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Zoom Afrique du 17 mai 2024

Zoom Afrique du 17 mai 2024

Les titres de la rédaction :

  • Le Mali lance un programme de formation des acteurs du secteur postal
  • La Côte d’Ivoire lance un programme industriel doté de 194 millions $
  • Congo : croissance économique attendue en moyenne à 5,9% en 2024-25 (DGE)
  • La RDC demande un embargo international sur les exportations de minerais depuis le Rwanda

Les analyses de la rédaction :

1. Mali-Burkina : quand les armées nationales font peur 

Les accusations contre les armées du Mali et du Burkina ne cessent pas. Voici ce qu'on dit récemment dans les médias mainstream sur l'armée malienne :

"Au Mali, dans deux vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux depuis lundi soir, un lieutenant-colonel est filmé alors qu'il s'adresse aux habitants d'un village soupçonné d'être en lien avec les groupes terroristes. Dénonçant les violences des terroristes, le haut-gradé malien appelle les terroristes à déposer les armes et explique que l'objectif de l'armée est de sécuriser le pays."

Mais dans la vidéo tournée près de Nioro du Sahel, selon plusieurs sources locales dans le village de Koriga, commune de Gavinané, le lieutenant-colonel Koumaré évoque aussi, devant les habitants, les mutilations et les exécutions auxquelles se livrent les soldats maliens et les villages brûlés de ceux qui "n'avaient pas compris."

Et en ce qui concerne le Burkina, les accusations sont de même nature :

"De nouvelles vidéos et photos particulièrement violentes viennent documenter plusieurs massacres de civils (hommes femmes, enfants) commis au Burkina Faso au cours des derniers mois. Des massacres perpétrés par des soldats de l'armée burkinabè, selon des témoignages et un rapport de l'ONG Human Rights Watch. Les vidéos, obtenues par le journaliste de France 24 Wassim Nasr, ont été filmées par des militaires soldats auteurs des exactions ou même par des terroristes arrivés sur les lieux par la suite."

Mais pourquoi autant d'accusations et ce, dans la conjoncture actuelle ?

En effet personne n'est surpris de voir les FAMa ou les VDP être accusées de la sorte depuis plusieurs mois maintenant, surtout depuis que ces deux pays ont tourné le dos à la France et sont de plus en plus proches de la Russie et des pays du bloc de l’Est. 

Jamais et au grand jamais, ces armées n’utiliseront leurs armes contre leur population.

Le fait que le Sahel s’organise pour sa défense et crée ses propres forces pour combattre le terrorisme fait craindre…

2. Niger : les menaces de Washington ont causé la fin des accords militaires, selon le Premier ministre

Dans un entretien accordé au quotidien américain The Washington Post, le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, affirme que Niamey a décidé de dénoncer l'accord de coopération militaire en raison de « menaces » proférées par des officiels américains. La décision des nouvelles autorités nigériennes avait été annoncée en mars, quelques jours après le séjour dans le pays d'une délégation américaine. Des discussions sont en cours pour définir les modalités de retrait des soldats américains.

"Lorsqu'elle a terminé, j'ai dit : "Madame, je vais résumer en deux points ce que vous avez dit. Premièrement, vous êtes venus ici pour nous menacer dans notre pays. C'est inacceptable. Vous nous dites avec qui nous pouvons avoir des relations, et vous le faites sur un ton condescendant", a raconté Ali Mahamane Lamine Zeine, qui a mené les négociations avec les États-Unis. 

Le Premier ministre nigérien reproche aussi aux Américains, qui ont suspendu leur coopération militaire après le coup d'État, d'être "restés sur le sol" nigérien "sans rien faire quand les terroristes tuaient les personnes et brûlaient les villes". Pourtant, indique-t-il, d'autres nations - comme la Russie, la Turquie ou les Émirats arabes unis - ont accueilli les nouveaux dirigeants nigériens à "bras ouverts".

3. Coopération économique Mali-Sénégal : une nouvelle phase s’annonce ?

L’économie sénégalaise pourrait connaître d’importants changements après l’entrée en fonction du nouveau président Bassirou Diomaye Faye. Patriote et réformateur, Faye est déterminé à remettre en ordre et à modifier les accords commerciaux signés sous le régime de Macky Sall. 

Dans le voisinage du Sénégal, les trois autres pays réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) aspirent également à des transformations significatives, tant sur le plan sécuritaire qu’économique. Les pays de l’AES et le Sénégal partagent un même vecteur de développement : le recours à la coopération régionale et le respect de la souveraineté. En quittant la CEDEAO, le Mali, le Burkina Faso et le Niger entendent devenir la nouvelle force unificatrice de la région qui conduira à la stabilité économique.

De son côté, le nouveau gouvernement sénégalais mène un audit pour identifier les irrégularités commises par le gouvernement précédent et se prépare à renégocier les accords commerciaux. Des réunions de travail entre des responsables sénégalais et maliens indiquent que les deux pays ont l’intention de renforcer leurs liens.

Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais et président du parti PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) a annoncé le 5 mai une tournée en Afrique de l’Ouest : Mali, Burkina Faso, Niger et Guinée, en réponse à l’invitation des partenaires politiques de ces quatre pays. 

Par ailleurs, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, s’est entretenu le 2 mai avec son homologue sénégalais, Yassine Fall, de questions d’intérêt mutuel. La rencontre s’est déroulée en marge d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères en préparation de la 15e session de la Conférence islamique à Banjul. 

Il convient de rappeler que le Mali est le principal partenaire du Sénégal en matière de commerce extérieur. Le Forum économique sénégalo-malien s’est même tenu en 2021 pour discuter de l’optimisation du port de Dakar en tant que centre logistique régional.

"Plus de 80% des importations du Mali passent par le Port autonome de Dakar. Près de 90% de nos exportations transitent également par le même port. Conséquemment, une bonne partie des recettes du Port autonome de Dakar provient de ce trafic. C’est dire combien nos deux pays sont interdépendants au moment où la compétitivité devient de plus en plus rude, voire agressive", a souligné Mahmoud Ould Mohamed, ministre de l'Industrie et du Commerce du Mali.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV