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Les analyses de la rédaction :
1. L’AES propose une intégration régionale loin des standards occidentaux, selon un politologue
L’Alliance des États du Sahel offre un nouveau modèle d’intégration régionale, a déclaré à Sputnik Afrique Ivan Lochkarev, de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou, alors que le Burkina Faso a fait un pas de plus vers la structure en adoptant des modifications constitutionnelles. Le Burkina a témoigné un « grand soutien » à l’Alliance des États du Sahel (AES), en votant des modifications constitutionnelles pour intégrer plus facilement une confédération, une fédération ou une union de pays africains, a déclaré à Sputnik Afrique Ivan Lochkarev, de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou. « Cela pourrait conduire, surtout, à la formation en Afrique d’une alternative efficace aux institutions occidentales d’intégration régionale. Cela servira d’exemple au reste des sous-régions d’Afrique, où le format occidental d’intégration régionale est encore reproduit », a indiqué M.Lochkarev. Selon lui, cette combinaison de flexibilité et de prise en compte de l’expérience locale est ce qui manque aujourd’hui à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), à la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA) », analyse-t-il. « Seule l’Alliance des États du Sahel peut aujourd’hui réellement apporter une expérience locale d’intégration régionale », poursuit l’expert. Selon lui, le format d’intégration de l’AES permettra de mieux contrôler le développement dans des secteurs aujourd’hui déterminé par des acteurs étrangers.
« Il importe de comprendre que l’AES agit avant tout comme un cadre politique, comme un organe qui fixe les normes, détermine où se dirigent les trois pays, quelles sont les questions prioritaires. Et les réunions qui se sont tenues auparavant dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel, ont porté sur la résolution des problèmes de stabilité socio-économique, de réduction de la pauvreté, d’accessibilité des transports, de sécurité alimentaire », note M.Lochkarev. L’Alliance des États du Sahel représente aussi un vaste marché de 70 millions de personnes, qui peut servir de moteur à l’industrialisation et la production locale, selon l’expert.
2. Guinée : Mamadi Doumbouya s’attribue le grade de général 5 étoiles
Le président de la transition passe ainsi de lieutenant général à général d’armée. D’autres hauts responsables du régime militaire ont été promus. Le président de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya, s’est élevé au rang de général d’armée, selon un décret lu vendredi sur la chaîne de télévision publique. Doumbouya, 43 ans, a pris le pouvoir en septembre 2021 en renversant le président Alpha Condé, qui l’avait placé à l’époque à la tête d’une force d’élite chargée de lutter contre le terrorisme notamment. Le leader militaire s’est promu « exceptionnellement » au rang de lieutenant général en janvier dernier.
Dans le décret publié vendredi soir, Doumbouya a également été décoré de la Grand-Croix de l’Ordre national du Colatier, la plus haute distinction du pays. Cette distinction récompense « ses efforts constants en faveur de la cohésion sociale et de la coopération entre les peuples ». D’autres officiers supérieurs de l’armée ont été élevés au rang de général, avec 4, 3 et 2 étoiles. Sur la liste des officiers qui se sont vus attribuer le grade de général de corps d’armée figure le haut commandant de la gendarmerie nationale, le colonel Balla Soumoura. Le secrétaire général du gouvenrment et porte-parole de la Présidence devient le général de division Amara Camara. Les élections, notamment la présidentielle initialement prévue à la fin de l’année, auront lieu en 2025, a indiqué le gouvernement sans préciser de dates. Plusieurs manifestations appelant à une candidature du chef militaire ont récemment eu lieu dans le pays.
3. Le Niger conteste la décision du groupe français Orano de suspendre la production d’uranium
par Salif Omar
Niamey dénonce une décision « grave » et « unilatérale ». Les autorités nigériennes ont contesté la décision du groupe nucléaire français Orano de suspendre la production de l’uranium dans le pays. Dans une note signée jeudi et consultée par Anadolu, la direction générale de la Société des mines de l’Aïr (SOMAÏR), dont Orano est un des deux actionnaires avec l’État du Niger, a indiqué que « conformément aux statuts et aux accords de partenariat, toute décision relative à l’avenir de la SOMAÏR doit être prise conjointement par les deux actionnaires », déplorant que la Société de patrimoine des mines du Niger (SOPAMIN) « n’a pas été consultée par cette décision grave ». Estimant qu’elle soulève « de nombreuses questions et préoccupations », la note indique que la décision du groupe Orano « manque de transparence » et « viole nombre de principes et pratiques essentiels à la gouvernance et aux engagements entre les parties prenantes ». Soulignant que la décision du groupe français est « sans objet », la direction de la SOMAÏR a indiqué que « toutes les dispositions sont en train d’être prises » pour permettre à cette société de poursuivre ses activités.
En juin, le Niger avait retiré à Orano le permis d’exploitation d’un des plus grands gisements au monde, celui d’Imouraren, dont les réserves sont estimées à 200 000 tonnes.