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Zoom Afrique du 8 mars 2023

Zoom Afrique du 8 mars 2023

Les titres de la rédaction :

  • Le président iranien se dit prêt à élargir la coopération avec l’Afrique de l’Ouest
  • Namibie : nouvelle découverte de brut dans le bassin d’Orange
  • Zimbabwe : le gouvernement est prêt à soutenir la production locale de batteries au lithium
  • Angola : lancement de la réhabilitation de routes rurales pour relier les localités du Nord

Les analyses de la rédaction :

1. Iran-Afrique : un partenariat idéal ! 

Afrique-Iran, même combat. Sur beaucoup de points, l’Iran et l’Afrique mènent un même combat, notamment en ce qui concerne le souverainisme, le combat contre l’impérialisme et le néocolonialisme.  

Aujourd’hui, le monde multipolaire est en train de se former, au grand dam de l’Occident qui tente toujours d’imposer ses propres règles dans le seul but d’assouvir ses propres intérêts tout en ignorant la réalité et surtout les réels besoins des peuples du monde entier. 

C’est pourquoi, un partenariat entre pays qui défendent le souverainisme, le respect mutuel des États et la politique de non-ingérence devient quasiment un mot d’ordre. C’est pourquoi, des pays comme la République islamique d’Iran, la Russie ou encore la Chine, le continent africain et bien d’autres encore doivent impérativement s’unir pour affaiblir le monde unipolaire dirigé par des pays occidentaux qui sont, pour rappel, la source de beaucoup de maux et de déstabilisation à travers le monde de par leurs nombreuses guerres imposées en Afrique et au Moyen-Orient. Beaucoup de peuples subissent encore les sévices de ces guerres. 

C’est pourquoi l’Iran fait partie des pays qui veulent amplifier les échanges avec le continent africain. 

Le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré que Téhéran cherchait à renforcer ses relations avec les pays africains afin que le continent et la nation iranienne puissent progresser et prospérer comme il se doit. 

« Au cours des siècles passés, les pays occidentaux ont pillé les richesses des pays africains en exerçant leur domination et en établissant un régime colonial », a déclaré le président Ebrahim Raïssi lors de la première réunion de coopération scientifique et économique entre l’Iran et l’Afrique ce lundi 6 mars. 

« Mais pour la République islamique d’Iran, le développement des relations avec l’Afrique ne passe pas par les richesses dans les sous-sols de cette région, car l’Iran recherche le progrès et le bien-être de toutes les nations », a-t-il souligné. 

Il a ajouté que l’Iran et les pays d’Afrique de l’Ouest devraient prendre conscience de leurs capacités, leurs ressources, mais également de la valeur des coopérations et des échanges d’expériences. 

Malgré les sanctions étendues visant la République islamique, a-t-il noté, l’Iran a réussi à faire des progrès remarquables dans les domaines de la technologie, de l’ingénierie, de l’équipement médical, de la médecine, de la nanotechnologie, de l’équipement agricole, des technologies biologiques et des technologies modernes. 

« Vous pouvez constater par vous-même et de près le fruit de ces développements et de ces capacités et vous apercevoir que la volonté et la persévérance d’un pays peut transformer toutes les menaces et sanctions en opportunités et conduire toute une nation vers le progrès », a-t-il souligné. 

Le président Raïssi a également insisté sur les menaces terroristes communes, soutenues par l’étranger, auxquelles sont confrontés l’Iran et l’Afrique, déclarant ainsi qu’ : « avec ses talents et ses capacités humains et naturels, l’Afrique peut faire des progrès significatifs grâce à l’unité, la cohérence et la résistance contre les politiques coloniales. » 

S’adressant à la même réunion, le premier vice-président iranien Mohammad Mokhber a réaffirmé que Téhéran cherchait à développer des relations cordiales avec les pays d’Afrique de l’Ouest. Il a noté que l’administration iranienne poursuit sérieusement cette « politique de principe ». 

« L’Iran a une compréhension pragmatique des réalités et des besoins de l’Afrique en tant que continent talentueux et dynamique avec un avenir radieux, et montre sa détermination sérieuse à promouvoir les relations dans tous les domaines, en particulier dans les secteurs économiques et commerciaux », a-t-il ajouté. 

Le ministre iranien du Commerce, Reza Fatemi Amin, a déclaré lundi que le pays envisageait une présence accrue sur les marchés d’Afrique de l’Ouest et prévoyait de signer près de 2 milliards de dollars de contrats commerciaux et de protocoles d’accord avec les pays de cette région. 

Il a ajouté que les sociétés minières et métallurgiques iraniennes ont une bonne opportunité d’investir dans des projets en Afrique de l’Ouest. 

Les relations entre l’Iran et l’Afrique ne sont pas nouvelles. Beaucoup de pays africains ont déjà de nombreux échanges avec la République islamique d’Iran. Le Kenya, le Nigéria, la Mauritanie, l'Afrique du Sud, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, l’Algérie, le Soudan, la Guinée équatoriale, la Guinée Conakry, et d’autres encore. 

Après son rapprochement avec les Autorités malienne, burkinabé et algérienne, il est clair que l’Iran est en train de multiplier sa présence dans en Afrique.

Le bloc de l’Est, diabolisé par les médias mainstream, pourtant partisan de partenariat gagnant-gagnant est bien présent alors que la présence occidentale diminue de jour en jour ! Ce qui montre encore une fois une diminution de l’impact des médias mainstream dans le monde et surtout en Afrique, mais également un soulèvement du continent africain contre le néocolonialisme. Et ce soulèvement s’amplifie au fur et à mesure que le temps passe, mais non pas seulement pour devenir un soulèvement contre les pays occidentaux, mais surtout, ce soulèvement fait grandir le sentiment pro-Afrique au sein des populations africaines. 

Sous le président Raïssi, Téhéran a tenté de rationaliser ses priorités dans sa politique étrangère en incluant les nations régionales, orientales et africaines, au lieu de s’appuyer sur des relations à sens unique avec les pays occidentaux qui n’apportent que des bénéfices à leurs propres intérêts. Ces mêmes pays occidentaux qui n’ont aucune considération pour leur propre peuple ne pourraient en aucun cas apporter un quelconque bénéfice aux autres nations du monde. Ces mêmes pays occidentaux, sont ceux qui appuient les régimes de sanction qui visent seulement à toucher les peuples du monde qui ne souhaitent pas courber l’échine face à une politique imposée par la force et qui ne leur convient absolument pas. 

Actuellement, le sentiment pro-souverainisme est en train de s’agrandir à travers le monde. L’oligarchie occidentale a de moins en moins son mot à dire. 

2. Afrique : la visite de Macron sur le continent jugée « infructueuse » et très critiquée 

« Cette visite a été organisée dans la panique face à la dégradation grandissante de l'image de la France en Afrique et a donc été un cinglant échec », affirment les experts. 

La tournée africaine du président français Emmanuel Macron, qu’il a entreprise avec une nouvelle approche, n’a pas permis de livrer le « renouveau » promis dans les relations avec le continent. 

La tournée, qui comprenait 4 pays, le Gabon, l’Angola, la République du Congo et la République démocratique du Congo, a une nouvelle fois mis en avant les dynamiques qui régulent les relations du continent avec la France. 

Tandis que le président français, lors de la première étape de sa tournée, au Gabon, a déclaré que la période de la « Françafrique est maintenant terminée », les experts pensent que cette déclaration ne reflète pas la vérité. 

Des experts et des représentants de mouvements de la société civile en Afrique se sont exprimés sur la visite de Macron, et sur la nouvelle initiative africaine de la France. 

« À la fois condescendant et très paternaliste dans la description, la forme et le contenu » 

L’activiste Cheikh Fall, qui avait critiqué Macron lors de la session tenue avec des jeunes du continent à l’occasion du 28e « Sommet Afrique-France » qui s’est tenu à Montpellier, en 2021, a déclaré que la France regarde toujours l’Afrique avec un œil méprisant. 

Il souligne avant tout que le changement de la politique africaine de la France a été déclaré unilatéralement. 

« Cela aurait eu du sens si Macron avait déclaré que l’ère de la Françafrique est terminée », non pas au début de sa tournée, mais à la fin, après les rencontres avec des dirigeants africains, a-t-il estimé. Ses déclarations sont à la fois condescendantes et très paternalistes, dans la description, la forme et le contenu. Ce n’est pas une question qui dépend seulement de la France ». 

Fall, qui est également le fondateur du mouvement civique « AfricTivistes », a souligné que Macron était obligé de faire cette tournée en raison des appels croissants à l’indépendance totale du continent. 

« Seuls les Africains francophones peuvent mettre fin à la Françafrique » 

Egountchi Behanzin, fondateur et président de la Black African Defence Association (LDNA), a de son côté affirmé que seuls les Africains peuvent mettre fin à « l’ère de la Françafrique ». 

« Si la France a changé sa politique africaine comme elle le prétend, pourquoi les pays d’Afrique de l’Ouest utilisent-ils encore le franc CFA ? Pourquoi Macron s’oppose-t-il fermement au rapprochement de la Russie et des pays africains ? Seuls les Africains francophones peuvent mettre fin à la Françafrique », a-t-il soutenu. 

Rappelant que la France sait que son avenir est en Afrique, mais qu’elle ne retrouvera jamais son ancien statut sur le continent en raison du renforcement des mouvements panafricains, Behanzin a déclaré que les Africains sont désormais prêts à « expulser » entièrement la France du continent. 

« L’opposition anti-française est très forte sur le continent » 

Abdennour Toumi, chercheur au Centre d’études sur le Moyen-Orient (ORSAM), expert en relations internationales, a noté que quoi qu’en dise Macron, la France considère toujours l’Afrique comme son « arrière-cour ». 

Toumi a décrit la visite de Macron en Afrique comme étant un « fiasco complet » et a fait les évaluations suivantes : 

« Paris devrait revoir sa politique africaine, car désormais sur le continent, l’opposition anti-française est très forte. La jeunesse africaine a aujourd’hui la possibilité de choisir d’autres partenaires, pas seulement dépendants de la France. La France est très mal à l’aise avec la présence de la Russie, de la Chine, ou de l’Iran sur le continent. Il semble que Paris soit en état de panique face à son image de plus en plus dégradée en Afrique. C’est pourquoi cette tournée de Macron a été extrêmement infructueuse ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV