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Zoom Afrique du 23 janvier 2024

Zoom Afrique du 23 janvier 2024

Les titres de la rédaction :

  • Côte d’Ivoire : hausse de 4 % des exportations de bananes à 340 000 tonnes en 2023 (FAO)
  • Le Cameroun fournit 224 hectares de zones industrielles pour promouvoir la transformation locale de son bois
  • Burkina Faso : l’usine de traitement de résidus miniers de Kossodo entrera en service le 23 janvier
  • Hydrocarbure : l’Algérie entamera la formation d’ingénieurs mauritaniens au cours du premier trimestre

Les analyses de la rédaction :

1. Afrique : la tournée de Blinken face à l’émergence des consciences africaines 

Le fait que des pays africains se tournent vers d’autres pays comme la Russie, l’Iran ou encore la Chine, reste toujours au travers de la gorge des pays occidentaux en particulier les États-Unis. Les diplomates russes et iraniens font régulièrement le tour des palais présidentiels en Afrique. La Chine est également présente. Si fait que depuis 34 ans maintenant, le ministre chinois des Affaires étrangères effectue traditionnellement chaque année, une tournée sur le continent. À cet effet, du 13 au 18 janvier dernier, Wang Yi, chef de la diplomatie chinoise, était en tournée dans quatre pays africains que sont l’Égypte, la Tunisie, le Togo et la Côte d’Ivoire. Sitôt après, une autre grande puissance lui a emboîté le pas. Cette fois-ci, ce sont les États-Unis d’Amérique. En effet, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a entamé une visite le 22 janvier 2024 en Afrique. Dans l’agenda du diplomate américain, il est prévu, tour à tour, un séjour au Cap-Vert, en Côte d’Ivoire, au Nigeria et en Angola. Sans nul doute, le pays de l’Oncle Sam veut regagner de l’influence sur le continent africain. L’autre défi pour Washington serait d’entraver la démarche souverainiste des pays africains. L’Afrique a toujours fait l’objet d’une cour assidue de la part des grandes puissances qui n’ont d’yeux que pour leurs intérêts. Malheureusement, l’Afrique, surtout l’Afrique subsaharienne, n’a jamais su en tirer le meilleur profit. Mais cette fois-ci, la donne est différente. 

Le général président français Charles de Gaule le disait haut et fort : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ». Les Africains n’ont jamais su véritablement s’approprier cette maxime du président français au point qu’en dépit des alliances et partenariats, le constat est très décevant. L’Afrique s’appauvrit pendant que ses partenaires s’enrichissent. En tout cas, c’est peu de dire que la visite du chef de la diplomatie américaine en Afrique n’est ni plus ni moins que pour défendre les intérêts des Américains sur le continent. Au menu de cette tournée, figurent des questions économiques, sécuritaires et de promotion de la pseudo démocratie. Même s’il est vrai qu’Antony Blinken ne se rendra dans aucun pays du Sahel, il n’en demeure pas moins que ces derniers présentent un enjeu majeur pour Washington, et ce, au regard de la situation sécuritaire qui y prévaut. En effet, une importante base américaine se trouve au Niger. Et ces derniers temps, Washington a annoncé un soutien aux autorités de la transition burkinabée. Soutien qui n’est pas perçu d’un très bon œil de la part des Autorités burkinabés et de la population. 

Or, on le sait, lorsque ces pays puissants tentent d’apporter un soutien à un gouvernement qui impose sa souveraineté, ce n’est pas à cause des beaux yeux des uns et des autres, mais au final, le but c’est précisément de le déstabiliser. Plus personne n’est dupe en Afrique. Les Africains savent très bien qu’ils ne peuvent en aucun cas faire confiance au régime américain, qui jusqu’à présent, n’a montré que le chaos et la destruction sur son passage. L’histoire le prouve. 

À l’Afrique de tirer son épingle du jeu, pour défendre ses intérêts, rien que ses intérêts. 

2. Burkina : après l’AES, le rêve des États-Unis d’Afrique se dessine 

Le Centre Thomas Sankara pour la libération et l’unité africaine et l’Alliance panafricaine ont organisé une conférence de presse le dimanche 21 janvier 2024 à Ouagadougou pour apporter leur soutien au peuple tchadien qui aspire à rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES). 

Des panafricains debout aux côtés de leurs frères du Tchad « engagés dans une lutte héroïque contre le néocolonialisme et l’oppression française ». Selon Fatou Balora du Centre Thomas Sankara pour la libération et l’unité africaine, « les forces françaises, véritables agents du néocolonialisme, persistent dans leur intimidation et leurs manœuvres, en totale contradiction avec la volonté souveraine du peuple tchadien ». 
Une attitude que le groupe de panafricanistes dit ne pas cautionner. « C’est dans ce contexte que nous, peuple du Burkina Faso, déclarons solennellement notre soutien indéfectible à nos frères du Tchad », a fait savoir Fatou Balora. 

À écouter les conférenciers, les aspirations du peuple tchadien à rejoindre l’Alliance des États du Sahel incarnent « l’unité de destin des peuples martyrs », victimes de cinq siècles de domination, de déshumanisation et de violations de leurs droits fondamentaux. « C’est une quête commune pour la libération et l’unification de notre continent », ont-ils affirmé. 

Pour les panafricanistes, la lutte de leurs frères tchadiens est « celle de l’Afrique tout entière ». « Et nous ne pouvons rester indifférents », a promis Fatou Balora, avant d’ajouter : « Notre objectif ultime est clair : la libération totale et l’unification complète de l’Afrique. Tant que le néocolonialisme persiste, aucun d’entre nous ne sera libre. » 

La création de l’Alliance des États du Sahel en septembre 2023 est accueillie comme un modèle pour les autres pays africains. « Aujourd’hui, l’Alliance des États du Sahel ; demain, nous rêvons des États-Unis d’Afrique. Un continent unifié, libéré de l’emprise néocoloniale, où la voix de chaque peuple résonne dans une harmonie vibrante de liberté. Africains du monde entier, l’heure est venue de nous tenir ensemble solidaires pour la libération totale de notre terre bien-aimée », a souhaité Fatou Balora. 

3. Niger-France : chroniques d’une bataille perdue à jamais ! 

 2023 aura été l’année historique qui marquera le déclin définitif, et (irrémédiablement) irréversible de la domination néocoloniale française en terre sahélienne d’Afrique. Cette descente aux enfers de l’impérialisme français a démarré au Mali, qui a connu un double coup d’État souverainiste en 2020 et 2021 ; puis en Guinée-Conakry en septembre 2021 ; au Burkina Faso, théâtre également d’un double coup d’État souverainiste en janvier et septembre 2022 et enfin au Niger, où le coup fatal a été asséné à la France le 26 juillet 2023. Ce dernier épisode (pour l’année 2023) de la chute des régimes pro-européens et pro-américains et de surcroît impopulaires et totalement inféodés à l’impérialisme français a été très mal digéré par la junte néocoloniale française ; le Niger constituant le dernier bastion d’une région qui a toujours été considérée comme le pivot de la Françafrique et le pays où l’Élysée s’attend le moins à prendre une si assourdissante gifle. Le Niger est par excellence, le pays où en si peu de temps, l’impérialisme français a connu tous les déboires inimaginables. En effet, du 26 juillet 2023 à ce jour, le contingent militaire français au Niger a été prié de plier bagage (le dernier soldat ayant embarqué le 22 décembre dernier), l’ambassadeur de France déclaré persona non grata a honteusement quitté le Niger, la fermeture du Centre culturel franco-nigérien, les signaux des médias RFI et France 24 suspendus, la compagnie aérienne Air France et tout autre aéronef français interdits de survol de l’espace aérien nigérien, le retrait du Niger du G5 Sahel (organisation au service exclusif de la France), la suspension des relations avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le retrait de l’accord autorisant le déploiement de la Mission militaire de partenariat de l’Union européenne au Niger (EUMPM), l’abrogation de la loi n° 2015-36 du 26 mai 2015 criminalisant toutes les activités liées à la migration irrégulière, les gouvernements malien et nigérien de publier un communiqué commun dans lequel ils dénoncent les conventions signées avec la France sur la non double imposition, etc. ; bref, il ne reste plus que la coopération monétaire à rompre avec la France néocoloniale et la création d’une monnaie déliée commune sous-régionale. Cela aussi ne saurait tarder avec la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui va dans les mois à venir faire tache d’huile dans l’espace ouest-africain (au grand dam de certains chefs d’État de la CEDEAO et de l’UEMOA dont les cas ne méritent pas qu’on s’y attarde). Ne pouvant plus continuer à supporter cette humiliation, la France décide unilatéralement de fermer son ambassade au Niger, qui selon Paris, ne peut plus assurer ses missions ; une décision extrêmement grave pour le Quai d’Orsay. Jamais dans l’histoire de la Ve République, la France n’a vu ses relations se dégrader aussi rapidement. Autant la honteuse et historique débâcle de Diên Biên Phu en 1954 au Viêtnam subie par le Général de Gaulle, autant la France de Macron ne se remettra jamais de l’humiliation vécue en terre africaine du Niger. Pourtant, les signes avant-coureurs de cette débâcle de l’impérialisme français étaient perceptibles dans plusieurs pays d’Afrique dite ‘’francophones ‘’, depuis quelques années. 
 
Du Niger, elle ne peut pas a contrario décider seule de revenir (tout bonnement) et occuper la même place avec la même attitude paternaliste. Ça, c’est terminé ! Et même s’il lui arrivait de demander à revenir un jour, elle ne sera plus logée dans une enseigne meilleure que les autres pays qui ont une accréditation diplomatique chez nous. L’inévitable et irréversible perte d’influence de la France en Afrique dite francophone, la volonté hégémonique de l’OTAN liée à la nouvelle carte géopolitique et géostratégique qui se dessine avec leur inévitable défaite dans la guerre russo-ukrainienne (ou plutôt la guerre russo-occidentale), la crainte de la perte d’énormes ressources énergétiques et minérales (métaux rares, stratégiques…) dans la zone sahélienne dite ‘’des trois frontières ‘’, les pays occidentaux qui sont aussi dans une tendance de déchéance morale qui frise bien une insulte à nos valeurs cultuelles et culturelles sont autant d’éléments qui ont poussé certains pays africains à mettre la France ‘’à la porte ‘’. Et c’est justement ce qui trouble le sommeil des Français et hante Emmanuel Macron comme un fantôme. La France et tous les autres pays occidentaux n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes ! 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV