Par Arwin Ghaemian
La situation des femmes dans la société française est un sujet de préoccupation majeur. Les violences sexistes, les agressions sexuelles, les féminicides et les inégalités persistent malgré les avancées législatives et les efforts des mouvements féministes. Cette étude vise à analyser de manière exhaustive les différentes formes de violence et de discrimination auxquelles les femmes sont confrontées en France.
Les féminicides : un fléau persistant
Les femmes âgées de 65 ans et plus représentent environ un quart des victimes de féminicide. En 2020, 102 femmes et 23 hommes ont été tués. En 2021, le nombre de féminicides a augmenté de 20%, avec 122 femmes tuées par leur partenaire ou ex-mari. Une enquête de l'Institut français d'opinion publique (IFOP) révèle que 14% des femmes se considèrent comme victimes de violences conjugales. Les cas de violences conjugales représentaient 9% en novembre 2021, et depuis 2016, il y a eu 770 cas de féminicide en France. Ces chiffres alarmants soulignent la nécessité de mesures gouvernementales plus fortes pour protéger les femmes contre les violences sexistes.
Les violences sexuelles : une réalité préoccupante
Les statistiques sur les violences sexuelles en France révèlent une situation alarmante. Sur les 300 000 viols commis chaque année, 60% sont perpétrés contre des victimes de moins de 11 ans. De plus, plus de trois quarts des victimes d'agression sexuelle, de viol ou de harcèlement sexuel de moins de 18 ans sont des femmes. Les femmes handicapées sont également plus exposées aux violences et aux agressions sexuelles. En 2018, 7,3% des personnes handicapées ont déclaré avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles au cours des deux dernières années, contre 5% des personnes valides.
Les chiffres concernant les plaintes pour agressions sexuelles en France sont également inquiétants. Chaque année, la police enregistre une augmentation du nombre de plaintes. En 2021, plus de 30 700 cas ont été enregistrés, dont près de la moitié concernaient des jeunes filles mineures. De plus, en 2021, la police a enregistré plus de 77 300 cas de violences sexuelles, dont 87% concernaient des victimes féminines. Les femmes sont donc beaucoup plus touchées par les violences sexuelles que les hommes.
Violences conjugales et sexuelles : des chiffres accablants
L'analyse des chiffres montre que les femmes sont les principales victimes de violences conjugales et sexuelles. En ce qui concerne le viol, plus de trois quarts des victimes de moins de 15 ans sont des femmes, et cette proportion atteint 94% parmi les victimes adultes. En 2019, 86% des victimes de viol ou de tentative de viol enregistrées par les forces de l'ordre françaises étaient des femmes, et la proportion d'hommes parmi les auteurs de ces crimes était de 98%.
En ce qui concerne le harcèlement sexuel, 92% des victimes étaient des femmes, et 96% des auteurs étaient des hommes. De plus, moins de 10% des agressions sexuelles sont commises par des personnes inconnues, et plus de 90% des agresseurs étaient connus de la victime. Environ 45% des viols ou tentatives de viol ont été commis par le conjoint ou l'ex-conjoint de la victime.
Les femmes dans l'espace public : le harcèlement de rue
Le harcèlement de rue est un problème majeur en France. En 2020, près de quatre femmes sur cinq âgées de 14 à 24 ans ayant été harcelées dans l'espace public ont été harcelées pour la première fois alors qu'elles étaient mineures. Le harcèlement de rue inclut des comportements tels que les regards insistants, les approches inappropriées et les insultes à connotation sexuelle. En 2020, 99% des femmes âgées de 14 à 24 ans ont déclaré avoir été confrontées à une situation de harcèlement de rue. De plus, 86% des répondantes ont subi des insultes et des propos à connotation sexuelle, et plus de trois quarts ont déclaré avoir été harcelées par des hommes lors d'un déplacement.
La violence domestique : un danger constant
En 2021, le nombre de victimes de meurtres liés à la violence domestique a atteint 143 personnes, dont 85% étaient des femmes. Les femmes les plus touchées cette année-là semblaient être les femmes de plus de 70 ans. Les femmes âgées de 30 à 49 ans étaient également exposées à des risques. Dans une enquête récente, un tiers des femmes ont déclaré avoir été contraintes par leur partenaire à des actes sexuels qu'elles ne souhaitaient pas. Environ une femme sur sept interrogées a déclaré avoir été violée par des hommes, et un nombre similaire a déclaré avoir été battu par leur partenaire. Ces chiffres montrent que la violence domestique est un danger constant pour les femmes en France.
Les femmes sans abri
La situation des femmes sans abri en France est particulièrement préoccupante. Selon les estimations, il y a 330 000 personnes sans abri dans le pays, dont 10% sont des femmes. Le manque de logement et la possibilité de se retrouver sans abri sont des facteurs qui poussent certaines femmes à se tourner vers la prostitution comme moyen de survie. De plus, la pauvreté et le sans-abrisme affectent particulièrement les mères célibataires. Environ un tiers des mères célibataires sont pauvres, et elles sont souvent confrontées à des logements insalubres et de petite taille.
Les femmes en prison : une population croissante
Le nombre de femmes en prison en France a augmenté beaucoup plus rapidement que celui des hommes depuis 2000. En 2022, les prisons françaises atteignent un niveau record avec 72 809 personnes derrière les barreaux. Parmi les détenus, 3,6% sont des femmes et 0,8% sont des mineurs. Cette augmentation du nombre de femmes en prison soulève des questions sur les politiques de justice pénale et les conditions de détention.
En France, les violences sexistes, les agressions sexuelles, les féminicides et les inégalités persistent malgré les efforts des mouvements féministes. Il est essentiel que le gouvernement français prenne des mesures plus fortes pour protéger les femmes contre les violences sexistes et garantir leur sécurité. De plus, il est nécessaire de sensibiliser la société dans son ensemble à ces problèmes et de promouvoir l'égalité des sexes.
Arwin Ghaemian est étudiant en doctorat d'histoire à l'université de Téhéran.
