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Zoom Afrique du 13 septembre 2023

Zoom Afrique du 13 septembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • La Tunisie se dirige vers des exportations record d’huile d’olive de près de 1 milliard $ en 2022/2023
  • Mozambique : lancement des travaux de la route Angoche - Nametil pour améliorer la mobilité dans le Nord
  • Coopération : un forum d’affaires Cameroun-Turquie annoncé à Douala du 3 au 4 octobre 2023
  • Avec le parc éolien de Red Sea Power, Djibouti veut devenir le premier pays africain alimenté à 100% par les énergies renouvelables

Les analyses de la rédaction :

1. La CEDEAO pourrait abandonner l’assujettissement de sa monnaie commune à l’euro 

Passer du franc CFA à l’ECO fait penser à blanc bonnet et bonnet blanc. Or, l’Afrique occidentale souhaite renforcer sa souveraineté monétaire et devrait donc étudier l’idée de se défaire de son assujettissement à l’euro. Telle est la conclusion faite par d’éminents chercheurs africains réunis à Ouagadougou. 

Les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devraient envisager de renforcer leur souveraineté monétaire en abandonnant l’arrimage de leur unité monétaire commune, le franc ouest-africain (CFA), à l’euro. Cela signifie qu’il faut revoir les projets de passage du Franc CFA à l’ECO, ont déclaré le 4 septembre des chercheurs africains lors d’une conférence qui s’est tenue à Ouagadougou. 

« Nous avons constaté que la manière dont le CFA est géré, c’est une monnaie coloniale et néocoloniale, qu’on veut remplacer par une autre monnaie, qui est l’ECO qui avait été décrié par des pays comme le Ghana et le Nigéria suite à la sortie du président ivoirien Alassane Ouattara, car ces pays ont trouvé que cette nouvelle monnaie sera pareille au CFA. Et cela n’est pas souhaité par les Africains, qui souhaitent une monnaie souveraine », a déclaré Victor Sanou, directeur exécutif du Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES). 

Précédemment, le 21 décembre 2019, suite à un entretien avec le président français Emmanuel Macron, le chef de l’État ivoirien avait fait une annonce sur la naissance de l’ECO qui allait remplacer le CFA. 

Pour le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Kyelem de Tambela, qui a présidé la conférence d’Ouagadougou, il est primordial de trouver des moyens pour une monnaie qui remplacera le CFA. 

« Les richesses de notre pays sont essentiellement constituées de minerais et de produits agricoles […]. Ce sont des matières premières dont nous ne maîtrisons pas les cours mondiaux. Les prix sont fixés à Paris, Londres et New York. Ils évoluent à la hausse ou à la baisse selon les caprices du marché. Dans ces conditions, il est difficile d’avoir une monnaie stable basée sur ces matières premières, à moins de trouver d’autres garanties. C’est pourquoi nous devrions envisager une alternative sérieuse au CFA », a-t-il souligné. 

Sanou estime que les sanctions imposées sur des pays souverains comme le Mali, le Burkina, la Guinée et le Niger sont pour la plupart économiques et monétaires. 

« Aujourd’hui, nous sommes dans un environnement conflictuel […]. La CEDEAO a imposé des sanctions au Mali, au Burkina Faso, au Niger et à la Guinée après que les militaires y ont pris le pouvoir avec le soutien de la population […]. Ces sanctions sont principalement mises en œuvre par le biais de canaux économiques et monétaires. Compte tenu des difficultés rencontrées par la population et du fait que nos pays sont entrés dans le processus de transition vers la nouvelle unité monétaire commune de la communauté ECO d’ici 2027, notre centre estime qu’il convient de s’interroger sur les raisons d’une telle décision. Est-il utile d’aller vers une monnaie qui prend déjà les caractéristiques d’un équivalent du CFA ? », s’est-il interrogé. 

En décembre 2019, les pays membres de la CEDEAO sont parvenus à un accord avec la France sur les changements à apporter à la zone monétaire du franc ouest-africain (franc de la Communauté financière africaine). En vertu de cet accord, le franc ouest-africain est rebaptisé ECO (dérivé des trois premières lettres de l’acronyme CEDEAO), mais reste rattaché à l’euro. Dans le même temps, la disposition selon laquelle 50% des réserves de change des pays de la zone franc de la Communauté financière africaine doivent être détenues sur les comptes de la Banque centrale française est supprimée. Supprimée également l’obligation de la présence d’un représentant français au conseil des gouverneurs de la Communauté financière de l’Afrique de l’Ouest. 

Le franc ouest-africain en tant qu’unité monétaire a été introduit par décret du gouvernement français en décembre 1945 dans les possessions françaises d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique équatoriale. 

2. L’Afrique ne veut plus de l’ingérence des USA ni de l’Europe

Lorsque la vice-secrétaire d’État américaine par intérim, Victoria Nuland, s’est rendue en Afrique du Sud le 29 juillet, sa réputation d’instrument brutal des intérêts hégémoniques de Washington l’a précédée.
Selon un fonctionnaire sud-africain chevronné qui a assisté aux réunions avec la diplomate américaine à Pretoria, Nuland et son équipe n’étaient manifestement pas préparés à faire face aux récents développements sur le continent africain – en particulier le coup d’État militaire qui a renversé le gouvernement pro-occidental du Niger quelques heures avant qu’elle ne commence sa tournée dans la région.

Le fonctionnaire a déclaré, sous le couvert de l’anonymat :
« En plus de 20 ans de travail avec les Américains, je ne les ai jamais vus aussi désespérés ».  
Pretoria connaissait bien la réputation belliqueuse de Mme Nuland, mais lorsqu’elle est arrivée à Pretoria, le fonctionnaire l’a décrite comme « totalement prise au dépourvu » par les vents de changement qui engloutissent la région.
Le putsch de juillet dernier au Niger, qui a suivi les coups d’État au Mali et au Burkina Faso, inspirés de la même manière par un sentiment anticolonialiste de masse.
Bien que Washington ait jusqu’à présent refusé de qualifier de "coup d’État" l’évolution de la situation dans la capitale nigérienne de Niamey, la source sud-africaine a confirmé que Nuland recherchait l’aide de l’Afrique du Sud pour répondre aux conflits régionaux, y compris au Niger, où elle a souligné que Washington détenait non seulement d’importants investissements financiers, mais maintenait également 1000 de ses propres troupes.
Pour Nuland, la prise de conscience qu’elle négociait en position de faiblesse a probablement été un réveil brutal.
Au cours des quinze dernières années, Victoria Nuland s’est imposée comme l’un des agents les plus puissants – et les plus efficaces – des opérations de changement de régime dirigées par l’Occident au sein du département d’État.
En tant qu’épouse du stratège archi-néoconservateur, Robert Kagan, qui a conseillé à la fois le prétendant républicain à la présidence, Mitt Romney, et la démocrate, Hillary Clinton, Nuland a incarné le consensus interventionniste qui prévalait dans les deux partis à l’ère pré-Trump. En fait, son premier poste de haut niveau a été occupé par le vice-président Dick Cheney, qui l’a nommée chef de cabinet adjoint.
Lorsque Mme Nuland est revenue au gouvernement en tant que spécialiste de la Russie au sein du département d’État du président Barack Obama, elle a mené la campagne secrète de déstabilisation de l’Ukraine, conduisant le coup d’État de Maïdan en 2014 qui a déclenché le conflit civil qui a suivi dans le pays et, finalement, une guerre par procuration de l’Occident avec la Russie qui fait rage encore aujourd’hui.
Depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, les États-Unis ont soutenu les Ukrainiens dans la mise en place de compétences et d’institutions démocratiques, s’est vantée Nuland, alors secrétaire d’État adjointe aux affaires européennes, lors d’une intervention en décembre 2013 devant la Fondation États-Unis-Ukraine à Kiev, flanquée d’un panneau promotionnel pour la société Chevron.
Expliquant le soutien de Washington à ce qu’elle a décrit comme les « aspirations européennes » de l’Ukraine, elle poursuit :
« Nous avons investi plus de cinq milliards de dollars pour aider l’Ukraine à atteindre ces objectifs et d’autres encore ».
Nuland a répété cette vantardise involontairement révélatrice lors d’une interview accordée en 2014 à Amanpour sur CNN.  
Quelques jours avant son discours, elle et l’ambassadeur américain en Ukraine de l’époque, Geoffrey Pyatt, ont distribué des «biscuits de la liberté» aux Ukrainiens qui occupaient la place Maïdan à Kiev pour protester contre la décision du président Viktor Ianoukovitch de faire, selon les termes de Mme Nuland, «une pause sur la route de l’Europe».
Environ trois mois plus tard, la campagne prolongée d’émeutes du Maïdan a réussi à déloger le gouvernement de Ianoukovitch, entraînant l’installation à Kiev d’un régime résolument pro-UE (et ouvertement pro-nazi) qui allait rapidement remporter le titre de «nation la plus corrompue d’Europe».
Quelques jours avant l’éviction de Ianoukovitch, la fuite audio a révélé que Nuland et l’ambassadeur Pyatt sélectionnaient activement les figures de l’opposition qui prendraient le pouvoir à Kiev en cas de succès de Maidan.
Près de dix ans après la campagne de Nuland à Kiev, la capacité de Washington à dicter la politique souveraine des États étrangers est toutefois de plus en plus limitée, en particulier en Afrique du Sud et dans la région environnante.
L’émergence d’un nouvel ordre mondial s’est manifestée de manière éclatante lorsque les chefs d’État du Brésil, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud se sont réunis pour le 15ème sommet présidentiel annuel des BRICS à Johannesburg au cours de la semaine du 21 août.
Alors que les médias occidentaux ont souligné l’absence du président russe Vladimir Poutine au sommet comme preuve des profondes divisions au sein des BRICS (le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov a participé au sommet à la place de M. Poutine), le bloc a finalement publié une déclaration unanime le 24 août selon laquelle il allait étendre son statut de membre à part entière à l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
L’orgueil occidental a été particulièrement palpable lors de l’accession de l’Inde à la présidence du G20 en 2023, lorsque les responsables américains et européens ont mené une campagne futile pour faire pression sur New Delhi afin qu’elle exclue la Russie des réunions du groupe, malgré le statut de membre permanent de Moscou.
Grâce aux BRICS, le fameux projet de Robert Kagan, selon lequel les États-Unis doivent servir d’hégémon mondial «bienveillant», pourrait être dépassé par la vision du monde en développement d’un siècle qui honore l’indépendance politique, l’autodétermination et la souveraineté territoriale de tous les États.
La génération de fonctionnaires américains qui suivra Nuland acceptera-t-elle la place de Washington dans ce monde multipolaire ou insistera-t-elle pour se battre ?

3. Burkina: le président Ibrahim Traoré sans langue de bois 

Au cours d’un entretien diffusé sur les antennes de la télévision nationale le 6 septembre 2023, le chef de l’État Ibrahim Traoré, s’est exprimé sur plusieurs questions. 

Concernant la question de la liberté d'expression dans les médias, il s’est voulu très clair sur le sujet : 

" Eux (en Europe), ils ont fermé des radios aussi. Vous savez que même en 2022-2023, il y a des radios qui sont fermées. Là, ils ont fermé des radios. Donc la liberté d'expression doit s'imposer chez nous, ça ne doit pas s'imposer chez eux. Là, il y a un problème. Ou bien nous ne sommes pas des êtres au même titre. Donc là, il y a un problème. Lorsqu'ils ont jugé que les radios ne sont pas bien pour eux, ils ont fermé. Mais ici, les radios qui font de la propagande, qui cherchent à donner plus d'hora à l'ennemi, à faire amplifier le conflit, nous allons fermer. Ce n'est pas seulement Occidental, même les radios locales qui s'alignent dans le sens de l'impérialisme, on va fermer. Il n'y aura pas de sentiments sur ce volet parce que tout ce qu'ils divulguent, la propagande qu'ils font, ça tend à chaque fois à donner une autre vision du conflit, ensuite à amplifier le conflit, à donner une autre idée du conflit, c'est-à-dire ils veulent changer la mentalité de nos peuples. Tout ce qu'ils disent, c'est dans ce sens. Écoutez très bien actuellement les événements qui se passent. Lorsqu'ils prennent la parole, ces journalistes- là, c'est partisan. Nous n'allons pas accepter cela. Nous sommes en guerre et en guerre, il y a une communication à faire. Aujourd'hui, quand vous regardez les conflits dans le monde, lorsqu'ils le commentent, vous savez quelle partie ils ont pris. Nous avons aussi ce droit. 

Donc, nous voulons des gens qui vont communiquer, qui vont encourager nos forces, qui vont encourager le peuple qui est très résilient, à maintenir la pression, à tenir bon pour qu'on y arrive. Tous ceux qui viendront, qui seront dans le sens contraire, on ne va pas accepter." 

Est-ce que le néocolonialisme et le terrorisme sont deux problèmes liés ?

"Le néocolonialisme et le terrorisme, ce sont des phénomènes liés. Le terrorisme n'est qu'une manifestation du néocolonialisme. Souvenez-vous que si vous faites bien l'histoire récente de notre pays, vous comprendrez que ça a été préparé. Ça a été très bien préparé pour venir encore nous coloniser sous cette forme. Et là, c'est barbare, c'est violent, mais c'est lié. Ce n'est qu'une manifestation. Voilà. Donc, le combat aujourd'hui, ce n'est pas pour seulement le Burkina, c'est pour toute l'Afrique. La jeunesse est éveillée et c'est notre mission de continuer à éveiller les consciences et à lutter contre ce néocolonialisme-là et pouvoir donner un meilleur avenir à nos camarades qui peinent à s'en sortir. Si vous prenez l'histoire du Burkina, par exemple. Vous savez, sous la révolution, du capitaine Thomas Sankara, regardez comment était notre armée, par exemple. On était très bien équipés. Savez-vous combien d'avions de chasse on avait ? Combien de chars de combat ? Comment était organisée l'armée ? On était très bien équipés. Après cela, je pense qu'il y a un programme qui s'est imposé à nos États et on a dit de laisser l'armée, de se concentrer sur autre chose. 
On a laissé tomber les budgets de l'armée. On a réduit les régions à trois et ensuite, l'équipement, il n'y a plus d'entretien, tout est mort. On peut retrouver ici au Burkina, les traces de ces blindés abandonnés. Il y a beaucoup de choses. Donc, on a déstructuré nos armées. On a détruit nos armées. Pendant ce même temps, on a encouragé la mauvaise gouvernance. Et jusqu'à aujourd'hui, ça continue. Si en tant que dirigeant, on vient vous proposer des prêts, par exemple, un prêt de 50 milliards et vous pouvez voler plus de la moitié, les déposer encore dans leurs comptes (en Occident), aller investir encore dans leur pays. Et le reste, vos partisans, ils se partagent ça. On voit aucun projet concret sur le terrain. Vous voyez la mauvaise gouvernance, déstructurer nos armées et après, le terrorisme s'invite à la danse. Le terrorisme s'invite, on dit que vous n'avez pas d'armée, vous êtes faibles, il faut qu'on vienne vous aider. On vient s'implanter, mais l'objectif est tout autre. Donc c'est un schéma, c'est très bien préparé. Donc il faut comprendre ça comme ça." 

Le néocolonialisme est un élément important de votre politique. Craignez-vous que cela puisse conduire à un certain isolement ? 

"Beaucoup d'états sont dans cette lutte actuellement. Déjà, on ne peut pas être isolés parce que nous sommes amenés à ces états- là. Tout le monde lutte aujourd'hui pour un monde multipolaire. Donc, nous avons des partenaires dans le même sens. Ça ne peut pas nous isoler. Au contraire, ça renforce nos liens avec d'autres. Parce que ce néocolonialisme, il faut que... C'est de l'esclavage. Ça doit s'arrêter. Et beaucoup de peuples sont dans cette lutte. Donc moi, je ne pense pas que ça puisse nous isoler. Et d'ailleurs, comme j'ai dit à l'intérieur, nous avons des capacités, nous avons des potentialités, nous avons beaucoup de choses que nous pouvons développer nous- mêmes.  
 
Il y a des états qui ont été isolés, mais quand vous êtes isolé, vous n'avez pas le choix, vous êtes obligé de tout développer. Nous en sommes capables aussi, donc on ne craint pas trop. 

De toute façon, nous ne sommes pas ennemis avec le peuple français. C'est la politique de ceux qui dirigent la France qui pose problème en Afrique. Donc, tant qu'un État n'est pas dans un esprit impérialiste, un esprit d'esclavagisme, il n'y a pas de problème. Mais tant qu'il y aura de ces esprits- là, cette idéologie, il y aura problème. Il faut qu'on accepte de regarder en se voyant d'égal à égal. Ça, c'est un principe de base. Il faut qu'il y ait le respect. Et tant qu'il n'y aura pas ce respect, ça sera un problème. Il faut qu'on accepte de revoir toute notre coopération parce que depuis les indépendances des années 60, on a donné de l'indépendance, on a peut- être placé des gens qu'on maîtrise à la tête de certains États. On a amené les gens à signer beaucoup d'accords, beaucoup de choses qui nous empêchent de nous développer. Et quand on dit « développer », la première des choses pour nous-mêmes, c'est de pouvoir manger, faire manger le peuple à sa faim et de le mettre en sécurité.  
Tout ce qu'il y a en Europe ou ailleurs, on peut avoir ça ici. Rien ne nous manque. Nous avons toute la matière première. Nous avons toute la matière et tout sur place et nous avons de l'intelligence aussi pour transformer, pour faire beaucoup de choses. Donc, il faut que les gens comprennent ça et qu'on se regarde d'égal à égal et qu'on se respecte. Les gens sont prêts à ce qu'on réalise tout ça. De toute façon, on est en train de dénoncer un à un. Chaque fois qu'on lira et que c'est contraire aux intérêts du peuple, on ne va pas accepter. Donc, il y a des principes de base qu'il faut y respecter pour qu'on ait de très bonnes relations. Ce n'est pas uniquement la France avec n'importe quel État. Les États impérialistes, ce n'est pas uniquement la France. Il y en a d'autres qui se cachent, mais ils savent ce qu'ils nous font et on sait aussi. Avec tous ces États-là, il faut que les gens changent la formule et qu'on se respecte." 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV