Par Alireza Akbari
Le Conseil des gardiens de la Constitution a confirmé dimanche les résultats du second tour de l’élection présidentielle du vendredi 5 juillet, au cours duquel Massoud Pezeshkian a été déclaré vainqueur en battant son adversaire Saïd Jalili.
« La validité du second tour de la 14e élection présidentielle a été confirmée par le Conseil des gardiens de la Constitution iranienne », a déclaré dimanche 7 juillet le porte-parole de cet organe, Hadi Tahan Nazif.
Le responsable a déclaré que la validation des résultats du second tour a été transmise au ministère de l’Intérieur, qui a annoncé samedi matin les résultats de l’élection présidentielle après une période de vote de 16 heures.
Pezeshkian, député chevronné et ancien ministre de la Santé, a recueilli plus de 16,4 millions de voix contre Jalili, ancien négociateur en chef du nucléaire et ancien secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, qui a obtenu 13,5 millions de voix sur plus de 30 millions de votes exprimés, avec un taux de participation de 49,8 %.
Pezeshkian succède à Ebrahim Raïssi, décédé lors d’un accident d’hélicoptère le 19 mai dans le nord-ouest de l’Iran, avec sept autres responsables du pays.
Quel avenir pour le président élu ?
Après la victoire au second tour de l’élection présidentielle, l’investiture de M. Pezeshkian doit suivre certains protocoles spécifiés dans la Constitution du pays.
L’une des premières étapes après la validation du résultat est l’approbation officielle du président élu par le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, conformément à la clause 9 de l’article 110 de la Constitution.
La première étape importante vers l’accession au poste de chef de l’exécutif implique l’approbation officielle du décret du président élu par le Leader qui fournit des conseils importants au nouveau président, en soulignant les aspects cruciaux de la gouvernance dans le cadre de la démocratie religieuse iranienne.
Ladite étape vise également à favoriser une synergie étroite entre les différents organes directeurs du pays et à relever les innombrables défis auxquels la population est confrontée.
À noter que quelques heures après l’annonce de sa victoire électorale, samedi 6 juillet, Massoud Pezeshkian a rencontré l’Ayatollah Khamenei pour une longue discussion sur les affaires du pays et les attentes du Leader.
Que se passe-t-il après l’approbation officielle du décret du président élu ?
Après l’approbation officielle du président élu par le Leader, M. Pezeshkian devra prendre part à la cérémonie d’investiture, un autre événement important prévu par l’article 121 de la Constitution.
En présence de personnalités de premier plan telles que les membres du Conseil des gardiens de la Constitution, le président du Parlement et le chef du pouvoir judiciaire, Massoud Pezeshkian s’engagera à servir son pays en tant que chef de l’exécutif.
Le point culminant de cette cérémonie sera la signature de Pezeshkian sur la déclaration officielle, symbolisant son serment solennel en tant que nouveau président de la République islamique d’Iran.
Ali Akbar Ranjbarzadeh, député de la ville de Hamedan, a déclaré que le Parlement organiserait la cérémonie d’investiture immédiatement après l’approbation officielle du président élu par le Leader.
Une fois que l’équipe du président sera prête, la cérémonie d’investiture sera organisée par le Parlement iranien, en invitant de nombreux responsables étrangers, selon Ranjbarzadeh.
Quand le nouveau cabinet sera-t-il annoncé ?
Lors de son interview avec les médias iraniens, Mojtaba Youssefi, membre du présidium du Parlement, a déclaré que la cérémonie d’investiture devrait probablement avoir lieu début août.
Il a noté que dans les deux semaines suivant la cérémonie, le président aura l’occasion de présenter ses candidats ministériels au Parlement pour un vote de confiance.
Après la cérémonie d’investiture, Pezeshkian devra présenter au Parlement une liste de personnes pour différents portefeuilles ministériels dans un délai ne dépassant pas les deux semaines.
Conformément à l’article 133 de la Constitution, le président est chargé de nommer les ministres, qui sont ensuite soumis à l’examen et à l’approbation du Parlement pour obtenir un vote de confiance.
Cette étape cruciale souligne le processus constitutionnel de formation du gouvernement et les mécanismes de responsabilité inhérents au système politique du pays.
En outre, comme le précise l’article 131 de la Constitution, un plan d’urgence est prévu en cas de circonstances imprévues telles que le décès, la révocation, la maladie ou l’absence prolongée du président pour plus de deux mois.
Dans de telles circonstances, ou pendant la période de transition entre la fin d’un mandat présidentiel et l’investiture du président nouvellement élu, les fonctions du poste sont assumées en l’occurrence par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, nommé président par intérim [après la mort de l'ancien président dans un accident d'hélicoptère].
Cette nomination intérimaire nécessite l’approbation du Leader de la Révolution islamique, garantissant la continuité de la gouvernance et le fonctionnement efficace des affaires de l’État pendant la transition ou la crise.