois par millénaire », disent les anciens au Japon. Les corps de 2.561 de ces personnes restent introuvables, sans doute à jamais, même si les recherches continuent. A la fin de la journée, les premiers signaux alarmants sont arrivés en provenance de deux centrales nucléaires à Fukushima (Daiichi et Daini), les ordres d’évacuation touchant la région dans un rayon de 2, puis 3 puis 10 et 20 kilomètres alentour.
« Ce qui a commencé comme une catastrophe naturelle s’est transformé en un des pires accidents industriels de l’histoire de l’humanité », déplore Junichi Sato, directeur exécutif de Greenpeace Japon, dans un courriel à l’AFP. « Il n’y a pas de fin en vue pour les habitants de Fukushima, près de 100.000 personnes ne sont pas rentrées chez elles, beaucoup ne le pourront pas et le gouvernement continue de minimiser le niveau de radioactivité. C’est tragique et inacceptable », ajoute-t-il.
Moins de la moitié des 29.900 habitations pérennes à loyer modéré promises aux personnes qui n’ont pas les moyens de se reloger ont été construites, reconnaît le gouvernement.
Outre les victimes du tsunami, 3.405 décès ultérieurs sont attribués par les autorités aux conséquences de la catastrophe. L’évacuation en urgence, la dégradation des conditions de vie et de santé ont entraîné des morts prématurées, et des suicides.
Un rassemblement contre l’énergie nucléaire et le redémarrage de réacteurs est prévu vendredi en fin de journée à Tokyo. Mais le gouvernement Abé persiste et signe : « Notre pays pauvre en ressources ne peut se passer de l’énergie nucléaire pour se garantir un approvisionnement régulier en énergie, tout en tenant compte des considérations économiques et du changement climatique »
Avec l'AFP