L’attaque terroriste qui s’est produit le dimanche 13 août contre le sanctuaire de Shah Cheragh, dans la ville de Chiraz, dans le sud iranien a traumatisé le sentiment du peuple ayant perdu deux de ses fils. Cela a également présenté au monde un autre vaillant iranien, un héros dans la vraie vie : Farzad Badpa.
Au moment de la fusillade qui a eu lieu moins d'un an après une autre attaque abjecte contre le sanctuaire populaire du XIIe siècle, Badpa y servait comme serviteur et n'était pas responsable de la sécurité.
Le terroriste lourdement armé a fait irruption à l'intérieur du sanctuaire, tuant deux personnes et en blessant huit autres, puis il a traversé la cour en direction du mausolée où des dizaines de pèlerins s’étaient recueillis pour prier.
Badpa a déclaré qu’il a d'abord considéré les tirs comme des feux d'artifice, puis s'est précipité dehors et a vu une pèlerine saigner de la jambe. C’est alors qu’il se rend compte qu’il s’agit d’un attentat terroriste.
« À ce moment-là, j'ai regardé le dôme du sanctuaire et mon cœur a trouvé du réconfort. J'ai senti quelqu'un derrière moi me pousser en avant, me disant de continuer à avancer », a exprimé Badpa.
« Je croyais fermement que la présence divine de Shah Cheragh était à mes côtés », a-t-il estimé.
Le terroriste était déterminé à se faufiler à l’intérieur du sanctuaire le plus rapidement possible et n’a pas pris la peine de regarder derrière lui, car il ne s’attendait probablement pas à ce que quiconque l’attrape ou le coince.
C'était une erreur de calcul. Les caméras de sécurité ont enregistré Badpa pourchassant le terroriste brandissant une Kalachnikov, le renversant et neutralisant son arme. Tout cela s'est produit en quelques secondes.
La possibilité de se faire tirer dessus ou la probabilité que le terroriste porte un gilet explosif n'a pas effrayé Badpa, qui a immobilisé le terroriste pendant que d'autres se précipitaient et l'emmenaient.
Il aurait porté un fusil d'assaut et huit chargeurs contenant 240 balles, dont il a réussi à extraire 11 avant d'être maîtrisé par Badpa. Cela a sauvé la vie de dizaines de pèlerins innocents.
Peu de temps après l’ignoble attaque terroriste et l’exploit héroïque de Badpa pour sauver tant de vies précieuses, des dizaines de journalistes et de médias se sont précipités pour découvrir qui était ce courageux sauveur.
Cependant, il semblait réservé et calme, même timide devant la caméra, comme s'il était dérangé par l'attention et la renommée qu'il recevait. De plus, il ne s’attribue aucun mérite, expliquant son exploit en ces termes :
« Tous les Iraniens auraient fait la même chose. Je n'ai fait que ce que des milliers d'autres personnes ont fait pour ce pays avant moi. Peu importe le poste que nous occupons, nous, Iraniens, sommes toujours prêts à nous sacrifier pour notre religion et notre pays », a-t-il réitéré auprès des médias.
Badpa a également déclaré qu'après avoir suivi une formation au centre de formation 05 à Kerman, il était soldat au centre de formation d'infanterie de l'armée à Chiraz, où il a été formé dans l'unité des rangers.
Cette expérience militaire, ainsi que sa forme physique et son courage exemplaires, se sont révélés essentiels lorsqu’il a affronté à mains nues le terroriste lourdement armé.
Le président iranien Ebrahim Raïssi lui a décerné une plaque d'or. Badpa lui-même a exprimé son désir de rencontrer un jour le Leader de la Révolution islamique, l'honorable Ayatollah Seyyed Ali Khamenei.
Badpa était également invité à la séance d'ouverture du Parlement iranien la semaine dernière. Le président du Parlement Mohammad Bagher Qalibaf et d'autres députés ont salué la bavure exemplaire dont fait preuve Badpa.
« Aujourd'hui, nous avons l'opportunité d'accueillir un Iranien courageux et dévoué. Peut-être qu'il n'avait aucun devoir légal, mais son devoir islamique, son esprit de martyr et son courage l'ont poussé à défendre la vie des pèlerins qui s’étaient recueillis au sanctuaire », s’est félicité Qalibaf.
Lors d'une cérémonie dans sa ville natale de Chiraz, Badpa et sa famille ont été reçus et félicités par Aref Nowrozi, chef du quartier général de l'exécution de l'ordre de l'imam Khomeiny, et Mohammad-Hadi Imanieh, gouverneur général de la province méridionale du Fars.
Imanieh a décrit Badpa comme un modèle de courage et d'abnégation, un homme qui se soucie plus de la vie des autres que de la sienne, ajoutant que de nombreuses organisations souhaitent l’enrôler. Badpa a envie de devenir membre du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), ce que le commandant du CGRI, le général de division Hossein Salami, a ordonné de le recruter.
Badpa a également été accueilli et honoré par le chef adjoint de l’armée iranienne pour la coordination, le contre-amiral Habibollah Sayyari, qui lui a décerné le très convoité « Ordre du sacrifice ».
« Avec cette action estimable, vous avez gagné l'honneur de l'Iran et des Iraniens, et avez montré aux ennemis jurés de la République islamique qu'ils seront toujours vaincus par le zèle, la foi et l'engagement de la jeunesse iranienne dévouée », s'est réjoui le contre-amiral Habibollah Sayyari.
Badpa a également été chaleureusement accueilli par d'éminents athlètes iraniens, dont Hassan Yazdani, champion olympique et mondial de lutte libre, qui lui a remis son brassard.
Il a également été accueilli par la Fédération iranienne de culturisme et de fitness, où il a rencontré des responsables sportifs et a reçu une médaille d'honneur des mains du président de la Fédération Abdol-Mahdi Nasirzadeh.
A la fin de la cérémonie, en raison de l'intérêt de Badpa pour la lutte, un match amical a eu lieu entre lui et l'un des champions de la Fédération.
Alors que son nom résonnait dans tout l’Iran ces dernières semaines, les médias occidentaux n’ont même pas mentionné ses actes héroïques. Ils n’ont même pas rendu compte de l’attaque terroriste, la qualifiant d’« incident ».
L’année dernière, les mêmes médias ont tenté de trouver leurs « héros » en Iran, conformément à leur hideux programme de « changement de régime », et les ont trouvés parmi les mécréants, les voyous, les hooligans et les slacktivistes.
Pour eux, les « héros » sont ceux qui assassinent des policiers dans les rues, vandalisent et brûlent des biens publics et crient des slogans inventés par l'étranger depuis les fenêtres la nuit ou sous des pseudonymes sur les réseaux sociaux.
Il n’est donc pas surprenant qu’un serviteur du sanctuaire sacré, humble et modeste qui se bat à mains nues contre un terroriste armé ne mérite aucune attention dans les médias occidentaux.
Badpa, ses actes et ses souhaits représentent l'antipode de leurs valeurs. Il n’a pas abattu un terroriste pour prendre un selfie et récolter des likes sur Internet, mais pour sauver la vie de ses compatriotes innocents.
Il n'avait pas soif d'attention, d'interviews et de célébrité, il l'a obtenu par accident grâce aux caméras de sécurité, et il ne s'est pas vanté devant les caméras et a semblé complètement humble.
Parmi tous les emplois lucratifs qui lui ont été proposés, il a choisi de devenir soldat du CGRI. C'est ce que font les héros.
Amir Mohammad est un journaliste et conférencier basé à Téhéran.
(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)