TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 22 juillet 2024

Zoom Afrique du 22 juillet 2024

Les titres de la rédaction :

  • Madagascar : nouvelle unité de transformation de cacao à Ambanja
  • Cameroun : le chantier d’usine de bitume de Kribi prévu pour démarrer début 2025
  • Ouganda : les recettes d’exportations de café au plus haut en 30 ans
  • Togo : Promotion de la transformation locale : Kayi Mivedor visite l’usine « Cajou du Centre »

 

Les analyses de la rédaction :

1. AES : ce pays africain aurait-il décidé de sauter le pas ?   

Le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont depuis quelques mois, quitté la CEDEAO et créé leur propre organisation, l’Alliance des États du Sahel (AES). 

Depuis la création de cette institution, les présidents à Ouagadougou, Niamey et Bamako ont notifié qu’elle était ouverte à tous les pays africains qui souhaitent y adhérer. 

En effet, le président de la Guinée-Équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, s’est dit solidaire de la vision souverainiste prônée par l’AES. 

Une déclaration qu’il a faite lors d’une audience qu’il aurait récemment accordée au ministre des Affaires étrangères de la coopération régionale du Burkina Faso, Karamoko Jean Marie Traoré. 

Au cours de ladite audience, Teodoro Obiang Nguema a fait savoir qu’il comprenait parfaitement la lutte menée par les présidents de l’AES. 

De même, il a tenu à exprimer sa solidarité et celle de son peuple au Burkina Faso dans le cadre de la lutte contre le phénomène du terrorisme qui sévit actuellement dans le pays. 

Par ailleurs, le président Équato-guinéen a souhaité renforcer les liens bilatéraux entre son pays et le Burkina Faso toujours dans la dynamique d’un partenariat gagnant-gagnant. 

Il faut dire que le président Équato-guinéen, Toedoro Obiang Nguema n’a jamais caché son hostilité vis-à-vis des puissances impérialistes. 

Cependant, il n’a pas clairement annoncé qu’il souhaitait que la Guinée-Équatoriale fasse partie de l’Alliance des États du Sahel. 

Toutefois, la Guinée-Équatoriale pays de l’Afrique centrale et le Burkina Faso entretiennent de forts liens d’amitié. D’ailleurs, Malabo abrite une forte communauté de burkinabè très active dans le pays. 

Pour rappel, le Burkina Faso, le Niger et le Mali ne font désormais plus partie de la Communauté Economiques des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En janvier 2024, les trois pays ont décidé de se retirer de l’organisation sous régionale de manière définitive. 

2. Souveraineté en jeu : les accusations de déstabilisation du Burkina Faso envers la Côte d’Ivoire 

Les différences de points de vue politiques et de systèmes de gouvernance creusent le fossé entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Le Burkina Faso, membre de l’Alliance des États du Sahel, prône la souveraineté et le panafricanisme, tandis que la Côte d’Ivoire est connue pour son soutien aux conceptions françaises. 

Le président du Burkina Faso a accusé le 11 juillet la Côte d’Ivoire de chercher à déstabiliser le pays. « Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien. Mais nous avons quelque chose contre ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Nous le disons et nous le répétons encore. Il y a bel et bien à Abidjan, un centre d’opérations pour déstabiliser notre pays », a déclaré Traoré lors d’une rencontre avec les « forces vives de la Nation ». 

« Personne ne peut le nier et nous apporterons les preuves dans les jours à venir. Nous vous montrerons des preuves physiques et vous allez comprendre de quoi nous parlons », a-t-il ajouté sous les applaudissements de la population. 

Il y a quelques jours, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux confirmant les propos du chef du Burkina Faso. Selon les informations reçues, un homme suspect en uniforme militaire a été arrêté près du village de Dangouendougo. Le suspect s’est avéré être un sous-officier de l’armée ivoirienne. Selon lui, son unité discutait d’un plan d’attaque du Burkina Faso dans la zone frontalière. Le suspect a également affirmé que l’armée française était directement impliquée dans les plans de la Côte d’Ivoire visant à déstabiliser le Burkina Faso. 

Le Burkina Faso s’est éloigné le plus possible de la France, en rompant ses relations militaires et diplomatiques. Cependant, la France, qui a perdu de son influence dans les pays de l’Alliance des États du Sahel, renforce sa position en Côte d’Ivoire, ne laissant aucun espoir de retrouver son ancienne domination sur l’ensemble de la région. 

Le déploiement des militaires français en Côte d’Ivoire fait également l’objet de nombreux débats. Alors que dans les pays de l’AES, leur présence était due à l’extension de la menace des groupes armés, en Côte d’Ivoire, la situation sécuritaire n’est pas préoccupante. En outre, on a appris récemment qu’Alassane Ouattara avait accepté la construction d’une base militaire américaine près de la ville d’Odienné, dans le nord-ouest du pays. 

Le renforcement de la présence militaire étrangère dans un pays qui n’est pas vulnérable à la propagation du terrorisme suscite des inquiétudes quant au but réel de ces bases militaires. 

Dans un contexte où Abidjan cherche à accroître la coopération militaire avec des pays tels que la France et les États-Unis expulsés des pays de l’AES, un suspect est appréhendé à la frontière avec le Burkina Faso. Pour le moment, le déserteur a été remis aux services secrets burkinabè. Ouagadougou prévoit d’intensifier les patrouilles le long des zones frontalières. 

3. Niger : accusations de financement français au terroriste du FPL 

Les tensions au Niger ont récemment atteint un point critique, alimentées par des accusations graves concernant une éventuelle complicité entre la France et le Front Patriotique de Libération (FPL). Des sources anonymes et des témoignages de terroristes capturés pointent du doigt une coopération secrète destinée à maintenir l’instabilité dans la région. 

Selon des sources fiables, la France financerait le FPL, une accusation que Sallah, porte-parole du groupe, ne nie pas explicitement. Le FPL, connu pour ses attaques violentes, a revendiqué plusieurs sabotages majeurs, y compris celui d’un pipeline crucial reliant le Niger et le Bénin. Cet acte de sabotage, survenu le 16 juin 2024 au nord de Tesker, a été un coup dur pour les économies des deux pays, visant à entraver leur développement économique. 

Deux terroristes arrêtés par l’armée nigérienne ont révélé des informations compromettantes sur cette collaboration secrète. Dans une vidéo diffusée sur Facebook, l’un des terroristes déclare :  « Je leur ai dit de ne pas travailler avec les Français parce qu’ils sont malins. Ils nous fournissaient des données sur les positions des FDS pour qu’on continue notre guerre. Je pense qu’ils ont un accord avec le chef du groupe et qu’il obtient quelque chose, mais je n’en suis pas sûr. » 

Un autre témoignage corrobore ces affirmations, ajoutant : « Les Français sont là pour nous aider et nous assistent encore. Ils nous aident à élaborer des stratégies d’attaque, ils en savent plus. » 

Ces révélations ont jeté une ombre sur la présence française dans la région, soulevant des questions sur leurs véritables intentions et leur rôle dans le conflit. 

Le 4 mai 2024, le FPL a mené une attaque violente contre les positions des Forces de Défense et de Sécurité nigériennes, exigeant la libération du président déchu. Cet assaut a marqué une intensification des hostilités, augmentant la pression sur le gouvernement nigérien. 

L’attaque du pipeline, quant à elle, a eu des répercussions économiques sévères, perturbant les flux de pétrole et entraînant des pertes financières importantes pour le Niger et le Bénin. Cet acte de sabotage reflète la stratégie du FPL visant à déstabiliser la région et à affaiblir les gouvernements locaux. 

La communauté internationale observe avec inquiétude la détérioration de la situation au Niger. Les accusations de complicité française dans ces attaques ont suscité des appels à une enquête approfondie et à une réévaluation de l’engagement de la France dans la région. 

Le gouvernement nigérien, quant à lui, doit faire face à un double défi : combattre les insurgés du FPL et clarifier le rôle des puissances étrangères dans ce conflit complexe. La route vers la stabilité semble encore longue et semée d’embûches. 

En conclusion, les accusations de financement et de soutien stratégique de la France au FPL, combinées aux attaques récentes, illustrent la fragilité de la situation au Niger. Une solution durable nécessitera une approche concertée, tant au niveau national qu’international, pour restaurer la paix et favoriser le développement économique de la région. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV