Par Shabbir Rizvi
Depuis l’opération de résistance palestinienne « Tempête d'Al-Aqsa » menée samedi par le Hamas, les grands médias occidentaux et les influenceurs des réseaux sociaux ont poussé de manière agressive les récits sionistes dans le cadre d’une sombre campagne de désinformation contre la Résistance.
La guerre de l’information sur plusieurs fronts est conçue pour contrôler le discours sur tout ce qui concerne la question palestinienne et la dernière opération militaire qui a ébranlé les fondements du régime.
Aujourd’hui plus que jamais, il devient clair que les gouvernements occidentaux et leur classe dirigeante, qui exercent une emprise étroite sur les médias et le contrôle de l’information, sont en train de perdre la bataille des idées.
Le soutien palestinien en Occident atteint un niveau sans précédent, malgré les dirigeants occidentaux qui se sont prononcés ouvertement pour défendre le régime sioniste et son agression incessante et aveugle contre les Palestiniens.
Les dirigeants occidentaux se sont prononcés à l'unisson samedi pour véhiculer le même discours mensonger : que l'opération du Hamas n'est pas « provoquée », que le régime israélien est « juste » dans son nettoyage ethnique de la Palestine qui dure depuis des décennies et que la résistance palestinienne fait du « terrorisme ».
Cependant, le monde a vu au-delà de ces mensonges impérialistes. Des millions de personnes en Occident, de New York à Londres en passant par Paris, sont descendues dans les rues pour promettre leur soutien à la Palestine et à la résistance palestinienne, malgré la dénonciation de la cause palestinienne par leurs propres gouvernements.
Mais, les responsables occidentaux semblent en avoir marre aussi de l’effusion de sang et des rassemblements qui se font de plus en plus grands en dépit de leur rhétorique agressive contre la cause palestinienne.
Quoiqu’il en soit, l’Occident et ses appareils médiatiques se tournent toujours vers leur assortiment habituel de campagnes de désinformation pour brouiller la frontière entre les faits et la réalité.
L’affirmation la plus flagrante est peut-être venue du média sioniste i24 News. Nicole Zedeck, une journaliste, a faussement affirmé que « 40 bébés israéliens » avaient été tués et que certains avaient été « décapités ».
De toute évidence, il s’agit d’une affirmation choquante et de nombreux internautes s’étant abstenus de demander plus de détails ou encore toute source susceptible de corroborer cette affirmation qui fait partie de la campagne de désinformation.
Zedeck est revenue sur cette affirmation, ajoutant que les soldats sionistes lui avaient dit que cela se produisait – mais le message qui n’a toujours pas été supprimé – ni rétracté – s’est révélé catégoriquement faux ensuite dans les médias.
Les multiples comptes très médiatisés sur X (anciennement Twitter) ont partagé les affirmations sans fondement de Zedeck, diffusant le mensonge avéré à des millions de personnes à travers le monde.
Le plus frustrant de tout est peut-être que, tandis que cette affirmation selon laquelle des bébés israéliens avaient été tués était répandue sans source ni preuve, des images très réelles de bébés palestiniens martyrs retirés des décombres de Gaza étaient également partagées - mais sans malheureusement une campagne de solidarité lancée aussi de la part des comptes d'« influenceurs » des médias sociaux qui nous le savons sont majoritairement pro-israéliens.
Un autre exemple similaire a été celui d'une femme, Shani Louk, qui aurait été retenue en otage par le Hamas.
Des « influenceurs » sionistes ont affirmé qu'elle avait été agressée sexuellement et assassinée. Plus tard, la propre mère de la femme a confirmé qu’elle était en sécurité et que le Hamas l’avait emmenée dans un hôpital de la bande de Gaza – le même hôpital visé à plusieurs reprises par les avions de combat israéliens.
Il s’agit d’une stratégie très intentionnelle du régime sioniste et de l’Occident : lorsque leur récit est remis en question par la réalité elle-même, ils n’hésiteront pas à répandre des mensonges et à refuser de s’excuser ou de se rétracter.
Même l’appareil des célébrités occidentales joue un rôle important dans la diffusion de fausses affirmations qui sont ensuite corrigées en silence après que des millions de personnes ont été exposées à des mensonges flagrants.
L'actrice Jamie Lee Curtis a publié sur Instagram une photo d'enfants terrifiés regardant le ciel, avec une légende exprimant sa solidarité avec "l'État" sioniste. Lorsque les internautes ont correctement identifié les enfants sur la photo comme étant des enfants de Gaza fuyant une frappe aérienne sioniste, elle a rapidement supprimé la photo.
La stratégie consistant à publier des mensonges et à émettre un gémissement de rétractation (le cas échéant) est une stratégie impérialiste depuis des décennies.
L’entrée des États-Unis au Vietnam a été déclenchée par une fausse information faisant état d’une attaque contre un navire de guerre américain dans le golfe du Tonkin. L’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis en 2003 était due à une prétendue détention par Saddam d’armes de destruction massive. L’invasion de l’Afghanistan a elle aussi reposé sur de fausses hypothèses.
Les émeutes complotées depuis l’étranger et lancées en Iran ont été provoquées par un mensonge catégorique colporté par des comptes connus pour être payés par les agences de renseignement américaines, mensonges rapidement propagés à l’aide d’un vaste réseau de robots en ligne et de comptes d’« influenceurs ».
Des célébrités et influenceurs occidentaux se sont ensuite emparés de l’histoire pour diffamer la République islamique malgré de nombreux témoins et des images de vidéosurveillance prouvant que la mort tragique de Mahsa Amini était une mort nullement causée par les forces de l’ordre iranienne.
Plus récemment, après qu’Armita Geravand, une jeune Iranienne de 16 ans, est tombée inconsciente dans le métro de Téhéran, les comptes de réseaux sociaux et les médias d’information occidentaux ont pris le même train en marche, affirmant qu’il s’agissait là aussi d’un cas de « torture ».
L’appareil médiatique occidental et l’appareil des célébrités sont étroitement liés. Ils font partie d’un système sophistiqué mis en place de force par la classe dirigeante américaine et renforcé par le lobby sioniste.
Toute déviation – c’est-à-dire tout soutien à la Palestine – se heurte à des accusations d’antisémitisme, de racisme ou à des campagnes de diffamation extravagantes.
Les médias occidentaux ne publieront jamais le véritable carnage déclenché contre la population de Gaza, contre les femmes et les enfants martyrisés.
Ils ne publieront jamais, par exemple, la vidéo des soldats israéliens coupant l'eau allant jusqu’à Gaza, une eau déjà contaminée, alors que nous assistons là à une violation des droits de l'homme et à un véritable crime de guerre. Les médias impérialistes ne documenteront jamais la réalité car celle-ci condamnerait l’Occident pour sa barbarie.
En outre, si l’Occident ne parvient pas à gagner une guerre de l’information, il cherchera alors à interdire purement et simplement les faits gênants. Prenons par exemple la fermeture de Press TV aux États-Unis – ou la suppression de la plateforme Russia Today ou Sputnik après l’opération militaire russe de février 2022 en Ukraine.
La chaîne d'information libanaise Al-Maydeen a également été brièvement interdite sur les plateformes Meta pour sa couverture de la Tempête d’Al-Aqsa. Selon la chaîne, aucune raison n'a été fournie et aucun préavis n'a été donné.
Le fait est que les médias impérialistes n’hésitent pas à jouer le sale jeu pour s’assurer que seuls leurs médias et récits pro-impérialistes dominent la perception du public.
Ils savent qu’ils sont dans une bataille perdue d’avance contre la vérité mais ils continuent à mener de manière agressive une désinformation généralisée et une répression de l’information dans le but ultime de contrôler leurs discours.
Un vieux dicton dit qu’en temps de guerre, la première victime est la vérité. L’Occident impérialiste impose la guerre au monde entier depuis plus d’un siècle. La vérité a été « tuée » dans ce sens à de nombreuses reprises – conduisant au racisme, à l’islamophobie et à davantage de pourriture au sein de la société – mais elle peut aussi être sauvée.
À mesure que les contradictions croissantes s’accentuent au sein de notre monde, l’Occident impérialiste intensifiera ses campagnes de désinformation. Sur la base de ce que nous savons déjà de sa conduite contraire à l’éthique, le monde ne peut pas se tourner vers l’Occident pour trouver la vérité.
La vérité occidentale est une fausse réalité basée sur la vision créée par la classe dirigeante américaine et ses partenaires, qui se sont engagés à souiller le monde pour leur propre cupidité.
Si l’Occident a tellement peur du discours des Palestiniens, alors il doit savoir que la vérité est en Palestine – et que la Palestine est la vérité.
