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Israël se livre à un génocide d’une incroyable cruauté à Gaza

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Ghorban-Ali Khodabandeh

Dans le cadre de ses préparatifs pour une offensive terrestre contre la bande de Gaza soumise à un siège total, l'armée israélienne a appelé vendredi 13 octobre les habitants du nord du territoire palestinien - 1,1 million de personnes sur un total de 2,4 millions d'habitants - à quitter les lieux et à se déplacer vers le sud. L’offensive terrestre qu’Israël semble préparer dans la bande de Gaza pourrait mener à un génocide aux proportions sans équivalent.

Les frappes israéliennes sans relâche ont tué près de 3.000 personnes, dont plus de 700 enfants, dans la bande de Gaza et fait plus de 10.000 blessés, selon les autorités locales. Des dizaines de milliers d'habitants de Gaza ont déjà gagné le sud, selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), et tentent d'y trouver abri, nourriture et eau. Au total, plus de 500.000 Gazaouis ont dû quitter leur foyer depuis le début des frappes, selon l'ONU.

Une intervention terrestre risque de raser tout ce territoire dont la grande ville de Gaza, avec les habitations, les bureaux, les écoles, les universités, les centres culturels, les représentations internationales dont celles de l’ONU. À rappeler que depuis le 7 octobre la bande de Gaza est soumise à un déluge de bombes, que des quartiers entiers sont rasés, que des familles sont décimées, bref Israël se livre à un génocide d’une ampleur inédite à Gaza.

Punition collective des Palestiniens : un crime contre l’humanité

Les manœuvres sont en cours depuis plusieurs jours, Israël bombardant sans répit la bande de Gaza, l’un des endroits les plus densément peuplés de la planète. En une semaine, Israël a largué 6.000 bombes sur l’enclave côtière assiégée, qui abrite 2,3 millions de Palestiniens.

En lançant des bombardements aveugles, l’entité israélienne a décidé de se venger des Palestiniens de Gaza et de ceux de Cisjordanie dont Qods-Est. Ce sont plus de deux millions et demi de personnes, hommes, femmes et enfants de la bande de Gaza, qui se retrouvent de nouveau sous un déluge de bombes, et menacées d’une agression punitive de l’armée israélienne. Après 16 ans de blocus et d’innombrables attaques, les dirigeants israéliens ont décidé de priver d’électricité, de gaz, d’eau et de nourriture l’ensemble de la population de la bande de Gaza : une punition collective d’une incroyable cruauté, désignée comme un crime de guerre par le droit international. En désignant les habitants de la bande de Gaza comme des « animaux », le ministre israélien de la Guerre atteint le summum du racisme et des intentions génocidaires.

Au cours de la semaine écoulée, Israël a largué du phosphore blanc, interdit au niveau international, sur des civils à Gaza. Il a rasé des quartiers résidentiels entiers. Il a rayé des familles du registre de la population et tué plus de 3.000 Palestiniens. Un tiers des victimes sont des enfants. Depuis des jours, les Palestiniens crient à tue-tête qu’Israël est en train de commettre un génocide à leur encontre.

Le vendredi 13 octobre, les Palestiniens de Gaza se sont réveillés en apprenant que l’armée israélienne exigeait que les plus de 1,1 million de Palestiniens qui vivent dans le nord de la bande de Gaza « évacuent » vers la partie sud de la bande en l’espace de 24 heures. Un porte-parole de l’ONU a qualifié cet ordre d’«impossible» à mettre en œuvre « sans conséquences humanitaires dévastatrices».

Vers une invasion terrestre imminente de Gaza ?

Le déplacement massif et forcé des Gazaouis vers le sud, la perspective d'une offensive terrestre dans un territoire surpeuplé, désormais placé sous un strict siège, suscitent critiques et inquiétudes au sein de la Communauté internationale. Personne ne sait quels sont les plans d’Israël à l’expiration du délai de 24 heures. Lancera-t-il une invasion terrestre ? Ou se contentera-t-il de bombarder Gaza depuis le ciel, comme il le fait depuis 16 ans ? Quelle que soit la façon dont Israël décide de procéder, cela n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est qu’Israël, avec le soutien des États-Unis, commet un génocide à Gaza. Il s’agit d’un génocide lent et d’un nettoyage ethnique qui dure depuis plus de sept décennies.75 ans d’inaction mondiale et d’impunité israélienne ont conduit à la situation actuelle où une armée d’occupation s’engage sur la voie d’une guerre génocidaire contre l’une des populations les plus vulnérables de la planète, dont 77 % sont déjà des réfugiés. De nombreux habitants de Gaza jurent de rester, affirmant qu’ils refusent d’être déplacés une fois de plus.

Alors qu’une opération terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza semble de plus en plus se dessiner, ce projet est soutenu par un grand nombre de soutiens du régime sioniste. L’imminence de cette offensive semble être confirmée par les nombreux mouvements de militaires, de pièces d’artillerie et de chars en direction de Gaza, mais également par la mobilisation de 300.000 réservistes en seulement 48 heures.

Une telle offensive ne sera pourtant pas sans risques pour l'entité sioniste. En premier lieu parce que le Hamas retient un certain nombre de militaires israéliens, capturés justement en prévision d’une offensive de grande ampleur contre Gaza. Cela ne constitue cependant pas le seul problème auquel Israël s’expose en lançant une telle opération : l’occupation qu’elle annonce sera longue et coûteuse, tant matériellement que politiquement.

Il y a plutôt à parier que le Hamas adoptera une tactique de guérilla et d’escarmouches, tout en se renforçant politiquement auprès des populations locales pour lesquelles il apparaît comme l’opposant principal à une occupation haïe.

L’Occident conforte l’impunité d’Israël

Les États-Unis, l’Union européenne et la France affirment « le droit d’Israël à se défendre ». Au moment où les bombardements se multiplient sur la bande de Gaza, et où des centaines de blindés sont massés autour de celle-ci, ces déclarations s’apparentent à un permis de tuer. D’une manière scandaleuse, elles confortent le régime israélien dans sa logique de terrorisme d’État et de génocide de la population de Gaza.

L’Amérique, quant à elle, fait d’Israël depuis 1948 son véritable allié et le représentant exclusif de ses intérêts stratégiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Ses relations avec les pays arabes relèvent plus de la recherche de protection pour Israël que de la considération pour leurs successives et infructueuses propositions de plans de paix afin de sortir du statu quo intenable pour les Palestiniens.

La situation actuelle en Palestine occupée va à terme élargir la base du soutien à la cause palestinienne au sein des opinions publiques mondiales qui ont connu une évolution qualitative en raison de l’élévation du niveau de l’éducation, de la généralisation des réseaux sociaux et de la prise de conscience sur la politique de deux poids deux mesures employée par l’Occident dans le traitement différencié entre Israël et la Palestine.

À rappeler que depuis 1947, Israël a fait l’objet de plus de 50 résolutions et condamnations de l’ONU, qui n’ont pas été respectées ni prises en compte.

Cette liste de résolutions non respectées, laisse entrevoir à quel point les violations en matière de droits de l’homme auxquelles sont confrontés les Palestiniens, restent toujours les mêmes presque 70 ans plus tard. Mais les appels désespérés du peuple palestinien semblent malheureusement toujours inaudibles en Occident dont le soutien inconditionnel a enhardi le régime infanticide à préparer ouvertement un génocide à Gaza.

 

Ghorban-Ali Khodabandeh est un journaliste et analyste politique iranien basé à Téhéran.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV