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Zoom Afrique du 6 décembre 2024

Zoom Afrique du 6 décembre 2024

Les titres de la rédaction :

  • Congo : l’ARPCE discute avec les acteurs nationaux sur la régulation Open Access des câbles sous-marins
  • BAD-BOA : accord de partage de risques de 53 millions $ pour booster le commerce africain
  • Le CIF aidera l’Ethiopie à lever 500 millions $ pour restaurer ses terres
  • Niger : Orano écarté, les autorités prennent le contrôle de l’uranium de Somaïr 

Les analyses de la rédaction :

1. Mali : tentatives de déstabilisation à Tinzawatène tuées dans l’œuf 

Huit hauts cadres de la rébellion ont été tués dimanche 1er décembre 2024, au cours d’une frappe aérienne des forces armées et de sécurité maliennes.

L’incident s’est déroulé à Tinzawatène à la frontière algérienne. L’information a été confirmée par l’armée malienne. Selon l’État-major général des armées, c’était au cours d’une opération spéciale menée dans la région de Kidal. Elle a été confirmée dans la soirée dans un communiqué de l’armée malienne. Parmi ces cadres de la rébellion tués, Choguheib Ag Attaher, chef de tribu Idnane, Fahad Ag Almahamoud responsable de mouvement, Albaraka Ag Alfaki, Mossa Ag Baye Diknane, Bachara Ag Hamed, Mohamed Ag Acherif, Jamal Ag Albaraka, Sidi Ag Baye et nombreux autres combattants. À cela s’ajoute de nombreux blessés et des dégâts matériels. À la vielle de cette opération spéciale menée dans la région de Kidal, les groupes armés du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-DPA) avaient signé un pacte d’honneur, marquant la dissolution de toutes les entités armées sous cette bannière pour former le Front de Libération de l’Azawad. Un regroupement qui assemble des groupes armés pouvant conduire à la libération totale de l’Azawad. C’est au cours de cette rencontre que l’armée a repéré leur position. Les leaders rebelles ont été carbonisés et le mouvement tué dans l’œuf.

2. Le Tchad et le réveil souverain de l’Afrique

par Constantin von Hoffmeister

La décision du Tchad de rompre sa coopération militaire avec la France dépasse un simple mouvement géopolitique isolé ; elle constitue un acte décisif de libération vis-à-vis de l’ordre post-colonial qui a longtemps attaché une grande partie de l’Afrique à l’hégémonie occidentale. Annoncée après une rencontre entre le président Mahamat Idriss Déby et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à N’Djamena, cette décision marque la maturation de la souveraineté tchadienne. Le ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, a souligné que le Tchad est désormais une puissance autonome, déterminée à façonner ses politiques étrangères et militaires en fonction de ses intérêts nationaux, affranchie de toute tutelle extérieure.

Ce tournant est emblématique du réveil de l’Afrique dans un monde de plus en plus marqué par la multipolarité. Le moment unipolaire, qui visait à intégrer le Sud global dans une vision monolithique de la modernité, s’érode. Le rapprochement du Tchad avec Moscou plus tôt cette année, culminant avec une rencontre personnelle entre le président Déby et Vladimir Poutine, ainsi que l’inauguration d’une Maison Russe à N’Djamena en présence du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, illustre une réorientation des alliances. Ces actions ne sont pas de simples ajustements, mais l’expression d’une quête plus large des nations africaines pour redéfinir leurs rôles au sein d’un ordre mondial non plus dicté uniquement par les puissances occidentales.

3. Le Mali émet un mandat d’arrêt contre Mark Bristow, le PDG de Barrick

Fin novembre, quatre employés de Barrick ont à nouveau été arrêtés dans le cadre d’un différend opposant Bamako à la compagnie canadienne. Cette dernière est mise en cause dans un audit qui a révélé un manque à gagner de 300 à 600 milliards FCFA pour les caisses de l’État malien. Au Mali, les autorités judiciaires ont émis un mandat d’arrêt visant Mark Bristow, PDG du Canadien Barrick Gold. À la tête de la compagnie pilotant la plus grande mine du pays, le dirigeant sud-africain est accusé de blanchiment d’argent et de violation de la réglementation financière, selon des informations de la presse locale, confirmées par Reuters. Ce mandat d’arrêt délivré le 2 décembre, et qui n’a pas fait jusqu’ici l’objet d’une communication officielle, constitue la dernière escalade dans les tensions entre Barrick et le gouvernement malien. Ce dernier reproche à la compagnie canadienne des infractions financières, dans le cadre d’un audit des mines d’or ayant révélé un manque à gagner de 300 à 600 milliards FCFA pour les caisses publiques. Le Mali réclamerait 500 millions $ à Barrick, qui a trouvé un accord initial avec les autorités fin septembre dernier, après l’arrestation de quatre de ses employés. Alors que la compagnie affirme avoir déjà versé 85 millions $ dans le cadre de cet accord, le Mali a dénoncé en octobre le non-respect des termes de l’accord et procédé le mois dernier à de nouvelles arrestations de quatre cadres de Barrick. La compagnie a indiqué qu’ils sont « détenus dans l’attente de leur procès » sans préciser les chefs d’accusation. Notons que Mark Bristow n’est pas le premier PDG d’une compagnie produisant de l’or au Mali à être poursuivi dans le cadre des efforts du gouvernement visant à récupérer le manque à gagner constaté. Le PDG de l’Australien Resolute Mining, qui contrôle la mine d’or Syama, a ainsi été brièvement détenu en novembre, avant d’être libéré quand la compagnie a accepté de verser 160 millions $ au gouvernement.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV