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Les relations irano-tunisiennes au beau fixe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre tunisien, Habib Essid, rencontre le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, le 31 août 2015 à Tunis. ©AFP

A l'instar de l'Egypte et sous pression saoudienne, la Tunisie finira-t-elle par annuler ses accords avec l'Iran?

Le porte-parole officiel du gouvernement tunisien a insisté sur la volonté d’étendre les échanges entre les deux pays avant de déclarer que la Tunisie ne se mêlerait à aucune guerre éventuelle de l'OTAN contre la Libye.

Selon l’agence de presse Fars, le porte-parole officiel du gouvernement tunisien, Khaled Shokat, a déclaré : « Les rumeurs d’ annulation des accords sur le tourisme avec l’Iran sont sans fondement. »

Interrogé par le journal saoudien Al-Sharq al-Awsat, Shokat a affirmé que l’annulation des accords avec l’Iran, la Chine et les autres pays n’est pas à l'ordre du jour. Il a ajouté : "La Tunisie ne va pas par pur plaisir, et en se basant sur des publicités sur Facebook, mettre un terme à des accords déjà conclus ; des publicités qui prétendent que le chiisme va s’importer en Tunisie par le biais des touristes iraniens.»  Et d'ajouter : « Nous ne voulons pas nous mêler des relations de l’Iran avec les autres pays musulmans et arabes et nous ne permettrons à personne de se mêler dans nos affaires internes. » « Je ne pense pas que nos valeurs culturelles soient fragiles au point d'être bousculées par des touristes iraniens ; des touristes qui vont passer une semaine dans un hôtel, une piscine ou un autre lieu touristique! » La haute autorité tunisienne a réagi implicitement aux milieux salafistes égyptiens qui accusent de potentiels touristes iraniens d'avoir fait du "prosélytisme chiite'" ; événement qui a finalement abouti, sous pression de l’Arabie Saoudite, à l’annulation des accords sur le tourisme signés entre le Caire et Téhéran. 

Concernant l’extension des accords avec la République Islamique d’Iran, Shokat a insisté sur le fait qu’il fallait non seulement appliquer cet accord mais également en conclure d’autres : « Car depuis l’accord sur le nucléaire, nous sommes face à des concurrents occidentaux et internationaux qui sont entrain de normaliser leurs rapports avec l’Iran. »

La Tunisie ne se mêlera à aucune guerre éventuelle de l'OTAN contre la Libye

Concernant ce qui attendait la Libye et la Tunisie et les différents scénarios envisageables, il a également affirmé : « Nous sommes prêts à poursuivre les efforts de Martin Keppler, l’envoyé de l’ONU en Libye, par n’importe quel moyen afin que le scénario conduisant la Libye et la zone à une guerre ne se reproduise pas. »

« Nous ne prendrons pas part à la guerre de l’OTAN contre la Libye », a t-il déclaré, en bon connaisseur des répercussions désastreuses d’une telle guerre sur le pays et ses pays voisins, quand bien-même elle serait soutenue par la communauté internationale. La Tunisie et les autres pays voisins connaissent bien les risques qu'engendrent des tensions militaires et sécuritaires montantes dans un pays déjà bien en crise. »

En s’appuyant sur le soutien de la Tunisie au courant politique actuel en Libye pour la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale, Shokat a affirmé : « Le gouvernement tunisien fournira aux libyens les moyens logistiques et diplomatiques nécessaires, sans aucune intrusion. » 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV