Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. L’AES démontre qu’il est possible de « se passer » des organisations sous-régionales
Joint par Sputnik Afrique, Youssouf Adam Abdallah, spécialiste tchadien en sécurité internationale, analyse la nouvelle architecture sécuritaire dans les pays de l’AES. Selon lui, l’exemple de l’AES démontre « qu’on peut bien bel et bien se passer de ces soi-disant organisations sous-régionales à la solde de leurs maîtres ». « Il n’est un secret pour personne aujourd’hui que la CEDEAO et beaucoup d’autres organisations sous-régionales de l’Afrique subsaharienne ont simplement failli à leurs missions régaliennes. Ces organisations sont souvent à la solde de l’Occident et exécutent à la lettre les recommandations de ces derniers », développe Youssouf Adam Abdallah.
L’expert évoque la coopération de l’AES avec la Russie. À l’inverse de partenaires précédents, qui « poussent sciemment à l’instabilité et à l’insécurité permanente », Moscou « aide les États de l’AES et tous les potentiels partenaires d’ailleurs à renforcer la souveraineté, leur propre sécurité, leur propre économie ». Youssouf Adam Abdallah salue « une gestion efficace et efficiente de la logistique militaire » des pays de l’AES, qui vivent d’ailleurs une « grande révolution » : « Je crois fermement que ce modèle de dispositif sécuritaire pourra convenir aux autres États africains malmenés et pris au dépourvu par les partenaires toxiques ».
Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont solennellement annoncé, le 28 janvier 2024, dans une déclaration commune, leur décision de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) marquant ainsi l’histoire de ces pays souverainistes. Après le Mali, le Burkina et le Niger, d’autres pays pourraient envisager de sortir de la CEDEAO.
Les partenariats ont changé. Ce ne sont plus la France ou les États-Unis, mais plutôt l’Iran, la Russie qui se sont montrées être des partenaires fiables, traitant d’égal à égal ses partenaires, sans imposer une vision quelconque.
2. Choguel Kokalla Maïga : « J’ai fait de mon mieux pour donner satisfaction aux Maliens. Si j’ai réussi, c’est grâce à vous »
Ce sont là quelques-uns des derniers mots du Premier ministre sortant, Dr Choguel Kokalla Maïga, adressés à ses désormais anciens collaborateurs parmi lesquels les membres de son cabinet, les responsables des structures rattachées à la Primature et le personnel d’appui. La cérémonie d’adieu, empreinte de sobriété, s’est tenue dans la matinée de ce vendredi 22 novembre 2024. Elle avait pour objectif de remercier les équipes et de leur adresser des encouragements. « Travaillez avec le même engagement pour accompagner les autorités actuelles et veillez à toujours mettre le Mali au centre de toutes vos actions », a souligné Choguel Kokalla Maïga.
« Ayez toujours à l’esprit la réussite du Mali et la pérennisation de l’Alliance des États du Sahel (AES). Les ennemis sont aux aguets », a souligné le Premier ministre sortant. À son tour, le directeur de cabinet adjoint par intérim, Youssouf Sanogo, a remercié Dr Choguel Kokalla Maïga au nom de tous les collaborateurs. « Merci pour tout ce que vous avez fait pour le Mali. Veuillez nous pardonner pour les erreurs que nous avons pu commettre. Nous allons continuer à servir le Mali avec engagement », a-t-il dit.
Le président de la Transition du Mali, le général d’armée, Assimi Goïta, a limogé le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga et dissous le gouvernement, selon un décret présidentiel lu ce mercredi à la télévision nationale (ORTM). « Le président de la transition, chef de l’État décrète qu’il est mis fin aux fonctions du Premier ministre et des membres du Gouvernement », indique un décret lu à la Radio et Télévision malienne par Alfousseyni Diawara, secrétaire général de la Présidence.
3. L’esprit des BRICS : vivant et bien portant en Afrique du Sud
par Pepe Escobar
L’Afrique a désormais essentiellement besoin de volonté politique pour lutter contre les problèmes d’infrastructures, le déficit de capital humain et le déficit institutionnel. Lors du sommet annuel de l’APEC à Lima, le camarade Xi Jinping a pratiquement été couronné roi du Pérou, tandis qu’une fête mobile animée célébrait la toute nouvelle route de la soie maritime Chancay-Shanghai, d’une valeur de 1,3 milliard de dollars, qui traverse le Pacifique. Il ne pouvait y avoir de contrepartie plus propice à l’action aux États-Unis que de se réunir en Afrique du Sud, membre des BRICS, pour discuter de l’unité africaine dans un monde multipolaire, ainsi que des fléaux perpétuels que sont le racisme, le fascisme, la russophobie et d’autres formes de discrimination.
À Kazan, les BRICS se sont de facto élargis de 9 membres, ajoutant 13 partenaires et atteignant 22 pays. Les BRICS+ dépassent désormais largement l’influence – déclinante – du G20, dont le sommet annuel se tient actuellement à Rio, au moins axé sur les questions sociales et la lutte contre la pauvreté et la faim, et non sur la guerre. Pourtant, le G7/OTANistan, en proie à la crise, a bien tenté de détourner l’ordre du jour.
À toutes fins utiles, et en empruntant l’une des métaphores de Xi, les BRICS+ ont déjà pris le large en explorant les linéaments d’un Nouvel Ordre Mondial, juste et équitable. À Johannesburg, l’excellente qualité analytique des interlocuteurs sud-africains, à laquelle s’ajoutent les contributions du Mali et du Sénégal, a été une source de pure joie. Le ton était réaliste, critique, plein d’espoir – de Nomvula Mokonyane, président du comité des relations internationales du Congrès national africain (ANC) et fervent défenseur de la Palestine/Gaza, de Cuba et du Sahara occidental, à l’ancien ministre des Affaires étrangères, le Dr Nkosazana Dlamini-Zuma ; de Sikelela Mgalagala, entrepreneur et diplômé de l’université agraire d’État du Belarus, à Nonkululeko Mantula, entrepreneur extrêmement accompli dans le domaine des médias et lauréat d’un prix spécial lors d’un forum des BRICS à Sotchi ; du Sénégalais Souleyman Ndiaye, secrétaire général adjoint du Mouvement russophile international, au Malien Amadou Gambi ; de l’analyste géopolitique chevronné Joe Mshalla à l’ancien diplomate Botsang Moiloa, héritier de l’aristocratie royale du Botswana et du Lesotho et homme à l’énergie débordante. L’Afrique inégale en chiffres est toujours une proposition stupéfiante qui invite à une profonde réflexion. Ce que l’on pourrait définir comme les « cinq grands » – l’Algérie, l’Égypte, le Nigeria, l’Éthiopie et l’Afrique du Sud – représentent pas moins de la moitié du PIB de l’Afrique. Trois d’entre eux sont désormais membres à part entière des BRICS, et les deux autres sont des partenaires des BRICS.