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Zoom Afrique du 6 août 2023

Zoom Afrique du 6 août 2023

Les titres de la rédaction :

  • La Facilité africaine de l’eau mobilisera 500 millions $ pour son fonds spécialisé dans l’assainissement urbain
  • Bourse de Lagos : le franc CFA a limité les pertes de change pour Airtel Africa, mais MTN n’a pas eu la même opportunité
  • Togo : l’ARCEP a lancé un appel d’offres pour acquérir une station mobile de contrôle de fréquence
  • Gabon : Genmin déclare avoir obtenu l’agrément environnemental pour exploiter le minerai de fer de Baniaka

Les analyses de la rédaction :

Vers une confrontation Sahel/Occident ?

Va-t-on vers une confrontation Sahel/France ? Devrait-on s’attendre à une guerre grandeur nature entre les pays qui ont décidé de ne plus supporter l’impérialisme et la colonisation et ceux qui ne veulent pas comprendre cette réalité ?

Les chefs d’état-major des pays de la Cedeao s’affichent prêts à intervenir contre la junte, tout en assurant que l’option militaire sera « la dernière sur la table ». En face, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé qu’une opération contre Niamey serait assimilée à une « déclaration de guerre » à leur encontre.

 « On est prêt », affirme d’une voix ferme un ministre ouest-africain, vendredi 4 août. Son pays, un des poids lourds de la région, se prépare à faire « usage de la force » contre la junte à la tête du Niger depuis le 26 juillet, assure-t-il. « Notre ligne n’a pas varié, c’est la fermeté. C’est le coup d’État de trop », explique le responsable politique.

Catherine Colonna, a dénoncé un « coup d’État inacceptable », au micro de France Info, ce samedi. « Des pratiques qui ne sont plus de mises » et « auxquelles il est temps de mettre fin ».

« Il faut prendre très au sérieux la menace de recours à une intervention par ces pays, c’est une menace crédible », déclare-t-elle, tout en espérant que les putschistes écoutent « ce que leur demandent à l’unanimité les pays de la région et l’ensemble de la communauté internationale ».

De leur côté, les deux gouvernements du Mali et du Burkina « préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger ». Ils « mettent en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région ». Ils ajoutent qu’ils « refusent d’appliquer » les « sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériens » décidées à Abuja.

Barkhane est désormais sans domicile fixe, les médias de propagandes sont suspendus, le programme nucléaire français est en danger, l’ambassade et toutes institutions liées à la France n’ont désormais plus de place...

C’est ainsi et par la voie de la menace que la France compte sauver sa peau.

Mais une intervention militaire signifie la confrontation avec une alliance africaine qui sait comme faire face à cette agression, elle le sait, car elle a fait face à toutes sortes d’ingérences durant toutes ces années.

Une quelconque intervention militaire serait l’erreur ultime de l’axe US-OTAN au Niger et au Sahel, voire même en Afrique.

Les pays africains ne resteront pas les bras croisés.

La France ferait mieux de garder son sang-froid et ne pas chercher la petite bête.

RFI et France 24 suspendus au Niger:

Les émissions des médias français RFI et France 24 ont été suspendues au Niger, quelques mois après leur suspension au Burkina Faso et au Mali. La diplomatie française a dénoncé cette démarche.

Les nouvelles autorités militaires du Niger ont suspendu la diffusion de la station RFI en FM et de la chaîne de télévision France 24 sur tout le territoire, annonce France 24, citant plusieurs sources sur place.

Ces médias français sont inaccessibles au Niger depuis jeudi après-midi, selon les journalistes de l’AFP basés à Niamey.

Le groupe France Médias Monde chapotant ces deux médias, a dénoncé ce 3 août cette décision prise une semaine après le coup d’État.

L’Occident et toutes les institutions à son service n’ont aucune place au Niger.

L’Afrique a toujours compté une grande part des locuteurs francophones. En 2019, selon le ministère français des Affaires étrangères, 59 % des locuteurs quotidiens de la langue française sont Africains. Il était donc tout naturel pour la France de favoriser l’implantation de ses médias dans les nations africaines. L’un des précurseurs de cette présence a été Jeune Afrique, édité à Paris depuis 1960.

Les médias français ou occidentaux n’ont plus aucune emprise en Afrique, et encore une fois, il serait grand temps qu’ils s’en rendent compte au lieu de se tourner au ridicule aux yeux des Africains et du monde entier.

Les médias de propagandes qui ne servent qu’à publier des fake news et de donner une image ternie et fausse de la situation dans ce pays sont évidemment dirigés vers la porte de la sortie.

En effet, ces médias n’arrivent plus à manipuler les Africains.

La France, persona non grata au Sahel ?

par Nassimo

Qui se souvient encore de l’intervention de la France au Mali, en 2013, qui portait le nom de « Serval » ? Le serval est, pour ceux qui ne le connaissent pas, un félin de la faune locale malienne dont la caractéristique principale est, semble-t-il, d’uriner plusieurs fois par jour pour marquer son territoire. C’est dans ce sens qu’il fallait comprendre les motivations essentielles, mais non avouées de l’empressement de la France à intervenir dans ce pays ?

La France avait mis tout le monde devant le fait accompli en lançant, le 11 janvier, ses premières frappes « chirurgicales » sur un convoi de djihadistes (Ansar Eddine ou autres) en route pour Bamako. En fait, elle voulait marquer d’une façon indélébile ces territoires (Mali, Niger et autres pays du Sahel) qui faisaient partie, jadis, de ses colonies et qui commençaient à montrer des signes de vouloir s’émanciper de cette tutelle trop encombrante.

Il était évident que la France n’agissait pas dans cette région du monde qu’est le Sahel uniquement pour venir en aide à des régimes déliquescents et incapables d’assurer l’intégrité territoriale de leurs pays et la sécurité de leurs citoyens face à des « djihadistes » de plus en plus menaçants. À vrai dire, la France ne faisait que défendre ses intérêts dans ce qui est convenu de dire son « pré carré ». C’est de bonne guerre, me diriez-vous. Et, j’en conviens.

Le logiciel de la France n’a pas changé ni connu de modifications même légères. Elle a toujours la même attitude et les mêmes visées géostratégiques face à ses anciennes colonies. En un mot, ne faudrait-il pas plutôt dire qu’elle agit dans le cadre de la « Françafrique » que d’aucuns parmi les têtes pensantes d’outre-mer veulent nous faire croire qu’elle a disparu ? N’est-on pas en droit de se poser des questions et de penser même que la « Françafrique » n’a pas disparu et qu’elle est toujours active ? Ne serait-ce pas plus commode et plus simple de dire que c’est plutôt son mode opératoire qui aurait changé de telle sorte à pouvoir s’adapter aux nouveaux concepts comme le droit d’ingérence, le droit de porter secours à peuple en danger… etc. ?

Dans les années 60, soit immédiatement après les indépendances des pays africains et jusqu’à une date relativement récente, c’était par des putschs militaires (qu’elle encourageait de façon active même) que la France plaçait des hommes qui lui étaient soumis et favorables à la tête de ces États. La France pouvait agir à sa guise, elle se considérait toujours en territoires conquis.

Aujourd’hui, force est d’admettre que ce temps est bel est bien révolu. Le monde a changé. Le monde se dirige vers un rééquilibrage géostratégique. Les peuples africains sont de plus en plus conscients du fait que leurs pays respectifs sont convoités pour la richesse de leur sous-sol. Ils ne sont plus assez dupes pour croire aux histoires de « l’aide au développement » que certains pays de l’Occident (pas tous, heureusement) leur font miroiter. Ils ont compris que la présence de forces militaires au Mali ou au Niger n’a, in fine, rien à voir avec la lutte antiterroriste, mais c’est pour assurer l’exploitation des mines d’or et d’uranium qui sont aussi convoitées par d’autres puissances émergentes.

Aujourd’hui, avec ce qu’il vient de se passer au Niger (un putsch, certes condamnable) ; la France l’apprend à ses dépens. Il vient de lui être signifié, brutalement, qu’elle est, désormais, considérée comme persona non grata partout au Sahel. Peut-elle encore intervenir pour « rétablir l’ordre constitutionnel » ? Quelle opération invoquera-t-elle, cette fois-ci ? Wait and see.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV