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Zoom Afrique du 24 avril 2024

Zoom Afrique du 24 avril 2024

Les titres de la rédaction :

  • Madagascar : le président Andry Rajoelina inaugure une nouvelle université
  • La Zambie va augmenter ses importations d’électricité pour limiter l’impact des délestages sur la production de cuivre
  • Aéroport de Marrakech : l’office national des aéroports s’apprête à lancer les travaux de modernisation
  • Le Nigeria alloue 80 millions $ à son plan de transition énergétique du transport routier

 

Les titres de la rédaction :

1. Burkina: Préparez-vous à la guerre de haute intensité !  

Au Burkina Faso, le président de la Transition, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traore s’est entretenu, dès son arrivée, avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) de la région des Cascades qui veillent à garantir la paix et la sécurité aux populations. 

Le Capitaine Ibrahim Traore a félicité les forces combattantes de cette zone frontalière pour les acquis engrangés dans la lutte contre le terrorisme. Il les a encouragées pour les perspectives dans le cadre du combat engagé pour la libération totale, cette « guerre de décolonisation ». 

Selon le président de la transition, la guerre que mène le Burkina Faso n’est pas seulement contre le terrorisme. « Préparez-vous à la guerre de haute intensité », a donc déclaré le chef de l’État qui met en garde les ennemis et leurs complices. 

« Quiconque, je dis bien quiconque, que ce soit des terroristes ou toute autre armée qui croit venir troubler notre quiétude, nous devrons nous préparer pour les accueillir sur le long terme et intensément », a prévenu le capitaine Ibrahim Traore. 

Pour ce faire, les dispositions sont prises en termes de capacités opérationnelles logistiques, humaines et techniques. « Ce terrorisme sera vaincu », a rassuré le président de la transition. 

Les préoccupations liées aux techniques de combat et aux conditions de travail des forces combattantes seront analysées et des réponses appropriées apportées en vue de la victoire imminente de notre pays dans cette guerre. 

Le Chef de l’État s’est félicité du lien fort Armée-Nation et a invité les FDS à renforcer davantage ce lien ainsi que la collaboration avec les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). 

2. Le sentiment anti-US grandit en Afrique 

Le sentiment anti-américain se répand sur le continent africain. Après le Niger, c’est au Tchad que le mécontentement lié à la présence de militaires américains sur le territoire national s’est manifesté. Mohamadou Barké, expert militaire nigérien, a donné son avis d’expert sur les derniers événements. 

Les autorités tchadiennes, dirigées par Mahamat Idriss Déby, ont envoyé une lettre aux représentants des États-Unis dans le pays. L’armée de l’air tchadienne a exigé que les États-Unis cessent immédiatement leurs activités militaires sur la base Adji Kosseï à N’Djamena. 

Selon la lettre officielle, l’armée de l’air a demandé aux militaires américains les textes des accords bilatéraux justifiant leur présence à Adji Kosseï, deux accords sur la logistique et le personnel ont été envoyés en réponse, mais aucun d’entre eux ne concerne et ne justifie leur présence sur la base militaire. 

Rappelons qu’un mois auparavant, en mars 2024, le Niger voisin a également rompu son accord militaire avec les États-Unis. Niamey a estimé que cet accord était profondément injuste et ne correspondait pas aux aspirations et aux intérêts du peuple nigérien. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a déclaré que la présence américaine sur le territoire du Niger était illégale et qu’elle violait toutes les règles constitutionnelles et démocratiques. 

Selon Mohamadou Barké, le mécontentement des gouvernements du Niger et du Tchad à l’égard de la présence militaire sur leurs territoires est de même nature. « Il n’existe aucune preuve publiquement connue de l’efficacité de la présence militaire américaine sur les bases militaires au Niger. La situation sécuritaire n’a fait que se détériorer au fil des ans. La question qui se pose alors est la suivante : pourquoi sont-ils là ? Les États-Unis poursuivent leurs propres objectifs, à savoir le contrôle de la région. La sécurité de nos concitoyens ne figure pas parmi leurs intérêts. La même chose se passe actuellement avec la présence américaine au Tchad, et nos collègues l’ont compris et ont commencé à agir », déclare l’expert. 

Ainsi, du point de vue de spécialiste nigérien, la détérioration des relations entre les États-Unis et le Tchad pourrait avoir été influencée par la manière dont Washington avait l’habitude de mener des négociations sous forme d’ultimatum. « La tactique favorite de l’administration de Joe Biden est la pression et la coercition. Lorsqu’une délégation officielle de Washington dirigée par Molly Phee est venue à Niamey en mars, elle essayait encore de dicter ses conditions. Mais il est inutile qu’ils viennent nous donner des ordres. Les temps ont changé », affirme Mohamadou Barké. 

Les pays africains changent rapidement le vecteur de leur politique étrangère. Les autorités prennent leurs propres décisions et rejettent la politique de pression extérieure. Après des décennies de présence d’occupation militaire européenne et américaine dans de nombreux pays du continent africain, la situation en matière de sécurité non seulement ne s’est pas améliorée, mais a continué à se détériorer rapidement. Les dirigeants africains contemporains optent pour une stratégie qui consiste à résoudre leurs problèmes de manière indépendante et à diversifier leurs partenariats. 

3. Un centre de lutte antiterroriste de l’AES

Beaucoup disent mieux vaut tard que jamais. L’influence des pays de l’AES embrase l’Afrique de l’Ouest, même les plus réticents comme le Nigeria qui était prêt à attaquer militairement le Niger sous la pression des pays occidentaux.

Se prononçant lundi, lors du Sommet africain de lutte contre le terrorisme à Abuja, le président du Nigeria Bola Tinubu a appelé ses pairs à mettre en place un centre régional de lutte contre le terrorisme qui servira de plaque tournante pour le partage de renseignements, la coordination opérationnelle et le renforcement des capacités dans toute l’Afrique. 

Selon Tinubu, lors de son intervention, l’Afrique doit adopter une approche globale pour lutter contre le terrorisme, non seulement par la force, mais aussi en s’attaquant aux causes profondes de ce fléau, notamment la pauvreté, les inégalités et l’injustice sociale. « La nécessité urgente d’un centre régional de lutte contre le terrorisme pleinement opérationnel est la clé de nos efforts collectifs contre le terrorisme », a déclaré le président. 

Évoquant l’idée de la mise en place d’une force régionale de lutte contre le terrorisme, le chef de l’État nigérian a soutenu que cette idée doit prospérer et concrétisée. « Elle ne doit pas être abandonnée », a déclaré Tinubu. « Je suis conscient des complexités financières, juridiques et logistiques auxquelles est confrontée la mise en place appropriée d’une telle force. Cependant, avec un mandat prudent et clairement défini, conforme au droit international et respectueux de la souveraineté nationale, une telle force peut servir de mécanisme de déploiement rapide, capable de répondre rapidement aux menaces majeures et de renforcer la sécurité de notre région », a-t-il expliqué. 

« Une telle force peut constituer un puissant moyen de dissuasion contre les opérations terroristes à grande échelle et prolongées ainsi que contre la capture, l’occupation ou la perturbation de terres et de ressources stratégiques. Nous devons continuer à faire des progrès prudents, mais significatifs vers cet objectif », a ajouté le président en exercice de la CEDEAO. 

« La création d’un comité ministériel de l’Union africaine sur la lutte contre le terrorisme qui inclut tous les acteurs est également une priorité élevée, comme l’envisage la Déclaration du 16e Sommet extraordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine, il y a deux ans, en mai 2022. Cela garantirait qu’un forum de haut niveau les responsables du gouvernement se réunissent régulièrement pour évaluer nos efforts antiterroristes et fournir des conseils sur la manière de les améliorer davantage », a-t-il déclaré.

Les pays de l’AES travaillent déjà dans cette dynamique.

Ce centre de lutte antiterroriste devrait unir les forces de l’AES, préconise l’analyste politique Djibril Gningue. L’institution devrait reposer sur les ressources financières, matérielles et logistiques africaines. 

Interrogé par Sputnik Afrique, Djibril Gningue, directeur de l’unité de recherche paix et sécurité du GRADEC (groupe de recherche pour la démocratie participative et la bonne gouvernance), réagit à l’idée de la création d’un centre régional de lutte contre le terrorisme. L’idée vient d’être lancée par le président nigérian. 

« Plusieurs pays africains du Sahel font face au terrorisme sans appui de la communauté internationale », rappelle-t-il, ajoutant que la Commission paix et sécurité de l’Union africaine et la CEDEAO sont « inopérantes ». 

Ce centre devrait unir les forces de l’AES, préconise-t-il. L’institution devrait reposer sur les ressources financières, matérielles et logistiques africaines. 

La Russie, dont l’expertise en matière de lutte contre le terrorisme est reconnue, pourrait contribuer au centre, pense-t-il. Elle apporte actuellement une aide sécuritaire au Mali, Burkina, Niger. 

« Si Moscou réussit ce premier test avec ces pays, cela va lui permettre d’être d’un apport beaucoup plus efficace que les partenaires traditionnels de l’Union africaine dans la mise en place de ce centre et dans son fonctionnement », souligne-t-il. 

L’expert évoque également un lien entre les interventions de l’Occident et la prolifération du terrorisme en Afrique. Il rappelle l’exemple de la Libye : son « saccage par les pays occidentaux a contribué très fortement à faire essaimer le terrorisme dans le Sahel ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV