Par Mohsen Badakhsh
Les tentatives flagrantes du gouvernement et des mass média américains de relayer les mensonges ridicules d’Israël sur le génocide des Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée se sont sérieusement retournées contre les Etats-Unis.
Ces tentatives ont notamment consisté à présenter comme « victime » le régime d’occupation qui pourtant, depuis le 7 octobre dernier, a semé le chaos dans l’enclave côtière, l’un des endroits les plus densément peuplés avec de 2,2 millions d’habitants.
Mais cette fois, les Américains ont refusé de tomber dans le piège et sont venus en grand nombre dans différents États, dont Washington DC, pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens et condamner le régime israélien.
L'un des plus grands rassemblements pro-palestiniens a eu lieu samedi dans la capitale américaine, sur fond de divisions croissantes au sujet de la guerre à Gaza au sein du Parti démocrate au pouvoir.
La protestation massive contre les attaques génocidaires du régime israélien et le soutien continu de Washington qui s’est engagé à fournir 14 milliards de dollars supplémentaires d’aide militaire à Tel-Aviv ont rassemblé plus de 150 000 personnes de diverses confessions et nationalités à travers les États-Unis.
Il est largement admis que cette marque de solidarité avec le peuple opprimé palestinien de la bande de Gaza résulte directement de la campagne de propagande menée par les médias américains en vue de blanchir le régime d’Israël de ses crimes de guerre.
Cette campagne et la déclaration de soutien total à la machine de guerre de Tel-Aviv par les autorités américaines se sont heurtées à d’intenses protestations sur les réseaux sociaux.
Alors que les médias américains parrainés par l’État ont commodément ignoré ou censuré les rassemblements organisés contre le génocide de Gaza dans les principales villes des États-Unis, il n’était plus possible d’ignorer la dernière et immense manifestation pro-palestinienne à Washington.
Des manifestations en soutien au peuple palestinien ont également eu lieu dans d’autres États américains, notamment en Californie, à New York, dans l’Ohio, en Utah, au Michigan et en Pennsylvanie.
Une telle vague de soutien à la Palestine s’est manifesté malgré les tentatives d’un réseau massif de groupes de pression pro-israéliens et d’institutions de propagande à travers les États-Unis d’identifier et de mettre sur liste noire les manifestants comme étant « antisémites », entraînant leur licenciement potentiel.
Les organisateurs de la manifestation à Washington avaient mis en garde les participants après que les médias ont rapporté que des étudiants de New York avaient vu leurs offres d'emploi révoquées pour avoir participé à des événements et à des rassemblements pro-palestiniens.
L’État de New York abrite la plus grande population de Juifs sionistes des États-Unis, qui partagent des liens étroits avec le régime israélien et détiennent la double nationalité.
Ce clivage entre la population et le gouvernement s’ajoute aux divisions croissantes qui règnent entre les politiciens et les représentants du parti démocrate au pouvoir.
Ces divisions sont surtout alimentées par les efforts déployés par l’administration Joe Biden pour défendre et justifier le génocide dans la bande de Gaza par le régime sioniste. D’ailleurs, l'un des slogans souvent répétés lors des marches de soutien à la Palestine est « We say no, Genocide Joe ».
C’est alors que le média pro-israélien Axios, considéré par beaucoup comme affilié au parti au pouvoir, a rapporté la semaine dernière que l’équipe politique de Biden « est dans la tourmente » à cause de la guerre du régime sioniste avec le groupe de résistance du Hamas.
« Les luttes intestines se propagent, lentement mais de manière significative, à tous les niveaux du Parti démocrate à cause du soutien sans réserve de Biden à Israël », a rapporté Axios.
Les démocrates pro-palestiniens, concède-t-il, « sont indignés » du carnage persistant à Gaza et estiment qu'il est facilité par le soutien ouvert de Biden au régime de Tel-Aviv.
De nombreux Juifs libéraux, en revanche, « sont furieux que tant de démocrates progressistes ne soient pas plus indignés » par l'opération militaire sans précédent du Hamas qui a infligé de lourdes pertes à l'armée israélienne, et menacent de quitter le parti.
Le rapport souligne en outre que près de 20% des 300 employés du Comité national démocrate (DNC) ont signé une lettre appelant leur patron (Biden) à exiger un cessez-le-feu.
De plus, un officier du Département d’État américain a envoyé un courriel interne massif pour organiser un « câble de dissident » sur la politique israélienne de l’administration – insistant dans une publication sur les réseaux sociaux sur le fait que Biden est « complice du génocide » à Gaza.
Jour après jour, souligne le rapport, de plus en plus de démocrates à la Chambre des représentants expriment leurs inquiétudes concernant la politique pro-israélienne de Biden et critiquent l'agression de Tel-Aviv contre Gaza.
Le rapport décrit ensuite « l’équipe de planification de la guerre » de Biden comme « pro-israélienne à tous les niveaux », mais s’empresse d’avertir que les hauts responsables de l’administration « savent que leur propre parti n’est décidément pas favorable au régime de Tel-Aviv et restent profondément divisés sur le leadership israélien et la stratégie à Gaza ».
La décision précipitée de l’administration Biden et de l’empire médiatique américain de soutenir et de justifier ouvertement le terrorisme brutal israélien contre la population civile sans défense de Gaza est une erreur qui se retourne déjà contre eux. En fin de compte, cela révélera la nature véritable et historique de la politique étrangère américaine consistant à perpétrer et à justifier des agressions militaires, des ingérences étrangères, des crimes de guerre et du racisme à travers le monde.
Tout porte à croire que Biden n’a aucune chance de revenir au pouvoir en 2024, vu les divisions croissantes au sein du parti au pouvoir et le nombre des électeurs mécontents qui regrettent d’avoir voté pour un escroc.
Mohsen Badakhsh est éducateur et journaliste indépendant.
(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)