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Zoom Afrique du 7 février 2023

Zoom Afrique du 7 février 2023

Les titres de la rédaction :

  • Le Sénégal bat l’Algérie aux tirs au but et gagne le Championnat d’Afrique des Nations
  • Rwanda : un plan à 13 milliards $ pour développer un système de transport durable
  • La FAO propose un cours en ligne sur l’entrepreneuriat agroalimentaire
  • Côte d’Ivoire : l’exécutif annonce une aide de près de 57 millions $ au profit de la filière coton

Les analyses de la rédaction :

1. Afrique : terre de pillages !

Entre le XIXe et le XXe siècle, les Européens ont pillé les ressources et les richesses de l’Afrique. Les crimes coloniaux sont nombreux : division des ethnies par des frontières artificielles, ségrégation raciale, assassinats, déportations, travaux forcés, expropriations… Les routes et autres infrastructures ont été construites dans le but de favoriser le pillage et le transport des matières premières, mais aussi de faciliter l’acheminement des forces armées. Leur construction a été faite par les Africains soumis trop souvent à de véritables travaux forcés. L’esclavagisme a fait la prospérité des grandes villes comme Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Saint-Malo, etc., et de véritables fortunes ont été bâties ! 

Que sont devenus Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, ou Thomas Sankara ? Tous assassinés pour avoir voulu l’autonomie et la liberté de leur pays, plutôt que de le livrer à des prédateurs, en échange d’un peu d’or ! Souvenez-vous de ces soldats, enrôlés dans l’armée française, pour défendre la « Mère Patrie » pendant la Seconde Guerre mondiale, et qui furent massacrés, pour avoir demandé que leurs pensions de guerre soient alignées sur celles de leurs frères d’armes français. Que sont devenus ceux de Setif qui après la victoire sur l’Allemagne nazie, réclamaient eux aussi plus de liberté ! 

La dictature, le clientélisme et la prédation des matières premières, mises en place par la colonisation sont devenues la norme pour les protégés des multinationales telles que Bongo, Sassou, Eyadema, H.Habre, Compaore… ou d’autres comme Mobutu et Bokassa. L’Afrique est un continent riche, mais les pays occidentaux, la France en particulier, ont toujours les dents plantées à l’intérieur ! L’armée française et la puissance publique y défendent des intérêts privés. Le continent noir reste un enjeu économique majeur pour des sociétés comme Bouygues, Lafarge, Areva ou Total. 

Comme l’Amérique du Sud est le jardin des USA, l’Afrique est l’arrière-cour des puissances coloniales européennes, directement, ou sous couvert d’indépendance de façade, elles contrôlent l’économie du continent. Ce n’est pas demain que l’on produira et consommera africain ! La dette est un véritable fléau, chaque minute, l’Afrique paye 25 000 euros aux créanciers du nord ! Et aussi longtemps que les richesses seront confisquées par une minorité africaine corrompue ayant le soutien de l’occident, aucun mur si haut soit-il n’empêche les Africains de quitter cette terre de misère. 

Contrairement à ce qu’affirme au sein de la Communauté occidentale dans leur livre d’histoire pour se donner bonne conscience, ce ne sont pas des Africains qui ont vendu aux négriers d’autres Africains et donc l’Afrique n’est pas responsable de son propre malheur ! Car contrairement à la France, ou d’autres pays occidentaux, combien de Français ont vendu d’autres Français aux Allemands, combien de français exploitent leurs concitoyens au seul nom du profit. Qui dresse les Français les uns contre les autres pour gagner les élections et arriver au pouvoir ? 

Pourquoi le FMI et la Banque mondiale interdisent-ils aux pays africains toute subvention à leurs paysans, pendant que les pays développés eux, n’arrêtent pas de subventionner leurs propres agriculteurs ? Pourquoi les prix du café, du cacao, du coton et d’autres matières premières dont vivent les paysans africains sont arbitrairement fixés à la Bourse de Londres, de Paris ou de New York ? 

« Une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique » (Jacques Chirac) 

2. Mali : Lavrov à Bamako ! Qu’en pense Paris ?

La France a encore manqué une occasion de se taire concernant le Mali.  

Dans un communiqué de ce lundi 6 février 2023, la France a condamné vivement la décision prise par le gouvernement malien d’exiger le départ du directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA, Guillaume Ngefa. 

« Nous saluons l’engagement et le travail de la MINUSMA et de sa division des droits de l’Homme, qui ont permis de mettre au jour les violations graves des droits de l’Homme et du droit international humanitaire dont les populations maliennes sont victimes et dont se sont notamment rendus responsables les groupes terroristes, mais aussi les mercenaires russes ». L’Élysée n’est évidemment pas content de se départ. Un homme qui couvrait les exactions commises par l’armée française au Mali et contre les civils pour les imputés soit au nom de l’armée malienne ou encore de soldats russes s’est vu couper l’herbe sous son pied. 

En effet, le gouvernement malien d’Assimi Goïta a sommé le chef de la division des droits de l’homme de la Minusma de quitter le territoire. Un nouveau départ forcé qui pousse pas à pas la mission onusienne vers la sortie. 

Le courrier offre comme une impression de déjà-vu. Un peu plus de six mois après l’expulsion d’Olivier Salgado, porte-parole de la mission de l’ONU pour la stabilisation au Mali, c’est au tour de Guillaume Ngefa, à la tête de la Division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma d’être sommé, par les autorités maliennes, de quitter le pays dans les plus brefs délais. 

Ce dimanche 5 février, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et porte-parole du gouvernement, a donné 48 heures à l’intéressé pour plier bagage. Une décision motivée par les « agissements déstabilisateurs et subversifs de M. Andali, en violation flagrante des principes et des obligations que doivent observer les fonctionnaires des Nations unies et tout diplomate accrédité au Mali ». 

Bamako continue d’amplifier ses relations notamment avec la Russie au grand dam de la France et de la Minusma. 

Dans le cadre de la célébration de la journée nationale de la diplomatie russe, l’ambassadeur de la Fédération de la Russie au Mali, Igor Gromyko a invité, la semaine dernière, le ministre malien de la Défense et des Anciens combats, le colonel Sadio Camara, compte tenu de l’excellent rapport unissant les deux pays. Saisissant la même occasion, le diplomate russe a confirmé le soutien indéfectible de son pays au Mali dans plusieurs domaines. 

De plus, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, à la tête d’une forte délégation, effectuera ce 6 et 7 février 2023 une visite d’amitié et de travail au Mali, a annoncé, dimanche le ministre malien des Affaires étrangères dans un communiqué. 

« À l’invitation de Son Excellence Monsieur Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Son Excellence Monsieur Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la tête d’une forte délégation, effectuera une visite d’amitié et de travail au Mali les 6 et 7 février 2023 », a indiqué la même source. 

Première du genre d’un ministre des Affaires étrangères russe au Mali, « cette visite de haut niveau s’inscrit en droite ligne dans le choix politique opéré par le Gouvernement de la Transition d’élargir et de diversifier les partenariats stratégiques, conformément aux principes clés guidant désormais l’action publique au Mali », a expliqué le diplomate malien. 

À cet égard, souligne Abdoulaye Diop, « cette visite matérialise la volonté ferme des deux Chefs d’État malien et russe d’impulser une nouvelle dynamique aux relations d’amitié et de coopération bilatérale, avec un accent particulier sur le renforcement du partenariat dans les domaines prioritaires, notamment de la défense et de la sécurité, ainsi que de la coopération économique, commerciale et culturelle ». 

« Dans cette perspective, cette visite permettra de renforcer le dialogue politique de haut niveau entre les deux pays et de renouveler l’engagement mutuel de consolider le partenariat stratégique en faveur de la paix, de la sécurité et du développement », poursuit-il. 

« Une rencontre bilatérale entre les deux ministres suivie d’une séance de travail élargie aux deux délégations, une conférence de presse, un déjeuner de travail et une audience auprès de Son Excellence le colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’État sont au programme de la visite », note la même source. 

Moscou a officiellement invité le président de la transition du Mali, le colonel Assimi Goïta, en novembre 2022, à participer au Sommet Russie- Afrique prévu en juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, avait annoncé, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali. 

En mai 2022, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait commenté les « critiques de Paris à l’encontre du gouvernement malien » lors de la dernière visite en Russie de son homologue malien, Aboulaye Diop. 

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov avait dénoncé, la « mentalité coloniale » de la France et de l’Europe à l’égard du Mali. 

La France et son allié l’ONU ont beau faire des pieds et des poings, mais c’est des coups d’épée dans l’eau. Paris disparaît de la scène malienne et la Minusma emprunte visiblement la même voie. 

3. RDC : un false flag onusien ? 

Ce n’est plus un secret de polichinelle, l’ONU a bel et bien des liens avec les groupes rebelles terroristes présents dans l’est de la RDC. La population congolaise a souvent pu le constater de ses propres yeux. Un nouvel évènement vient s’ajouter aux nombreux soupçons. 

Un Casque bleu est mort, dimanche, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) dans l’attaque ayant visé un hélicoptère de la mission des Nations unies dans le pays (MONUSCO), a annoncé la mission onusienne. 
 
L’hélicoptère a décollé de Beni dimanche en début d’après-midi à destination de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. 

« Il a essuyé des tirs ayant entraîné la mort d’un des membres d’équipage et gravement blessé un autre Casque bleu. L’appareil est néanmoins parvenu à atterrir à l’aéroport de Goma », a indiqué la MONUSCO. 

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC et Cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a condamné « fermement cette attaque lâche contre un aéronef porteur de l’emblème des Nations unies », selon le même texte. 
 
La MONUSCO a rappelé que « les attaques contre les Casques bleus peuvent constituer un crime de guerre ». Elle n’a évidemment pas désigné directement le groupe armé auteur présumé de l’attaque. 

La zone parcourue par l’appareil est un territoire occupé par plusieurs groupes armés dont les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) accusés d’avoir abattu un autre hélicoptère de l’ONU en mars 2022. Pourtant, aucune sanction n’est tombée. 

Le gouvernement renseigne que les tirs visant dimanche 5 février l’hélicoptère de la MONUSCO ont été effectués par le M23. L’hélicoptère, en provenance de Beni, a essuyé des tirs alors qu’il se rendait à Goma. Un Casque bleu a été tué et un autre gravement blessé. L’équipage a réussi à poser l’hélicoptère à Goma. 

Dans un communiqué publié ce lundi matin, le condamne cet acte intervenu 24 heures après le cessez-le-feu décrété à Bujumbura. Selon les autorités congolaises, l’attaque s’est déroulée dans « la zone sous contrôle de M23/RDF en province du Nord-Kivu ». 

Le Gouvernement réitère « son appel pressant au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour prendre des sanctions immédiates contre le M23 et leurs alliés rwandais pour ces crimes de guerre répétitifs contre le personnel de la Monusco et la population congolaise ».  

La veille, le secrétaire général de l’ONU avait rappelé que les attaques contre les Casques bleus des Nations Unies peuvent constituer un crime de guerre en vertu du droit international. Mais alors, pourquoi n’y a-t-il toujours aucune sanction contre le groupe rebelle du M23 et son soutien le Rwanda de Paul Kagame ? 

Beaucoup pense que cette attaque n’avait rien d’anodin, et que c’était certainement une manœuvre de la Monusco même pour ainsi se blanchir de ses liens avec le Rwanda et les groupes armés qui pourtant continuent de massacrer les populations civiles aux yeux du monde entier, et ce, en toute impunité. D’ailleurs, la vie d’un Casque bleu aurait beaucoup plus de valeur que les nombreux civils congolais qui se sont fait massacrer depuis plusieurs années ? 

Personne n’est dupe en Afrique et surtout pas en RDC.  

Les manifestations continuent. La ville morte décrétée ce lundi, 6 février à Goma dans le Nord-Kivu, par la société civile et d’autres groupes de pression s’est transformée en manifestations de colère. Des barricades étaient visibles jusqu’au soir sur plusieurs axes et nombreuses activités sont restées paralysées.   

« Le peuple en a marre avec la menace sécuritaire qui pèse actuellement sur la ville de Goma, après l’occupation par le M23 de plusieurs agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi », déplorent certains manifestants interrogés.  

« Ce n’est pas normal que le M23 qui était défait depuis 2013, ait pris Bunagana, il a avancé et il est maintenant dans le Masisi et le gouvernement ne fait qu’alerter, dénoncer, mais ce n’est pas ça le rôle du gouvernement. Pourquoi est-ce que la ville de Goma est maintenant menacée jusqu’à ce point ? Quel est notre devoir, nous, en tant que membres de la société civile, mouvements citoyens et autres groupes de pression ? Si ce n’est pas celui de préparer la population à la résistance contre cette rébellion ? La population est psychologiquement préparée à accueillir ces rebelles parce qu’on comprend que militairement, nous sommes faibles. Nous devons donc préparer la population à la résistance contre ce groupe terroriste du M23. Raison pour laquelle, on s’est dit que si on ne fait rien, dans quelques jours, la ville de Goma va tomber », dit Mumbere Lumumba, activiste du mouvement citoyen lutte pour le changement (LUCHA). 

« La population du Nord-Kivu est déçue de tout ce qui s’est passé à Bujumbura le samedi. Parce qu’il n’y a aucune déclaration qui a condamné directement le Rwanda comme agresseur de la RDC, aucune déclaration qui a condamné Mr Paul Kagame. Voilà pourquoi la population de Goma est révoltée. Il est clair que le complot est grand et que si nous voulons aider notre pays, c’est le peuple qui doit comprendre qu’il doit se libérer. Nous devons montrer à la face du monde que Goma ne peut pas et ne doit pas tomber. Que toutes les agglomérations et toutes les localités occupées par le M23 doivent être reprises », a pour sa part indiqué Jimmy Nzialy, un des acteurs sociaux ayant appelé à l’organisation de ces manifestations. Tout est dit. Les Congolais savent qu’ils ne peuvent en aucun cas compter sur les autres pour sortir le pays de cette crise. Le destin du pays et même du continent est entre les mains de la population et de personne d’autre. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV