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Zoom Afrique du 22 septembre 2024

Zoom Afrique du 22 septembre 2024

Les titres de la rédaction :

  • Énergie : 90 milliards $ pour connecter 300 millions d’Africains d’ici 2030
  • Bientôt un antipaludique ouest-africain : le point santé hebdomadaire
  • Ghana : le vice-président Bawumia affrontera 12 autres candidats en décembre
  • Société Générale va bientôt céder sa filiale de Guinée à Atlantic Financial Group

Les analyses de la rédaction :

1. Mali : 64 ans d’indépendance, des années de lutte anticoloniale 

Le 22 septembre 2024, le Mali célèbre son 64e anniversaire d’indépendance, marqué par une transition politique populaire sur fond de lutte acharnée pour la souveraineté nationale. Entre réformes, alliances stratégiques et montée en puissance de l’armée, le pays s’obstine à affirmer sa souveraineté. Ce dimanche 22 septembre 2024, le Mali célèbre son 64e anniversaire d’indépendance dans un contexte particulièrement symbolique. Le pays, en pleine transition politique depuis août 2020, vit une période de bouleversements profonds. Certains verront une époque de turbulences, mais pour beaucoup d’autres, c’est une ère de renouveau, où le Mali renoue avec sa souveraineté, sa fierté et son désir d’autodétermination. Ce 64e anniversaire n’est donc pas qu’une simple date de commémoration, mais bien le reflet d’un Mali en pleine transformation, prêt à tracer sa propre voie, loin des diktats extérieurs, en témoigne les dynamiques internes enclenchées (les Assises nationales de la refondation, la promulgation de la nouvelle Constitution, le dialogue inter-malien, une nouvelle loi sur le secteur minier et son contenu local, etc.).

Depuis l’arrivée au pouvoir des autorités de la Transition, une dynamique nouvelle s’est installée. Certes, la crise sécuritaire reste un défi majeur, mais il est impossible d’ignorer la montée en puissance de l’armée malienne. Celle-ci, désormais plus autonome et confiante, a pris les choses en main pour défendre le territoire national. Fini le temps où la sécurité du pays dépendait de forces étrangères souvent déconnectées des réalités locales. Aujourd’hui, c’est l’armée malienne qui mène la danse, avec des victoires stratégiques à la clé, comme la reprise de Kidal, le 14 novembre 2023, une ville qui a longtemps échappé au contrôle de l’État, ainsi que d’autres localités. Cette montée en puissance n’est pas qu’une question militaire. Elle s’inscrit dans une démarche plus large : celle de la reconquête de la souveraineté nationale. Et c’est là que le rôle des autorités de la Transition prend tout son sens. En l’espace de quatre ans, elles ont initié des réformes politiques, institutionnelles et économiques majeures pour remettre le pays sur les rails. Certes, tout n’est pas parfait, et le chemin est encore long, mais les fondations d’un Mali plus fort et plus autonome sont bel et bien posées. Ces réformes ne se contentent pas de traiter les symptômes, elles s’attaquent aux racines mêmes des problèmes, avec une vision claire : celle d’un État malien souverain, maître de ses décisions. Tout cela dans le souci d’éviter un éternel recommencement. En dépit de certaines gesticulations politiciennes, il reste évident que cette transition s’inscrit dans une vision durable pour la prospérité et l’émergence du Mali.

Simultanément, à cette quête permanente de souveraineté, il est impossible de ne pas mentionner la réorientation diplomatique spectaculaire amorcée par le Mali. Jadis tourné vers l’Occident, le pays s’est détourné de ses alliés traditionnels, à la volonté hégémonique, notamment la France et les États-Unis, pour forger de nouvelles alliances avec des puissances comme la Russie, la Chine ou encore la Turquie et l’Iran, jugés fiables et sincères. Ce n’est pas simplement un changement de partenaires : c’est une réappropriation de la diplomatie malienne, désormais centrée sur les intérêts du pays et non plus dictée par des agendas extérieurs. Le message est clair : le Mali choisit ses amis et refuse de n’être qu’un pion dans la géopolitique internationale. 

En ce 64e anniversaire de l’indépendance, le Mali peut se targuer d’avoir franchi des étapes cruciales. Bien sûr, le chemin reste semé d’embûches, mais une chose est certaine : le Mali ne reviendra pas en arrière. Il avance, avec ses propres choix, ses propres partenaires, et surtout, avec la fierté de construire un avenir où la souveraineté nationale n’est plus une illusion, mais une réalité tangible. Ce n’est pas seulement une fête de l’indépendance, c’est une renaissance, une nouvelle page qui s’écrit dans l’histoire d’un Mali debout et résolu à prendre son destin en main.

2. Attaque à Bamako : une épreuve de puissance pour l’armée 

Le mardi 17 septembre 2024 restera gravé dans la mémoire des habitants de Bamako, lorsque la capitale malienne a été secouée par des tirs nourris et des explosions assourdissantes. L’école de gendarmerie de Faladié, située non loin de l’aéroport international Modibo Keïta, était la cible d’une attaque terroriste complexe. Cette énième agression contre les Forces armées maliennes (FAMa) souligne la persistance de la menace terroriste à laquelle le pays est confronté, mais aussi la résilience de ses forces de défense.

La réactivité des FAMa a été exemplaire. Alors que les terroristes tentaient d’infiltrer l’une des plus importantes écoles militaires du pays, les forces armées maliennes ont immédiatement riposté, neutralisant plusieurs assaillants et capturant des suspects. Selon le général de division Oumar Diarra, chef d’état-major général des armées, cette attaque visait non seulement à semer le chaos, mais aussi à diviser la population. En réponse, il a appelé à la vigilance tout en invitant les citoyens à coopérer avec les forces armées, rappelant que « pas de stigmatisation » ne doit être tolérée.

Malgré l’intensité des combats, la situation a rapidement été maîtrisée. Les populations, qui avaient été priées d’éviter la zone, ont pu reprendre leurs activités peu après. Cette victoire militaire, bien que symbolique, rappelle que la guerre contre le terrorisme n’est pas seulement l’affaire des soldats au front, mais aussi celle de chaque Malien. Les forces de sécurité ont besoin de la confiance et de l’engagement de tous pour poursuivre leur mission.

Cette attaque représente également une dure leçon pour les élèves gendarmes en formation. Le général Diarra, s’adressant à ces recrues, leur a rappelé la nature spécifique de l’ennemi auquel ils sont confrontés. Le terrorisme, a-t-il souligné, ne connaît ni pause ni compassion. Le général a évoqué la nécessité d’une préparation psychologique sans faille, en leur demandant de se tenir prêts à combattre même dans des circonstances extrêmes, et à ne jamais baisser les bras, même si l’un des leurs tombe.

Cette épreuve, bien que tragique, est aussi une initiation pour ces jeunes recrues qui doivent se préparer à protéger la patrie dans les conditions les plus difficiles. Leur courage et leur détermination seront les clés de leur succès et de la défense du pays.

En appelant à la vigilance et à la solidarité, le général Diarra a mis en garde contre les pièges tendus par les terroristes, qui cherchent à semer la division au sein de la population. L’armée, de son côté, continuera d’assumer son rôle de protecteur et d’assurer la sécurité des citoyens. La coopération entre les forces de sécurité et les populations est donc primordiale pour déjouer ces plans malveillants.

Source : Bamada.net

3. La présence de la Chine en Afrique, les atouts géopolitiques de l’Éthiopie

par Peter W. Logghe

Un moment clé de cette histoire géopolitique est l’année 2023, lorsque la Chine et l’Éthiopie ont porté leur coopération au niveau d’un « partenariat stratégique de tous les temps ». Une formulation que la Chine n’avait jusqu’alors utilisée que pour sa politique étrangère à l’égard de ses alliés les plus proches comme le Sri Lanka, le Pakistan, le Belarus, l’Ouzbékistan et le Venezuela. Elle souligne l’importance de l’Éthiopie dans la politique africaine de la Chine. Il est clair que l’Éthiopie soutiendra la politique de la Chine lors des réunions des Nations unies et de l’Organisation de l’unité africaine.

La Corne de l’Afrique est une région clé pour la Chine, comme pour tous les pays dont le commerce emprunte la route maritime de la mer Rouge, du canal de Suez et du golfe d’Aden. En outre, la Corne de l’Afrique est importante pour la Chine dans le cadre de sa stratégie de la route de la soie maritime. L’Éthiopie est le pays le plus important de cette Corne de l’Afrique. Le port de Djibouti (à l’est de l’Éthiopie) est le plus important de la région, occupant une position stratégique dans le golfe de Tadjoura et le détroit de Bab el-Mandeb, à l’entrée du canal de Suez. C’est à Djibouti que la Chine a installé sa première base navale à l’étranger en 2017. Les Américains, les Français, les Japonais et les Italiens disposent également de bases navales, ce qui souligne l’importance géostratégique de Djibouti et de l’ensemble de la Corne de l’Afrique. 

Depuis 2020, la Chine a adopté pour elle-même un modèle de développement à « double circulation » : une stratégie dans laquelle le marché intérieur est le principal moteur de la croissance économique, mais où le marché intérieur et le marché international se renforcent mutuellement. L’objectif intérieur était de devenir autosuffisant en matière de technologie et de matières premières. Sur le plan international, la Chine souhaitait conquérir les marchés des principaux pays émergents à forte croissance économique.

Il est clair que l’Afrique est un acteur clé de ce double flux économique : son marché est immense, les matières premières y sont abondantes et les opportunités d’investissement y sont nombreuses. L’Afrique possède 30 % des ressources minérales, 8 % des réserves de gaz et 12 % des réserves de pétrole. 30 % des matières premières rares telles que le lithium et le nickel se trouvent en Afrique. Il est clair que les États-Unis et l’Europe souhaitent également coopérer avec les pays africains.

Ce n’est pas seulement sur le plan économique et financier que l’Afrique est un acteur important pour la Chine. Il va de soi que l’influence politique en découle également. En 2015, par exemple, le Forum multilatéral sur la coopération sino-africaine (FOCAC) a été mis en place, structurant les relations commerciales, diplomatiques, sécuritaires et financières entre la Chine et les pays africains.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV