TV
Infos   /   Iran   /   France   /   L’INFO EN CONTINU   /   Point de Vue

Riposte punitive de l’Iran contre Israël : quel rôle joué par la France ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’armée israélienne a annoncé que la France faisait partie des pays l’ayant aidée à repousser l’attaque iranienne contre Israël, dans la nuit de samedi à dimanche 14 avril.

Par Ghorban-Ali Khodabandeh

Dans la nuit de samedi à dimanche 14 avril, l’armée israélienne a annoncé que la France faisait partie des pays l’ayant aidée à repousser l’attaque iranienne contre Israël. Une source militaire française a indiqué que la France avait assuré « l'autodéfense » de ses bases au Proche-Orient au moment de l'attaque iranienne visant Israël, grâce à des moyens de protection antiaérienne.

Dimanche, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué les ambassadeurs de Grande-Bretagne, de France et d’Allemagne pour protester contre leur « position irresponsable » concernant les représailles de la République islamique contre l’entité d’occupation.

Il a ajouté que certains responsables des trois pays avaient fait des déclarations irresponsables concernant la réponse réciproque de l'Iran aux actions d'Israël contre les ressortissants et les intérêts iraniens, la dernière en date étant l'attaque du régime contre les locaux diplomatiques de la République islamique à Damas, la capitale syrienne.

Pourtant, les trois pays européens s’étaient abstenus, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, de condamner l’agression israélienne contre les bâtiments diplomatiques iraniens en Syrie.

Pourquoi la France s’est-elle mise en travers de l’attaque iranienne contre Israël

La France, après avoir aidé le régime israélien à se défendre contre la frappe aérienne punitive de l'Iran menée samedi soir, a affirmé avoir contribué à la surveillance et la protection de ses bases en Asie occidentale lors de cette attaque.

Selon une source militaire française, citée par l'agence de presse, la France a assuré « l'autodéfense » de ses bases au Proche-Orient au moment de l'attaque iranienne, grâce à des « moyens » de protection antiaérienne.

« Nous avons pris nos responsabilités parce que nous sommes acteurs de la sécurité régionale. Nous avons des bases en Jordanie et aux Émirats arabes unis. L’attaque iranienne ne mettait pas seulement en cause la sécurité d’Israël, mais également portait atteinte à la sécurité de nos forces et mettait en cause l’espace aérien de nos partenaires arabes », a justifié sur France 2 le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné.

Selon les informations du Monde, confirmées par une source officielle, l’armée française a joué un rôle défensif, en interceptant et neutralisant « des drones iraniens qui survolaient des pays comme la Jordanie et l’Irak où se trouvent des emprises militaires françaises ».

Ce sont en particulier des « éléments de défense sol-air » présents sur le terrain pour assurer la protection des forces françaises qui ont été utilisés, rapporte encore Le Monde, dont la source nuance en expliquant qu’il « s’agit d’une aide à la marge».

Dans la nuit de samedi à dimanche 14 avril, l’armée israélienne a annoncé que la France faisait partie des pays l’ayant aidée à intercepter les missiles et les drones de l’Iran.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré aux journalistes que l'armée du régime sioniste avait bénéficié de l'aide des États-Unis, de l'Angleterre, de la France et d'autres pays pour contrer les attaques de drones et de missiles iraniens.

Riposte iranienne contre Israël : positions floues au sein de la classe politique française

En réaction à l’opération de représailles de l'Iran contre des cibles dans les territoires occupés, le président français a condamné ces attaques et a annoncé que Paris travaillait avec ses partenaires pour réduire les tensions.

Dans un message sur le réseau social X, Macron a réitéré ses positions de solidarité en faveur des sionistes et l'attachement de la France à la sécurité d'Israël, de ses partenaires et à la stabilité régionale.

« La France travaille à la désescalade avec ses partenaires et appelle à la retenue », a-t-il ajouté, manière de marquer son opposition à une riposte israélienne après la vaste attaque de drones et de missiles de l’Iran.

Quelques heures après le début de vaste attaque de drones et de missiles de l’Iran aux actions agressives et criminelles du régime sioniste, le ministre français des Affaires étrangères a fermement condamné cette action de la République islamique d'Iran en soulignant le soutien de la France à Tel-Aviv et en accusant l’Iran de déstabiliser la région.

« La France condamne avec la plus grande fermeté l’attaque déclenchée par l’Iran contre Israël », a écrit Stéphane Séjourné sur sa page X sans faire allusion aux actions agressives du régime sioniste et à sa récente frappe contre le consulat iranien à Damas.

Au-delà d’une condamnation de la vaste attaque de drones et de missile de l’Iran contre Israël samedi, les réactions des responsables politiques français reflètent les positions de chacun sur le conflit israélo-palestinien.

Sans mentionner le rôle d’Israël dans l’engrenage du raid sur le consulat iranien à Damas le 1er avril, Marine Le Pen a déclaré qu’« il est inadmissible qu’Israël voie, à nouveau, son droit à la sécurité mis en cause ».

Pour la France insoumise, le « stop à l’escalade » et le « cessez-le-feu » exigés par Jean-Luc Mélenchon condamnent autant « le bombardement du consulat iranien et le meurtre d'une dizaine personnes à Damas » que l’attaque iranienne de samedi soir. «Il est plus que temps de cesser l’escalade. Il est urgent d’arrêter le génocide à Gaza qui est à l’origine de la régionalisation de la guerre. Cela est aussi possible et plus simple que l’élargissement sans fin du conflit », souligne un communiqué du parti.

L’Iran convoque l'ambassadeur français à Téhéran pour contester la prise de position par Paris

Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé dimanche avoir convoqué les ambassadeurs du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne pour contester les propos des autorités de ces pays après les frappes iraniennes contre Israël.

Les trois diplomates européens « ont été convoqués au ministère suite aux positions irresponsables de certains responsables de ces pays concernant la réponse de l'Iran à la série d'actions du régime sioniste contre les ressortissants et les intérêts de notre pays », a déclaré la diplomatie iranienne.

Un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré qu'Israël avait mis en œuvre une série de mesures anti-humaines en violation du droit et des réglementations internationales.

Il a ajouté que les frappes iraniennes contre les bases militaires israéliennes samedi soir étaient « conformes au droit inaliénable de la légitime défense du pays stipulé dans l'article 51 de la Charte des Nations unies et en réponse à la série de crimes » commise par Israël, en particulier sa récente attaque contre la section consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas ».

« La République islamique d'Iran a réaffirmé une fois de plus son adhésion aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies ainsi qu'au droit international et est déterminée à défendre résolument sa souveraineté, son intégrité territoriale et ses intérêts nationaux face à tout recours illégal à la force », a souligné le diplomate iranien.

La diplomatie iranienne a réitéré que Téhéran avait toujours pris des mesures constructives et efficaces et prouvé qu'il cherchait à empêcher toute escalade de tensions.

Frappe contre le consulat iranien : les pays occidentaux n’ont pas été en mesure de répondre de manière adéquate

Le représentant permanent russe auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, a dénoncé comme hypocrite une réunion du Conseil de sécurité sur les récentes frappes de représailles de l’Iran à l’attaque du régime israélien du 1er avril contre les locaux diplomatiques de la République islamique à Damas.

« Malheureusement, en raison de la position des membres occidentaux, le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas été en mesure de répondre de manière adéquate à l'attaque contre la mission consulaire iranienne », a affirmé la diplomatie russe, rappelant enchaînement des évènements depuis cette frappe contre le bâtiment diplomatique iranien au cours de laquelle plusieurs hauts gradés du CGRI avaient été tués.

L'attentat a suscité une vague de condamnation à travers le monde. Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine et la Russie, ont condamné ce crime commis par les sionistes, mais les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont soutenu Israël.

Au lieu de condamner Israël, les représentants américain, britannique et français, trois pays occidentaux disposant de droit de veto, se sont contentés d’exprimer leur inquiétude face à l’escalade des tensions dans la région, pointant du doigt la politique régionale de l'Iran.

Ghorban-Ali Khodabandeh est un journaliste et analyste politique iranien basé à Téhéran.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV