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75ème anniversaire de la Nakba : de l’occupation à l’effondrement

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
75e anniversaire de la Nakba : de l’occupation à l’effondrement

Par Ghorban-Ali Khodabandeh

75e anniversaire de la Nakba : de l’occupation à l’effondrement

Les Palestiniens commémoraient, lundi 15 mai, le 75e anniversaire de la Nakba, la catastrophe qu’a été leur expulsion de leur propre terre. En 1948, dans une action planifiée et menée par les milices sionistes puis par l’entité coloniale d’Israël, 531 villes et villages palestiniens ont été détruits, des milliers de Palestiniens ont été massacrés, et plus de 800 000 hommes, femmes et enfants palestiniens ont été expulsés ou ont dû fuir les massacres. Les commémorations interviennent cette année dans un contexte marqué par une intensification des crimes de l’occupation, alors que le peuple palestinien demeure attaché à sa terre, à ses racines et à tous ses droits nationaux inaliénables.

À l’instar des années précédentes, les Palestiniens vivant à Gaza, dans les territoires occupés où à l’étranger, ont marqué cette date historique du 15 mai par des manifestations et des activités dans le but de réaffirmer leur attachement à la cause palestinienne, à la Résistance, à l’établissement d’un État indépendant avec la noble Qods pour capitale et au droit au rapatriement des réfugiés palestiniens.

La Nakba, c’est l’histoire d’une grande injustice, d’oppression humaine et de nettoyage ethnique. Même si à l’origine, elle signifiait la catastrophe de la création de l’entité factice d’Israël, elle s’est poursuivie pourtant au cours des 75 dernières années. Et elle continue aujourd’hui sous d’autres formes : c’est la dépossession des Palestiniens de leurs droits. Le droit à un État indépendant, le droit de retour, le droit de faire de Qods leur capitale.

Depuis le 15 mai 1948, l’armée du régime sioniste usurpateur a utilisé toute sa puissance dans le cadre d’un génocide brutal dans les terres occupées, à la suite de quoi une grande majorité de Palestiniens, terrifiés et écornés par la brutalité des sionistes, ont dû quitter leur patrie ancestrale et ont cherché refuge dans d’autres pays. Le massacre odieux d’hommes, de femmes et d’enfants palestiniens et la destruction de la vie et de la sécurité des habitants de la terre palestinienne ont fait que plus des trois quarts de la terre passent sous occupation des juifs sionistes et que seules la Cisjordanie et la bande de Gaza soient restées aux mains des Palestiniens.

Ces politiques prennent aujourd’hui une nouvelle dimension avec la mise en place fin décembre 2022 d’un nouveau gouvernement sioniste, qui a mis officiellement l’expansion de la colonisation au premier rang de son projet, et qui a confié les postes clés du développement de la colonisation et de la répression des Palestiniens à des ministres ouvertement fascistes, racistes et rêvant d’une nouvelle expulsion du peuple palestinien.

Face à ces lourdes attaques, la nation palestinienne a lentement commencé à se relever et à se reconstruire. Les Palestiniens avaient très bien compris qu’ils n’avaient d’autre choix que de tenir tête pour récupérer leur patrie, leur dignité et leur identité. Ils ont alors commencé à former des cellules de résistance et à lutter contre le régime d’occupation sioniste.

La première étincelle sérieuse de cette approche a commencé en 1987 sous le nom de la première Intifada ou la guerre des pierres, une lutte et une résistance qui se sont poursuivies durant six ans, soit jusqu’en 1993. Sept ans plus tard, la deuxième Intifada a été déclenchée le 28 septembre 2000, suite la visite d’Ariel Sharon, alors le Premier ministre du régime d’occupation et d’un certain nombre de militaires de l’armée sioniste sur l’Esplanade des Mosquées. En effet, cette visite offensante sur la première qibla des musulmans a exacerbé la colère des Palestiniens et provoqué de violents affrontements. Ces affrontements se sont rapidement étendus à d’autres villes de la bande de Gaza et de Cisjordanie, marquant un autre chapitre sanglant de l’histoire de la Palestine, au cours duquel plus de 4 412 Palestiniens, jeunes et vieux, enfants et femmes, ont été tués en martyr et environ 48 000 personnes ont également été blessées.

Mais l’histoire ne faisait que commencer : ces conflits avaient injecté du sang neuf dans le corps de la Résistance et redonné à la jeunesse palestinienne plus de motivation et d’espoir pour lutter contre les occupants sionistes. La guerre de 22 jours en 2008, connue sous le nom de guerre de Gaza, la guerre de 8 jours en 2012, la guerre de 51 jours en 2014 et la bataille de 11 jours d’Épée de Qods en 2021 figurent au nombre des batailles dans lesquelles le régime sioniste a mobilisé tous ses moyens pour en découdre une fois pour toutes avec la Résistance.

Mais dans chacune de ces guerres, il a été surpris de diverses manières et a subi des coups durs par les groupes de résistance et la grandeur fantoche que l’armée d’occupation s’était construit s’est effondrée. En effet, le courant de la Résistance en Palestine et au Liban, fort du soutien ferme et explicite de la République islamique d’Iran et des sacrifices de ses forces dévouées, s’est renforcé de jour en jour et s’est créé de nombreuses opportunités à partir des menaces.

L’Intifada des pierres a cédé la place à celle des missiles qui ne cessent de s’abattre au plus profond des territoires occupés et pourraient même atteindre les centres stratégiques israéliens. Les forces de résistance, en tirant des missiles Fajr-5 dans la guerre de Gaza, en ciblant des hélicoptères et des avions israéliens avec des missiles antiaériens, en bombardant Tel-Aviv prétendument protégé par le système de défense du Dôme de fer et en ciblant un navire de guerre en Méditerranée ont sérieusement défié les équations et les calculs des dirigeants du régime sioniste et de leurs alliés américains et occidentaux.

Aujourd’hui, le régime sioniste se glisse terriblement sur la pente du déclin et les signes de fragilité et d’effondrement de ce régime se manifestent au grand jour. Au cours de ses 75 années d’existence, le régime sioniste n’avait jamais connu de problèmes aussi terribles qu’aujourd’hui. Sur le plan intérieur, l’entité d’occupation souffre d’une instabilité politique chronique. Quatre élections ont été organisées en moins de quatre ans. La forte polarisation de la société israélienne, des manifestations d’envergure contre la corruption et les mesures illégales du gouvernement israélien et la tendance croissante de la migration inverse, autant de signes qui augurent de la désintégration de cette entité fallacieuse.  

Sur le plan extérieur, la puissance de la Résistance augmente de jour en jour, une puissance qui s’est érigée comme une force de dissuasion efficace dans la région. Tous ces facteurs ont rendu le régime sioniste plus faible que jamais.

Ces derniers jours, le régime sioniste a de nouveau attaqué Gaza, en créant des scènes choquantes de meurtres impitoyables de femmes, d’enfants et de civils. Une attaque qui démontre l’erreur de calcul des dirigeants de ce régime et qui s’est heurtée à une riposte foudroyante des groupes de résistance palestiniens.

Lors de l’opération « la Vengeance des libres », la Résistance palestinienne, de par le tir de barrage de ses missiles vers les zones occupées, a une fois de plus mis en exergue l’échec du pouvoir de dissuasion du régime sioniste.

En effet, l’effondrement des fondements de la théorie de la sécurité et de la puissance de dissuasion du régime sioniste, ainsi que les graves crises politiques y compris les protestations généralisées dans les territoires occupés et les développements sur le terrain en faveur du front de Résistance, sonnent le glas d’une entité d’occupation condamnée à disparaître.

75 ans après la Nakba, force est de constater qu’Israël se voit exposé à ce qu’on appelle « la malédiction de la huitième décennie » et pourrait disparaître avant son 80e anniversaire. Tel est le cauchemar que vivent aujourd’hui les sionistes.

Ghorban-Ali Khodabandeh est journaliste, écrivain et analyste politique.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV