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Zoom Afrique du 5 février 2023

Sahel: la nouvelle politique anticoloniale porte déjà ses fruits

Les titres de la rédaction :

- Ghana : l’Autorité fiscale a retiré l’amende de 686,4 millions $ adressée à MTN

- Nouvel appel à un « cessez-le-feu immédiat » dans l’est de la RDC

- Gabon : l’élection du président du Centre des élections attendues le 10 février

- Un présumé recruteur de terroristes expulsé du Bénin

Les analyses de la rédaction :

Sahel : la nouvelle politique anticoloniale porte déjà ses fruits

Alors que depuis 48 heures, cette rencontre entre le PM Burkinabé et son homologue malien et l’annonce de la volonté des deux pays de la création d’une fédération afin de renforcer l’axe antiterroriste a suscité un tollé au sein de l’axe US-OTAN et de ses médias propagandistes, le président burkinabé a une fois de plus soutenu ses forces armées et insisté sur les capacités de cette force nationale qui ne compte désormais que sur elle-même et l’aide des alliés fiables.

De plus, le président de la transition du Burkina Faso le capitaine Ibrahim Traoré a déclaré vendredi dans la soirée, qu’il ne négociera pas avec les groupes armés terroristes qui endeuillent son pays depuis 2015.

« Nous n’avons pas décidé d’attaquer quelqu’un. On nous attaque et comme vous le constatez aujourd’hui, on attaque des civils désarmés qui sont sur un site, tranquillement chez eux ou qui voyagent ou autre, on les attend, on les arrête, on les assassine », a déclaré le capitaine Traoré dans un entretien qu’il a accordé à la télévision publique (RTB). 

Ibrahim Traoré ferme toutes les portes à tous ceux qui cherchent à déstabiliser le pays, il affirme ainsi qu’il n’y a aucune chance de négociations avec les terroristes, mais également avec ceux qui les téléguident.

En effet, tous les analystes confirment que cette récente visite a été le coup final à toutes formes de colonisation et a ouvert la porte à une union interafricaine qui pourrait faire avancer les pays africains sur tous les plans.

Le Premier ministre du Burkina Faso a pris les recommandations de Choguel Kokalla Maïga avec beaucoup de confiance. Après tout, les deux pays combattent les rebelles djihadistes et ont choisi de ne pas coopérer avec la France, dont la coopération de longue date n’a pas donné les résultats escomptés. « L’une des raisons pour lesquelles je me suis rendu au Mali est que, pendant longtemps, nous avons cherché des solutions ailleurs alors qu’elles se trouvaient souvent justes sous notre nez », a-t-il poursuivi.

Le 1er février, lors d’une audience avec le Président de la Transition malienne, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela a exprimé l’opinion de la majorité des peuples du continent : « Tout le monde connaît le Président GOÏTA en Afrique. C’est un héros de l’Afrique ».

La visite du Premier ministre du Burkina Faso au Mali est une étape importante dans la construction d’une alliance forte qui peut faire face à la menace terroriste dans la région, car les pays partagent un problème commun et une vision commune pour résoudre le problème. « Nous avons compris que, isolément, il est difficile de réaliser ces données. Alors qu’ensemble nous pouvons davantage réaliser et beaucoup plus facilement. Dans la lutte contre l’insécurité, nous bénéficions de l’appui de nos frères maliens. Ce qui sème maintenant la panique au niveau des terroristes », a-t-il affirmé.

À ce moment, afin de faire face pleinement aux problèmes de sécurité au Burkina Faso, un état major opérationnel devrait être établi pour coordonner les efforts de lutte contre les attaques terroristes dans la zone frontalière des Républiques du Mali et du Burkina Faso. « Tant que nous restons isolés, nous sommes fragiles. Si nous nous mettons ensemble, nous aurons une puissance de frappe beaucoup plus décisive », a rassuré Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela.

La décision de mettre fin à la coopération militaire et d’expulser les forces armées françaises des territoires burkinabés par le gouvernement de transition dirigé par Ibrahima Traoré est une étape importante dans le processus de rétablissement de la sécurité dans les pays d’Afrique de l’Ouest.

Il convient de noter qu’après cette décision, les forces armées burkinabées ont enregistré une montée en puissance ces derniers temps, en menant de nombreuses opérations réussies, qui ont abouti à la reconquête de nombreux territoires qui étaient sous le contrôle des groupes armés et à la neutralisation d’un certain nombre de terroristes.

Tchad : l’ultime erreur de Déby

La récente décision du Tchad consistant à l’ouverture de son ambassade à Tel-Aviv a suscité la colère de la population tchadienne qui sait que ce rapprochement n’aura comme résultat qu’une infiltration de plus de terrorisme, d’instabilité, d’espionnage et de déstabilisation dans le pays, mais aussi dans toute la région du Sahel.

Le Tchad a été autrefois, à l’époque de Déby père, l’épicentre d’une lutte antiterrorisme et anti-G5 Sahel menée intelligemment par le président et son armée. Une lutte qui a d’ailleurs coûté la vie au défunt Déby, dont le fils ne semble pas vouloir poursuivre son chemin.

Si le gouvernement tchadien et celui d’Israël justifient la visite du président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Deby Itno, par la poursuite de la normalisation des relations diplomatiques et économiques entre Israël et le Tchad, ce n’est pas l’avis de certains observateurs.

Pour Max Kemkoye, le président du parti Union pour le développement et le progrès, un parti opposé à la transition, le pouvoir de N’Djamena chercherait, en se rapprochant d’Israël, à plaire aux Américains. « Aujourd’hui, la diplomatie tchadienne est devenue une diplomatie clientéliste. C’est en cela qu’il y a quelques mois, le Tchad a été entraîné à voter contre la résolution palestinienne aux Nations unies deux fois de suite. » Kemkoye poursuit en rappelant que « c’était sous le lobby du gouvernement israélien parce que le pouvoir de transition était en porte-à-faux avec le gouvernement américain suite aux événements du 20 octobre dernier. Il fallait faire ce geste pour rentrer dans les bonnes grâces du gouvernement américain ».

« Il vous souviendra qu’après la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en 2019, le camp des militaires tchadiens au Mali avait été attaqué par des assaillants et AQMI avait revendiqué cette attaque. Aujourd’hui, l’installation d’une ambassade du Tchad en Israël suscitera sans doute d’autres réactions, notamment dans des pays qui n’ont pas des relations aujourd’hui avec Israël », s’inquiète-t-il.

Mais ce n’est pas tout, puisqu’une infiltration d’Israël via le Tchad en Afrique et notamment au Sahel, signifie plus de déstabilisations, plus d’opérations d’espionnage et donc une Afrique déchirée et affaiblie. Ce destin est très loin de que les pays comme le Mali et le Burkina sont en train de tracer pour l’Afrique. Cette décision irréfléchie du Tchad aura certainement des conséquences, mais il est sûr que le peuple tchadien, intelligent et conscient qu’il est ne restera pas les bras croisés.

Afrique-Chine : Pékin remet les points sur les « i » face à Washington

par Mikhail Gamandiy-Egorov

Pendant que l’establishment occidental, et notamment étasunien, s’active dans l’objectif de combattre ses adversaires sur le continent africain, plus particulièrement la Russie et la Chine, il devient aujourd’hui totalement évident que l’Occident, dont Washington, a très peu à proposer de sérieux et fiable aux nations du continent. Et ce de l’avis des analystes chinois.

L’agence de presse internationale chinoise Xinhua a publié un article qui remet les pendules à l’heure face aux accusations washingtoniennes à l’encontre de ses principaux adversaires en Afrique, dont évidemment la Chine. Les rappels qui y sont étalés confirment les analyses précédentes d’Observateur continental.

L’article en question d’un des principaux médias chinois rappelle en effet que pendant la visite de la secrétaire étasunienne au Trésor, Janet Yellen, dans trois pays africains, à savoir le Sénégal, la Zambie et l’Afrique du Sud (dans ce dernier pays – pratiquement juste après la visite du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov) – durant laquelle elle visait à poursuivre les tentatives de contrer l’influence croissante des rivaux des USA, dont la Chine, de nombreuses contradictions dans la ligne étasunienne apparaissent clairement.

Comme le note Xinhua – les contradictions commencent depuis la passerelle d’embarquement de l’avion de Yellen – sachant qu’elle y trouvera un terminal construit par une entreprise chinoise. Le véhicule la transportant sera également susceptible de rouler sur une route ou un pont bâtis par un constructeur de Chine. Et que les infrastructures modernes construites par la République populaire se trouvent un peu partout dans les pays africains. Chose effectivement que les Occidentaux n’avaient jamais pu, ou peut-être surtout n’avaient jamais voulu, proposer de manière honnête et sincère aux nations africaines.

Au cours dudit voyage, la représentante du régime washingtonien s’est tout de même vantée que les États-Unis offraient un « moyen meilleur et plus fiable » pour la croissance et la prospérité du continent et, à l’instar du régime qu’elle représente, a pointé du doigt sur les pratiques et les investissements chinois, en faisant mention de « l’héritage d’une dette insoutenable ».

Pourtant et toujours selon l’article concerné – les gouvernements africains ont trois fois plus de dettes auprès de prêteurs privés occidentaux qu’avec la Chine. Cela sans oublier que ces prêteurs occidentaux facturent deux fois plus d’intérêts que la Chine. Selon Charles Onunaiju, directeur du Centre pour les études chinoises, basé au Nigeria, le récit du prétendu piège de la dette si activement exploité par l’Occident est injuste.

Pour lui, la question du piège de la dette a été une diffamation politique et de telles affirmations ne représentent qu’une diversion occidentale pour tenter de décharger justement l’Occident de toute responsabilité. On pourrait d’ailleurs rajouter – surtout lorsqu’on sait quel lourd bagage porte justement l’action néfaste de l’Occident à l’encontre de l’Afrique – historiquement parlant et à ce jour.

Cela sans oublier que malgré toutes les belles paroles de l’establishment washingtonien et plus généralement occidental – il est aujourd’hui admis qu’ils ne pourront jamais faire ni quelque chose de mieux que la Chine – ni de manière générale offrir quelque chose d’honnête et de constructif au continent africain. Ni sur le plan économique ni sécuritaire ni dans nombre d’autres domaines.

À notre niveau, il faudrait certainement rajouter qu’il serait très grand temps pour les élites occidentales au contraire d’apprendre et de s’inspirer de la sagesse chinoise, au lieu de poursuivre la promotion d’une mentalité néocoloniale et arrogante d’un autre âge. D’autant plus à un moment de l’histoire mondiale contemporaine où toute la prétendue puissance occidentale – n’impressionne plus. Et surtout que dans les actions actuelles des régimes occidentaux – la grande partie des peuples du monde, et notamment africains, voit surtout comme une extrême nuisance à l’encontre des intérêts de l’écrasante majorité de l’humanité.

Mais l’Occident n’apprend pas de ses erreurs. Et n’apprendra pas dans un avenir proche. Laissant aux partisans de l’ordre multipolaire international comme seules options la poursuite de l’interaction commune pour mettre un terme définitif à l’arrogance et l’hypocrisie de l’Occident. Et avec comme résultat – la chute finale des rêves des nostalgiques atlantistes de l’unipolarité. Quant à l’interaction de l’Afrique avec la Chine et la Russie – l’impuissance étasunienne et occidentale à l’encontre de cette interaction – n’est pratiquement plus à présenter. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV