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Zoom Afrique du 14 janvier 2023

Ce don "malien" qui manque à l'Ukraine?

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Les titres de la rédaction :

  • Le Niger se dote d’un fonds de développement du tourisme;
  • Tchad : les nouveaux ambassadeurs de la Russie et du Nigéria présentent leurs lettres de créance;
  • Zimbabwe : Caledonia annonce une hausse de 20 % de la production à la mine d’or Blanket en 2022;
  • Togo : l’exécutif adopte un avant-projet de loi pour développer l’écosystème technologique

Les analyses de la rédaction :

Ce don « malien » qui manque à l'Ukraine? 

Entre une souveraineté formellement octroyée et une souveraineté  acquise il y a un pas-de-géant à franchir et le Mali est de loin l'un des grands États à l'avoir franchi. Au terme de près d'une décennie d'occupation militaire marquée par mille et un complots visant à le faire imploser, à le réduire en petites provinces ethniquement et confessionnellement en guerre permanente pour que la France et ses alliés puissent mieux le piller, voici l'État-nation malien, érigé en un modèle à suivre à travers le monde.

En moins de deux ans Barkhane a été mise à la porte du Mali, le ciel malien lui a été fermé, ses bases lui ont été retirées, ses tentacules operant via un vaste réseau occulte de financement du terrorisme déguisés sournoisement en Ong, coupés, ses medias instillant 24 heures sur 24 haine et méfiance entre les Maliens, bloqués, et tout ceci sans qu'il y ait ni l'assistance militaire d'envergure de telle ou telle puissance ni la présence des troupes étrangères. À comparer avec l'Ukraine à qui l'axe US/ OTAN à alloué en 10 mois de guerre quelque 50 milliards de dollars d'aide et d'équipements ceci relève du miracle ou mieux dit de ce qui est une prise de conscience collective des capacités d'un peuple à se relever et à prendre son destin entre les mains. Ou ce qui revient au même à se croire éminemment souverain. C'est cette leçon que l'équipe au pouvoir au Mali qui vient de sortir victorieuse d'une toute dernière épreuve celle dit de 49 soldats ivoiriens en transformant un scénario de coup d'état signé France-Ouattara en un motif de rapprochement entre Ivoiriens et Maliens et bien c'est cette leçon qui est prodiguée ce samedi dans toutes les écoles maliennes. Les médias maliens disent :

" Les Maliens vont célébrer samedi 14 janvier, « la journée nationale de souveraineté retrouvée ». Les activités de la célébration de cette journée commémorative ont été lancées à travers une leçon-modèle sur la symbolique de cette date dispensée dans plusieurs établissements. La cérémonie de lancement de la leçon-modèle a été présidée, vendredi 13 janvier, au Lycée Technique de Bamako par le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. C’était en présence de la ministre de l’éducation nationale. Le PM malien a assisté à la leçon-modèle dispensée sur la thématique de la souveraineté retrouvée aux élèves de l’établissement.

Ces commémorations visent surtout à éterniser « ces grande mobilisations inédite et historique des millions de Maliens qui ont éclaté en 2019 pour dénoncer l'occupation française et qui ont cru d'année en année pour arriver là où le Mali se trouve maintenant à savoir un pays capable de défendre ses intérêts de tenir tête à l'agresseur de faire ses choix stratégique sans avoir en rendre des comptes à qui que ce soit, sans peur des sanctions et des menaces Les commémorations de la journée de la souveraineté retrouvée, disent les médias sera mise à profit pour renforcer le sentiment patriotique, célébrer le drapeau national, emblème de la patrie. Le courage, la détermination et la résistance des Maliens seront célébrés, en plus du renforcement de la conscience d’appartenance à la Nation malienne et la réaffirmation de l’attachement à la souveraineté.". Mais tout ceci les Maliens n'ont pas à les apprendre. Vu le miracle dont ils ont été capables, ils ont tout ceci dans le sang.

Éthiopie: duo de pression Paris-Berlin ?

Qu'est-ce que signifie cette visite des ministres françaises et allemandes des Affaires étrangères  en Éthiopie ? Quel message veulent-elles faire passe à Abiy Ahmed, cet homme qui résiste depuis près d'un an à toutes sortes de tentatives de déstabilisations à travers la « crise du Tigré' et qui tient tête à toutes formes de pressions économique, diplomatique ou militaire venant de l'axe US-OTAN ?

Voyons ce qu'en dit RFI à ce sujet: “Tout au long de la visite, les deux ministres ont veillé à parler d’une seule voix; porter les mêmes messages en s’appelant mutuellement ‘mon amie’. Objectif : afficher la force du couple franco-allemand, mais également faire front commun pour défendre la place de leurs pays et plus généralement de l’Europe dans une région où grandit l’influence de la Chine et celle de la Russie

La France et l’Allemagne l’ont fait savoir sans ambiguïté. Elles attendent de leurs partenaires africains un soutien plus explicite face à la Russie à propos de la guerre en Ukraine. 

‘Il y a un agresseur et un agressé, et il est important que tous disent à l’agresseur qu’il doit cesser son agression’, a déclaré la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, à l’issue de sa rencontre avec Moussa Faki Mahamat. ‘Nous avons des intérêts communs et attentes à l'égard de nos amis africains’, a-t-elle précisé. Même message de la part de son homologue allemande : ‘nous avons besoin de l'Afrique pour défendre la paix’, en Europe, a déclaré Annalena Baerbock”

Mais cet axe Paris-Berlin semble avoir oublié que l’Éthiopie était l'un des 35 pays à s'être abstenue lors du vote de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant les “référendums illégaux” de la Russie dans les régions situées à l'intérieur des frontières reconnues de l'Ukraine et lui demande de revenir sur sa déclaration d'annexion.

Cette même Éthiopie a signé il y a moins d'un an,  plusieurs accords avec la Russie en vue de renforcer la coopération militaire entre les deux pays.

C'est ce qui ressortait de la clôture de la 11ème réunion mixte de coopération technique militaire entre l'Ethiopie et la Russie, dont les travaux ont été relayés par l'Etablissement de la Radio et de la Télévision éthiopienne.

La ministre éthiopienne de la Défense, Martha Lewig, avait alors souligné que l'accord actuel “renforcera l'amitié de longue date établie entre l'Ethiopie et la Russie et leur permettra de poursuivre le travail en commun qu’ils mènent de manière plus étroite encore”.

Elle avait également ajouté que “l'Accord entre Moscou et Addis-Abeba est crucial pour moderniser les capacités de l'armée de son pays, en termes de connaissances de pointe et d'équipements technologiques”.

Bien que l'axe colonialiste tente de mettre de plus en plus de pressions contre ce pays, le PM éthiopien a déjà prouvé qu'il n'est pas du genre à se laisser faire et ne se pliera ni devant les pressions diplomatiques, ni les pressions économiques telles que l’expulsion de l'AGOA, etc...

L'Occident a peur et cela se voit de très loin. Les échanges russo-africains dépassent désormais le cadre diplomatique. Leurs interactions augmentent à tous les niveaux: politique, économie, défense et sécurité, éducation et culture. Mais ni l’Éthiopie, ni aucun autre pays africain ne sera prêt à donner sa dignité et de tourner son dos à la Russie.

En fait, ce que cherchent les puissances occidentales et leurs alliés, c’est de déclencher une crise dans cette région de l’Afrique et de la transformer en une région comme le Soudan du Sud et donc d’avoir un tremplin pour d’autres projets divisionnistes à venir.

Pourtant, les pays d’Afrique sont bien décidés à mettre en échec ces plans néocoloniaux et de s’unir pour mettre une bonne fois pour toutes les présences occidentales néfastes hors du continent.

Burkina; la mission ratée de la France ?

Par Daouda Emile OUEDRAOGO

Ouedraogodavid597@gmail.com

Paris ne veut pas lâcher du lest dans son pré carré. La visite de la secrétaire d’État française, chargée du Développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou le 10 janvier 2023, sonne comme une piqûre de rappel aux autorités de la transition pour signifier qu’ “elle est toujours là”. Et, pourtant. Décryptage d’une visite où “le loup danse avec l’agneau”.

“J’ai rappelé au Président Traoré nos attentes au sujet de la protection de nos ressortissants”, a déclaré la Secrétaire d’Etat aux journalistes, lors de la conférence de presse du 10 janvier 2023. Dans ce bout de phrase, se trouve les tenants et les aboutissants de cette visite où, l’émissaire du Président Macron a été reçu par le Président capitaine Ibrahim Traoré himself. Passons sous silence, qu’en visite en Centrafrique, elle a été reçue par le Premier ministre et non le Président lui-même. Plantons le décor de cette visite sur les plans sécuritaires, diplomatiques et politiques afin de démontrer par a+b, que Ouagadougou risque de se tirer une balle dans le pied si les autorités de la transition n’assument pas leurs responsabilités devant l’histoire. Chronologie des faits saillants. Acte1 : Le 3 décembre 2022, le gouvernement du Burkina Faso ordonne la suspension de la diffusion des programmes de RFI sur tout le territoire national.

Acte 2 : Le 21 décembre, l’Agence d’information du Burkina (AIB) informe : “Deux citoyens français interpellés pour activités d’espionnage, ont été expulsés du territoire burkinabè, dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022”. Acte 3 : Fin décembre 2022, Ouagadougou demande à Paris de changer son ambassadeur en poste au Burkina Faso. SEM Luc Hallade “parle trop et souvent sans porter de gants diplomatiques”, selon une source proche du dossier. En réalité, de sources dignes de foi, les nouvelles autorités de la transition, reprochent au diplomate d’ “avoir une lecture dramatique et fausse de la situation sécuritaire du pays.” Deux faits semblent corroborer cette assertion. Premier fait : le diplomate a affirmé “que le pays est au bord de la guerre civile” ; le second est d’avoir “demandé aux ressortissants français de se relocaliser en quittant Koudougou”. Acte 4 : Le 23 décembre 2022, Barbara Manzi, représentante résidente de l’ONU est déclarée “persona non grata”. Elle est sommée de “quitter le pays”. Ce fut fait. Acte 5 : la veille de la venue de Chrysoula Zacharopoulou à Ouagadougou, Mme la Ministre des Affaires étrangères du Burkina, Olivia Rouamba serrait les mains des diplomates russes en poste à Ouagadougou, sous un large sourire. Les médias faisaient de cette information leur chou gras, en faisant la part belle à une ouverture prochaine d’une ambassade au Burkina. A ce décor, on peut effleurer la visite “en catimini” du Premier ministre Appolinaire de Tambella en Russie et l’aide apportée par le Mali au Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme. Sans oublier, sur le plan sous-régional, le projet de création de la force ouest-africaine “anti-coup d’Etat” (selon le Président Macron), “anti-terroriste” (selon les chefs d’État de la sous-région). De ce décor, quelles analyses ?

“Concernant les forces françaises Sabre, nous restons présents aussi longtemps que notre présence est souhaitée. Les militaires de Sabre sont bien présents en accord avec les autorités du pays”, a déclaré l’émissaire de Paris. En un mot, comme en mille, si les soldats français sont toujours à Ouagadougou, elles y sont, à la demande des autorités de la transition. Alors, si la force sous-régionale “anti coup d’Etat” en création, veut faire de Ouagadougou, l’épicentre de son renseignement, comme souhaité par l’initiative d’Accra, pilotée et financée par l’Union européenne, dirigée par la France ; Si Paris dispose de 400 éléments postés à Ouagadougou, avec une base militaire de plus d’un millier de soldats à Abidjan et des drones armés basés au Niger, l’Afrique de l’Ouest se trouve prise en tenaille par un pays accusé par le Mali d’ “armer et de financer les terroristes”. Comment viendra-t-on à bout de cette hydre ? “La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent”, Albert Einstein. Pourtant, en mi-novembre 2022, les autorités françaises envisageaient le départ de cette force. Ce départ devait intervenir en février 2023. Si le capitaine Président Ibrahim Traoré prend le risque de maintenir cette force française, il aura trahi ceux qui l’ont emmené au pouvoir. Car, s’il n’y avait pas eu les “pro-russes” pour descendre dans les rues de Ouagadougou le 24 janvier 2022, il n’est pas sûr que ses hommes allaient prendre le dessus sur ceux de Damiba, s’il y’avait eu affrontement. Alors, évitons de payer le peuple en monnaie de singe. Acte 6: la suspension des travaux de construction de l’aéroport de Donsin suite à l’effondrement d’une bâtisse le 30 décembre 2022. Le capitaine Traoré a promis devant les forces vives de Bobo, la révision des conventions. Il n’est pas exclu que ce dossier ait été effleuré par la “visiteuse”. Pour mémoire, en 2021, le Burkina Faso a signé une concession de 30 ans avec le groupe français Meridiam pour la conception, la construction, le financement, l’exploitation et la maintenance de l’aéroport de Donsin. Nous y reviendrons en détail dans un prochain écrit.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV