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Zoom Afrique du 10 février 2024

Les titres de la rédaction :

  • Burkina Faso : le Centre international pour le développement des engrais lance un projet de 1,5 million $
  • Zambie : Bayport Financial obtient 10 millions $ de Norfund pour renforcer son activité de prêts aux PME 
  • La BAD et le HCR en soutien aux personnes déplacées de force au Soudan du Sud
  • Près de 62% des acteurs internationaux du secteur de la logistique prévoient d’investir en Afrique en 2024 (enquête)

Les analyses de la rédaction :

1. La CEDEAO empêtrée dans son propre jeu 

La CEDEAO remue ciel et terre afin d’empêcher les trois pays sahéliens de se retirer de cette organisation.

Lors d’une réunion du conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO qui s’est tenue jeudi dans la capitale nigériane, il a été clairement établi que le départ de ces trois pays membres aurait des répercussions néfastes pour leurs citoyens ainsi que pour la coopération régionale.

Les dirigeants ouest-africains ont mis en garde contre les défis supplémentaires auxquels seraient confrontés les efforts de lutte contre la criminalité transnationale, la migration irrégulière et le terrorisme dans la région du Sahel si ces pays décidaient de quitter le bloc régional.

Le 28 janvier dernier, Bamako, Niamey et Ouagadougou, tous dirigés par des gouvernements militaires, ont conjointement annoncé leur intention de se retirer de la CEDEAO, invoquant des violations présumées de leur souveraineté par l’organisation régionale. Cette décision a été accompagnée de la création de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Cependant, le président de la commission de la CEDEAO, Omar Touray, a qualifié cette démarche de précipitée et non conforme aux procédures de retrait établies au sein du bloc ouest-africain.

A vrai dire la réelle raison de cette inquiétude n’est rien d’autre que la crainte quant à un remake de cette décision par d’autres pays membres. En effet cette organisation pro-Occident ne veut pas que cette vague anti-néocoloniale se répande en Afrique et notamment parmi les membres de cette organisation. Mais la réalité est que la donne a totalement changé dans cette région africaine et que ce retrait des pays de l’AES n’est qu’un début à un scénario anti-Occident, un scénario multidimensionnelle sans précédent.

2. Le Niger interdit à un avion transportant un ministre allemand de survoler son territoire

Le Niger a pris une position ferme en interdisant aux avions transportant des officiels allemands de survoler son territoire. Cette décision, annoncée par l’armée de l’air berlinoise, intervient après que les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) — le Burkina Faso, le Niger et le Mali — ont récemment décidé de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Leur déclaration commune a mis en lumière des tensions croissantes au sein de la région. Selon les rapports, l’interdiction de survol émise par le Niger concerne spécifiquement les vols en provenance du Nigeria. Cela a directement affecté un vol transportant la ministre allemande du Développement, Svenja Schulze, qui revenait d’une visite au Nigeria.

Cette visite était cruciale, car elle impliquait des négociations politiques avec la CEDEAO après l’annonce du retrait des pays de l’AES du bloc régional en début d’année. Les gouvernements des trois pays sahéliens ont exprimé leur frustration quant à l’incapacité de la CEDEAO à fournir une assistance efficace dans leur lutte contre le terrorisme et l’insécurité croissante dans la région.

Ils ont considéré cela comme une « lutte existentielle » et ont décidé de prendre des mesures unilatérales pour protéger leurs intérêts. Récemment le ministre burkinabè en charge de l’Économie et des Finances, Aboubakar Nacanabo a déclaré à l’agence de presse nationale que le départ de l’AES se traduira par une perte annuelle estimée à au moins 45 milliards de FCFA en termes de prélèvements communautaires. 

3. En 20 ans, la part des Noirs dans l’industrie minière sud-africaine a été multipliée par 20 (Ramaphosa)

En 2004, l’Afrique du Sud a introduit une Charte minière afin de promouvoir la participation des Noirs dans le secteur minier. Le document réparait en partie les injustices de l’apartheid et a permis à des entreprises détenues et/ou dirigées par des Noirs de prospérer dans le secteur minier local. La part de l’industrie minière sud-africaine contrôlée par les Noirs a été multipliée par près de 20 en deux décennies, passant de 2 % en 2004 à environ 39 % actuellement. C’est ce qu’a déclaré le président Cyril Ramaphosa le 5 février, dans son discours d’ouverture du Mining Indaba, la plus grande conférence minière africaine qui se tient au Cap jusqu’au 8 février.

C’est en 2004 que les autorités sud-africaines ont introduit pour la première fois une Charte minière dans l’industrie, afin de rétablir les droits des Noirs et des communautés locales violés pendant la période de l’apartheid. Des programmes de participation des employés à l’actionnariat d’entreprise ont été mis en place, ainsi que l’obligation pour les compagnies minières de s’approvisionner auprès d’entreprises appartenant à des Noirs.

Pour les biens et services par exemple, la version de la Charte minière publiée en 2018 par le ministère sud-africain des Ressources minérales et de l’Énergie prévoit que les compagnies doivent s’approvisionner à 80 % auprès d’entreprises appartenant à des Noirs. Pour obtenir de nouveaux droits de prospection, il faut également une participation minimale de 50 % + 1 personne noire dans l’entreprise demandeuse. 

Pour rappel, le secteur minier sud-africain représente 7,5 % du PIB et 60 % des exportations du pays en valeur. Il emploie environ 476 000 personnes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV