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Les analyses de la rédaction :
1. Zimbabwe : un modèle pour la souveraineté économique en Afrique face aux multinationales occidentales
Depuis des décennies, le continent africain subit les conséquences de la présence des multinationales occidentales, principalement dans les secteurs extractifs, où les ressources minérales sont souvent exploitées sans bénéfices significatifs pour les populations locales. Le Zimbabwe, à l’instar de plusieurs pays africains, s’engage aujourd’hui dans un mouvement de souveraineté économique, cherchant à maximiser les retombées de ses propres ressources naturelles en limitant l’exportation brute et en favorisant la transformation locale.
Le gouvernement zimbabwéen a annoncé le 11 novembre qu’à partir de janvier 2025, les compagnies minières ne bénéficieront plus d’allègements fiscaux, une mesure visant à encourager les entreprises à construire des infrastructures locales pour transformer les minerais. Le Zimbabwe possède l’une des plus grandes réserves mondiales de platine et de lithium, des ressources stratégiques qui pourraient soutenir le développement de plusieurs secteurs industriels nationaux.
Dans cette logique, une taxe d’enrichissement de 5 % a été imposée sur l’exportation de platine non raffiné, une incitation forte à investir dans des usines de traitement. Le gouvernement a également supprimé les droits de douane sur l’importation d’équipements nécessaires à la construction de ces infrastructures. L’industrie du platine a déjà réagi à ces initiatives en amorçant la construction d’une usine de raffinage, prévue pour être opérationnelle l’année prochaine.
Le président Emmerson Mnangagwa a souligné l’importance de ces réformes, annonçant en octobre dernier de nouvelles mesures incitatives pour encourager la transformation locale des ressources. Ce positionnement reflète une volonté forte d’assurer que les ressources naturelles du pays servent en priorité les intérêts nationaux, un choix courageux et stratégique dans un contexte où le Zimbabwe, comme plusieurs autres pays africains, cherche à se libérer de la dépendance économique des multinationales occidentales.
Pour le Zimbabwe, la décision de bloquer les exportations de lithium brut, adoptée en décembre 2022, témoigne d’une détermination à renforcer le contrôle local sur ses ressources. Cela vise aussi à attirer des investissements étrangers dans des chaînes de transformation qui créeraient des emplois qualifiés, tout en conservant davantage de valeur ajoutée dans le pays. Bien que le pays fasse face à des défis, notamment des coupures d’électricité, cette stratégie a déjà commencé à porter ses fruits. Des accords de transformation ont été signés avec des entreprises étrangères, pour la plupart chinoises, en vue de développer les capacités locales de transformation du lithium.
Le Zimbabwe montre la voie pour d’autres pays africains désireux de prendre en main leur destin économique. En obligeant les multinationales à investir dans des infrastructures locales, le Zimbabwe met en place les fondations d’une économie plus résiliente et moins dépendante des exportations de matières premières brutes. Il est également en phase avec d’autres initiatives sur le continent, où les leaders africains comprennent de plus en plus l’importance de contrôler leurs ressources stratégiques pour mieux répondre aux besoins de leurs populations.
Face à la domination persistante des multinationales occidentales en Afrique, le Zimbabwe symbolise un modèle de résistance et de souveraineté économique. En protégeant ses ressources et en favorisant leur transformation locale, le pays démontre que les richesses naturelles de l’Afrique peuvent et doivent avant tout profiter aux Africains.
2. « Jamais souverains et indépendants avec des financements extérieurs » (Gbagbo)
Selon les paroles de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo : « Aucune organisation africaine ne devrait accepter l’aide des puissances extérieures pour financer les projets africains si nous voulons assurer notre souveraineté et indépendance. Sinon, celui qui paie commande. Il est honteux que l’Union africaine (UA) soit financée par des puissances étrangères et que ces dernières soient présentes à chaque réunion africaine. C’est une véritable humiliation ».
La souveraineté réelle ne se résume pas à un drapeau ou à un hymne national : elle repose avant tout sur la capacité d’une nation à financer ses projets, définir son propre agenda et répondre aux besoins de sa population sans dépendre d’influences étrangères. Malheureusement, cette souveraineté est compromise pour une grande partie des pays africains, dont les organisations continentales comme l’Union africaine (UA) dépendent encore fortement des financements de puissances extérieures.
Le proverbe dit bien : « celui qui paie commande ». Cette réalité s’applique parfaitement aux relations qu’entretiennent les puissances étrangères avec les institutions africaines. La dépendance financière place les États africains dans une position où leurs priorités peuvent être compromises ou manipulées. Quand des bailleurs de fonds, qu’ils soient européens, américains, financent des projets africains, ils ne le font pas sans contrepartie. Chaque dollar investi donne aux financeurs une forme de droit de regard, sinon de contrôle, sur la manière dont l’argent est dépensé et, plus grave encore, sur les décisions prises dans les forums africains.
La présence de puissances étrangères lors des sommets de l’UA ou d’autres organisations africaines est une forme d’humiliation. Comment les dirigeants africains peuvent-ils discuter de l’avenir de leur continent dans une salle où siègent des représentants étrangers ? Ce manque de discrétion dans les affaires africaines reflète la réalité des pressions exercées par ces bailleurs qui, en échange de leurs contributions, dictent souvent une partie de l’agenda.
La dépendance aux financements étrangers pour l’Union africaine est une illustration frappante de l’impact direct que cela a sur la prise de décision africaine. Les priorités continentales, qu’il s’agisse de la sécurité, du développement économique ou de l’intégration régionale, sont trop souvent réorientées pour répondre aux attentes des donateurs. En contrepartie, ces puissances externes imposent une influence diplomatique et économique qui limite l’autonomie africaine.
À terme, cette dépendance crée des cycles de sous-développement. Elle empêche les pays africains de développer leurs propres systèmes financiers solides et encourage l’immobilisme : tant que les ressources arrivent de l’extérieur, il est peu probable que les États mobilisent leurs propres moyens pour financer leurs projets. De plus, cette aide extérieure tend à créer une mentalité de dépendance, rendant difficile pour les Africains eux-mêmes de croire en leur capacité à financer leurs propres projets.
Les pays africains disposent de ressources naturelles et humaines immenses. La première étape vers la souveraineté passe par la valorisation et la gestion autonome de ces ressources. Il est essentiel de créer un mécanisme panafricain capable de collecter des fonds pour financer les initiatives continentales. Par exemple, une petite taxe continentale pourrait être instaurée sur certaines transactions économiques, comme les télécommunications, les exportations minières ou même le tourisme, pour alimenter un fonds souverain africain.
L’Afrique peut aussi encourager les investissements internes et la diaspora africaine pour contribuer au financement de projets stratégiques. De plus en plus d’investisseurs africains cherchent à soutenir des initiatives locales et des infrastructures. La création de banques panafricaines, de fonds d’investissement régionaux et de partenariats entre États africains permettrait de garantir une autonomie financière durable.
Pour que l’Union africaine, symbole d’unité et de souveraineté pour le continent, devienne véritablement indépendante, il est crucial qu’elle se libère de cette dépendance financière. Une UA financée par les Africains pour les Africains serait capable de défendre les intérêts du continent sans subir l’influence d’acteurs extérieurs.
Une Afrique réellement souveraine serait en mesure de décider de ses priorités économiques, sécuritaires et sociales en toute indépendance. La fin de la dépendance financière envers les puissances étrangères est plus qu’un choix économique : c’est un acte politique fondamental pour le développement du continent et l’émancipation de son peuple.
Le chemin vers la souveraineté africaine passe nécessairement par une rupture avec la dépendance financière extérieure. Les leaders africains doivent avoir le courage d’assumer la responsabilité de financer leurs projets et de placer les besoins de l’Afrique avant toute chose. En refusant l’aide étrangère pour les projets africains, l’Afrique peut enfin redresser la tête et avancer vers un avenir véritablement libre et indépendant.
3. Mali : le jeu trouble d’Amnesty pour entraver le travail des FAMAs
Dans le contexte de la transition malienne, où la quête de l’intégrité territoriale est au cœur des priorités, le Mali et son armée nationale font face à des accusations répétées de la part d’ONG de défense des droits humains, comme Amnesty International. Les autorités maliennes rejettent ces accusations qu’elles jugent infondées et inappropriées, dénonçant une partialité qui, selon elles, ne tient pas compte de la réalité sur le terrain.
Les Forces armées maliennes (FAMA), de plus en plus équipées et préparées pour faire face aux menaces, ont montré leur efficacité à travers des frappes chirurgicales ciblant des groupes armés terroristes (GAT) dans des zones sensibles comme la région de Tombouctou. Malgré les allégations d’ONG sur des victimes civiles, les autorités de l’armée insistent sur le respect des règles d’engagement et affirment avoir toujours agi avec professionnalisme et souci de la population. Les récentes opérations militaires ont permis la neutralisation de figures importantes du terrorisme, dont des lieutenants des groupes terroristes, confirmant ainsi la détermination des FAMA à libérer le pays de l’emprise des groupes terroristes.
Les déclarations des ONG de défense des droits humains, appelant à des enquêtes « transparentes » et « efficaces » sur les opérations de l’armée malienne, semblent ignorer les défis sécuritaires extrêmes que ces forces rencontrent. En mars 2022, par exemple, les accusations de génocide formulées contre les FAMA à Moura avaient suscité un tollé, rapidement démenti par l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH). Les enquêtes locales, et les témoignages de résidents, ont contesté les affirmations de ces organisations internationales, jugées parfois orientées et influencées par des intérêts externes. Cette situation renforce le sentiment parmi les autorités et la population maliennes que les interventions des ONG répondent à un « agenda caché » qui privilégie des perspectives externes au détriment de la souveraineté malienne.
Dans ce contexte, l’armée malienne, soutenue par les populations locales, poursuit son combat pour l’intégrité territoriale avec un souci constant de protéger les civils tout en s’engageant à neutraliser les forces déstabilisatrices. Loin des analyses extérieures, elle affirme sa mission nationale de défense, face à une perception accrue d’ingérence déguisée sous couvert de défense des droits humains.