TV
Infos   /   Afrique   /   L’INFO EN CONTINU   /   Zoom Maghreb

Zoom Maghreb du 30 décembre 2023

Zoom Maghreb du 30 décembre 2023

Les titres de la rédaction

1. Algérie-Mauritanie : Vers une zone de libre-échange aux frontières

Dans l’arène économique africaine, l’Algérie et la Mauritanie envisagent de créer une zone de libre-échange, une initiative qui pourrait redéfinir notoirement leur coopération commerciale et économique. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a marqué le coup lors du dernier conseil des ministres en demandant au gouvernement de sonder la faisabilité de ce projet ambitieux. Parallèlement, cette manœuvre intervient alors qu’Alger fait face à une discorde aiguë avec le Mali, qui s’inquiète d’une alliance présumée entre l’Algérie et les rebelles Touareg.

Ce partenariat potentiel témoigne de la solidité des liens amicaux et historiques entre les deux nations, qui coopèrent déjà dans des secteurs clés. La zone de libre-échange envisagée promet de stimuler les économies locales grâce à l’abolition des droits de douane, favorisant ainsi l’intégration régionale et la création d’emplois. Les répercussions pourraient être majeures, tant pour le commerce bilatéral que pour l’échiquier géopolitique, notamment vis-à-vis du Sahara occidental et de la rivalité avec le Maroc.

Les défis pour concrétiser cette zone ne sont pas moindres. Des accords sur les règles d’origine des produits et les mesures de sauvegarde sont nécessaires, tout comme le développement d’infrastructures adéquates. Malgré cela, cette alliance commerciale inédite entre l’Algérie et la Mauritanie pourrait se révéler être un atout stratégique considérable pour renforcer leurs économies respectives et leur influence dans la région.

Senego

2. L’appui militaire américain au Maroc

Validée par le président américain Joe Biden, la loi de politique de défense américaine (National defense authorization act–NDAA) pour l’année 2024 revient notamment sur l’appui militaire américain au Maroc et souligne la pertinence de l’accord entre Israël et le Maroc. Certains en Algérie y voient un moyen de forcer la main au Maroc dans le contexte de la guerre contre Gaza.

Pour les États-Unis, le Maroc est un allié axial dans la région de l’Afrique de l’Ouest et, par extension, toute la rive sud de l’Atlantique, ainsi que du Sahel. C’est d’ailleurs à ce titre que l’exercice militaire annuel African Lion – le plus grand de tout le continent – se tient au Maroc.

Dans le NDAA 2024, la condition préalable à l’aide militaire au Maroc n’est plus la recherche d’une solution politique au conflit sahraoui, mais l’intensification de la coopération et du partenariat avec Israël. Cette nouvelle condition témoigne de l’importance accordée par les États-Unis à leur alliance avec Israël dans une région en plein bouleversement.

La situation du Maroc est aujourd’hui un dilemme géopolitique complexe. De fait, à travers la nouvelle condition imposée par les États-Unis pour son aide militaire, le royaume se trouve dans une position délicate, devant composer entre ses intérêts stratégiques et sa relation avec Israël, d’une part, et l’attachement de sa population à la cause palestinienne, d’autre part.

Algerie focus

3. La Tunisie est finalement parvenue à honorer tous ses engagements financiers pour l’année 2023, sans avoir à capituler devant le FMI

Le Trésor tunisien s’est même permis le luxe de renvoyer, le 10 octobre dernier, une avance de 60 millions d’euros, des 127 millions d’euros d’appui budgétaire, convenus dans le cadre du mémorandum signé le 16 juillet 2023 entre la Tunisie et l’Union européenne. « La Tunisie est favorable à la coopération, mais rejette ce qui ressemble à de la charité », avait alors déclaré le président Saïed, traduisant l’intransigeance tunisienne dans la défense de sa souveraineté.

Avec la bonne saison touristique et quelques prêts venant de pays frères, comme l’Algérie et l’Arabie saoudite, et le tour était joué. Les avoirs tunisiens en devises fortes s’élèvent même à 116 jours d’importations à la date du 26 décembre. Les nouvelles restrictions sur les importations ont également permis de gagner 8,1% par rapport à 2022 en taux de couverture, pour s’établir à 77,2%, grâce à une hausse de 7,6% des exportations et une réduction de 3,7% des importations. La même attitude encourageant les exportations et contrôlant les importations est prévue pour 2024. Le secteur de l’agriculture devrait également mieux se porter, puisque la nouvelle année devrait être généreuse en pluies.

La Tunisie connaît certes des pénuries passagères de quelques produits de base, comme le sucre, le thé, le café ou le riz. Mais, il s’agit surtout des conséquences des mesures prises par l’administration dans le cadre de la lutte contre les malversations. L’administration tunisienne est déjà parvenue à une distribution plus transparente de la farine subventionnée pour le pain, et s’apprête même à approvisionner les boulangers en 2024 avec une meilleure qualité de farine, plus riche en fibres.

El Watan

4. France-Algérie : A quand la visite de Tebboune ?

Officiellement la venue du chef de l’État algérien, Abdelmajid Tebboune, à Paris n’a jamais été annulée, juste différée pour des questions liées aux « préparatifs ». En tout cas c’est ce que clame la présidence algérienne.

Certes les relations entre les deux pays sont au beau fixe sur le plan économique, mais pour le reste (les liens politico-diplomatiques) c’est le froid glacial qui prévaut.

Début août dernier le président Tebboune assurait que sa visite d’État en France était « toujours maintenue », mais restait tributaire « du programme » de l’Élysée, ajoutant qu’une « visite d’État a des conditions » et « n’est pas une visite touristique ». Initialement programmé début mai 2023 ce voyage avait été reporté à juin de la même année pour éviter que les manifestations du 1er mai sur fond de réforme des retraites en France torpillent cette visite, d’après des sources concordantes.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a formulé cinq demandes – posé des conditions est l’expression la plus juste – pour que Tebboune mette les pieds à Paris :  Des avancées notables dans les dossiers de la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien et la restitution de l’épée et du burnous de l’émir Abdelkader.

Au sujet des essais nucléaires français, le ministre a dit que l’Algérie exigeait « une reconnaissance des dommages causés » ainsi que « des indemnisations ». On sait que de 1960 à 1966, la France a signé 17 essais nucléaires sur les sites de Reggane puis In Ekker, dans le Sahara algérien. Des documents déclassifiés en 2013 ont mis le doigt sur les effets radioactifs nocifs, qui partaient de l’Afrique de l’Ouest au sud de l’Europe.

« Nous ne sommes pas parvenus à des accords sur cinq grands et lourds dossiers. Mais nous continuons à travailler dessus », a toutefois affirmé le ministre algérien…

Tunisie numerique

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV