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L'hôpital Kamal Adwan, le dernier hôpital à avoir été bombardé à Gaza. Qui était Kamal Adwan ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Iqbal Jassat

Alors que l’attention internationale est focalisée sur le sort tragique de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, bombardé par l’armée meurtrière d’Israël, et dont l’équipe médicale a été terrorisée, détenue et tuée, il est instructif de se souvenir de l’homme qui a donné son nom à l’établissement.

Kamal Adwan était l’un des principaux dirigeants de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et s’est distingué par son parcours dans la lutte armée aux côtés du leader du mouvement Yasser Arafat dans les années 1950 jusqu’aux années 1970, lorsqu’il a été assassiné par la notoire agence d’espionnage du régime israélien, le Mossad.

Des décennies avant l’ère désastreuse de collaboration qui a abouti à la capitulation connue sous le nom d’Accords d’Oslo, Adwan était connu comme un combattant engagé de la libération de la Palestine.

En tant que chef des opérations de l’OLP, il était responsable des opérations armées contre des cibles militaires dans les territoires occupés par Israël.

En tant que membre fondateur du Fatah, Adwan était l’un des principaux dirigeants de l’Organisation Septembre noir.

Il est intéressant de noter que le nom de « Septembre noir » est apparu lors de la violente répression de l’OLP en Jordanie, lorsque les Palestiniens ont appelé au renversement de la monarchie jordanienne.

Tout a commencé le 16 septembre 1970, lorsque le roi Hussein, allié des Britanniques, a déclaré un régime militaire pour combattre et éliminer le pouvoir croissant des Fedayin affiliés à l'OLP.

La vie courte mais remarquable vie d'Adwan en tant que figure exceptionnelle de la lutte pour la libération de la Palestine est immortalisée dans tous les territoires palestiniens occupés, l'hôpital du nord de Gaza portant son nom.

Les archives de la Fondation Yasser Arafat nous apprennent beaucoup sur la contribution extraordinaire de ce leader révolutionnaire exceptionnel.

« Kamal Adwan est né en 1935, dans le village de Barbara, près de la ville d’Ashkelon. Pendant la Nakba de 1948, sa famille a été déplacée vers la bande de Gaza. Adwan a fréquenté les écoles de la bande de Gaza et a rejoint les Frères musulmans », peut-on lire dans les archives de la Fondation Yasser Arafat. 

Suite au désaccord entre le président égyptien Gamal Abdel Nasser et les Frères musulmans en 1954, Adwan quitta les Frères musulmans. Croyant à la lutte armée des Fedayin, il a cherché une autre voie et créé une cellule indépendante de 12 jeunes hommes.

« En 1956, Adwan a participé à la Résistance contre l’occupation par Israël de la ville de Gaza, à laquelle il s’est engagé jusqu’à la fin de l’occupation – après l’agression tripartite contre l’Égypte.

Au lycée, Adwan a rencontré Yasser Arafat, Khalil al-Wazir et d’autres, qui deviendront plus tard les leaders de l’activité révolutionnaire palestinienne. Adwan est ensuite allé en Égypte pour étudier l’ingénierie pétrolière. Cependant, en raison de sa situation financière difficile, il a été contraint d’abandonner ses études supérieures au bout de deux ans et est parti en Arabie saoudite pour travailler dans le secteur pétrolier.

« Adwan était en contact avec Arafat, al-Wazir et les autres fondateurs du Mouvement de libération nationale palestinien (Fatah) au Koweït. Il a établi une branche du Fatah en Arabie saoudite et, après s'être installé au Qatar pour travailler dans le secteur pétrolier, il a dirigé la branche du Fatah dans ce pays. »

En 1964, Adwan est élu membre du premier Conseil national palestinien.

« Adwan a consacré son temps et ses efforts à l’activité révolutionnaire menée par le Fatah et est retourné à Amman, en Jordanie, en avril 1968, pour diriger le bureau des médias de l’OLP. Il a créé ce bureau en tant qu’agence de presse avec un vaste réseau arabe et international et un journal indépendant », Indique la même source. 

« Adwan a participé aux batailles pour défendre la révolution palestinienne en septembre 1970, ainsi qu'aux batailles de Jarash-‘Ajlun en 1971. »

Adwan a quitté la Jordanie avec les dirigeants et les membres de la révolution palestinienne pour la Syrie et le Liban, avant d’être élu au Comité central du Fatah lors de sa troisième conférence en janvier 1971. En plus de diriger l'agence de presse de l'OLP, Adwan supervisait le secteur occidental (territoire occupé).

« Adwan est tombé en martyre chez lui, rue Fardan, à Beyrouth, le 10 avril 1973, lors d'une opération des services de renseignements israéliens (Mossad) qui a également tué, de manière extrajudiciaire, Kamal Nasser et Abu Yousef al-Najjar. Ehud Barak, devenu Premier ministre d'Israël en 1999, a dirigé l'opération », précise la source. 

En tant que personnage clé de la Résistance palestinienne contre la création illégale de l'entité sioniste sur le territoire palestinien occupé, le récit d'Adwan, devenu réfugié suite aux crimes de guerre perpétrés par le régime sioniste pendant la Nakba de 1948, est similaire à l'expérience de millions de Palestiniens.

Ehud Barak, qui dirigeait l'unité de commando terroriste qui a assassiné Adwan et plusieurs autres combattants, est considéré à tort comme une « colombe » par rapport à Netanyahu et à sa bande criminelle de seigneurs de guerre.

Loin d'être considéré comme un « saint grand-père », la carrière militaire de Barak a été entachée du sang de Palestiniens innocents, ayant occupé divers postes de commandement, notamment celui de chef de l'unité de renseignement de l'armée terroriste israélienne. Un véritable criminel de guerre.

Le martyre d’Adwan à Beyrouth nous rappelle que la violation par Israël de la souveraineté du Liban constitue un défi permanent aux lois internationales.

Iqbal Jassat est membre exécutif de Media Review Network, Johannesburg, Afrique du Sud.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV