Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Le Nigeria doit opter pour la dédollarisation au sein des BRICS
L’entrée aux BRICS et le passage au commerce en monnaies nationales favoriserait l’économie nigériane, a déclaré l’avocat Femi Falana. Abuja montrerait la voie à l’Afrique en adhérant aux BRICS, ajoute-t-il.
Locomotive économique africaine, le Nigeria ne devrait pas rester un simple observateur des BRICS, mais adhérer au groupe, l’idée déjà avancée en novembre par le chef de la diplomatie nigériane, a déclaré l’avocat Femi Falana. Cela permettrait de réfléchir à une alternative au dollar.
« En tant qu’Africains, nous ne pouvons pas nous permettre de nous lier perpétuellement aux anciens régimes coloniaux. La lutte contre la domination du dollar est la continuation de la lutte pour la décolonisation du continent africain, dans toutes ses ramifications », a-t-il affirmé.
Le recours aux monnaies nationales représente une alternative et permettrait de secouer le joug du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) dont les réglementations sont « dangereuses » pour l’Afrique, selon lui.
Ces deux institutions ont d’ailleurs tenté de faire dérailler l’accord de 2008 entre Pékin et Abuja, qui permet aux Nigérians d’échanger du naira en Chine, tandis que les Chinois du Nigeria peuvent échanger du yuan, rappelle l’avocat.
« Si le Nigeria peut rejoindre les BRICS, cela influencera un certain nombre de pays africains, et une fois que nous y parviendrons, nous briserons les barrières commerciales, de sorte que si les pays sont encouragés à commercer dans leur propre monnaie, cela aidera l’économie de l’Afrique », a poursuivi l’avocat.
Le pétrole, le gaz et certaines matières premières sont des produits que le Nigeria devrait commencer à échanger en nairas, exhorte Femi Falana.
Outre les règlements en monnaies nationales, les BRICS songent aussi à créer une monnaie commune, qui ne pourrait qu’être bénéfique dans l’optique d’un monde multipolaire.
« L’avantage pour nous, en tant que continent, est que nous allons bénéficier d’un soutien international pour faire du commerce entre nous dans nos monnaies nationales. En fin de compte, les BRICS disposeront de leur propre monnaie qui remettra en question la domination du dollar américain. Ce serait très bon pour la lutte pour un nouvel ordre économique international », a conclu l’avocat.
En novembre dernier, Yusuf Tuggar, ministre nigérian des Affaires étrangères, avait déclaré aux journalistes que son pays chercherait à devenir membre des BRICS d’ici deux ans pour faire entendre sa voix au sein des organisations internationales influentes.
Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont de fait devenus BRICS+ le 1er janvier dernier, après l’adhésion de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de l’Éthiopie et de l’Iran. Cette association envisage de s’élargir davantage ces prochaines années. Dix-sept autres pays ont le statut de partenaires du groupe.
2. RDC: vers un remake du Sahel ?
Les nombreuses manifestations anti-occidentales auraient-elles été entendues ? Doit-on s’attendre à un remake du Sahel en RDC ?
Après avoir longtemps tergiversé, la France a été obligée de demander clairement au Rwanda d’arrêter de soutenir les rebelles du M23 en RDC.
Le 20 février 2024, la France a officiellement demandé au Rwanda de mettre fin à son soutien au groupe rebelle M23 et de retirer ses forces du territoire de la République Démocratique du Congo (RDC). Dans un contexte de tensions accrues dans l’est de la RDC, notamment autour des zones de Goma et Saké, le ministère français des Affaires étrangères a exprimé « sa profonde inquiétude et a jugé inacceptables les violations de l’intégrité territoriale de la RDC ». Le gouvernement français insiste sur l’arrêt immédiat des hostilités par le M23 et le retrait de ses forces, tout en appelant les forces armées de la RDC à ne plus collaborer avec les FDLR.
Cette position de la France se rapproche de celle adoptée par les États-Unis, qui avaient précédemment condamné l’intensification de la violence attribuée au M23 et demandé le retrait des troupes rwandaises, insistant également sur le danger que représentent les systèmes de missiles sol-air rwandais pour les civils, les forces de l’ONU et les travailleurs humanitaires.
Bien évidemment, cette condamnation fait suite à des manifestations à Kinshasa et Goma, où l’indifférence perçue de la communauté internationale a été largement critiquée.
Les autorités rwandaises ont tout simplement rejeté lundi une demande américaine de retrait des troupes rwandaises et des systèmes de missiles sol-air de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans le document, Kigali affirme que la République démocratique du Congo défend son propre territoire tout en entreprenant un « renforcement militaire spectaculaire » près de ses frontières.
Le porte-parole du président de la République démocratique du Congo, Tina Salama, a déclaré lundi que le président congolais avait déclaré que « le dialogue avec le M23 n’est que du vent et qu’il ne dialoguera à aucun prix avec le Rwanda ».
Le M23 contrôle une grande partie de deux des six territoires de la province du Nord-Kivu et les attaques continuent quand même.
Au moins une bombe a frappé l’aéroport international de la ville vers 2 heures du matin samedi, sur fond de combats avec les rebelles du M23.
Selon les autorités, l’attaque des forces rwandaises et du M23 a endommagé deux avions civils.
Les manifestations continuent et prennent visiblement de l’ampleur.
Des manifestants congolais ont brûlé les drapeaux de pays occidentaux hier à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les accusant de soutenir Kigali à travers la rébellion du M23.
« Nous sommes dans la rue pour dénoncer les crimes dont les Congolais sont victimes », a déclaré à un militant du mouvement Lucha (Lutte pour le changement). « Le Rwanda nous tue chaque jour et est soutenu par la communauté internationale, c’est pourquoi nous avons brûlé ces drapeaux », a-t-il ajouté.
Ces manifestations ont réveillé la crainte des pays occidentaux. Maintenant, ces mêmes pays qui ont toujours gardé le silence face à la situation dans l’Est de la RDC, ont maintenant changé de discours, dans le seul but de faire taire les manifestants et pour empêcher que les manifestations ne prennent une ampleur démesurée au point de chasser les ambassades occidentales du territoire congolais. En bref, l’Occident a maintenant peur d’un remake du Sahel en RDC !
3. L’AES subit une campagne de désinformation
La création, de l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, le 17 septembre 2023, dans le but de renforcer des frontières communes entre les pays, a été un choc majeur pour l’ancienne puissance coloniale, la France et ses alliés en Afrique, en raison de la perte du contrôle militaire et politique dans la région du Sahel.
Dans le contexte de ce qui se passe actuellement au Sénégal qui souffre d’un état de tension politique, depuis que le président Macky Sall a annoncé le report des élections présidentielles de leur date initialement prévue le 25 de ce mois à décembre prochain, l’alliance récemment créée subit déjà une campagne de discréditation.
Les agents occidentaux dans les médias actifs sur la scène africaine ne cessent pas de provoquer le Mali, Burkina Faso et le Niger quotidiennement à travers des articles publiés dans leurs sites. LSi Africa, la rédaction, basée en France, en collaboration avec les autres sites payants sur le continent africain, soupçonne l’Alliance des États du Sahel (AES), de l’implication dans l’incitation des militaires à Dakar à renverser le pouvoir en place.
L’objectif de cette campagne menée en parallèle avec la réunion des ministres de cette coalition est de dénaturer sa réputation sur la scène internationale et le montrer comme un agresseur contre la souveraineté des pays et une incitation aux coups d’État militaires afin de déstabiliser les pays d’Afrique de l’Ouest.
Rappelons que les relations entre Paris et les membres de cette union dans les derniers mois, ont connu de grandes tensions, notamment après la résiliation du partenariat militaire, qui n’a pas donné de résultats convaincants durant 10 ans, et les décisions des leaders de ces pays du Sahel de créer d’une alliance capable de garantir la sécurité d’une manière indépendante.
Selon les experts politiques, l’objectif l’Alliance des États du Sahel (AES) est principalement militaire. En outre, le pacte Liptako-Gourma indique le suivant : « pour aider à contrer d’éventuelles menaces de rébellion armée ou d’agression extérieure, en soulignant que toute attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties ».
Actuellement, l’organisation se concentre sur le renforcement de sa présence militaire et la lutte commune contre les groupes armés. Les rumeurs sur son expansion vers d’autres pays sont sans fondement.