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L’influence mondiale des médias iraniens sur le récit – reconnue par des groupes de réflexion israéliens

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Par Sheida Eslami

« L’Iran, grâce à ses dizaines de chaînes multilingues – de l’anglais et de l’espagnol à l’arabe et au haoussa – exerce une influence considérable à travers le monde. Même sous pression financière, les fonds ne manqueront pas pour financer ces activités.  Press TV, Al-Alam, HispanTV et HausaTV sont les instruments d’influence de l’Iran sur la communauté internationale – à tel point que la Grande-Bretagne et l’Allemagne les considèrent comme des outils utilisés par Téhéran pour façonner l’opinion publique. »

Ce sont les propos de Danny Citrinowicz, ancien chef de la section Iran du renseignement militaire israélien (Aman), tenus lors d’une interview accordée à un média en hébreu après la publication de son récent rapport à l’Institut israélien d’études de sécurité nationale (INSS). Ce rapport montre que l’institution qui le soutient, même après sa publication, continue d’expliquer et de justifier l’échec du régime sioniste à contenir le soft power iranien.

La nouvelle déclaration verbale de Citrinowicz – qui s'inscrit dans la continuité de son rapport INSS – souligne clairement que, quelles que soient les circonstances, l'Iran ne cessera jamais de s'efforcer de préserver et de maintenir ses réseaux à l'étranger. En effet, l'essence même de la stratégie médiatique de la République islamique réside dans sa présence au sein des sociétés du monde et dans sa volonté de briser les barrières du monopole, du boycott et de la censure des médias – une réalité que Tel-Aviv redoute plus que tout.

La publication récente de l'article de Citrinowicz à propos de la Radiotélévision de la République islamique d'Iran (IRIB), sur les réseaux médiatiques à l'étranger témoigne, de fait, d'une anxiété cognitive et d'une crainte stratégique au sein du régime sioniste face à l'expansion du soft power iranien et à son influence culturelle croissante.

Et lorsque l'on met en parallèle ses récentes déclarations et articles avec les reportages de Press TV – montrant des manifestants européens exprimant leur affection et leurs sentiments positifs envers la chaîne d'information iranienne lors d'un rassemblement pro-palestinien diffusé il y a quelques jours – la raison de son insistance à sensibiliser les structures proches du sionisme dans les pays occidentaux, notamment aux États-Unis, contre le réseau iranien anglophone, apparaît encore plus claire.

Citrinowicz, aujourd'hui chercheur principal au sein du programme « Iran et axe chiite » de l'INSS et ancien commandant pendant 25 ans dans divers secteurs du renseignement militaire israélien, notamment à la tête de la section Iran de la Division de la recherche et de l'analyse (RAD), et également représentant de la RAD aux États-Unis, admet dans son rapport, certes avec prudence mais sans équivoque, que la structure médiatique iranienne s'est largement développée au-delà d'une simple chaîne de télévision d'État et est devenue une organisation mondiale de production de discours, résistante à l'hégémonie narrative occidentale.

Cette reconnaissance confirme en réalité les atouts mêmes qui ont fait de l'IRIB un atout culturel et civilisationnel pour la République islamique : au niveau national, un facteur de cohésion sociale ; au niveau international, une plateforme respectée par les nations indépendantes et les consciences éveillées, en quête de justice.

Citrinowicz avance plusieurs indicateurs, reflétant la crainte d'Israël à l'égard de l'Iran, qui, après examen, confirment que les médias iraniens à l'étranger ne constituent pas une menace pour l'ordre mondial, mais la manifestation d'une puissance médiatique nationale ancrée dans l'authenticité culturelle, l'indépendance politique et une mission civilisationnelle.

Avant d'examiner ces indicateurs, un retour sur l'hostilité persistante envers les médias internationaux iraniens, tels que Press TV, permettra d'éclairer davantage la question.

Le discours de l'ennemi sur les médias iraniens

Pour comprendre l'ampleur réelle de l'influence des réseaux médiatiques iraniens à l'étranger, il suffit de se tourner vers le « discours de l'ennemi ». Les services de renseignement, les groupes de pression sionistes et les institutions militaires occidentales présentent les médias iraniens non comme des chaînes d'information, mais comme une « menace stratégique ». De l'INSS à l'ADL, tous convergent sur un point : la reconnaissance du soft power iranien.

L'ADL et le Centre de lutte contre la haine numérique ont publié en avril 2023 un rapport détaillé intitulé « Haine d'État », qualifiant Press TV d'« opération de haine commanditée par l'État de la République islamique » et l'accusant de créer un « discours alternatif » au Royaume-Uni.

Ce rapport présente le réseau iranien comme un agent « façonnant la perception de la société occidentale », précisément le phénomène qu'Israël redoute le plus : le changement de perception.

Le rapport 2024 de l'ADL sur HispanTV reflétait également cette crainte, qualifiant la chaîne iranienne hispanophone de « vecteur de pensée anti-impérialiste à travers l'Amérique latine » et jugeant « menaçante » la présence croissante de l'Iran dans la sphère informationnelle latino-américaine – largement alimentée par HispanTV.

Ce ton est en réalité à l'opposé de ce que HispanTV a fait pendant des années en Amérique latine : donner la parole aux pays du Sud contre l'impérialisme occidental.

Dans le même ordre d'idées, la BBC, dans son rapport officiel sur la saisie par les États-Unis des domaines Press TV et Al-Alam.com, a ouvertement validé le point de vue américain en écrivant que ces médias sont considérés comme des « opérations d'influence malveillantes ».

Pourtant, la vérité demeure : partout où un média amplifie la voix des pays du Sud, l'Occident le qualifie de « malveillant ».

Ajoutons à cela l'analyse de Latinoamérica21 de juin 2024 qualifiant HispanTV de « voix de l'Iran en Amérique latine » – une réalité que les Latino-Américains eux-mêmes reconnaissent : le rôle de l'Iran dans la construction du Sud global et d'un nouveau paysage médiatique.

Lorsque l'on considère l'ensemble de ces sources occidentales et leurs tentatives, influencées par le sionisme, de restreindre les médias internationaux iraniens, une vérité s'impose : les médias iraniens sont devenus si influents que l'ennemi est contraint de les qualifier de menace pour la sécurité.

Cette reconnaissance constitue le certificat de crédibilité le plus précieux pour les réseaux d’outre-mer de la République islamique.

Verre ou acier ? Telle est la question

À la lumière de l’article de Citrinowicz, sur lequel se concentre principalement le présent article, le premier indicateur de l’efficacité de la radiodiffusion iranienne (IRIB) réside dans la nature de la « préoccupation » du régime israélien.

Dans le cadre stratégique de Tel-Aviv, seuls les acteurs capables d’influencer la perception du public dans les pays ciblés, et ce de manière à remettre en cause leurs structures décisionnelles, sont considérés comme des menaces.

Par conséquent, la mention de chaînes telles que Press TV, Al-Alam et HispanTV dans les documents militaires et analytiques israéliens témoigne en réalité de leur succès ; car si elles étaient inefficaces ou faibles, elles passeraient inaperçues.

Cette réaction sécuritaire face aux médias nationaux iraniens est un signe de leur infiltration culturelle ; en effet, un média ne devient une menace pour la sécurité que lorsqu’il parvient à ancrer dans l’opinion publique un discours concurrent, un discours qui s’oppose aux politiques destructrices d’Israël.

L’agitation manifeste d’Israël face aux activités et à l’influence de chaînes comme HispanTV ou Press TV indique que l’Iran est parvenu à mobiliser un public transnational, notamment dans des environnements autrefois monopolisés par les médias occidentaux, grâce à des contenus axés sur la justice et les valeurs anticoloniales.

Dans cette perspective, Citrinowicz écrit dans son article : « La frappe menée par l’armée de l’air israélienne le 16 juin contre le siège de la Radiotélévision de la République islamique d’Iran (IRIB) visait principalement à réduire la capacité du régime à communiquer avec sa population, affectant ainsi son pouvoir de commandement et sa stabilité politique. Simultanément, cette attaque a mis en lumière une autre importance de l’IRIB à Téhéran : la diffusion des messages et de la propagande iraniens à l’échelle mondiale. »

Dès lors, la frappe militaire israélienne du 16 juin 2025 (26 Khordad 1404) contre le bâtiment de l’IRIB doit être perçue non seulement comme un acte militaire, mais aussi comme le reflet d’une défaite psychologique.

L'objectif de la frappe du 16 juin était de faire taire une voix qui, non seulement unifiait la nation iranienne sur le plan intérieur, mais qui, au sein du paysage médiatique occidental et sioniste chaotique, présentait une vision et une orientation indépendantes, projetant l'image d'un Iran déterminé, résilient et puissant.

Une institution médiatique ciblée et attaquée par les ennemis de la République islamique dans le cadre d'efforts unifiés et coordonnés, dont l'importance et la place sont pourtant indéniables, même pour les structures de recherche sionistes, et qui, lors de tournants historiques tels qu'une guerre, réaffirme son autorité à l'échelle internationale.

L’architecture médiatique iranienne : de la localisation à la mondialisation

Selon le rapport de l’auteur sioniste, les activités médiatiques de l’IRIB, présentes dans plus de 30 langues, ont créé un réseau qui porte la voix de l’Iran au-delà des frontières invisibles de l’axe occidental-hébraïque.

Ce multilinguisme témoigne de la réponse de l’Iran au besoin réel du monde non occidental d’être représenté par des médias alternatifs et reconnaît l’Iran comme un symbole de résistance.

Des chaînes comme HispanTV en Amérique latine, Hausa en Afrique et Al-Alam dans le monde arabe ont, dans les faits, comblé un vide médiatique dans des pays restés longtemps silencieux au sein de la sphère d’influence occidentale. Ces pays peuvent désormais, aux côtés de l’Iran, revendiquer une troisième identité collective : ni dominateur ni dominé, mais résilient et émancipé.

La diplomatie culturelle de l’IRIB repose sur des échanges horizontaux entre les nations et un dialogue civilisationnel, et non sur une transmission unilatérale de valeurs.

Ainsi, le succès des médias iraniens à l'étranger doit être évalué à l'aune de leur capacité à instaurer un dialogue, et non par le biais d'outils de domination ou de propagande, ce qui ne ferait que renforcer leur crédibilité.

Diffusion multicanale : des chaînes de radio aux plateformes numériques

Dans une partie du rapport de l'INSS, l'auteur critique la présence des médias iraniens sur des plateformes comme Telegram, YouTube et autres réseaux sociaux, et demande leur fermeture. Cette demande témoigne une fois de plus des compétences techniques et de l'adaptation structurelle de l'IRIB à l'écosystème médiatique moderne.

En réalité, la division médias internationaux de l'IRIB, ou service mondial, a depuis longtemps étendu sa diffusion au-delà des formats linéaires ou de diffusion traditionnelle pour inclure une distribution numérique simultanée. Ainsi, même lorsque les satellites ou les réseaux officiels sont soumis à des restrictions, le public international continue d'accéder aux contenus iraniens par des canaux alternatifs.

Il ne s'agit pas simplement d'une stratégie de survie ; dans le contexte des sanctions et des restrictions occidentales, c'est une démonstration des capacités technologiques de l'Iran sous embargo – des capacités dont même les grands réseaux internationaux, dotés de ressources importantes, dépendent pour maintenir leur audience mondiale.

En Iran, cependant, elle est devenue un symbole de puissance, de supériorité et de résilience – ce que même Citrinowicz reconnaît.

L’Iran et le dialogue interreligieux entre les nations de la Résistance

L’une des préoccupations de Citrinowicz concerne les efforts déployés par l’Iran pour influencer les communautés sunnites et réduire les hostilités par le biais de projets de rapprochement.

Ce passage, bien qu’écrit avec une certaine méfiance envers la sécurité, constitue l’aveu le plus juste du caractère transidéologique de l’IRIB.

L’Iran ne cherche pas à polariser les opinions sectaires ; il aspire à un dialogue civilisationnel et à l’unité islamique. Si le message iranien était sectaire – comme Citrinowicz semble le suggérer –, il ne trouverait pas d’écho au sein de la Résistance, majoritairement sunnite.

Les médias iraniens ont toujours mis l’accent sur les principes communs de justice, de droits et de résistance à la domination, et non sur les différences sectaires.

La couverture par l’IRIB de la résistance palestinienne et des luttes des autres peuples de la région, indépendamment de leur appartenance religieuse ou idéologique, découle de cette unité morale et humaine – un système éthique universel exprimé à travers un langage culturel et religieux et largement accepté.

Continuité narrative et coordination entre les réseaux

L'une des caractéristiques distinctives du service international de l'IRIB est la cohérence narrative de ses réseaux. L'INSS décrit ce phénomène comme un « renforcement mutuel des récits ».

Citrinowicz le présente comme un complot organisé visant à inciter les structures sionistes du monde entier à agir contre l'Iran et l'IRIB.

En réalité, il s'agit d'un plan médiatique professionnel où un message unifié est diffusé dans différentes langues, adapté à divers publics, à l'instar de ce que font également des chaînes internationales comme BBC World ou DW, bien que dans un but différent.

Citrinowicz dissimule délibérément cette pratique médiatique universelle pour présenter l'Iran comme une menace, espérant ainsi pousser son public cible à adopter des contre-mesures plus strictes contre l'IRIB, et en particulier son service international, comme si cette opération médiatique était un phénomène spontané.

La coordination entre Press TV, HispanTV et Al-Alam n'est pas dictée par des considérations politiques ; elle résulte d'un travail minutieusement organisé au sein du service international de l'IRIB, fondé sur la nécessité d'une connexion interlinguistique dans la communication interculturelle.

L’objectif est de transmettre les concepts de justice et de vérité au-delà des frontières linguistiques.

Ces réseaux sont les architectes d’un « troisième monde médiatique » – un monde fondé sur une troisième voie : l’indépendance, la justice et le dialogue Sud-Sud. Dans cette architecture, chaque langue devient un ancrage culturel et chaque région un rayon du réseau de justice communicationnelle.

Fonction civilisationnelle des médias comme mémoire collective des nations

D’un point de vue civilisationnel, les médias ne sont pas qu’un simple outil de transmission de messages ; ils constituent la mémoire collective des peuples.

L’IRIB, grâce à ses réseaux internationaux, a enregistré et diffusé à l’échelle mondiale la mémoire de la Résistance à travers les pays.

En Amérique latine, HispanTV relate les luttes anti-impérialistes du point de vue du Sud ; en Afrique, HausaTV fait écho à la voix historique des mouvements anticoloniaux ; dans le monde arabe, Al-Alam TV documente la voix de la Palestine et de l’axe de la Résistance, tout en donnant la parole aux acteurs locaux de ces régions.

Ce processus reconstruit l’identité mondiale sur la base d’une justice communicationnelle, offrant ainsi une visibilité aux cultures marginalisées.

Ainsi, le soft power iranien est profondément lié à la fonction éthique des médias, cette dimension morale étant la principale raison de son attrait auprès des publics non iraniens.

Sanctions et résilience de l'IRIB face à la pression

Il est désormais évident que l'ensemble des sanctions américaines et alliées imposées à l'IRIB et à ses réseaux à l'étranger n'ont pas permis de limiter leur portée ni d'entraver le développement de leurs contenus.

Le service international de la chaîne de télévision publique iranienne s'approvisionne en contenus auprès de sources nationales et indépendantes. Ce niveau d'autosuffisance en matière de contenus est exceptionnel dans le contexte médiatique mondial actuel, démontrant ainsi que l'IRIB est devenue un modèle d'autonomie dans le domaine des communications internationales.

Dans la logique des sanctions, l'objectif est de paralyser les flux de communication. Or, l'IRIB a fait preuve de capacités technologiques et d'une grande autonomie, même sous une pression maximale.

La présence continue des réseaux iraniens sur les plateformes internationales, malgré le filtrage et la suppression de contenus, témoigne de l'adaptabilité institutionnelle qui relie les ressources nationales aux structures mondiales.

Pour Israël, cette agilité technologique, d'autant plus que le budget alloué par l'Iran à ses médias à l'étranger est modeste, représente une menace.

D’un point de vue communicationnel, il s’agit d’une réussite institutionnelle à l’ère post-plateforme, où le pouvoir ne réside plus dans les monopoles satellitaires, mais dans la circulation continue du sens au sein d’un réseau.

Ainsi, le maintien de l’activité de ces réseaux malgré les pressions politiques et économiques témoigne concrètement de la résilience cognitive du système médiatique iranien.

C’est précisément cette résilience qu’Israël redoute : dans un monde numérique sans frontières, faire taire les voix dissidentes est devenu inefficace. Cette inquiétude constitue en elle-même la meilleure preuve de la capacité technologique et de l’adaptation structurelle des médias nationaux iraniens au nouvel écosystème communicationnel.

Le rapport de l'INSS témoigne du succès des médias iraniens

L'analyse présentée dans le rapport de l'INSS reflète tous les indicateurs qui préoccupent le régime sioniste – autant d'indicateurs, en réalité, du succès des médias iraniens : expansion multilingue, synergie narrative et diplomatie culturelle avancée.

L'IRIB a élevé le concept de soft power, d'un simple outil gouvernemental à une mission civilisationnelle, véhiculant des messages d'humanité, de justice, d'indépendance et de communication éthique.

Grâce à une conception scientifique, à des technologies de pointe et à la mobilisation des capacités intellectuelles mondiales, les réseaux iraniens à l'étranger ont bâti un système de communication interculturelle non occidental, devenu une alternative aux médias hégémoniques.

Le rapport de Citrinowicz et l'ensemble du cadre de l'INSS, bien que présentés comme une mise en garde, contiennent une série d'aveux : ceux de l'échec des discours occidentaux et sionistes face au soft power iranien, d'une efficacité remarquable.

L’IRIB et son service international – s’appuyant sur les langues locales, des experts natifs et une approche du sens axée sur la justice – ont élevé le soft power du statut de simple outil de propagande politique à celui de devoir éthique et civilisationnel.

Dans le monde actuel, où la géographie s’estompe dans l’univers numérique, seuls les médias capables de « créer du sens » perdurent, et non ceux qui se contentent de vendre du contenu.

Aujourd’hui, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Afrique, des personnes conscientes puisent leur inspiration en Iran – dans cette voix même que Tel-Aviv redoute : la voix de la vérité, de la justice et de la résilience de l’humanité.

Sheida Islami est une écrivaine, conseillère en médias et critique culturelle basée à Téhéran.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV