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Zoom Afrique du 29 juin 2024

Les titres de la rédaction :

  • Le Zimbabwe veut développer sa plus grande mine de lithium
  • La Côte d’Ivoire délivre neuf nouveaux permis d’exploration d’or
  • Afrique du Sud : SolarAfrica avance sur un projet photovoltaïque de 1 GW
  • Zambie : début de construction de 15 mini-réseaux solaires

Les analyses de la rédaction :

1- AES : le discours fort du ministre Diop à Bruxelles

Lors du récent Forum de Crans Montana à Bruxelles, Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, a livré un discours passionné sur l’avenir du Sahel et le rôle crucial de l’Alliance des États du Sahel (AES). « Avec l’AES, nous assistons à une nouvelle dynamique géopolitique. Que vous l’aimiez ou pas, peu importe. Le sort de nos pays ne va pas se décider à Bruxelles, à Paris, à Washington ou à Londres, il se décidera à Bamako, à Ouagadougou, à Niamey, etc », a-t-il affirmé.

Le ministre a souligné l’importance du dialogue et de la coopération entre les pays membres de l’Alliance, ainsi qu’avec les pays voisins et les États de la CEDEAO. « Nous devons discuter ensemble des modalités de notre cohabitation et de notre développement commun » , a-t-il insisté.

Cette déclaration marque une volonté claire de renforcer les relations intra-sahéliennes et de promouvoir la stabilité régionale par le dialogue et la coopération. Abdoulaye Diop a également mis en lumière l’importance historique de cette sortie de l’Alliance pour les États du Sahel en dehors de l’Afrique.

Sa présence à Bruxelles était principalement axée sur l’initiation d’un dialogue constructif avec les partenaires internationaux et les acteurs clés du développement régional. Pour le ministre malien, il est crucial que les décisions concernant l’avenir du Sahel soient prises dans un cadre inclusif et respectueux des réalités locales. 

2- Burkina Faso : nouvelle manifestation contre l’ambassade de France à Ouagadougou

Des centaines de personnes ont manifesté vendredi, devant les locaux de l’ambassade de France à Ouagadougou, la capitale burkinabè, pour exiger la délocalisation des bureaux de la représentation diplomatique française, jugés très proches de la Présidence burkinabè, a constaté le correspondant d’Anadolu sur place.

Cette manifestation organisée par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC) fait suite à un ultimatum que les manifestants avaient lancé début juin et qui avait pour date butoir le 30 du même mois, selon Ibrahim Kaboré, membre du secrétariat de la CNAVC.

Munis de drapeaux burkinabè et russe et scandant des slogans hostiles à la France, les manifestants ont été dispersés par la police burkinabè à coups de gaz lacrymogène. Les protestataires se sont repliés dans les alentours de l’ambassade, tout en poursuivant leur mouvement.

Les manifestants ont rappelé que la proximité entre l’ambassade de France et la présidence du Burkina Faso est une source d’insécurité pour les autorités de la transition, notamment le président Ibrahim Traoré.

« La position de l’ambassade de France jouxtant la Présidence du Faso n’offre aucune sécurité à nos autorités. Nous prenons donc, la Communauté nationale et internationale à témoin, et nous devons prendre nos responsabilités devant l’histoire », a dit Kaboré.

« Nous n’avons pas peur des gaz lacrymogènes. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout pour protéger le capitaine Ibrahim Traoré », a déclaré à Anadolu un jeune manifestant.

Le Burkina Faso a réclamé et obtenu le départ de l’ambassadeur français Luc Hallade en janvier 2023 et celui de l’armée française en février 2023.

En mai 2024, selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), le gouvernement burkinabè a suspendu des travaux de réalisation de bâtiments et d’ouvrages de stockage de carburant au sein de la résidence de l’ambassadeur de France à Ouagadougou.

3- Ces pays étrangers soutiennent les terroristes du Sahel, selon un géopolitologue malien

La France, avec le feu vert des États-Unis, et l’Occident sont derrière les terroristes du Sahel, a déclaré à Sputnik Afrique Adama Diabaté, géopolitologue malien, commentant les propos à ce sujet émis par le président de transition Assimi Goïta à Ouagadougou. 

Le président de transition malien, Assimi Goïta a dit que le terrorisme est « manipulé et financé par certaines puissances étrangères, mais ces pays sont bien connus. Ce sont les États-Unis, la France et d’autres pays occidentaux», a déclaré ce 26 juin à Sputnik Afrique Adama Diabaté, géopolitologue malien. 

« J’ai déjà nommé, c’est la France, autorisée par les États-Unis et l’Occident. Dans ces moments au Mali, c’était risqué de dire ça (…). Le président ne pouvait pas dire en ces temps. Mais nous qui sommes là dans notre rôle, on le dit pour avertir la population, pour qu’ils ne sèment pas une mauvaise compréhension entre leur gouvernement et le peuple. Parce que c’est cette manipulation qui a fait que cette affaire de colonisation de l’Afrique a trop traîné », a indiqué Diabaté. 

L’Occident « investit dans le terrorisme pour essayer de maîtriser » certaines zones, rappelle Adama Diabaté. L’opération Barkhane pilotée par Paris était censée aider le Mali à lutter contre le terrorisme mais s’est révélée totalement inefficace, en comparaison de l’aide russe. «Combien d’avions la France nous a fourni ? Combien de chars la France nous a fourni ? Je vais vous décevoir en disant "zéro". Mais en un an et demi de coopération avec la Russie, en chassant Barkhane, la MINUSMA et tout le reste, on a récupéré Kidal. Ce qui est un événement », explique le géopolitologue. 

Forcés de quitter le Sahel, les Occidentaux continuent en outre à placer leurs pions dans les pays voisins, selon Adama Diabaté.  « Le Niger a dit aux États-Unis de partir, ils sont en train de faire maintenant une base au Togo. La France essaye de trouver une base au Bénin, alors que l’OTAN cherche une base en Mauritanie. C’est pour essayer de nous entourer. Ils n’ont pas compris : le peuple africain est réveillé aujourd’hui, au point qu’on est prêt à faire notre Grande Guerre patriotique », menace-t-il.

« L’Occident ne peut pas abandonner de son plein gré l’Afrique, parce qu’il rayonne dans le monde aux dépens des ressources africaines », poursuit l’expert. Mais malheureusement pour lui, « les Africains se sont réveillés. Les Africains ont vu d’où vient le mal et vont main dans la main avec la Russie ». Selon lui, les Occidentaux doivent aujourd’hui faire face au réveil des populations africaines qui cherchent de nouveaux partenaires, comme Moscou, pour les épauler, en particulier dans la lutte contre le terrorisme.

Les populations africaines ont pris conscience des politiques d’ingérence de l’Occident sur le continent. Les pays occidentaux affirment que la Russie agit contre ses intérêts en Afrique, alors qu’ils se sont eux-mêmes tiré une balle dans le pied sur le continent, estime le géopolitologue. « Les Occidentaux eux-mêmes font la géopolitique de la Russie en Afrique. Pourquoi ? Parce qu’ils se sont mal comportés, en barbares, en sauvages. Les Africains ont trouvé une alternative en la Russie et se sont précipités sans même que la Russie ne le demande », affirme-t-il.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV