Presque quatre mois après le crash de l'avion russe, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reconnu pour la première fois ce mercredi que l’appareil russe qui s’est écrasé dans le Sinaï, tuant ses 224 occupants, a été la cible d'un attentat perpétré par Daech.
« Qui que ce soit qui a abattu cet avion, que cherchait-il ? Seulement à frapper le tourisme en Egypte ? Non, à frapper nos relations avec la Russie », a déclaré le président Sissi devant un auditoire de responsables gouvernementaux et économiques lors d’une conférence sur le développement de l’Egypte reprise par les télévisions.
Dix jours après le crash, Moscou a interdit jusqu’à nouvel ordre tout vol entre la Russie et l’Egypte.
Le 31 octobre 2015, un Airbus A-321 de la compagnie charter russe Metrojet s’est disloqué soudainement à quelque 10 000 m d’altitude, 23 minutes après avoir décollé de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge dans le sud de la péninsule du Sinaï, bastion de la branche égyptienne du groupe Daech.
Le 17 novembre, Vladimir Poutine annonçait qu’il s’agissait d’un acte terroriste promettant de punir ses auteurs « en n’importe quel point de la planète ». Jusqu’au discours du président Sissi mercredi, l’Égypte ne l’a jamais reconnu, assurant que l’enquête était toujours en cours.
A cette époque-là, des experts des questions stratégiques ont souligné que cet attentat pourrait avoir pour but de brouiller les relations russo-égyptiennes qui préoccupaient vivement Washington et Riyad.