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Le martyre impressionnant de Yahya Sinwar, un prélude à la fin de l'occupation sioniste

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Wesam Bahrani

Tous les martyrs sur le chemin de la libération de Qods occupée présentent des caractéristiques différentes. Le chef du Hamas, Yahya Sinwar, était quant à lui unique en son genre : il a été le premier haut responsable de la Résistance palestinienne à tomber au combat contre le régime en place depuis plusieurs décennies.

Sinwar, légendaire combattant pour la liberté palestinienne, a passé des décennies dans les prisons israéliennes avant de gravir les échelons et de devenir le principal dirigeant du Hamas basé à Gaza.

Sinwar n’était pas un combattant ordinaire. Écrivain et intellectuel, il a passé 23 ans dans les geôles du régime sioniste, où il a appris l’hébreu pour comprendre la psyché de son ennemi.

Ses traits et caractéristiques uniques étaient si nombreux qu’ils ont fait de lui une figure de la Résistance bien-aimée en Palestine de son vivant et une figure héroïque dans sa mort.

Il aspirait au martyre et l’a finalement obtenu cette semaine après des années de lutte assidue.

Contrairement à la campagne d’intoxication du régime sioniste, contre le leader charismatique du Hamas, ce dernier ne se cachait pas sous terre en utilisant des prisonniers comme boucliers humains. Il était en surface, aux côtés de ses courageux combattants, planifiant et exécutant des opérations militaires complexes contre les forces du régime en maraude.

Sinwar est tombé en martyr sur sa terre natale, aux côtés de ses combattants et parmi son peuple, alors qu’il portait la combinaison militaire et tenait son fusil AK-47, dans la ville de Rafah, au sud de Gaza.

Plus d’un an s’est écoulé depuis que Sinwar a planifié et exécuté l’opération révolutionnaire Tempête d’Al-Aqsa contre l’entité sioniste depuis le plus grand camp de concentration du monde, au cours de laquelle 1 500 combattants de la liberté ont brisé la zone tampon la plus fortifiée de la planète.

Les responsables israéliens et américains devraient peut-être réfléchir à deux fois avant de présenter le martyre de Sinwar comme un tournant majeur dans la guerre génocidaire à Gaza qui a déjà fait près de 43 000 morts.

La mort du leader du Hamas signifie-t-elle la fin des Brigades al-Qassam ou de la résistance armée antisioniste à Gaza et en Cisjordanie occupée ?

Les événements qui se déroulent dans le nord du pays nous apportent une réponse à cette question. Le régime sioniste occupe également des parties du sud du Liban.

Le 17 septembre, des milliers de bipeurs utilisés par des citoyens libanais, notamment des infirmiers dans les hôpitaux et d’autres zones civiles, ont explosé au Liban. Il s’agissait d’un acte de terrorisme en plein jour perpétré par le régime israélien et ses protecteurs occidentaux.

Le lendemain, d’autres appareils de communication ont explosé au Liban. Un nouvel acte de terrorisme organisé.

Le régime sioniste a ensuite assassiné de nombreux dirigeants et commandants du Hezbollah, y compris le secrétaire général du mouvement de résistance libanais.

Sayyed Hassan Nasrallah, le porte-flambeau de l’Axe de la Résistance, a été tué en martyr dans la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre avec des bombes de fabrication américaine.

Du point de vue d’un observateur extérieur ou même de ceux qui ont étudié plusieurs groupes de réflexion, le Hezbollah était fini. Ils s’imaginaient que le martyre de Nasrallah signifiait la fin de la Résistance.

On peut leur pardonner d’être arrivés à de telles conclusions. N’importe où ailleurs dans le monde, lorsqu’un chef, ses commandants chevronnés et ses conseillers meurent tous en quelques jours, sans parler des actes de terrorisme et de l’ampleur des bombardements, la capitulation serait prononcée, sans même parler d’un mouvement de résistance. 
Mais là, il s’agit du Hezbollah. On meurt comme à la bataille de Karbala et on se bat comme à la bataille de Khaybar. 

Après tout ce qu’elle a infligé à la Résistance libanaise, l’armée du régime sioniste a été incapable de prendre le contrôle, ne serait-ce que d’un seul village, à la frontière libanaise depuis qu’elle a tenté d’envahir le pays le 1er octobre. 

Comparez cela avec la guerre de 2006 contre le Liban, lorsque tous les commandants étaient présents, en plus du légendaire commandant du Hezbollah, Imad Mughniyah. Et le secrétaire général lui-même était en vie.

Au bout d’une ou deux semaines, l’armée sioniste avait déjà atteint Bint Jbeil et occupé le fleuve Litani. Aujourd’hui, elle avance et recule de plusieurs dizaines de mètres à l’intérieur des villages frontaliers libanais.

Et le Hezbollah, qui affirme n’avoir utilisé qu’une fraction de son arsenal militaire contre le régime sioniste, a annoncé qu’il entrait dans une nouvelle phase d’escalade.

Si l’armée israélienne envahit plus profondément le territoire, c’est parce que le Hezbollah lui a permis de pénétrer dans un terrain plus difficile au Liban, là où, il est plus facile de tendre des embuscades et d’éliminer davantage de ses troupes.

N’oubliez pas que lorsque le Hezbollah a lancé son front de soutien en solidarité avec Gaza le 8 octobre 2023, les colonies de peuplement situées dans le nord ont été ciblées, ce qui a entraîné le déplacement massif des colons.

Les colons sont partis très vite et dans un état de panique. L’armée israélienne les a remplacés, faisant de ces régions des cibles militaires pour le Hezbollah.

Kiryat Shmona est l’une des localités qui ont été la cible de tirs de roquettes. Cette localité de peuplement ressemblait à une ville moderne.

Que reste-t-il aujourd’hui de Kiryat Shmona ? Elle est réduite en ruines. Il n’y a plus de Kiryat Shmona.

Au cours des dernières semaines, le Hezbollah a frappé Haïfa, une ville d’un tout autre acabit. Il s’agit du centre industriel du régime sioniste.

Quand l’occupation sioniste se rendra-t-elle compte que bientôt, les 1,2 million de colons de Haïfa seront eux aussi déplacés, comme ceux de Kiryat Shmona ? Parce que c’est ce dont le Hezbollah est capable.

Les « missions de guerre » de l’armée du régime sioniste visant à renvoyer les colons dans le nord sont un rêve chimérique.

Le piège dans lequel beaucoup sont tombés en regardant ou en lisant les médias occidentaux et, malheureusement, arabes, est qu’il existe des désaccords entre les dirigeants du régime sioniste et les États-Unis.

Il n’y en a absolument aucun. Les États-Unis dirigent à distance la guerre génocidaire à Gaza et ils prennent également les décisions au Liban.

Si les sionistes croient que le martyre de Sinwar sapera le moral de la Résistance palestinienne, un rapide rappel de l’histoire moderne et de la résistance anti-israélienne serait utile.

Sinwar rejoint une longue liste de dirigeants palestiniens qui ont été tués en martyr avant lui, le plus récent étant Ismaïl Haniyeh, et cette liste s’allongera avec les dirigeants palestiniens qui le seront après lui, jusqu’à ce que cette terre, son peuple et ses lieux saints soient libérés du joug de l’occupation.

La lutte armée contre l’occupation sioniste, vieille de plusieurs décennies, ne s’éteindra pas avec un seul individu, quel que soit son rang. Des milliers d’autres se lèveront pour reprendre le flambeau de la Résistance aux sionistes.

La mort de Sinwar, sur la ligne de front, alors qu’il combattait les forces ennemies, et ses derniers instants marqués par un défi et une résilience remarquables vont inspirer une nouvelle génération de combattants de la Résistance.

On peut sans risque affirmer que le début de la fin de l’entité de l’apartheid commence avec le martyre de Sinwar.

Wesam Bahrani est un journaliste et commentateur irakien.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV