Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Le Bénin veut intégrer l’AES ?
Le Bénin souhaite rétablir les liens avec ses principaux partenaires commerciaux en Afrique de l’Ouest qui sont désormais dirigés par des présidents souverainistes.
Le président Patrice Talon l’a révélé à Porto-Novo lors de son discours sur l’état de la nation au Parlement, jeudi 21 décembre.
« Nous voulons un monde libéré de la guerre et du terrorisme. Nous croyons à la coexistence pacifique des nations et des peuples. C’est cette même logique qui me pousse à exprimer aujourd’hui notre désir de voir une restauration rapide des relations entre le Bénin et les pays où des coups d’État ont été commis. »
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso figuraient parmi les 30 principaux partenaires commerciaux du Bénin dans le rapport sur le commerce extérieur 2022 de l’Institut national de la statistique et de la démographie.
Talon a déclaré que son pays n’avait jamais rompu ses liens avec ses voisins.
« La diplomatie béninoise n’a pas manqué d’adresser des messages discrets et répétés à ces pays frères, notamment au Niger. Nous sommes convaincus qu’il y a un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour revenir sur ce qui s’est passé et même en prendre acte ».
Patrice Talon a toutefois insisté sur la nécessité pour les chefs militaires de coopérer et de dévoiler leurs intentions et leurs attentes à l’égard de la communauté internationale.
2. Mali: Bamako dénonce la destruction des systèmes d’adduction d’eau par la MINUSMA
Dans le cadre du suivi stratégique de la mise en œuvre de la résolution 2690 du Conseil de sécurité sur le retrait de la Minusma, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a, le jeudi 14 décembre 2023, tenu une séance de travail avec une délégation des Nations unies conduite par le secrétaire général adjoint chargé de l’appui opérationnel des Nations unies, Atul Khare, en visite au Mali.
La rencontre de haut niveau a enregistré la présence effective de deux membres du gouvernement, en l’occurrence la ministre des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, et son collègue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mamadou Samaké, ainsi que plusieurs autres hauts représentants de la présidence de la République, des départements ministériels et des Nations unies. A deux semaines de la fin du retrait de la Minusma, cette rencontre était un cadre d’évaluation et d’échanges francs autour de l’état d’avancement de l’ensemble du processus, en général, et de la deuxième phase en particulier. Du constat de la partie malienne, la deuxième phase, contrairement à la première, a été émaillée d’embûches et de défis majeurs, pour des raisons de déficit de coordination liées à des retraits précipités de la Minusma de certaines de ses emprises. A cet égard, les ministres ont exprimé leur vives préoccupation et incompréhension au sujet de certains faits graves constatés sur certaines emprises rétrocédées, notamment l’abandon des équipements dangereux létaux et non létaux, source de graves risques sur le plan environnemental, sanitaire et sécuritaire ; la destruction des systèmes d’adduction d’eau, contraire au respect élémentaire des normes sociales et humanitaires, ainsi que le sabotage à empreinte professionnelle des équipements aéroportuaires à Kidal, Mopti et Tombouctou. Ainsi, ils ont souligné l’urgence de mener des enquêtes appropriées et des évaluations techniques et environnementales nécessaires pour corriger les impacts négatifs, conformément aux obligations en la matière. Malgré les contraintes constatées, les deux parties ont salué les efforts exceptionnels déployés pour parvenir à un niveau de désengagement reflétant les engagements pris en termes de respect du délai convenu et des objectifs politiques fixés. S’agissant des activités opérationnelles de retrait en cours et de la phase de liquidation qui s’ouvre à compter du 1er janvier 2024, les deux parties ont convenu de poursuivre la collaboration, le dialogue constructif et le pragmatisme pour trouver des solutions partagées à certaines questions pendantes et à finaliser l’ensemble du processus, conformément aux engagements pris. Pour la phase de liquidation, les ministres ont invité la Minusma à soumettre au gouvernement du Mali, un chronogramme détaillé, étalé dans un délai le plus court possible afin de vite tourner la page de la Minusma et de poursuivre la coopération habituelle avec les Agences, Fonds et Programmes du Système des Nations unies.
Tout en saluant la mémoire des victimes civiles et militaires tombées au Mali dans le cadre de cette mission onusienne, la partie malienne a réaffirmé son ferme engagement et sa détermination sans faille à poursuivre ses efforts de sécurisation de l’ensemble du territoire malien, y compris les populations et les partenaires qui y résident, dans le strict respect des objectifs de préservation de l’unité nationale et de la cohésion sociale dans un Mali en paix et tourné vers le développement durable.
3. Le Niger tourne la page de la France
Cette semaine, le Niger a tourné la page avec la France.
Fermeture de l’ambassade de France au Niger, mise à la porte des troupes militaires d’occupation, fermeture des médias de propagande français, Niamey suit la demande du peuple nigérien sans perdre de temps.
L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, expulsé par les autorités, a quitté le pays fin septembre, après des semaines où il avait été coincé à l’intérieur de la représentation diplomatique. La France a décidé de fermer son ambassade au Niger, où “elle n’est plus en capacité de fonctionner normalement”, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques, actant définitivement un divorce entre les deux pays.
Cette mesure, extrêmement rare, intervient alors que Niamey avait annoncé le 12 décembre le départ de tous les soldats français déployés au Niger d'ici le 22 décembre, soit ce vendredi.
Les derniers militaires français déployés au Niger doivent quitter le pays ce vendredi, actant le divorce entre Paris et Niamey, mettant fin à plus de dix ans d’occupation du pays.
Le retrait des 1500 soldats et aviateurs français du Niger, le dernier pays allié de Paris au Sahel avant l’arrivée des généraux au pouvoir le 26 juillet, fait suite à ceux du Mali et du Burkina Faso, où la France a également été poussée vers la sortie par les dirigeants et les populations.
Le Niger dément les propos de RFI et France 24 concernant un prétendu accord avec la CEDEAO
Pour la Présidence de la République du Niger, il n’y a aucun accord entre le Niger et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la durée de la Transition.
« Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le Gouvernement ont appris, sans surprise, les allégations mensongères des médias français, RFI et France 24, relatives à un prétendu accord entre le Niger et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la durée de la transition », indique le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) dans un communiqué.
Les autorités nigériennes dénoncent à travers ces informations distillées comme « une entreprise de désinformation et d’intoxication des opinions savamment orchestrée par les autorités françaises à travers leurs médias. »
« Ceci, à un moment où les derniers militaires français viennent de quitter le territoire nigérien, et dans le seul but de distraire les Nigériens en alimentant des polémiques stériles, pour les diviser et les amener à se désolidariser du CNSP et de son gouvernement. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie et le Gouvernement tiennent à rappeler que RFI et France 24, qui sont des instruments de promotion de la politique étrangère de la France en Afrique, ont justement été suspendues de diffusion au Niger depuis le 3 août 2023 pour leur partialité et leur propension à diffuser des informations purement mensongères. Le but étant de créer la confusion dans les esprits, de troubler l’ordre public et de déstabiliser notre pays », indique le communiqué du CNSP.
« Aussi, le CNSP et le Gouvernement apportent-ils un démenti catégorique quant aux allégations mensongères distillées par RFI et France 24, qui n’engagent que leurs auteurs. En tout état de cause, depuis l’avènement du CNSP au pouvoir le 26 juillet 2023, les autorités de la transition ont fait le choix de communiquer directement et régulièrement avec le peuple nigérien pour lui rendre compte de toutes les questions d’intérêt national. C’est dans cette optique que s’inscrivent les entretiens exclusifs, dans nos langues nationales, accordés par le président du CNSP, chef de l’État, à des journalistes nigériens des médias publics », poursuit la même source.
Niamey rompt également avec l’Organisation internationale de la francophonie
Le CNSP, organe composé des militaires au pouvoir au Niger, a décidé de rompre avec l'Organisation internationale de la francophonie. Cette décision vient en réaction à la récente décision de l’OIF d’exclure le Niger de ses réunions et de cesser la coopération multilatérale.
L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) "se décrédibilise et ne fait que confirmer que la Francophonie a toujours été utilisée par la France comme un instrument pour défendre les intérêts français et surtout pour faire avancer ses pions en Afrique", argue le CNSP.
Cette suspension vient en réaction à la récente décision de l’OIF d’exclure le Niger de ses réunions et de cesser la coopération multilatérale à l’exception des "programmes bénéficiant directement aux populations civiles", selon le communiqué de l’organisation.
Niamey a frappé fort en imposant sa souveraineté et son intégrité au monde entier.