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Zoom Afrique du 28 novembre 2023

Zoom Afrique du 28 novembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Kenya : le gouvernement projette de construire un nouveau terminal de passagers à l’aéroport Jomo Kenyatta
  • Ghana : en moins d’un an, l’or a permis d’acheter 30 % de la consommation nationale de pétrole
  • Mozambique : le gouvernement approuve un plan de transition énergétique de 80 milliards $
  • Rwanda : un nouvel abattoir de près d’un million $ sera lancé dans le district de Nyagatare

Les analyses de la rédaction :

1. Le Nigeria prochain membre des BRICS ? 

Pour la première économie africaine, l’adhésion aux BRICS est un moyen de faire entendre sa voix sur la scène mondiale. 

Le ministre nigérian des Affaires étrangères a annoncé que son pays avait l’intention de devenir membre du groupe des pays BRICS d’ici deux ans, a rapporté ce week-end Bloomberg. 

Yusuf Tuggar a ajouté que cette décision fait partie des efforts du gouvernement nigérian pour assurer sa représentation et son influence sur la scène mondiale et que la nation ouest-africaine est ouverte à rejoindre toute alliance ayant des objectifs constructifs et bien définis, selon le média. 

« Le Nigeria a atteint l’âge de décider lui-même qui devraient être ses partenaires et où ils devraient être. Il est dans notre intérêt d’être aligné sur plusieurs pays », aurait déclaré le diplomate. 

Le groupe des principales économies émergentes comprend actuellement le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. L’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont tous été invités à rejoindre les BRICS en août. 

Alors que tous les six devraient officiellement devenir membres en janvier, plus tôt cette semaine, Diana Mondino, conseillère économique principale du président élu argentin, a annoncé que le pays n’avait pas l’intention de rejoindre les BRICS. 

Mondino a déclaré qu’il n’est pas clair comment l’Argentine bénéficierait de son adhésion au groupe, mais que le gouvernement analysera ses avantages potentiels. 

Cependant, le Nigeria, qui fait également pression pour rejoindre le G20, estime que faire partie des BRICS lui offrirait un levier économique et politique. 

« Nous devons appartenir à des groupes comme les BRICS, comme le G20 et tous ces autres, car s’il existe un certain critère, par exemple que les pays les plus grands en termes de population et d’économie devraient en faire partie, alors pourquoi le Nigeria n’en fait-il pas partie ? », a déclaré le diplomate nigérian à Bloomberg. La plus grande économie d’Afrique a déjà exprimé le désir de rejoindre les BRICS, mais n’a pas encore soumis de candidature officielle. 

Le vice-président nigérian, Kashim Shettima, qui a représenté Abuja au récent sommet des BRICS à Johannesburg, a déclaré en août que le gouvernement devait consulter l’Assemblée nationale et le Conseil exécutif fédéral avant de demander son adhésion. 

2. ROC : l’ONU pille les ressources du pays 

La mission de l’ONU en République démocratique du Congo n’a fait que renforcer l’insécurité, tout en délestant le pays de certaines ressources, a affirmé le militant panafricain Abdoulaye Nabaloum. 

Échec sur toute la ligne. La mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO), qui retire peu à peu ses hommes du pays, a failli à améliorer les conditions sécuritaires du pays, explique Abdoulaye Nabaloum, membre fondateur de l’association Actions pour la souveraineté des peuples. Pire : les Nations unies ont participé à l’exploitation et au pillage des ressources du Congo, selon le militant. 

« La présence des Casques bleus favorise le pillage des ressources. C’est un constat amer qui ressort à travers les différentes missions onusiennes installées en Afrique. En RDC on a vu sur les réseaux sociaux des vidéos de blindés ou des véhicules appartenant aux Nations unies qui transportaient des minerais, des matières premières, des ressources naturelles », explique-t-il ainsi. 

À mesure que la MONUSCO s’est enlisée, des cas de vols, de contrebande et même de viols ont été enregistrés, souligne encore Abdoulaye Nabaloum. Loin de régler la crise, les Nations unies la font ainsi perdurer par leur inconséquence, ajoutant encore à la confusion et faisant payer un lourd tribut aux populations locales, déplore le militant. 

« On a l’impression que lorsqu’il s’agit de l’Afrique, c’est la passoire. Les Nations unies instrumentalisées par les Occidentaux non seulement font perdurer les crises, n’apportent pas de solutions, mais créent d’autres difficultés », affirme-t-il ainsi. 

Dans le cas du Mali, les forces onusiennes ont même « favorisé l’expansion des groupes armés » à travers le pays, affirme encore Abdoulaye Nabaloum. Il n’est pas anodin qu’après leur départ l’armée malienne ait pu reconquérir certains territoires, précise-t-il. Bamako avait notamment annoncé avoir repris la ville de Kidal, mi-novembre. 

Pour en finir avec les échecs répétés des Nations unies sur le continent, les pays africains doivent avant tout regagner leur souveraineté, selon Abdoulaye Nabaloum. Dans la sphère sécuritaire, mais aussi politique, économique et énergétique. 

Cette souveraineté permettrait d’en finir avec les ingérences étrangères, en particulier occidentales, qui ont parfois forcé les dirigeants africains à « renier la volonté de leur peuple ». Dans la région du Sahel, l’ingérence française a même mené au chaos, rappelle le militant panafricain. 

« Dans le cas du Sahel, il est clair que la présence des forces françaises a contribué à l’expansion des groupes armés […] Ces bandes armées bénéficient de l’appui et de l’accompagnement d’autres nations ou de groupes de personnes beaucoup plus importants. L’exercice de la souveraineté est indispensable pour les pays africains et nous comprenons que c’est une lutte acharnée », déclare-t-il ainsi. 

Ce 21 novembre, les autorités congolaises avaient signé un plan actant le départ de la MONUSCO du pays. Un retrait souhaité par le Président Félix Tshisekedi qui avait déclaré que la mission n’avait pas réussi à mettre fin aux insurrections et aux conflits dans le pays, ajoutant devant l’ONU que son maintien serait « contre-productif ». 

3. Mali-Burkina : vers l’indépendance économique ! 

Le Mali et le Burkina Faso continuent d’avancer sur le chemin de la souveraineté. Outre leur volonté de récupérer leur souveraineté territoriale, ces pays visent également la souveraineté économique. 

Le Mali va construire une raffinerie d’or en partenariat avec Moscou, ce qui lui permettra de sortir des logiques économiques dans lesquelles tente de l’enfermer l’Occident, a expliqué l’économiste Modibo Mao Makalou. Le Burkina va aussi investir dans le traitement du métal précieux. 

Une occasion en or. La construction d’une raffinerie d’or au Mali va profiter à l’économie de la région. Cette structure permettra de dépasser l’extraction artisanale du métal jaune, améliorant au passage les recettes et rentrées des pays de la sous-région. 

« C’est absolument positif. Parce qu’il y a très peu de pays actuellement qui raffinent de l’or en dehors de l’Europe et du Moyen-Orient […] Cela demande beaucoup de moyens, de ressources humaines, matérielles et financières. Cela va nous permettre de transformer nos économies, au lieu d’exporter des produits bruts, surtout l’or, de raffiner et d’ajouter de la valeur », explique ainsi l’économiste. 

Ce type de raffineries peut sortir les pays africains du rôle de simple producteur de matières premières, dans lequel les enferme l’Occident, estime le spécialiste, qui rappelle que les compagnies ont toujours rechigné à construire des entreprises de transformation sur le continent. 

« La raison pour laquelle les compagnies occidentales n’ont pas construit d’entreprises de transformation au Mali et en Afrique est évidente. Il y a eu une division du travail depuis la conférence de Berlin de 1884, faisant des pays africains des colonies d’abord, mais aussi des pourvoyeurs de matières premières. Et cela continue », explique ainsi Modibo Mao Makalou. 

Le Mali n’est d’ailleurs pas le seul pays de la région à miser sur le raffinage de l’or, puisque le Burkina Faso compte aussi ouvrir une raffinerie à Ouagadougou. Elle devrait avoir une capacité de production annuelle de 150 tonnes d’or pur à 99,99 %. La première pierre du chantier a été posée le 23 novembre. 

Là encore, l’initiative est historique. Elle permettra de créer de l’emploi, de la valeur ajoutée, mais aussi de mieux comptabiliser la production d’or du pays. 

« C’est une bonne chose parce des investisseurs locaux vont participer à la création […] Il s’agit de capter non seulement une partie de la production nationale, mais aussi la production artisanale, des petites et moyennes mines. Et donc, cela va renforcer les capacités financières de l’État, mais aussi intégrer l’industrie minière dans l’économie nationale et sous-régionale », explique-t-il. 

Le Mali a récemment signé un accord avec la Russie pour construire une raffinerie d’or à Bamako. Celle-ci devrait traiter 200 tonnes par an, a déclaré le ministre de l’Économie malien, Alousséni Sanou. La structure pourrait devenir la plus grande raffinerie d’or du pays. 

Jusque-là, l’or exploité dans la majorité des pays ouest-africains est raffiné hors de l’Afrique. Avant le Mali, le Burkina Faso a procédé le jeudi 23 novembre 2023, à la pose de la première pierre de la construction d’une raffinerie. Dans le pays du capitaine Ibrahim Traoré, le métal jaune est devenu le premier produit d’exploitation du pays. Ce pays également tient à ce que l’or extrait de son sous-sol soit raffiné sur place. 

Chaque jour, l’impérialisme occidental perd de son influence en Afrique, et surtout dans les États du Sahel comme au Mali, au Burkina Faso et au Niger. La souveraineté prime pour ces pays qui se sont engagés dans une lutte contre l’impérialisme et le néocolonialisme. Et plus rien ne peut les arrêter, car ils sont sur le chemin de la victoire ! 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV