Par Syed Zafar Mehdi
« Notre guerre n'est pas seulement contre cet ennemi sioniste. Nous combattons une entreprise occidentale vieille de 100 ans, qui se poursuit », avait déclaré l'ancien ambassadeur palestinien à Téhéran, Salah al-Zawawi, dans une interview accordée à la chaîne de télévision libanaise Al-Manar, en février 2017.
« L'entreprise » ne visait pas simplement une partie de la Palestine, mais la Palestine « dans son intégralité », a-t-il indiqué. L'objectif de l'entité illégitime était d'établir le soi-disant « Grand Israël » qui occuperait et dominerait « le monde arabe et islamique désintégré ».
« De cette façon, notre ennemi avec ses défenseurs et ses maîtres, achèverait son plan pour nous transformer en serviteurs, sinon en esclaves, dans cette région, et pour piller nos ressources », a-t-il déclaré.
Al-Zawawi, diplomate palestinien chevronné et militant intrépide pour la libération de la Palestine de l'occupation israélienne, est décédé, lundi 20 février, à Téhéran des suites d'une longue maladie, à l'âge de 85 ans, dans un hôpital, a annoncé l'ambassade de Palestine dans la capitale iranienne.
Salah al-Zawawi a été ambassadeur de Palestine à Téhéran pendant 42 ans (1980-2022) et a pris sa retraite en février dernier en raison d'une santé défaillante. Il a été le deuxième envoyé palestinien en Iran après la Révolution islamique en 1979, succédant à Hani al-Hassan.
Membre fondateur du mouvement de résistance palestinien Fatah, il était le plus ancien diplomate étranger en République islamique d'Iran après la Révolution de 1979, ce qui lui a valu le titre de « Moghaddam al-Sofara », c'est-à-dire le « plus ancien ambassadeur étranger ». Avant sa prise de fonction en Iran, il a également été ambassadeur de Palestine à Alger, au Brésil et au Kenya.
Sa fille, Salam al-Zawawi, l'a succédé au poste d'ambassadeur en Iran en février 2022. Elle a présenté ses lettres de créance au président Ebrahim Raïssi, près d'un mois après sa nomination officielle.
Au cours de la rencontre entre la nouvelle ambassadrice palestinienne et le président iranien, ce dernier a réaffirmé le soutien de l'Iran à la cause palestinienne, décrivant la libération de Qods comme une « priorité absolue pour le monde musulman ».
Salah al-Zawawi a reçu un grand hommage du ministère iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, après sa retraite datée du 28 février 2022.
« Israël est une tumeur cancéreuse et doit être retiré de la terre sacrée de Palestine », a-t-il déclaré lors d'une cérémonie en son hommage où de nombreux diplomates iraniens et étrangers étaient présents.
« Je suis en Iran depuis 42 ans et j'ai observé l'excellent travail de [le défunt fondateur de la République islamique] l’Imam Khomeyni et du peuple iranien. Ce grand homme a fait exploser une bombe dans le monde qui était plus puissante que toutes les bombes nucléaires. Il a uni la nation », a-t-il dit.
Dans un discours prononcé en mars 2018 lors d'un événement à Téhéran, il a déclaré que la formation de l'Axe de la Résistance islamique par l'Imam Khomeyni s'était avérée essentielle pour déjouer les tentatives des Occidentaux d'établir un « faux régime » dans les territoires palestiniens occupés.
Il a également salué la « direction avisée » du Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, et son soutien indéfectible aux mouvements de résistance palestinienne.
Dans son message de condoléances de lundi, Amir-Abdollahian a déclaré qu'al-Zawawi « s'est toujours battu pour sauvegarder les droits du peuple palestinien, maintenir en vie la cause palestinienne et défendre la ville sacrée de Qods ».
« J'espère que dans un proche avenir, nous assisterons à la concrétisation des décennies d'efforts et de luttes du peuple résistant de la Palestine, y compris feu Salah al-Zawawi, avec la libération complète de cette terre sacrée des griffes de l'occupation sioniste et la formation d’un État palestinien indépendant et unifié avec Qods comme capitale », a-t-il écrit.
Depuis la Révolution de 1979 et le renversement de la monarchie Pahlavi soutenue par l'Occident, l'Iran a défendu avec véhémence la cause palestinienne et maintenu des liens étroits avec les groupes de résistance palestiniens, dont le Hamas et le Jihad islamique.
Les clés de l'ancienne ambassade d'Israël à Téhéran ont été remises à l'Autorité palestinienne en 1979.
