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Zoom Afrique du 17 janvier 2023

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Les titres de la rédaction :

  • Afrique de l’Est : les échanges commerciaux intrarégionaux ont dépassé la barre des 10 milliards $ en 2022
  • Sénégal : les importations de maïs ont atteint en 2021 leur plus haut niveau depuis 4 ans
  • Mozambique : Ncondezi Energy Limited annonce des avancées pour son projet solaire de 300 MW
  • Togo : un projet de loi pour soutenir la création de start-up

Les analyses de la rédaction :

1. Soldats ivoiriens : Le Mali fait saigner l’OTAN !

Ce très et inhabituel article qu’à fait publier RFI et qui a le croire constitue ses révélations-choc au sujet de la célèbre affaire des 49 soldats ivoiriens est étonnant. Le texte étonnant non seulement parce que les sources d’information qui y sont citées restent inconnues et que RFI s’y réfère tout le temps en termes mystérieux, mais encore parce qu’il est en apparence un réquisitoire anti-Allemagne don't le contingent connu surtout pour ses capacités en renseignement et devra rester jusqu’en 2024 au Mali n’aurait jamais pu être au Sahel si ce n’était la pression et les appels de détresse de la France. Une France qui comprenant des 2019 qu’il est bien le temps de plier les bagages à inventé la force de Takuba et a aidé à l’établissement des pays de l’OTAN au Sahel pour se rendre moins visible sans toutefois réussir à contrer la vague de mécontentement anti-occupation française sans cesse croissante. Que signifie ce texte qui prétend apporter des révélations dans une affaire qui a fini par être réglée à l’amiable entre la Côte d’Ivoire et le Mali sans que ni la France ni l’Allemagne ni aucun autre pays occidental soit appelé ne serait-ce qu’une seule fois à s’y fourrer le nez ? Par ce long réquisitoire apparemment anti-Allemagne la France cherche très clairement non pas tant à accuser Berlin qui est complice de ses basses œuvres en Afrique et de loin son « emboîture du pas », mais bien à réhabiliter la Minusma. Ce machin-chose lié à l’ONU et qui sert de paravent aux liens occultes des puissances occidentales avec les terroristes dits jihadistes qu’elles prétendent combattre, mais qu’ils utilisent pour faire saigner les populations sahéliennes, vampiriser leur souveraineté, dilapider leurs richesses et enfin du compte les tenir tout le temps redevables envers l’Occident. Mais en cherchant à réhabiliter la Minusma, et ce, dans le cadre d’un jeu de dupes qu’on a mille fois raison de le croire, avoir été coordonné avec Berlin RFI commet une bourde. Laquelle ? À vrai dire la révélation du texte n’est pas tant le fait que la Côte d’Ivoire avait été leurrée par le contingent allemand de la Minusma et envoyé ses commandos à sa demande à l’aéroport de Bamako, mais bien le fait que l’Allemagne sans nul doute de connivence avec la France s’était payé le luxe d’avoir 400 au lieu de soldat NSE. Et c’est quoi ces NSE ? National Support Élément soit cette force de l’OTAN qui a directement participé à la guerre de l’ex-Yougoslavie en en provoquant l’implosion. En juillet dernier, l’OTAN avait projeté de prendre d’assaut l’aéroport de Bamako, et ce, sous la direction conjointe franco-allemande et avec l’aide substantielle de l’ONU ? La réponse est ouverte. 

2. Mali : et où sont passées les conditions de Bamako ?

Alors que le Mali demandait une extradition de plusieurs Maliens en exil en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a visiblement refusé ce point, qui était l’une des conditions pour la libération des soldats ivoiriens condamnés à Bamako. 

On n’a pas fini d’en apprendre sur les tractations entre Abidjan et Bamako concernant les 49 militaires ivoiriens arrêtés en juillet et, depuis, tous rentrés en Côte d’Ivoire. Alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest avait donné jusqu’au 31 décembre dernier au Mali pour libérer les soldats, accusés d’être des mercenaires et de vouloir déstabiliser le pays, et malgré l’accord tacite entre Téné Birahima Ouattara et les autorités maliennes, le Mali avait laissé passer le jour de l’an avant qu’Assimi Goïta ne gracie les condamnés. 

Selon Africa Intelligence, le retard pris dans la grâce présidentielle serait dû à un point de désaccord entre la Côte d’Ivoire et le Mali. En effet, Assimi Goïta, le président de la Transition, avait indiqué à son homologue ivoirien vouloir l’extradition des opposants maliens en exil en Côte d’Ivoire, pour accéder à la demande d’Alassane Ouattara. 

C’est sans aucun doute ce qui a retardé le renvoi des militaires vers la Côte d’Ivoire. Car, jusqu’au bout, le pouvoir ivoirien n’a pas voulu accepter cette contrepartie. Des négociations ont bien eu lieu pendant ces derniers mois à ce sujet, mais Abidjan a tenu le cap et le Mali a finalement dû faire une croix sur sa principale revendication. 

À la fin du mois d’octobre, Bamako avait établi une liste de requêtes. Parmi ces dernières, donc, la demande d’extraditions des Maliens en exil à Abidjan. Bien souvent des proches d’Ibrahim Boubacar Keïta : Boubou Cissé, ancien Premier ministre, Karim Keïta, fils de l’ex-président, Mamadou Igor Diarra, ex-ministre de l’Économie et des Finances, ou encore Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre de la Défense, étaient concernés par la demande du Mali. 

Mais du côté d’Abidjan, Ouattara a continué à protéger les criminelles, proposant simplement, « à défaut d’extrader les Maliens faisant l’objet d’un mandat d’arrêt », d’« interdire le séjour sur le territoire ivoirien aux citoyens maliens poursuivis par la justice malienne et ayant violé, par leurs propos et actes, les réserves liées à l’asile ». Avant, finalement, que ne soit supprimée cette partie de l’accord final. Ce serait le Mali qui aurait décidé d’effacer cet article du document. 

Mais le fait qu’Abidjan ait tenu bon en refusant de remettre, entre autres, le fils d’IBK pourrait bien jouer, à terme, sur les relations entre les deux pays. Le journal affirme en effet que, malgré l’invitation d’Alassane Ouattara, le président malien de la Transition ne souhaiterait pas se rendre en Côte d’Ivoire dans les prochaines semaines. 

D’autant qu’« Ado » n’a daigné appeler Goïta qu’après la libération de tous les soldats ivoiriens. Les deux hommes ne s’étaient jamais rappelés depuis le mois de juillet dernier, au moment de l’arrestation des 49 militaires. Reste à savoir maintenant que préparent donc Ouattara et ses alliés de la CEDEAO contre le Mali, en sachant que les partenaires de Bamako se multiplient de plus en plus. L’étau se resserre autour des alliés de la France. 

3. RDC : le M23 s’allie à Daech ? 

Les mouvements rebelles en République démocratique du Congo sont-ils en train de s’associer avec les groupes terroristes comme Daech ou Al-Qaida ? C’est la question que l’on peut se poser, au lendemain de l’attentat à la bombe perpétré le 15 janvier dernier, dans une église protestante à Kasindi dans le Nord-Kivu, à la frontière avec l’Ouganda. Le bilan fait état d’une quinzaine de morts et plus d’une cinquantaine de blessés. Les autorités congolaises pointent du doigt les Forces démocratiques alliées, un groupe rebelle qui sévit dans la zone et qui s’est affilié au groupe terroriste de Daech, il y a de cela bientôt trois ans. Une situation qui interroge autant qu’elle pourrait inquiéter. Surtout si les groupes rebelles devaient tourner le dos à leurs revendications pour répondre désormais à une idéologie obscurantiste qui les amène à tuer aveuglément d’innocentes populations civiles, comme c’est le cas dans les pays du Sahel où la pieuvre tentaculaire a méticuleusement tissé sa toile en une dizaine d’années pour étendre aujourd’hui la menace jusqu’aux pays du littoral. 

Quand on sait que la RDC regorge d’une foultitude de groupes armés, il y a de quoi nourrir véritablement des inquiétudes au regard de la situation sécuritaire déjà délétère dans le pays. Car, si à cela doivent s’ajouter des actes de terrorisme, la RDC est bien partie pour se retrouver dans une situation inextricable qui rendrait l’équation sécuritaire d’autant plus difficile à résoudre qu’elle pourrait être ce terreau fertile proche du chaos que recherche souvent la nébuleuse terroriste pour mieux étendre ses tentacules. Autant dire que le président Félix Tshisekedi est mal barré. Lui qui a déjà du mal à la sécurité de son pays et qui a aussi bien du mal avec le M23 ; cette rébellion vaincue en 2013, mais qui a repris les armes en 2021 et aussi du poil de la bête au point de nécessiter aujourd’hui la mobilisation d’une force sous-régionale pour aider Kinshasa dans la sécurisation de cette vaste zone de la province du Nord-Kivu où pullulent d’autres groupes armés. Si, en plus de cela, Tshisekedi doit se trouver frontalement confronté à l’hydre terroriste, c’est peu de dire que la RDC risque de plonger davantage. Sans oublier que la forte dégradation de la situation sécuritaire en cette année électorale, n’est pas pour arranger les affaires du successeur de Joseph Kabila face à des adversaires politiques qui ne demandent qu’à entrer dans les failles de sa gouvernance politique et sécuritaire pour lui tailler des croupières le moment venu, auprès de l’électorat congolais. C’est dire si le président Tshisekedi joue aussi quelque peu son avenir politique à travers cette crise sécuritaire. Cela dit, l’on peut aussi s’interroger sur les raisons qui ont pu pousser ce groupe rebelle armé à s’affilier à l’organisation terroriste internationale dont on connaît la cruauté et les excès en termes d’exactions sur les populations sans défense.  

Est-ce une manière de punir Kinshasa parce qu’il n’accepte pas de dialoguer avec ce groupe de rebelle, ou pour d’autres raisons ? Quoi qu’il en soit, le président Tshisekedi gagnerait à œuvrer entièrement sur l’éradication de ces groupes rebelles qui ne sont rien d’autre qu’à la solde des Occidentaux et du Rwanda. La recherche de nouveau partenaire pourrait indéniablement aider Kinshasa à rétablir la sécurité.  

Une impérieuses nécessité que la RDC a besoin de paix pour mieux amorcer son développement. Tout porte donc à croire qu’il faut parer au plus pressé, avant que la tentation de la radicalisation et de l’affiliation à de grandes organisations terroristes internationales ne gagne, si ce n’est déjà fait, d’autres groupes rebelles armés. En tout état de cause, les autres pays de cette partie de l’Afrique auraient tort de ne pas se sentir concernés par ce qui se joue dans cette partie de la RDC. Car, si le ver terroriste est déjà dans le fruit, il faut croire qu’il n’aura pas de mal à s’étendre alentour. L’exemple de la sous-région ouest-africaine est suffisamment plein d’enseignements à cet effet. À cette allure, c’est tout le continent africain qui risque de se retrouver dans l’œil du cyclone des terroristes. C’est pourquoi l’Union africaine est vivement interpellée à prendre au plus vite le taureau de la question du terrorisme par les cornes en l’inscrivant au rang de ses priorités au lieu de suivre aveuglément les intérêts occidentaux en pénalisant ou de sanctionnant les chefs d’États africains qui prennent des initiatives seules pour protéger leur pays du terrorisme. C’est l’avenir de tout un continent et la sécurité de plusieurs millions de personnes, qui est en jeu. Et il ne faut pas se laisser surprendre par un phénomène aussi insidieux que pervers et aux conséquences aussi dévastatrices qu’elles sont difficiles à réparer. C’est une question de bon sens et de responsabilité assumée. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV