Quatre pays arabes du bassin du Golfe persique se sont joints à l'Arabie Saoudite pour déconseiller à leurs ressortissants de se rendre au Liban.
Ils ont demandé à ceux de leurs ressortissants qui résident, actuellement, au Liban, de rentrer, immédiatement, dans leurs pays respectifs. En effet, il s'agit là d'une tentative destinée à punir le Liban pour son refus de condamner l'Iran. Ces pays arabes ont enjoint Beyrouth à condamner ce qu'ils ont appelé "l'ingérence de l'Iran dans les affaires intérieures des pays arabes', mais, ils se sont heurtés au refus de Beyrouth.
Dans un article publié dans l'édition électronique du quotidien Al Ray al-Youm, le célèbre écrivain et journaliste du monde arabe, Abdul Bari Atwan écrit :
"L'Arabie saoudite qui fournit des aides financières à ses alliés au Liban et qui avait promis à l'armée libanaise une aide de plusieurs milliards de dollars, a exigé au gouvernement libanais d'abandonner sa souveraineté et sa dignité, pour se soumettre aux dictats de Riyad et déclarer la guerre à l'Iran et au Hezbollah". " C'est une scène tragique et regrettable de voir des centaines de personnalités politiques et religieuses du Liban se rendre à l'Ambassade de l'Arabie à Beyrouth pour présenter des excuses et de voir le gouvernement libanais émettre un communiqué pour corroborer le communiqué du récent sommet arabe alors que les autorités saoudiennes refusent d'accepter ces excuses qui sont, selon elles, insuffisantes", précise encore dans son article Abdul Bari Atwan.
Nous ne savons pas, ajoute-il, ce que les dirigeants saoudiens attendent du Liban et de ses élites politiques. Le Premier ministre libanais, Tamam Salam doit-il se rendre à Riyad pour que l'Arabie accepte ses excuses ? Donc, il est difficile de comprendre, ces jours-ci, la politique du régime saoudien. Abstraction faite de tout cela, ce n'est pas le Liban qui a sollicité l'aide saoudienne, au contraire, c'est Riyad qui s'est portée, volontaire pour proposer une telle aide. Par conséquent, la décision de Riyad d'interrompre l'aide financière à l'armée libanaise ne peut que profiter à Israël, car cela diminuera les capacités de l'armée libanaise pour combattre le terrorisme.
Et Atwan de poursuivre : " L'Arabie haït le Hezbollah. Le régime saoudien souhaitait l'élimination totale du Hezbollah, lors de l'agression israélienne de 2006 contre le Liban. Mais au cours de son agression qui a durée 33 jours, Israël n'a pas pu en finir avec le Hezbollah. Est-ce que l'Arabie souhaite voir l'armée libanaise réussir là où Israël a échoué (en liquidant le Hezbollah : NDLR) ? Le Hezbollah est la plus grande force et puissance au Liban. Il possède des centaines de milliers de missiles. Le Hezbollah est le puissant allié de l'Iran. Le Secrétaire général de ce parti Syyed Hassan Nasrallah a une grande foi en Wali Faqih. Cependant inciter les alliés saoudiens à descendre dans la rue pour protester contre l'Iran et le Hezbollah n'autre d'autre conséquence que de sombrer le Liban dans le tourbillon de la guerre civile et de l'instabilité.
S'adressant au régime saoudien, Abdul Bari Atwan conclut dans son article : " Vous accusez le Hezbollah d'irrespect vis-à-vis de l'Arabie. Oui, cela est vrai. Mais, vous semblez avoir oublié votre irrespect affiché à l'endroit du Hezbollah que vous qualifiez de " parti de Satan". Cette politique hâtive et insolente de l'Arabie profite à l'Iran et aura un effet inverse pour les alliés de l'Arabie Saoudite dans la région. Le Liban n'a commis aucune erreur pour s'excuser. Le maintien de la sécurité du pays et la tentative de l'éloigner d'une guerre civile sont-ils un péché impardonnable, nécessitant des excuses officielles ?!"