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Président du peuple: vie et héritage d'Ebrahim Raïssi qui a redéfini les politiques du pays

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Alireza Hashemi

Le président iranien Ebrahim Raïssi, le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et deux autres responsables ont été déclarés morts après que leur hélicoptère s'est écrasé dimanche dans les montagnes du nord-ouest de l'Iran.

L'incident s'est produit dans la province de l'Azerbaïdjan de l'Est après le retour du président Raïssi et de sa délégation qui venaient d’inaugurer deux barrages hydrauliques à la frontière avec la République d'Azerbaïdjan.

L’hélicoptère a dû effectuer un atterrissage brutal en raison de conditions météorologiques défavorables – notamment de fortes pluies et un brouillard dense – qui ont rendu difficile la réalisation de l’opération par les équipes de recherche et de sauvetage.

L'épave de l'hélicoptère a été découverte par les équipes de secours d'urgence aux petites heures de lundi matin dans des forêts denses nichées entre les villes de Varzaqan et de Jolfa, dans la province de l'Azerbaïdjan de l'Est. 

Pir-Hossein Koulivand, chef de la Société du Croissant-Rouge iranien (IRCS) a annoncé lors d'une allocution télévisée qu'aucun signe de vie n'avait été trouvé sur l'hélicoptère écrasé, mettant fin à tout espoir de survivants.

Qui était Ebrahim Raïssi ?

Ebrahim Raïssi est né le 14 décembre 1960 dans la ville de Mashhad, au nord-ouest de l'Iran.

Il a gravi les échelons pour devenir l’une des personnalités politiques les plus importantes de la République islamique d’Iran, occupant de nombreux postes clés dont celui de chef du pouvoir judiciaire, avant de devenir président.
En effet, de 2004 à 2014, Raïssi était chef adjoint du pouvoir judiciaire et il était connu pour son approche juste et humaine qui lui a valu de nombreux admirateurs à travers tout le pays.

En 2014, il a été nommé procureur général du pays, poste qu’il a occupé jusqu’en 2016.

Il est ensuite devenu le gardien du sanctuaire sacré de l'Imam Reza, le huitième imam chiite, dans sa ville natale de Mashhad. En tant que gardien du sanctuaire, il a accompli des travaux qui n'avaient jamais été réalisés jusque-là.

Sa nomination la plus notable a eu lieu en mars 2019, lorsque le Leader l'a choisi pour diriger le système judiciaire iranien.

Il a succédé à Sadeqh Amoli Larijani qui a été nommé à la tête du Conseil de discernement. 

En tant que chef du système judiciaire iranien, Raïssi a lancé une campagne contre la corruption et promulgué des lois pour protéger les femmes contre les violences domestiques.

Sa popularité a considérablement augmenté au cours de son mandat en tant que chef du pouvoir judiciaire iranien ; ce qui a ouvert la voie à ses activités politiques en tant que chef de l’exécutif.

Érudit islamique réputé, Raïssi a été membre de l'Assemblée des experts de la province du Khorasan du Sud où il a été élu pour la première fois aux  élections de 2006.

En 2016, il devient chef adjoint de l’Assemblée des experts, un organe constitutionnel chargé de nommer le Leader de la Révolution islamique ; l'Ayatollah Jannati dirigeant l'organisme.

Raïssi est devenu un nom connu en Iran et dans le monde musulman en 2017 lorsqu'il s'est présenté comme candidat populaire à l'élection présidentielle contre le président de l'époque, Hassan Rohani.

Il a terminé deuxième lors de cette élection après Rohani qui a obtenu 23,5 millions de voix contre 15,7 millions pour son adversaire.

Cependant, sa deuxième candidature à la présidentielle en 2021 lui a donné une victoire décisive, assumant la direction du pays pour les quatre années qui ont suivi.

Lors des élections de 2021, Raïssi a remporté une victoire écrasante, empochant 17,9 millions de voix sur 28,9 millions exprimées, établissant ainsi sa réputation de personnalité politique populaire.

Le huitième président iranien a officiellement débuté son mandat le 3 août 2021.

En quoi sa gouvernance était-elle différente ?

L’élection de Raïssi est intervenue à un moment où l’Iran est confronté à des défis importants, notamment des difficultés économiques exacerbées par les sanctions imposées par les États-Unis et des tensions accrues avec Washington.

Sa campagne électorale était centrée sur la lutte contre la corruption et l'atténuation des difficultés économiques.

Après son entrée en fonction, il a salué la jeunesse comme l'atout le plus précieux de l'Iran et la force motrice de l'économie, s'engageant à répondre à leurs principales préoccupations, comme le chômage.

En outre, Raïssi a souligné la nécessité de remanier le système bureaucratique, de lutter contre la corruption et l'inertie bureaucratique, et s'est engagé à réduire l'inflation à un niveau à un chiffre en stimulant la production.

Il a soutenu les efforts diplomatiques visant à neutraliser l’impact des sanctions occidentales et à améliorer les conditions de vie du peuple iranien.

Fervent critique de la présence américaine dans la région et de sa politique consistant à imposer des sanctions aux nations indépendantes, Raïssi s'est engagé à "ne pas perdre un seul instant" pour obtenir la levée des sanctions, plutôt qu'à les cibler.

Le président iranien a déclaré que la suppression des sanctions « cruelles » serait une « obligation » pour son administration, réalisable grâce à une diplomatie économique active et une politique favorable au voisinage.

Il a adopté une position plus ferme et pragmatique dans la politique étrangère iranienne, notamment dans les négociations avec les puissances américaines et européennes pour relancer l'accord nucléaire de 2015.

Son mandat a été marqué par de nouvelles négociations visant à sauver l’accord qui avait déraillé par l’ancien président américain Donald Trump. Mais ces efforts se sont encore une fois heurtés à un obstacle en raison de la procrastination américaine sur la levée des sanctions.

Le président de 63 ans est décédé dans un accident d'hélicoptère lors d'une visite dans la province de l'Azerbaïdjan de l'Est, où lui et son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev ont inauguré deux barrages construits sur la rivière Aras.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province iranienne de l'Azerbaïdjan de l'Est, ainsi que d'autres responsables et gardes du corps se trouvaient également à bord de l'hélicoptère qui s'est écrasé.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV