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Zoom Afrique du 3 mai 2023

Zoom Afrique du 3 mai 2023

Actualité en Afrique :

  • Tanzanie : le Japon octroiera 72,6 millions $ pour soutenir le développement du secteur agricole
  • Gabon : les stocks d’or de la Société équatoriale des mines ont augmenté de plus de 300 % en 2021
  • Guinée : l’entrée en production de la mine d’or Kouroussa aura bien lieu ce trimestre
  • Burkina Faso : l’Etat approuve pour environ 86,8 milliards FCFA de projets routiers

Analyses de la rédaction :

1. Mali: dehors la MINUSMA!

La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (minusma) déploie 15.209 militaires dont Afis-ma (CEDEAO) : 7 464 militaires, France « Barkhane » : 4.500 militaires. Sur les 16 opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le monde, 9 ont lieu en Afrique, représentant 80% des Casques bleus déployés sur la planète et les 2/3 du budget du maintien de la paix. Les groupes armés trouvent leur raison dans la faiblesse de l’état et sont la manifestation de l’avidité, de ressentiment. 

Actuellement, le terrorisme tend à s’étendre géographiquement : limité à l’Algérie dans les années 1990, il atteint le Mali vers 2000, la Somalie depuis 2006, le Nigeria depuis 2009, d’autres pays Ouest- africains à partir de 2015 (Niger, Tchad, Cameroun, Côte d’Ivoire, Burkina Faso), l’Afrique centrale (Congo-RDC) à partir de 2014 et enfin l’Afrique australe (nord du Mozambique) à partir de 2014 aussi, mais de manière plus sensible depuis 2017.

Au nord du Mali, 3 éléments simultanés : l’implantation de terroristes à la solde de l’Occident, la chute de Mouammar Kadhafi octobre 2011 et l’ambition d’un chef terroriste, Iyad Ag Ghali, expliquent la crise.

Aujourd’hui, la MINUSMA, malgré plus de 10 000 militaires et plus d’un millier de policiers, ne lutte ni contre les terroristes ni contre les narcotrafiquants et n’a bien sûr pas mandat de désarmer de force les groupes signataires invités aimablement depuis 2015 à négocier le processus de DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion). La lutte antiterroriste a été déléguée au dispositif français Barkhane créé en 2014 qui dispose d’environ 4.000 militaires, 200 véhicules logistiques, 200 blindés, 4 drones d’observation, 6 avions de combat, une vingtaine d’hélicoptères et une dizaine d’avions de transport. Mais cela n’a absolument rien changé à l’expansion du terrorisme. 

Le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) du territoire malien dépend donc de beaucoup de facteur, mais une chose est sure, la France ne parle plus à l’Organisation des Nations unies au nom du Mali. 

Avec l’aide de la MINUSMA, il est clair que la France et ses alliés ne se sont pas occupés du terrorisme au Mali, mais ils se sont plutôt occupés d’implanter des réseaux pour renforcer leur propre économie. 

La France n’a effectivement plus son mot à dire, même si elle n’est plus présente militairement parlant, les Maliens continuent de voir la présence française sur leur territoire. 

Martin Bouygues est l’acteur majeur dans le Bâtiment et travaux publics (BTP) en Afrique. Bouygues contrôle les services publics en Côte d’Ivoire, il a hérité d’une grande partie des subventions d’investissement de l’aide publique au développement au Mali, sa filiale est la Société malienne d’exploitation (SOMADEX), elle exploite les gisements d’or. 

Vincent Bolloré, classé 16ème fortune de France, le groupe Bolloré mérite toute notre attention, c’est un empire industriel et médiatique pesant 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il doit une grande part de sa fortune à son histoire coloniale. Présent dans plus de 37 pays africains. Au Mali, sa filiale est SDV. Le groupe Bolloré a le monopole des transports et de la logistique. 
Castel (Pierre), contrôle les boissons en Afrique. Sa filiale au Mali est Bramali. 
BNP-Paribas (BICIM), Total, Orange-Mali, Pari mutuel urbain du Mali (PMU-Mali) des entreprises françaises implantées au Mali. 
C’est qu’on appelle les réseaux politico-affairistes dont le plus important d’ente eux, était le réseau Foccart, créé sous le Général de Gaulle. Ensuite, il y a les militaires. La plupart des hauts dignitaires de l’armée française ont fait leurs classes en Afrique où ils ont eu des carrières accélérées, deux fois plus rapides, avec des salaires exorbitants. 
Il y a encore le Trésor, du ministère des Finances, administration française la plus puissante, elle applique à l’Afrique les politiques de la Banque mondiale. Celui qui détient les finances contrôle le pays à travers ses réseaux qu’il a créés de toutes pièces.  

N’oublions pas non plus la présence du Franc CFA qui continue encore de mettre des bâtons dans les roues de l’économie du Mali.  

En bref, les réseaux sont certes bien implantés, mais ils ne vont pas faire long feu. Place au made in Mali, au made in Afrique. 

2. Burkina: pas de troupes étrangères sur le territoire ! 

Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a réaffirmé, lundi, l’engagement de son pays à compter sur ses propres forces dans la lutte contre le terrorisme, rejetant toute idée d’accepter des troupes étrangères sur le sol burkinabè. 

Répondant à l’appel de l’Unité d’action syndicale des milliers de travailleurs ont participé à une marche, ce lundi à Ouagadougou, pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail ainsi que le retour de la sécurité dans les localités en proie au terrorisme. 

Comme chaque année, à l’occasion de la fête du Travail, les travailleurs burkinabè ont remis au chef du gouvernement une plateforme revendicative portant entre autres, sur la lutte contre le terrorisme, les mesures contre la vie chère et le respect et l’élargissement des libertés individuelles et collectives. 

Prenant la parole, le chef du gouvernement burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a expliqué que « si le territoire disparaît, aucun droit ne saurait subsister : que ce soit le droit à l’emploi, le droit à la création d’entreprise le droit d’expression, tout va disparaître ». 

« Nous espérons pouvoir faire plus pour mailler tout le territoire avec les fils du terroir qui vont s’occuper de leur propre sécurité pour leur propre avantage », a-t-il dit justifiant le recrutement des 50.000 combattants volontaires pour la défense de la patrie. 

Sur la question des troupes étrangères, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela s’est voulu rassurant. « Notre “Wagner” (le fameux groupe paramilitaire russe) ce sont les VDP (volontaires pour la défense de la patrie). Nous pensons que c’est à la population de défendre son territoire. C’est à la nation de se défendre elle-même. Et nous à aucun moment, il ne nous viendra à l’idée d’accepter les troupes étrangères ici », a-t-il lancé. 

Et d’ajouter : « Moi, je vous dis que si vous apprenez que les troupes étrangères sont là, chacun doit abandonner son stylo, sa truelle, son écrou pour aller lutter pour bouter ces troupes étrangères là dehors ». 

Après avoir obtenu en janvier le retrait des 400 soldats des forces spéciales françaises stationnés depuis 2009 dans la périphérie nord-est de Ouagadougou, le Burkina Faso a demandé en mars aux autorités françaises de prendre des dispositions en vue du « départ définitif » de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè. 

Le gouvernement burkinabè a décrété « l’ordre de mobilisation générale et de mise en garde » afin de « donner un cadre juridique et légal à l’ensemble des actions » engagées par l’État dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. 

Dans une déclaration en date du 14 avril 2023, l’Union européenne, par la voix du porte-parole de son chef de la diplomatie Josep Borrell, Nabila Massrali, avait déclaré avoir pris note de l’adoption du décret portant mobilisation générale au Burkina Faso et demandé que les droits humains soient respectés. 

Dans une déclaration ce lundi, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, a rassuré l’Union européenne et la communauté internationale dans son ensemble, que le décret portant mobilisation générale et mise en garde prend en compte la protection des droits intangibles garantis par la Constitution du Burkina Faso et les Conventions internationales auxquelles le pays est parti. 

3. Mali-Burkina: il est important de contrer les plans ennemis! 

En dehors du fait que le Mali et le Burkina se sont alliés pour combattre le terrorisme sur leur territoire respectif, des dispositions sont prises afin d’éviter à l’ennemi de reproduire des massacres de civils en utilisant des uniformes de l’armée nationale. 

À partir du 15 mai 2023, des mesures de recherche et de retrait systématique des équipements s’appliqueront selon l’état-major général des armées. 
L’état-major général des armées a exhorté les Maliens à s’abstenir de porter les tenues militaires, affirmant que toute personne s’habillant en tenue militaire, de quelque nature, motifs ou couleur, sans être un membre régulier des Forces de défense et de Sécurité, contribue à semer la confusion, à brouiller la distinction entre combattants et civils. 

Cette décision fait suite au constat que de nombreux terroristes neutralisés lors de l’attaque complexe déjouée contre l’aéroport de Sévaré, le samedi 22 avril 2023, portaient des uniformes militaires lit-on dans un communiqué rendu public. 

L’état-major général affirme avoir tiré « les leçons de cette tentative ainsi que celles d’autres attaques antérieures, au Mali comme ailleurs, au cours desquelles les assaillants utilisent la perfide pour tromper la vigilance des forces légitimes afin de commettre des actes barbares contre les paisibles populations, sans aucune considération pour les règles les plus élémentaires du Droit International Humanitaire ». 

Il a en outre attiré l’attention de l’opinion sur le danger que représente pour la sécurité publique, le port non réglementé des tenues militaires. 

En conséquence, l’état-major général des Armées, invite les civils à s’abstenir de porter les tenues sans autorisation, étant entendu que des dispositions seront prises pour rechercher et lutter contre le port irrégulier d’uniformes. 

À noter que ces tenues militaires sont vendues au marché à des prix variables entre 3 000 à 12 000 francs CFA (5,05 à 16,82 dollars) selon le style et la qualité. 

Mamadou Fofana, vendeur des tenues militaires au marché de Médine, explique que « ces tenues ne sont pas chères, elles sont cédées à des prix entre 3000 et 9000, voire 12000 francs CFA, d’où leur accès facile ». 

De son côté, Aly Tounkara spécialiste des questions sécuritaires, directeur exécutif du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel (CE3S) souligne que « la tenue militaire, jusqu’à une période récente, on pouvait l’acquérir au même titre que les autres articles qu’on trouve sur le marché. Les seules contraintes étaient relatives de ne pas les porter avec grade, avec les signes de l’armée. Certains les faisaient coudre comme bon leur semble ». 

L’état-major général des Armées précise, par ailleurs, qu’à partir du 15 mai 2023, des mesures de recherche et de retrait systématique des équipements s’appliqueront. 

Pour rappel, l’attaque terroriste du 22 avril 2023 visant la zone aéroportuaire de Sévaré avait fait état de 10 morts et 61 blessés civils contre 32 ”terroristes” et d’interpeller 9 autres. 

L’état-major général des armées a également déploré l’usage des enfants soldats précisant que 10 enfants, âgés de 10 à 16 ans, constituaient une frange importante des éléments des groupes armés terroristes. 

Dans beaucoup de pays d’Afrique, surtout ceux qui se focalisent sur la défense de leur souveraineté et leur intégrité, on a pu constater que des groupes rebelles ou terroristes utilisent souvent le même procédé pour semer la confusion et la panique dans ces pays. Dernièrement, le Burkina Faso en a également fait les frais avec le massacre de plus de 130 civils à Karma.  

Ce genre de procédé est très courant et sert généralement à faire accuser l’armée nationale de violation de droits humains, et ouvre la voie à de nouvelles sanctions internationales empêchant donc l’armée nationale de poursuivre sa lutte pour la sécurisation de son territoire, mais également, cela sert à monter les populations contre l'armée nationale. Il est important de rappeler que les groupes terroristes, ou bien les groupes rebelles sont financés et entretenus par les États occidentaux, afin de préserver le chaos dans les pays d’Afrique et de les empêcher de se développer comme il se doit. 

L’Afrique est aux Africains, et ils sont les seuls à pouvoir défendre leur continent.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV