Au sommaire :
1- USA : le système bancaire américain, un système de Ponzi ?
Sputnik revient sur la défaillance en 4 jours de 3 banques qui a fait trembler le système bancaire américain, avec une description quasi complète à laquelle nous ajouterons quelques explications.
La vague de retraits aux États-Unis a provoqué la défaillance de trois banques cette semaine, à savoir SVB, Signature Bank, mais aussi Silvergate Bank, plus petite, mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.
Le système bancaire américain a été saisi cette semaine de convulsions que personne n'avait vues venir, au point de laisser trois banques au tapis et de pousser les autorités américaines à sortir les grands moyens pour rassurer les déposants.
Tout a commencé le 8 mars au soir avec l'annonce de la mise en liquidation de l'établissement Silvergate Bank, petite banque régionale devenue la destination favorite du milieu des cryptomonnaies. Victime d'une série d'accidents industriels dans l'univers crypto, en particulier l'implosion de la plateforme d'échanges FTX, l'institution de La Jolla (Californie) a été victime d'une vague de retraits précipités qui l'ont rendu incapable d'honorer ses engagements.
Le même soir, une autre banque, de taille nettement plus importante, Silicon Valley Bank (SVB), annonce qu'elle fait face, elle aussi, à des retraits inattendus. Banque favorite du secteur technologique, SVB est victime du ralentissement de la nouvelle économie. Les fonds de capital-investissement puisent dans les caisses, car les levées de fonds sont plus difficiles. Quant aux start-up, elles ont un besoin chronique de cash pour financer leur croissance.
Elle est aussi mise sous pression, comme d'autres banques, par le resserrement monétaire brutal de la banque centrale américaine (Fed). Les banques effectuent la majorité de leurs emprunts à court terme, pour prêter à long terme. Ordinairement, elles profitent ainsi du fait que les taux courts sont nettement moins élevés que leur équivalent à long terme. Mais le durcissement monétaire de la Fed a provoqué le phénomène inverse et rogné les marges des banques.
Dans une présentation, SVB met en avant, mercredi, la solidité de son bilan et la part relativement faible de ses prêts par rapport aux dépôts.
Mais outre la baisse de ses dépôts, elle annonce lancer une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars. Elle révèle aussi avoir vendu, en urgence, un portefeuille massif de 21 milliards de dollars de titres financiers pour assurer ses réserves en cash, avec une perte de 1,8 milliard de dollars à la clef.
Il n'en faut pas plus pour alerter investisseurs et clients, qui se ruent sur leurs avoirs dès le lendemain. Sur la seule journée de jeudi, SVB reçoit quelque 42 milliards de dollars d'ordres de retrait. Même sans avoir pu honorer toutes ces demandes, elle affiche jeudi soir une trésorerie négative de près d'un milliard, signe qu'elle avait transféré plus de numéraire qu'elle n'en avait en caisse. SVB est aussi martyrisée en Bourse, où son action fondait de 60% sur la séance.
Vendredi, la cotation du titre est suspendue, avant que l'Agence de garantie des dépôts (FIDC) n'annonce qu'elle prenait le contrôle de l'établissement, exsangue et incapable de trouver un repreneur. Les grandes banques de la place restent relativement préservées, mais plusieurs institutions moyennes ou régionales accusent le coup.
La New-Yorkaise Signature Bank, la Californienne PacWest ou Western Alliance, basée à Phoenix (Arizona), lâchent toutes plus de 20% sur la journée.
Beaucoup s'inquiètent du sort des dépôts de SVB, dont seuls 4% des 170 milliards de dollars détenus au total sont couverts par le mécanisme de garantie de la FDIC, qui assure jusqu'à 250 000 dollars par client et par banque.
Le secteur de la Tech redoute un bain de sang, faute de pouvoir accéder aux fonds déposés chez SVB, mais au-delà, l'anxiété se propage aux particuliers et entreprises d'autres secteurs.
Dimanche, la Fed, le Trésor américain et la FDIC sortent l'artillerie lourde et promettent que les clients pourront retirer la totalité des dépôts de SVB.
Au passage, les autorités américaines révèlent que Signature Bank, 21e banque du pays, a été fermée d'office dimanche et que ses clients bénéficieront du même dispositif que ceux de Silicon Valley Bank.
Au-delà, la Fed déploie sa puissance financière illimitée et offre de prêter aux autres établissements qui pourraient en avoir besoin pour honorer des retraits.
Au terme d'une course contre la montre, les autorités américaines espèrent avoir rétabli la confiance des Américains dans leur système bancaire avant la réouverture des marchés, lundi.
Pour revenir au schéma Ponzi, ou comme il est appelé par Wikipédia un « système de Ponzi, chaîne de Ponzi, fraude de Ponzi ou pyramide de Ponzi », est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Si l'escroquerie n'est pas découverte auparavant, la fraude apparaît au grand jour au moment où le système s'écroule, c'est-à-dire quand les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients. Son nom rappelle Charles Ponzi qui est devenu célèbre après avoir mis en place une opération fondée sur ce principe à Boston dans les années 1920, un Italo-Américain resté dans l'histoire pour avoir escroqué des dizaines de milliers de personnes à qui il offrait des rendements intenables, en utilisant l'argent des derniers déposants.
Voici un extrait du témoignage du vice-président de la Fed, Michael S. Barr, sur les activités cryptographiques. Cela confirmerait notre hypothèse selon laquelle le système bancaire américain est intentionnellement conçu sur la base d'un système de Ponzi. Il en va de même pour la politique étrangère et intérieure des États-Unis.
« Je suis ici aujourd'hui pour discuter de ce que nous avons appris de la récente tourmente dans le secteur de la cryptographie (...) Malgré les événements récents, nous n'avons pas perdu de vue l'effet transformateur potentiel que ces technologies pourraient avoir sur notre système financier. Et nous devons faire attention à ce que la réglementation ne verrouille pas le pouvoir des opérateurs historiques ou n'étouffe l'innovation. (...) Il n'est pas difficile de trouver des preuves de la nécessité de discuter de la cryptographie, mais permettez-moi de commencer par une expérience personnelle récente. Le mois dernier, j'ai visité le delta du Mississippi pour parler d'inclusion financière et de développement communautaire, et j'ai passé une matinée à parler avec un groupe d'étudiants. Lorsque j'ai posé la question, il s'est avéré que la plupart des étudiants que j'ai rencontrés possédaient des crypto-actifs. Beaucoup de ceux qui ont déclaré posséder des crypto-actifs ont également déclaré avoir perdu de l'argent. Cela m'a rappelé que les crypto-actifs ne sont pas seulement détenus par des personnes disposant de suffisamment d'argent pour la spéculation. Un cinquième des Américains, dont beaucoup ont des économies limitées, déclarent avoir possédé une forme quelconque de cryptographie. Les problèmes qui ont été mis au jour dans le secteur de la cryptographie au cours de l'année écoulée ont peut-être affecté une grande partie du public.
Lorsque je réfléchis à la manière d'aborder les crypto-actifs, la technologie sous-jacente et l'interaction entre le secteur de la cryptographie et le système financier traditionnel, je trouve utile de placer l'innovation récente dans un contexte historique. L'innovation sur les marchés financiers a longtemps soulevé des questions sur le rôle approprié de la réglementation. Il est particulièrement préoccupant de savoir comment le cadre réglementaire peut servir à la fois à encourager l'innovation et à soutenir la sécurité et la solidité des institutions financières et la stabilité financière au sens large... »
Faisons ici le rapprochement entre cette similitude frappante entre la structure pyramidale du système bancaire américain, dont la pyramide, aussi affichée sur les billets verts, un système fortement cadenassé et dont souffrent non seulement de nombreux sans-abris Américains, mais aussi les Européens sans-abris abandonnés à leur sort sous l’œil froid et indifférent de ceux qui les observent du haut de leur pyramide de Ponzi.
Avec Sputnik, Wikipedia et Liberation
2- Le rapprochement Iran-Arabie saoudite via la Chine menace le pétrodollar ?
La Chine a joué un rôle historique au Moyen-Orient après ses efforts de médiation offerts aux pourparlers entre l'Arabie saoudite et l'Iran qui sont parvenus à un accord, mettant ainsi fin à des années de rupture entre les deux pays, estiment des experts politiques syriens.
Un tel effort pourrait avoir des répercussions positives sur presque toutes les crises régionales actuelles, selon les experts.
Comme l'ont annoncé vendredi la Chine, l'Arabie saoudite et l'Iran, ces deux derniers pays sont parvenus à un accord qui prévoit notamment la reprise des relations diplomatiques et la réouverture des ambassades et des missions dans un délai de deux mois, à l'issue de pourparlers qui se sont déroulés à Beijing du 6 au 10 mars.
L'Arabie saoudite et l'Iran ont tous deux exprimé leur appréciation et leurs remerciements envers l'Irak et Oman pour l'hébergement de plusieurs cycles de dialogue entre 2021 et 2022, ainsi qu'aux dirigeants et au gouvernement chinois pour avoir accueilli, soutenu et contribué au succès des pourparlers.
Les relations entre Téhéran et Riyad, deux grandes puissances régionales, sont depuis longtemps marquées par les tensions. En 2016, l'Arabie saoudite avait rompu ses liens diplomatiques avec l'Iran.
Il est essentiel de rétablir les liens entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour stabiliser la région, et c'est pourquoi le rôle de la Chine dans le rapprochement des deux pays est considéré comme « historique », selon des analystes syriens.
Mohammad al-Omari, un expert politique syrien, a déclaré que la Chine était consciente de l'importance de réduire les provocations entre l'Arabie saoudite et l'Iran en servant de médiateur à leur dialogue, ce qui aurait des répercussions positives sur la recherche de solutions aux crises dans différentes parties de la région, comme en Syrie, en Irak, au Liban et au Yémen.
Il a souligné que la reprise des liens entre l'Iran et l'Arabie saoudite était essentielle pour renforcer la sécurité et la stabilité et réduire les tensions régionales.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a signalé samedi dans un communiqué que la Syrie appréciait le rôle de la Chine dans la réconciliation entre l'Arabie saoudite et l'Iran.
Source : french.xinhuanet.com
3- L’Occident perd sa puissance économique face aux BRICS
La répartition des richesses mondiales change de donne, l’Occident cédant sa place aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
En hausse constante depuis 1990, le taux du PIB des membres aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) est maintenant à 31,5%, contre 30,7% pour le G7.
La puissance économique des BRICS, avec le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, est en plein essor, montrant une perspective de prédominance face à l’Occident.
Leurs volumes totaux de PIB (produit intérieur brut, principal indicateur de la production économique) ont dépassé ceux des pays du Groupe des sept.
Il comprend des pays occidentaux, considérés comme de grandes puissances (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).
À l’échelle mondiale, le taux des BRICS est à 31,5% contre 30,7% pour le G7, selon les données du mois d’octobre 2022, relayées par Refinitiv Datastream et la société britannique de recherche macroéconomique Acorn Macro Consulting.
La parité de pouvoir d'achat (PPA) des pays concernés était à la base de cette analyse des PIB.
Une dynamique positive stable
En plus de cela, ce clivage ne devrait que se confirmer. Vers 2025, les BRICS pourraient atteindre pratiquement un taux de 35%, alors que le PIB du G7 semble poursuivre sa chute, jusqu’à environ 28%, comme on peut voir sur ce graphique.
D’ailleurs, les pays des BRICS, qui représentent une union d’États non occidentaux, ne cessent de se renforcer à partir d’un taux total d’environ 16% enregistré dans les années 1990. En parallèle, le poids du G7 s’affaiblit. En 40 ans, il a perdu près de 15%, passant de 45% à 30,7%.
Cette organisation a tendance à s’élargir, car trois pays, l’Algérie, l’Argentine et l’Iran ont déjà déposé leur candidature à l’adhésion. D’autres ont également exprimé leur intérêt, à savoir l’Arabie saoudite, le Bangladesh, la Grèce, l’Indonésie, le Kazakhstan, le Mexique, la Syrie, le Tadjikistan, la Thaïlande et la Turquie.
Source : Sputnik
4- CNN : les USA utilisent le conflit ukrainien pour isoler la Chine
CNN admet que l'Amérique tente d'utiliser le conflit ukrainien pour « isoler » la Chine. Alors que l'approche de Donald Trump était plus isolationniste et axée sur la guerre économique, l'administration Biden fait preuve de beaucoup plus de belligérance, ainsi que d'une tendance à reléguer une partie de sa projection de puissance à des alliés et des vassaux tels que le Royaume-Uni, l'Australie, le Japon, etc. C’est ce que souligne Drago Bosnic, analyste géopolitique et militaire indépendant sur le site South Front.
Ce n'est certainement pas un secret que les États-Unis tentent de fomenter un nouveau conflit dans le voisinage immédiat de leurs adversaires géopolitiques.
Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne la Russie et la Chine, les seuls rivaux proches capables non seulement de résister, mais aussi de défier l'hégémonie désastreuse de Washington DC.
C'est précisément cela qui fait des deux superpuissances des cibles privilégiées pour l'encerclement et la déstabilisation, l'objectif final étant soit leur démantèlement complet, soit, à tout le moins, leur affaiblissement à un point tel qu'elles seraient forcées d'accepter la domination américaine sans grande opposition.
Pour ce faire, la thalassocratie belligérante a utilisé tout ce qui était à sa disposition, des faux récits diffusés par l'énorme machine de propagande traditionnelle aux stratagèmes plus « durs » tels que les livraisons d'armes et l'implication militaire (in)directe.
La plupart des observateurs ont toujours vu le lien entre la Russie et la Chine ou, plus précisément, entre leurs intérêts en Ukraine et à Taiwan, respectivement. Ces intérêts légitimes (concernant principalement, mais sans s'y limiter, la sécurité) ont été ciblés par les États-Unis et leurs nombreux vassaux.
Moscou et Pékin en sont parfaitement conscients et s'efforcent de nouer des liens plus étroits, en particulier sur le plan stratégique, pour contrer l'escalade de l'agression américaine tout en maintenant leurs cadres de politique étrangère respectifs, qui ne sont pas toujours 100% convergents dans tous les aspects.
Cependant, cela n'entrave en rien leur société prospère en pleine croissance, ce que seules des nations véritablement souveraines peuvent réaliser.
Cela provoque une énorme frustration à Washington DC, l'incitant à mobiliser sa machine de propagande pour tenter de ternir la réputation des géants (eur)asiatiques.
Un article récent publié par la tristement célèbre CNN illustre parfaitement la pensée derrière les tentatives américaines d'utiliser les crises susmentionnées contre la Russie et la Chine.
Rédigée par Brad Lendon et intitulée « La guerre en Ukraine a permis aux États-Unis d'isoler plus facilement la Chine dans le Pacifique »,
L’analyse est une sorte d'aveu que Washington DC pousse les deux conflits. Comme on pouvait s'y attendre, l'auteur affirme que la Chine est censée « soutenir » la Russie simplement en raison du refus persistant de Pékin de se joindre au siège politique de Moscou par l'Occident.
Lendon affirme que ce soutien perçu a poussé le Japon à doubler ses dépenses militaires et à acquérir des armes à longue portée des États-Unis, tout en ignorant totalement l'énorme pression à laquelle Tokyo a été exposée au cours des 12 derniers mois pour « augmenter la mise » et engager davantage de ses des ressources de plus en plus épuisées à la « défense des valeurs partagées ».
Tout en faisant l’éloge du nouveau programme de remilitarisation japonais de 320 milliards de dollars, l’auteur de l’article de CNN a sévèrement critiqué les propres activités militaires régulières de la Chine comme étant « déstabilisantes". C'est juste une preuve supplémentaire que l'hypocrisie incessante et les doubles standards sont les piliers de la politique étrangère américaine.
Lendon affirme que "les actions de la Chine rapprochent plus que jamais les alliés de l'Asie-Pacifique", admettant ouvertement que le conflit ukrainien est "très utile" pour Washington DC à cet égard.
Il a ensuite cité le Premier ministre chinois Li Keqiang disant : « Les forces armées [chinoises] devraient intensifier la formation et la préparation militaires à tous les niveaux, développer de nouvelles orientations stratégiques militaires, consacrer plus d'énergie à la formation dans des conditions de combat et faire des efforts bien coordonnés pour renforcer travail militaire dans toutes les directions et tous les domaines.
CNN insiste sur le fait que le Premier ministre chinois sortant l'a déclaré dans le cadre d'un rapport d'activité du gouvernement. Quoi qu'il en soit, les États-Unis sont étonnamment ouverts sur leurs plans, la stratégie de sécurité nationale (NSS) récemment révélée envisageant un rôle stratégique plus important pour les nombreux États satellites américains.
Alors que l'approche de Donald Trump était plus isolationniste et axée sur la guerre économique, l'administration Biden fait preuve de beaucoup plus de belligérance, ainsi que d'une tendance à reléguer une partie de sa projection de puissance à des alliés et des vassaux tels que le Royaume-Uni, l'Australie, le Japon, etc. étonnamment, Lendon affirme que la Corée du Sud rejoint désormais également la mêlée.
"La paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan sont essentielles pour la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et indispensables pour la sécurité et la prospérité de la région dans son ensemble", a récemment déclaré le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Park Jin à CNN.