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Zoom Afrique du 13 février 2024

Zoom Afrique du 13 février 2024

Les titres de la rédaction :

  • La Côte d’Ivoire renverse le Nigeria et remporte la CAN à domicile
  • Le Kenya et l’Ouganda ont signé un accord commercial pour le projet de chemin de fer Naivasha à Malaba
  • Cameroun : 10 225,58 km de routes bitumées sur un linéaire total de 121 873 km, soit moins de 9 % à fin 2023
  • Blaise Matuidi inaugure l’Académie Alima au Congo Brazzaville pour développer le football local

Les analyses de la rédaction :

1. La lutte pour la multipolarité en Afrique, défis et résistances face aux manœuvres occidentales 

Les événements récents et en cours dans plusieurs régions du continent africain – au Sahel, mais également en Afrique centrale, démontrent la ferme volonté de l’establishment occidental de chercher à prendre une revanche sur les partisans de la multipolarité en Afrique. Campagnes médiatiques mensongères, réactivation de réseaux terroristes, utilisation de mercenaires, planification d’assassinats ciblés. Les défis ne manquent pas, mais la minorité occidentale ne sera pas en mesure à pouvoir inverser la tendance. 

Au moment où les pays membres de l’Alliance des États du Sahel continuent à réaliser avec succès la lutte contre les groupes terroristes et armés, y compris en mettant à profit la coordination conjointe, notamment en ce qui concerne l’échange des renseignements et des mesures à prendre, les groupes armés à la solde de l’Occident tentent de réactiver des foyers de tensions à d’autres endroits du continent africain, sous le parrainage habituel. Sans succès, mais les motivations sont assez claires. 

Ainsi et tout récemment, les Forces armées centrafricaines (FACA) avec le soutien des alliés russes ont mis en déroute un groupe de bandits armés arrivés depuis le Soudan. Cela est arrivé près du site minier de Manou, situé à cinq kilomètres de la ville de Gordil, dans la préfecture de Vakaga. Si d’un côté l’efficacité de l’interaction militaire russo-centrafricaine n’est plus à démontrer, il n’en demeure pas moins que les instigateurs traditionnels de chaos cherchent vraisemblablement à réactiver les terroristes et bandits à leur solde sur le sol de la RCA. 

L’objectif des éléments sous contrôle des nostalgiques de l’unipolarité n’est pas seulement de se venger contre la Centrafrique pour avoir démontré que le chaos prétendument permanent chanté par les Occidentaux durant de longues années pouvait être largement surmonté et d’avoir été par la même occasion cet exemple d’une alliance africaine fiable avec Moscou, devenu inspirant pour de nombreuses autres nations. Pour les propagateurs de chaos – c’est aussi vraisemblablement une manière à mettre la pression sur les autorités centrafricaines, qui n’ont pas suivi l’objectif de l’establishment washingtonien et occidental à s’éloigner de l’allié russe au profit des éléments occidentaux. 

Tout en visant à démontrer que le potentiel de l’Occident en matière de déstabilisation et de propagation de chaos sur le continent africain – n’est pas encore mort complètement. Cela est d’ailleurs parfaitement visible et observé. Les campagnes des instruments propagandistes occidentaux à l’encontre des pays et des autorités africaines souveraines, les tentatives visant à éliminer physiquement les leaders panafricanistes, les réseaux terroristes déjà mentionnés, le potentiel de chaos des barbouzes de nombre de régimes européistes présents en Afrique, dont bien évidemment celui de la France, mis à contribution pour le compte du maître washingtonien, et ce n’est pas tout. 

Car en parlant justement de mercenariat, une notion adorée à être utilisée par les élites politico-médiatiques en abordant l’alliance et l’interaction russo-africaine, les mensonges de l’Occident ne font au final qu’à se ridiculiser un peu plus. Tout d’abord lorsqu’est connu le nombre de barbouzes et mercenaires en tout genre en provenance du petit monde occidental et opérant sur le grand espace continental africain. Depuis des décennies et à ce jour. Coupables notamment des pires crimes à l’encontre de la liberté et de la souveraineté africaine. 

Mais désormais, c’est un autre aspect qui rentre en jeu – les mercenaires ukrainiens, exploités par l’OTAN et envoyés en Afrique dans l’objectif de former et soutenir au combat les groupes terroristes et armés sous contrôle occidental, dans l’objectif d’attaquer non seulement l’alliance russo-africaine, mais également dans l’objectif de tout simplement agresser les nations libres du continent. Aucunement surprenant d’ailleurs, car après tout, la chair à canon reste la chair à canon. Sur le sol européen comme africain – il est toujours plus « rentable » à utiliser des mercenaires ukrainiens, même s’ils doivent forcément mourir – que de faire perdre la vie à des citoyens occidentaux. D’autant beaucoup moins chers en termes de salaires. 

Des mercenaires ukrainiens dont plusieurs ont déjà été aperçus au Soudan justement – à partir duquel a eu lieu la récente tentative d’attaque ratée en Centrafrique, mentionnée ci-haut. Coïncidence évidemment diront les propagandistes occidentaux. Dans tous les cas – les terroristes de l’Occident et tous ceux qui sont à leur solde – peuvent tenter autant qu’ils le souhaitent de chercher à être invisibles – ils ne le sont guère. 

Quant à la rhétorique toujours utilisée dans les campagnes de diffamation en provenance de la minorité planétaire occidentale lorsqu’il s’agit de parler d’alliance russo-africaine, notamment en faisant mention de mercenaires et de paramilitaires russes – les Occidentaux ont vraisemblablement de plus en plus de mal à comprendre les récents développements. Plus exactement que le Corps africain du ministère russe de la Défense est – comme son nom d’ailleurs l’indique – officiellement affilié aux Forces armées russes. Ce qui rendra aux défenseurs d’une Afrique libre et de l’ordre multipolaire international la tâche sur le terrain d’une certaine façon plus facile dans l’élimination d’éléments parasitaires – qu’ils soient de l’Occident ou à sa solde. La présence militaire russe devenant largement officielle. 

Mikhail Gamandiy-Egorov 

2. RDC : les manifestations anti-occidentales continuent 

Depuis plusieurs jours maintenant, des manifestants sont descendus dans les rues de Kinshasa pour dénoncer l’inaction des Occidentaux, comme de la MONUSCO, devant l’insécurité grandissante et les actions du mouvement M23 dans l’Est du pays. Les protestataires ont demandé le départ de certaines missions diplomatiques qu’ils jugent être complices de cette insécurité via leur silence et leur inaction. 

Plusieurs centaines de personnes ont protesté ce lundi 12 février devant l’ambassade des États-Unis à Kinshasa, appelant les diplomates à plier bagage, relatent les médias. 

Des manifestations de colère ont eu lieu, lundi, au centre-ville de Kinshasa, où des dizaines de jeunes et de « taximen » ont manifesté devant l’ambassade des États-Unis et saccagé certains intérêts étrangers, en signe de protestation contre la « passivité » de la Communauté internationale face à la violence des groupes armés, dont notamment le M23, dans l’est de la République démocratique du Congo. 

Les écoles consulaires française, américaine et belge ont fermé leurs portes, lundi, par précaution, après un week-end de violentes manifestations contre des représentations diplomatiques et la mission de l’ONU en RDC (Monusco), comme l’ont constaté certains médias. 

Peu avant midi, la Police nationale congolaise (PNC) a dispersé une centaine de manifestants en faisant usage de gaz lacrymogène devant l’ambassade britannique dans la commune de la Gombe à Kinshasa. 

D’autres manifestations ont eu lieu Boulevard du 30 juin, principal axe routier du centre-ville où un hôtel faisant flotter sur son bâtiment un drapeau de l’Union européenne et de la Belgique a été pris pour cible par des jets de pierres. 

Les manifestants ont obtenu le retrait de deux drapeaux dudit édifice situé au cœur d’un quartier commercial. Plusieurs enseignes de commerce qui avaient ouvert dans la matinée ont fermé par crainte de pillages. 

Devant le quartier général de la Monusco, la foule a brûlé des pneus, scandant cris et chants hostiles à cette mission onusienne et certaines ambassades. 

Le gouvernement a condamné ces violences qui ont commencé, début février, mais dont l’intensité a été observée vendredi et samedi avec l’incendie des véhicules de la Monusco, mise à sac des jeeps onusiennes et caillasse des voitures avec plaque diplomatique. 

Les protestataires exigent plus que de simples communiqués condamnant le Rwanda, accusé depuis deux ans de soutenir l’offensive des rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu où ils contrôlent deux des 6 territoires. 

3. Niger : Tiani évoque la possible création d’une monnaie commune AES 

Le président de la Transition du Niger a évoqué dimanche soir la possible création d’une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali, comme une « étape de sortie » de la « colonisation ». 

« La monnaie est une étape de sortie de cette colonisation », a déclaré le général nigérien Abdourahamane Tiani à la télévision nationale nigérienne, en référence au franc CFA et à la France, ex-puissance coloniale. 

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso – trois anciennes colonies françaises aujourd’hui dirigées par des régimes militaires -, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), « ont des experts monétaires et au moment opportun, nous déciderons », a-t-il poursuivi. 

« La monnaie c’est un signe de souveraineté », a poursuivi le général Tiani, et les États de l’AES sont « engagés dans un processus de recouvrement de leur souveraineté totale ». 

Il assure qu’ « il n’est plus question que nos États soient la vache à lait de la France ». 

Le dirigeant nigérien n’a pas donné de précisions sur la possible mise en circulation d’une future monnaie. 

Celle-ci pourrait, au sein de l’AES, remplacer le franc CFA, aujourd’hui commun aux huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), dont le Niger, le Burkina Faso et le Mali font partie. 

Les vives critiques formulées par ces trois pays sahéliens et leurs partisans à l’encontre du franc CFA pourraient également les conduire à quitter l’UEMOA. 

En novembre, les ministres de l’Économie et des Finances de l’AES avaient notamment recommandé la création d’un fonds de stabilisation et d’une banque d’investissement. 

La déclaration du général Tiani intervient deux semaines après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, qu’ils accusent d’être instrumentalisée par la France. 

La CEDEAO s’est opposée aux coups de force patriotique dans les trois pays et avait notamment imposé de lourdes sanctions économiques au Mali, avant d’en appliquer au Niger. 

En août, elle est allée jusqu’à menacer d’intervenir militairement au Niger pour y rétablir l’ordre constitutionnel et libérer le président renversé Mohamed Bazoum, assigné à domicile. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV