Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Burkina : quand les médias mainstream soutiennent l’instabilité
En pleine lutte contre l’insécurité, le Burkina Faso dirigé par Ibrahim Traoré fait face non seulement aux attaques des groupes armés, mais aussi à une couverture médiatique critique de certains médias français, notamment Le Monde et RFI.
Suite à un récent rapport de Human Rights Watch sur les tragédies de Barsalogho, ces médias ont orienté leurs analyses vers la politique interne du Burkina Faso, plutôt que sur la violence terroriste. Cet angle pose la question du rôle des médias étrangers dans la perception de la crise sahélienne et de leur impact potentiel sur la stabilité régionale. Malgré les progrès réalisés par les opérations militaires coordonnées par l’Alliance des États du Sahel, ces succès restent peu relayés par les médias français, au grand regret de certaines voix locales. De nombreux observateurs y voient une volonté de maintenir l’influence étrangère sur des pays ayant choisi d’assumer leur propre sécurité.
Le Premier ministre malien a d’ailleurs mis en garde contre toute tentative de manipulation de l’opinion publique qui pourrait faire regretter la fin de la présence militaire française. Pour contrer ce qui est perçu comme de la désinformation, le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a pris des mesures en suspendant en juin 2024 la chaîne TV5 Monde Afrique pour six mois, l’accusant de propos biaisés. Cette décision traduit une inquiétude partagée dans la région quant à l’impact que peuvent avoir certains discours médiatiques sur des populations déjà fragilisées par les violences extrémistes. Plusieurs responsables suggèrent d’ailleurs que l’influence des médias français, qui mettent souvent l’accent sur les aspects négatifs, pourrait être réduite pour éviter la propagation de la peur parmi les civils.
Alors que le Burkina Faso et ses partenaires poursuivent leurs efforts pour sécuriser la région, l’équilibre reste précaire et sensible aux discours internationaux. Les pays du Sahel insistent sur l’importance d’une couverture journalistique équilibrée, rappelant que des analyses biaisées peuvent nuire davantage à la paix qu’elles ne la favorisent. Les observateurs internationaux sont ainsi appelés à traiter la situation avec impartialité et à éviter que leurs analyses ne servent des intérêts politiques extérieurs.
2. Mali/Ouganda : les relations se renforcent
Le chef d’État major général des Armées, le général de division Oumar Diarra a conduit une délégation du ministère de la Défense et des Anciens à Kampala en Ouganda du 29 octobre au 1er novembre 2024.
Cette visite entre dans le cadre de la coopération militaire renforcée entre les deux pays depuis la signature du mémorandum d’entente par les ministres en charge de la Défense et des Anciens Combattants à Kampala en 2022.
Les travaux de cette première réunion de la Commission militaire mixte, présidée par les chefs d’État major généraux des Armées des deux pays, ont été sanctionnés dans une ambiance hautement fraternelle par la signature d’un accord de mise en œuvre du mémorandum avec l’adoption et la validation d’un matrix des domaines d’activités à exécuter à court, moyen et long terme.
Pour rappel, 19 élèves officiers d’active maliens ont bénéficié et réussi leur formation initiale d’officier en juin 2024 en Ouganda suite aux offres gratuites de bourses d’études et sans contrepartie accordée au Mali en 2022 conformément à la volonté du président Ougandais.
En marge des travaux, la délégation malienne a été à l’honneur d’un spectacle exposant la riche diversité culturelle de l’Ouganda.
3. Le Mali ratifie le traité de la Confédération des États du Sahel
Le Mali a ratifié le traité de création de la Confédération des États du Sahel (AES), scellant son alliance avec le Burkina Faso et le Niger pour renforcer la défense, la diplomatie et le développement dans la région sahélienne. Le Conseil national de transition (CNT) du Mali a franchi une étape historique lors de sa séance plénière du vendredi 1er novembre 2024, en adoptant à l’unanimité la loi de ratification du Traité portant création de la Confédération des États du Sahel (AES). Le traité, adopté initialement le 6 juillet 2024 à Niamey, incarne selon le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, les aspirations profondes des populations sahéliennes. Il repose sur trois piliers fondamentaux que sont la défense et la sécurité, la diplomatie, et le développement, témoignant d’une vision globale de la coopération régionale. La présidence inaugurale de cette confédération a été confiée au Général Assimi Goïta, Président de la Transition malienne, soulignant ainsi le rôle prépondérant du Mali dans cette nouvelle configuration régionale. Selon les autorités maliennes, cette ratification s’inscrit pleinement dans les valeurs constitutionnelles du Mali, particulièrement attaché à l’idéal d’intégration africaine. Elle marque le début d’une nouvelle ère de coopération renforcée entre les États membres, fondée sur les principes de fraternité, de solidarité et d’amitié.