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Les dessous de l’arrestation d’un ressortissant iranien en France

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Ghorban-Ali Khodabandeh

La police française a récemment arrêté un journaliste iranien sans aucune justification ou explication sur les raisons de son arrestation. Il paraît toutefois que cette interpellation serait liée aux activités de ce militant des médias sur les réseaux sociaux en soutien à la population de Gaza et pour dénoncer les atrocités commises par l’entité israélienne.

Les autorités iraniennes ont fustigé cette arrestation et appelé à la libération immédiate du ressortissant iranien, estimant que la détention du journaliste Bashir Biazar en raison de son soutien au peuple opprimé palestinien était une nouvelle honte pour la France en matière des droits de l’homme.

Depuis le début de la guerre génocidaire du régime israélien contre la Bande de Gaza, les dirigeants français ont imposé d’importantes restrictions aux manifestants pro-palestiniens, en violation de la liberté d’expression et du droit de manifester librement. La France est ainsi sous le feu des critiques des organisations internationales et de défense des droits de l’homme pour sa politique de criminalisation du soutien à la Palestine et de faire amalgame entre antisionisme et antisémitisme, au prix de se rendre complice du génocide en cours à Gaza.

Qui est Bashir Biazar, le ressortissant iranien arrêté en France ?

Bashir Biazar est un journaliste iranien, militant anti-guerre et partisan de la cause palestinienne, qui a été arrêté par la police française, alors qu’il se trouvait à Paris. La police française n’a fourni d’explications sur les raisons de l’interpellation du ressortissant iranien.

Bien que la raison de cette arrestation n'ait pas encore été officiellement annoncée, il semble toutefois que cette arrestation ait eu lieu en raison de ses activités antisionistes sur les réseaux sociaux.

Ces derniers mois, ce militant des médias a participé à une vaste campagne sur l’espace virtuel pour dénoncer le génocide en cours à Gaza.

« La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de parler lors d'une réunion aux Nations unies sur les sanctions contre l'Iran, les crimes israéliens et les dysfonctionnements des Nations unies ! Ce qui était intéressant, c’est que plus on parlait contre Israël, plus on était acclamé par le public ! Les sionistes n’ont jamais été aussi isolés, détestés et humiliés », avait-il écrit dans l’un de ses derniers messages.

Dans ses commentaires, le militant pro-palestinien avait également dénoncé l’influence des lobbys sionistes sur les milieux politiques et médiatiques des pays européens qui ont délibérément fermé les yeux sur les réalités de la guerre israélienne à Gaza.

Les autorités iraniennes appellent à la libération immédiate du ressortissant détenu en France

Le ministère iranien des Affaires étrangères a réagi à l'arrestation du ressortissant iranien en France et fait part de sa détermination à suivre l’affaire.

Dans la foulée de l’annonce de la détention d'un journaliste iranien par la police française, Nasser Kanaani, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré : « Dans le cadre de ses responsabilités et de ses efforts sérieux pour protéger la sécurité des ressortissants iraniens, le ministère des Affaires étrangères a mis à l’ordre du jour, à Paris et à Téhéran, la défense des droits de son citoyen arrêté et sa libération dans les plus brefs délais. Les mesures adéquates sont mises à l'œuvre jusqu'à ce que nous ayons gain de cause. »

Le secrétaire du Haut conseil iranien des droits de l’homme a également condamné l’arrestation du jeune ressortissant iranien en France, réclamant sa libération rapide.

« L’arrestation d’un ressortissant iranien par la police française en raison de son soutien au peuple opprimé de Palestine est une nouvelle honte pour la France en matière des droits de l’homme », a écrit Kazem Gharibabadi sur X mercredi.

« Hier, j’ai parlé avec son épouse et les responsables du ministère des Affaires étrangères ; nous sommes déterminés à défendre nos compatriotes. Ce ressortissant iranien doit être libéré le plus rapidement possible », a-t-il ponctué.

La criminalisation du soutien à la Palestine en France

La répression des voix pro-palestiniennes s’inscrit dans un contexte plus global en France de criminalisation systématique du soutien à la Palestine. En effet ces dernières semaines, les convocations par la police pour « apologie du terrorisme » pleuvent sur les personnalités et les citoyens français ainsi que les ressortissants étrangers exprimant leur solidarité avec la Palestine.

Alors que les mouvements de soutien à la Palestine prennent de l’ampleur, de la force et résonnent plus largement, ils sont aussi violemment réprimés.

Malgré une augmentation du nombre de personnes se rassemblant en France pour exprimer leur soutien à la Palestine et condamner les attaques israéliennes à Gaza, se solidariser publiquement pour la Palestine reste un défi. Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française, s’est certes prononcé contre l'interdiction systématique des rassemblements pro-palestiniens décidée par le ministre français de l'Intérieur, mais il n’en reste pas moins que les intimidations et les interpellations à l’encontre de ceux qui dénoncent le génocide à gaza se poursuivent en France.

Ce mouvement de protestation contre la guerre génocidaire israélienne à Gaza révèle non seulement des frustrations spécifiques, mais aussi un malaise plus large au sein de la jeunesse française, qui se sent déconnectée et souvent trahie par les orientations prises par ses dirigeants et perçoit ses actions et opinions comme étant régulièrement ignorées et réprimés par la classe politique dirigeante.

Le sang des innocents sur l’autel des droits de l’homme à l’occidental

Alors que les pays occidentaux se targuent de défendre les droits de l’homme, le monde est témoin des crimes les plus abominables, des meurtres horribles et du génocide contre les Palestiniens à Gaza.

Aujourd'hui, les peuples du monde ont honte des allégations de l'Occident sur la démocratie, l'humanité et les droits de l'homme, car la démocratie occidentale a inversé les rôles bourreau-victime, en justifiant les massacres perpétrés par des criminels, leurs abus et les actes inhumains des occupants.

La démocratie occidentale considère la résistance comme du « terrorisme » et abuse du « veto » pour poursuivre les crimes aveugles des occupants et de l’Holocauste. Les droits de l’homme à l’occidentale ne font pas de distinction entre les bébés, les femmes, les personnes âgées ou les équipes médicales et les militaires, et s’emploient à justifier le ciblage des refuges, des hôpitaux ou des écoles.

Les droits de l’homme occidentaux considèrent leurs objectifs comme légitimes et pour les atteindre, ils larguent leurs bombes et leurs missiles sur des innocents sans le moindre souci de responsabilité à l’égard des résolutions des Nations unies ou de la Cour pénale internationale.

Les droits de l'homme occidentaux sont indifférents aux voix dissidentes de la communauté internationale et des millions de personnes dans les capitales mondiales qui descendent dans la rue pour condamner le génocide de la population de Gaza.

L’Europe et l’Occident sont complices du génocide en cours à Gaza

Si le régime de Tel-Aviv poursuit en toute impunité sa guerre génocidaire à Gaza, c’est précisément parce que les politiciens occidentaux ont toléré pendant des décennies tous les débordements militaires d’Israël.

Au cours des huit derniers mois, Israël a réduit Gaza en ruines, a détruit ses installations médicales et gouvernementales, et a tué et mutilé des dizaines de milliers de Palestiniens. En réalité, la dévastation est telle que Gaza a perdu, il y a quelque temps, la capacité de compter ses morts et ses blessés.

En même temps, Israël a intensifié le blocus qu’il impose depuis 17 ans à la minuscule enclave, au point que la population est en proie à la famine, tant les quantités de nourriture et d’eau qui lui parviennent sont faibles. Les gens, en particulier les enfants, meurent littéralement de faim.

Pourtant, les dirigeants occidentaux n’ont pas appelé à la « retenue » alors qu’Israël bombardait Gaza en ruines semaine après semaine, frappant ses hôpitaux, rasant les bureaux du gouvernement, faisant exploser ses universités, ses mosquées et ses églises, et détruisant ses boulangeries.

Les pays occidentaux, ces prétendus défenseurs des droits de l’homme, se sont rendus aujourd’hui complices du régime sioniste dans les punitions collectives infligées aux Palestiniens, les attaques contre les civils, les déplacements forcés et les bombardements de zones civiles en violation flagrante des principes des droits de l’homme.

La couverture délibérément biaisée de la guerre à Gaza par les médias occidentaux n'est pas un hasard, mais une approche planifiée visant à justifier le soutien politique de l'Occident au régime sioniste.

En effet, les Occidentaux, en particulier les États-Unis et certains pays européens tels que le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, appliquent une approche de deux poids, deux mesures en matière de droits de l'homme et sont complètement indifférents aux crimes barbares commis par le régime sioniste contre le peuple sans défense de Palestine. Ces crimes sont un exemple flagrant du génocide et sont condamnés au regard de toutes les règles internationales et du principe droits de l'homme.

Ghorban-Ali Khodabandeh est un journaliste et analyste politique iranien basé à Téhéran.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV