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La CPI : l'arme de guerre de l'Occident
La Cour pénale internationale (CPI), située à La Haye, n’a pris aucune mesure contre les pays occidentaux responsables de crimes de guerre puisqu’ils n’ont pas encore été traduits en justice en raison d’une tradition persistante d’impunité qui sert essentiellement les dirigeants des pays de cette alliance occidentale.
« Les États-Unis ont signé le Statut de Rome à l'origine de la création de la CPI en 1998 lorsque Bill Clinton en était le président, mais le Congrès ne l'a jamais ratifié », a rappelé Paris-Match, faisant remarquer: « Le successeur de Bill Clinton, George Bush, a toujours refusé de rejoindre la CPI ». « Les Etats-Unis ont renoncé à ratifier le traité instaurant une Cour pénale internationale (CPI), estimant que le tribunal n'est redevable envers aucune autorité et pourrait prévaloir sur celle des tribunaux américains », a confirmé L'Obs.
Sous l'administration de Donald Trump, l'hostilité de Washington à l'égard des actions de la CPI est devenue encore plus intense. Courrier International relatait que « Donald Trump a signé un décret autorisant les États-Unis à empêcher les employés de la Cour pénale internationale d’entrer dans le pays ainsi qu’à les pénaliser financièrement » et que « l’administration Trump, qui critiquait depuis des mois la CPI, s’opposait à l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre en Afghanistan ». Il en va de même pour les crimes de guerre en Irak.
Le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR) accuse « toutes les parties, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni, pour y avoir commis des crimes de guerre, notamment des massacres et des actes de torture à grande échelle ». L’ex-président des États-Unis, George W. Bush et l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, sont restés impunis.
La CPI, « un tribunal fantoche ». Courrier International rapportait que « le secrétaire d’État Mike Pompeo, le ministre de la Défense Mark Esper et le ministre de la Justice Bill Barr ont justifié [les attaques des États-Unis contre la CPI] lors d’une conférence de presse. «Nous ne pouvons pas et ne resterons pas sans rien faire quand nos concitoyens sont menacés par un tribunal fantoche», a prévenu Mike Pompeo.
Mark Esper a rappelé que son pays «pouvait mener les actions appropriées comme nous l’avons régulièrement fait dans le passé», suggérant qu’un tribunal international n’était pas nécessaire pour condamner des actes répréhensibles commis par un Américain.
Encore récemment, Joe Biden a qualifié de «justifié» le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale de La Haye sur [la demande]«d'arrestation» du président [russe], mais surtout rappelé que «l’institution n’était pas reconnue par les États-Unis».
Les États-Unis ne sont pas les seuls à ne pas reconnaître la CPI. Plusieurs autres pays — dont la Chine, l'Inde, l'Iran — ont initialement rejeté l'idée même de la Cour pénale internationale car elle limitait la souveraineté nationale des États et donnait à la Cour des pouvoirs trop larges.
L'Ukraine n'a jamais ratifié le Statut de Rome. En fait, la réticence des dirigeants ukrainiens à rejoindre la CPI est due à la crainte d'être tenus pour responsables des crimes de guerre commis depuis 8 ans contre la population civile des républiques du Donbass qui sont devenus l'une des raisons du conflit débuté en février 2022. Les dirigeants ukrainiens — comme ceux des États-Unis et du Royaume-Uni — craignent l’effet boomerang venant les accuser comme des responsables de crimes de guerre. Cela s’applique aussi bien à l’actuel président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’à son prédécesseur Petro Porochenko. Ils évitent, donc, de ratifier le Statut de Rome de la CPI, mais pour lancer une procédure contre le président russe, ils utilisent d’autres pays faisant partie au Statut de Rome comme des proxies.
La Russie ne reconnaît pas la CPI. Si la Russie envisageait initialement de devenir partie à la Cour pénale internationale et avait même signé le Statut de Rome (le soi-disant traité international établissant la CPI) en septembre 2000, elle ne l'a pas ratifié. Et, suite au rejet par les dirigeants de la CPI de la réunification de la Crimée avec la Russie, Moscou a décidé en 2016 de la quitter.
Dans un avenir proche, le Mali, la Serbie, le Sénégal, la Géorgie, la Hongrie et même la douzaine de pays d'Amérique du Sud et les pays d'Afrique qui souhaitent améliorer leurs relations avec l'un des acteurs géopolitiques les plus importants au monde — la Russie — pourraient annoncer leur retrait de la CPI. La Gambie et le Burundi ont annoncé leur décision de la quitter. La Gambie a soutenu le point de vue de l'Afrique du Sud selon lequel la CPI est partiale à l'égard des pays africains. Le ministre de la Justice du Brésil, Flávio Dino, a exprimé sa perplexité face à la ratification du Statut de Rome par son pays et a, également, annoncé la possibilité de se retirer de la juridiction de la CPI.
Le Statut de Rome n’a pas été signé par les plus grands pays du monde (Russie, États-Unis, Chine, Inde). Et elle n’a aucun pouvoir sur eux, comme l’a parfaitement démontré la tentative de la CPI d’ouvrir un dossier pour crimes de guerre américains qui a été immédiatement abandonné après des cris d'orfraie de Washington. Très bientôt, d’instrument d’influence occidentale, la CPI se transformera en une organisation reconnue uniquement par les pays nains.
Le mandat d'arrêt illégitime de la CPI contre Vladimir Poutine met les dirigeants des pays souverains dans une position délicate: un morceau de papier signé inconsidérément par leurs prédécesseurs les empêche de mener une politique indépendante, donnant lieu à des incidents juridiques.
La CPI est l’organisation que les États-Unis applaudissent actuellement pour avoir choisi de s’en prendre durement au président russe, Vladimir Poutine, tout en faisant preuve d’une totale indifférence à l’égard de la longue liste de crimes de guerre commis par les États-Unis.
Burkina: l’attaché militaire français à la porte !
Les autorités du Burkina Faso ont annoncé l’expulsion de l’attaché militaire français dans le pays en raison d’”activités subversives”.
L’attaché de défense près de l’ambassade de France au Burkina Faso Emmanuel Pasquier et le personnel de son bureau doivent quitter le pays dans un délai de deux semaines, a annoncé le ministère burkinabé des Affaires étrangères dans un communiqué.
Dans le même temps, le Burkina a décidé de “la fermeture de la mission militaire Burkinabè à Paris à compter de ce jour 14 septembre 2023”, selon ce même document.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Président de la transition, Ibrahim Traoré, l'impérialisme n'a plus sa place au Burkina.
En janvier, les autorités de Ouagadougou avaient demandé le départ de la force française Sabre. Et ce, tout en dénonçant “l’accord d’assistance militaire et technique” avec la France.
Quelques semaines plus tard, le départ de 400 soldats de l’opération Sabre depuis le camp de Kamboinsin, à la périphérie de Ouagadougou, a été acté. Les militaires sont partis pour le Niger et le Tchad.
En outre, après que Ouagadougou a annoncé sa solidarité envers les militaires ayant pris le pouvoir au Niger, la France a suspendu “jusqu’à nouvel ordre toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire” au Burkina Faso.
Qui plus est, cette semaine, la diplomatie française a donné pour consigne de ne plus collaborer avec les artistes de certains pays du Sahel et de restreindre la délivrance de visas à ceux issus du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Pourtant, cette consigne a fait l’effet d’une bombe parmi les personnalités culturelles françaises.
La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a par la suite tenté d’apaiser des choses en affirmant qu’il était “matériellement” impossible de délivrer de nouveaux visas pour la France. Et d’assurer que les artistes ayant déjà programmé des spectacles en France ne seraient pas visés.
Dans un entretien diffusé la semaine dernière par la Radio télévision du Burkina (RTB, publique) le capitaine Traoré avait affirmé ne pas en vouloir au « peuple français », mais à ses dirigeants.
« Nous ne sommes pas ennemis avec le peuple français, c’est la politique de ceux qui dirigent la France qui pose problème en Afrique », avait-il déclaré.
« Il faut qu’on accepte de se regarder d’égal à égal » et « qu’on accepte de revoir toute notre coopération », avait-il ajouté.
Il avait également remis en question l’efficacité de la présence des soldats français au Burkina Faso dans le cadre de la lutte anti-terroriste, dont il a exigé le départ en janvier.
Le Burkina cherche depuis de nouvelles coopérations, notamment avec la Russie ou encore l'Iran.
Une délégation russe a échangé fin août avec le président Ibrahim Traoré à Ouagadougou sur des questions de développement et de coopération militaire et le capitaine Traoré s’est rendu en juillet à Saint-Pétersbourg au sommet Russie-Afrique.
La ministre des Affaires étrangères burkinabè, Olivia Rouamba, a quant à elle récemment manifesté lundi le souhait de son pays de « renforcer la coopération bilatérale » avec l’Iran, lors d’un entretien à Téhéran avec le président Ebrahim Raïssi.
Depuis 2015, dans la foulée de ses voisins du Mali et du Niger, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes terroristes affiliés à Daech et à Al-Qaïda.
Elles ont fait plus de 17 000 morts civils et militaires depuis 2015, dont plus de 6 000 depuis le début de l’année 2023, selon l’ONG Acled.
Le Burkina, le Mali et le Niger ont adopté une posture résolument opposée à la politique néocolonialiste française dans la région du Sahel et sont bien décidés à en découdre une bonne fois pour toutes avec le fléau du terrorisme.
Mali-Burkina-Niger: l’Alliance des États du Sahel !
Le président de la Transition du Mali Assimi Goita a déclaré avoir signé avec les chefs d’État du Burkina Faso et du Niger la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES).
Le document a “pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice [des] populations” des pays concernés.
La création d’une alliance de défense collective arrive sur fond des tensions croissantes avec la CEDEAO.
J’ai signé ce jour avec les chefs d’État du Burkina Faso et du Niger la charte du Liptako-Gourma instituant l’alliance des États du sahel (AES) ayant pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations.
Durant ces deux dernières années, les trois pays signataires ont vu leurs pouvoirs changer par des coups d’État militaire.
Début septembre, le Mali, le Burkina et le Niger avaient affirmé leur détermination à travailler ensemble pour assurer la sécurité de leurs populations.
La semaine dernière, une délégation malienne s’est rendue à Ouagadougou et à Niamey afin de rencontrer les chefs de la transition. La lutte contre le terrorisme, qui représente une forte menace pour la sécurité de la région, a été au cœur des échanges.
La Présidence nigérienne s’est félicitée de la signature « historique » de la Charte du Liptako-Gourma, une alliance de défense collective entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso.
« La Présidence de la République du Niger se félicite de la signature historique de la Charte du Liptako-Gourma le 16 septembre 2023 à Bamako, instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) », a écrit la présidence nigérienne sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Et d’ajouter : « Ensemble, nous bâtirons un Sahel pacifié, prospère et uni ».
C’est le président de la transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, qui a annoncé samedi avoir signé avec le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré et le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie au Niger, le général Abdourahamane Chiani, la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES).
Pour sa part, le capitaine Ibrahim Traoré a parlé d'« une étape décisive de la coopération » entre les trois pays. « La création de l’Alliance des États du Sahel marque une étape décisive de la coopération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger », a-t-il indiqué. « Pour la souveraineté et l’épanouissement de nos peuples, nous mènerons la lutte contre le terrorisme dans notre espace commun, jusqu’à la victoire », a-t-il ajouté.
La création de cette alliance de défense collective entre les trois pays du Sahel intervient sur fond de tensions croissantes avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) accusé de suivre les diktats des Occidentaux et également avec la France, ancienne puissance coloniale.
Selon cette charte qui compte 17 articles, les trois pays sahéliens s’engagent à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance.
« Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs Parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres Parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les Parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance », prévoit l’article 6 de la charte.
Vendredi dernier, le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, avait indiqué qu’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger était “toujours sur la table ».
Depuis la prise du pouvoir par les militaires à Niamey, le 26 juillet dernier, la CEDEAO fait peser la menace d’une intervention militaire contre le Niger. Une décision soutenue par la France et les États-Unis, qui compte environ 1 500 soldats dans ce pays sahélien.
La Charte du Liptako-Gourma est entrée en vigueur dès sa signature par toutes les parties.
Début septembre, Bamako, Ouagadougou et Niamey avaient déjà affirmé leur détermination à travailler ensemble pour assurer la sécurité de leurs populations.
Il est également important de noter que dans l’article 11, il est précisé que la présente Charte peut être ouverte à tout autre État partageant les mêmes réalités géographiques, politiques, socio-culturelles qui accepte les objectifs de l’Alliance.
La demande d’adhésion est acceptée à l’unanimité des États parties.