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25e anniversaire de l’attaque du consulat iranien à Mazar-e Sharif

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Syed Zafar Mehdi

L'Iran a célébré mardi le 25e anniversaire du siège et de l'attaque contre le consulat iranien dans la ville de Mazar-e Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, qui s'est soldée par la mort de huit diplomates iraniens et un journaliste de l'IRNA.

L'incident a eu lieu le 8 août 1998, lorsque les forces militaires du régime taliban de l'époque se sont emparées de la ville stratégique de Mazar-e Sharif et ont tendu une embuscade à la mission diplomatique iranienne, lors des batailles entre les talibans et l'Alliance du Nord dirigée par Ahmed Shah Massoud. La ville était alors le bastion des forces de résistance anti-talibans.

L'attaque a eu un retentissement internationale. Les talibans ont pourtant nié toute responsabilité et l'ont même imputée au Sipah-e Sahaba Pakistan (SSP).

D'abord, au moins 11 diplomates et un journaliste ont été portés disparus dans des circonstances mystérieuses et présumés morts. Plus tard, la mort de 8 diplomates et un journaliste a été confirmée.

Le 10 août 1998, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé le chef taliban de l'époque, le mollah Mohammad Omar, à enquêter sur l'assassinat du journaliste Mahmoud Saremi.

Mais les talibans ont non seulement refusé d'ouvrir une enquête, mais ont nié toute responsabilité. 

Depuis, le 8 août de chaque année est célébré en Iran comme la « Journée des reporters » ou la « Journée des journalistes » en hommage à Mahmoud Saremi qui travaillait pour l'agence de presse d'État iranienne (IRNA).

Dans un rapport publié par l'agence le 8 août 2018, Khadijeh Rouzbehani, l'épouse du journaliste martyr, se souvient de lui avoir parlé quelques heures avant sa disparition. « Mon mari m'a demandé d'écouter le bruit des chars talibans qui foncent dans le quartier en tenant le combiné de son téléphone en l'air », a-t-elle dit. « Je pouvais clairement entendre les chenilles du char grincer. »

Quelques instants avant l'attaque du consulat, Saremi a envoyé un communiqué à ses rédacteurs au siège de l'IRNA à Téhéran, les informant des avancées rapides des talibans dans la ville. « Mahmoud Saremi. Correspondant de l'Agence de presse de la République islamique. Nouvelles urgentes : Je rapporte depuis le consulat d'Iran à Mazar-e Sharif. Certains membres talibans sont vus en train de pénétrer dans les locaux du consulat. Faites-moi savoir ce que je dois faire. » Et ce fut son dernier message à ses paires avant sa mort.

« En tant qu'épouse, je l'ai prié à plusieurs reprises de démissionner et d'échapper à l'horrible situation en Afghanistan. Mais il a insisté pour y rester jusqu'à la fin de sa mission », a déclaré sa femme.

Les tensions étaient vives après l'incident avec des renforts militaires près de la frontière commune, mais la réponse mesurée de l'Iran a empêché que la situation ne s’aggrave davantage.

Dans un communiqué publié ce mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que le 8 août rappelait « un incident amer » qui a conduit à la mort en martyr de diplomates et d'un journaliste iraniens.

La « condamnation généralisée » de ce crime diabolique par la communauté internationale ainsi que la « sympathie et la solidarité » du peuple afghan ont montré « l'unité » entre les deux nations et ont incité l'Iran à faire preuve de la plus grande retenue.

L'Iran, qui partage une frontière de 921 km avec l'Afghanistan, a toujours agi dans l'intérêt de la région, et c'est précisément pourquoi il n'a entrepris aucune action de représailles après cet incident.

Cependant, comme chaque année, le ministère iranien des Affaires étrangères a réitéré sa demande de « clarifier diverses dimensions » de l'affaire qui contient encore des zones d'ombre dont l'identité des auteurs.

Un film intitulé « Mazar-e Sharif », réalisé par Abdolhassan Barzideh et sorti en août 2015, retrace la tragédie et ce qu'elle signifiait pour la nation iranienne. L'histoire est racontée par un diplomate iranien, Allahmadad Shahsavan, qui a survécu à l'attaque grâce au secours d'un Afghan qui vivait près du consulat. Il raconte son calvaire qui a duré 19 jours et la lutte qu'il a menée pour atteindre la frontière iranienne.

Des années plus tard, Shahsavan a déclaré à l'ISNA que les diplomates iraniens se sont comportés de manière digne et respectueuse avec les terroristes avant d'être tués. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV