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Netanyahu interviewé par Iran International

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre du régime israélien Benjamin Netanyahu dans une interview avec Iran International. (Twitter)

Par Syed Zafar Mehdi

Ce n'est un secret pour personne que les partisans du « changement de régime », les monarchistes Pahlavi, les terroristes OMK et le média de propagande financé par l'Arabie saoudite, « Iran International », sont étroitement liés au régime sioniste et qu’ils poursuivent des objectifs communs et sinistres.

Il ne faut donc pas s'étonner que le Premier ministre israélien accablé en ce moment ait invité une « télévision terroriste » qui a récemment déplacé son siège du Royaume-Uni aux États-Unis, pour diffuser sa rhétorique anti-iranienne désordonnée, irrationnelle et incessante et l'aider à détourner l'attention du soulèvement croissant contre son propre régime.

La prémisse principale de l'interview soigneusement chorégraphiée était le programme nucléaire de l'Iran et à quel point le régime d'apartheid au bord de l'implosion était désespéré de perturber ce programme nucléaire.

En outre, la personne interrogée et l'intervieweur ont semblé catégoriques dans leurs propos en répétant à tue-tête que le « peuple iranien » était en faveur d'un « changement de régime » et en préconisant des sanctions plus paralysantes et une action militaire contre la nation iranienne.

L'intervieweur, conformément aux directives, a commencé la conversation en disant à Benjamin Netanyahu qu'il s'adresserait au « peuple d'Iran » pour la première fois - une invitation à être aussi trompeuse et sauvage que possible.

Puis, très rapidement, le sujet s'est dirigé vers les récentes émeutes en Iran, qui ont été aidées et encouragées par les puissances occidentales, le régime israélien et ces organismes d'information banals en langue persane.

Alors que l'intervieweur faisait référence à la « réponse » de l'Iran aux troubles meurtriers, Netanyahu a rapidement souligné les « exécutions » qui ont été utilisées par les défenseurs des droits de l'homme en Occident pour diffamer la République islamique.

Il n'y avait aucune mention de la manière avec laquelle des jeunes volontaires bassidjis non armés ont été impitoyablement matraqués à mort par les « manifestants pacifiques » qui n’ont pas hésité à les frapper avec des armes froides et des pierres jusqu'à ce qu'ils succombent.

Netanyahu, dont le projet diabolique de déstabilisation de la région a été contrecarré par le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), était particulièrement furieux contre cette force, réclamant frénétiquement des sanctions plus sévères à son encontre.

Le CGRI, a-t-il affirmé en haussant les sourcils, était le « plus grand instigateur du terrorisme au monde », tandis que le régime d'apartheid assassinant de sang-froid des Palestiniens sans défense était un parangon de vertus.

Sa frustration n'est pas totalement infondée. De la Palestine au Liban en passant par la Syrie, l'Irak, le Yémen et d'autres pays, la Force Qods du CGRI a pratiquement décimé tous les complots manifestes et secrets du régime israélien.

Le soutien indéfectible de l'Iran au mouvement de résistance palestinien est ressenti comme une malédiction pour Netanyahu et ses sbires dans les territoires occupés car cela a mis le régime illégitime au bord de l’effondrement.

L'intervieweur, ne comprenant manifestement pas la signification des « valeurs mondiales partagées », a demandé au Premier ministre israélien nerveux comment il comptait convaincre les gouvernements occidentaux de « ne pas parler » à Téhéran conformément à ce qu'il a appelé des « valeurs mondiales partagées et fondamentales ».

Netanyahu, dans son style décalé caractéristique, a déclaré qu'un « changement de régime » en Iran était essentiel non seulement pour l'existence du régime illégitime à Tel-Aviv mais aussi pour le monde dans son ensemble.

Rappelant une phrase souvent citée du livre de l'Exode attribuée au prophète Moïse, qui dit à Pharaon « laissez partir mon peuple », Netanyahu a déclaré qu'il demanderait aux dirigeants occidentaux de dire à leurs homologues iraniens : « laissez votre peuple se libérer de la tyrannie radicale », ajoutant qu'il entendait aussi « cette même voix » dans les rues iraniennes.

Le Premier ministre du régime israélien en crise, qui a dû lui-même prendre d’urgence un hélicoptère et échapper à une foule qui bloquait sa route, pour se rendre à l'aéroport Ben Gourion a parlé aussi des Iraniens qui sont descendus dans la rue par millions à la suite des récentes émeutes pour montrer leur soutien à la République islamique.

Le « peuple d'Iran » auquel il a essentiellement fait référence est un groupe de loyalistes Pahlavi et de terroristes OMK et leurs sbires travaillant pour des organes de propagande en langue persane, et non des millions de personnes qui ont une fois de plus démontré leur engagement envers les idéaux de la Révolution de 1979, le 11 février de cette année.

Netanyahu, cependant, a été assez direct pour prononcer une « réponse militaire » au programme nucléaire iranien, qui continue d'être pacifique et sous la stricte supervision de l'agence nucléaire de l'ONU contrairement aux activités nucléaires clandestines d'Israël et à son stock de plusieurs centaines d'ogives nucléaires.

Il a semblé inquiet que l'Iran « avance dangereusement » alors que l'intervieweur citait un récent rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur l'enrichissement d'uranium à 83,7%, basé rappelons le sur une mauvaise évaluation d’un inspecteur de l'AIEA qui a ensuite été clarifiée aussi par l'agence.

« Nos actions les ont retardés d'au moins une décennie », a fait remarquer le Premier ministre israélien paranoïaque, revendiquant involontairement la responsabilité d'une série d'attaques de sabotage contre des installations nucléaires ainsi que les assassinats d'éminents scientifiques iraniens par des opérations à caractère lâche.

Ces remarques sont venues en réponse à la déclaration du chef de l'AIEA, Rafael Grossi, lors de sa récente visite à Téhéran, selon laquelle toute attaque contre les installations nucléaires iraniennes est « illégitime ».

Netanyahu a qualifié la déclaration de Grossi de « fausse », « inappropriée », « absurde » déclarant que les attaques étaient « légitimes » et ne laissant aucun doute sur l'identité des auteurs.

Mais ne vous attendez pas à ce que le chef de l'AIEA ou les responsables occidentaux dénoncent cette rhétorique de guerre et ces coups de sabre.

Il a déclaré qu'il était revenu au pouvoir pour « empêcher l'Iran de devenir un État nucléaire », comme si la République islamique demandait sa permission d'élever le niveau d'enrichissement à un niveau militaire.

Les responsables iraniens ont affirmé à plusieurs reprises que la construction d'une arme nucléaire n'était pas leur objectif, ce qui a été reconnu même par l'agence nucléaire de l'ONU et de nombreux gouvernements européens.

L'intervieweur, dans un choix de mots intéressant, a brièvement demandé au Premier ministre accablé si la « crise intérieure » de son régime détournerait son attention de l'Iran. Et ce dernier n'a pas eu le courage de lui demander pourquoi son régime implosait de l'intérieur et pourquoi les gens réclamaient son sang dans les rues…

En guise de remerciement pour ne pas être combatif et s'en tenir au scénario approuvé, Netanyahu a félicité le média financé par l'Arabie saoudite pour « avoir diffusé la vérité » - la même « vérité » que prônent les sionistes.

L'interview s'est terminée sur une note d’espoir nourri par les deux protagonistes que le régime sioniste ne s'effondrera prochainement alors même que les protestations de colère se multiplient.

Syed Zafar Mehdi est un journaliste, commentateur politique et auteur basé à Téhéran.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV