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Zoom Afrique du 27 décembre 2022

Zoom Afrique du 27 décembre

Les titres de la rédaction :

  • Le Mali suspend l’exportation de céréales afin de subvenir aux besoins internes
  • Éthiopie: une délégation gouvernementale de haut rang se rend dans la région du Tigré
  • Togo : la ministre des Armées et le chef d'état-major limogés

Les analyses de la rédaction :

1. Faso: la France devra se retirer! 

Depuis le coup d’État du 30 septembre dernier, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France, déjà secoué par une prise de conscience anticolonialiste en Afrique, ne cesse de se détériorer. Le divorce est-il en vue? Des experts le croient. 

« Avec ces derniers développements, l’on peut dire que la relation entre Paris et Ouagadougou n’est plus au beau fixe et a inéluctablement pris une trajectoire de méfiance réciproque. Certes, une rupture brusque et fracassante avec Paris n’est pas envisageable et bénéfique à court terme pour le Burkina qui s’en sortira avec des défis à relever, mais l’attitude de Paris à moyen et long terme déterminera la nature des relations qu’il voudra imprimer avec des entités indépendantes désormais jalouses de leurs souverainetés et qui n’entendent plus subir un quelconque diktat », estime Traoré Zana, Juriste et chercheur, expert en relations et politiques internationales.

Traoré affirme que les mutations et enjeux géopolitiques et géostratégiques en cours ne sont pas étrangers au virage anti France ou encore anti Occident des États africains dont le Burkina Faso:  « Le monde devient polycentrique et lesdites grandes puissances font face à des siècles d'injustice commises contre l'Afrique et elles en perdent naturellement leur zone d’influence ».

Plusieurs incidents ont émaillé les relations diplomatiques ces derniers temps entre le Burkina Faso et la France.

Début octobre, les locaux diplomatiques françaises avaient même été prises pour cible, par des manifestants et depuis lors, les services de l’ambassade de France sont fermés au public.

La délégation de l’Union européenne au Burkina Faso a déploré dans un courrier adressé au ministère en charge des Affaires étrangères du Burkina Faso « l’absence de réaction appropriée des services de sécurité » burkinabè suite aux mouvements de protestation ayant ciblé les emprises diplomatiques de France au Burkina Faso.

Le 3 décembre courant, le gouvernement burkinabè a décidé, la suspension immédiate jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire national à cause « des manquements » constatés dans le travail du média français, selon un communiqué officiel.

Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022, deux ressortissants français ont été interpellés pour activités d’espionnage, et expulsés du territoire burkinabè. Or Cette actualité des relations entre la France et le Burkina Faso traduit la situation globale de la françafrique qui doit cesser d’exister.

Pendant plus de soixante ans, la soi-disant coopération de la France avec ses anciennes colonies a toujours été marquée côté française par l'usage des méthodes et des pratiques orientées vers les intérêts de la seule France au détriment de ceux des pays africains dits partenaires. 

Confronté à une crise sécuritaire alimentée justement par cette même France, parrain non revendiqué des terroristes le Burkina Faso en est désormais à vouloir rompre avec cette équivocité. C'est ainsi qu'Ouagadougou s’est engagé à diversifier ses partenariats dans le domaine militaire afin d’intensifier la lutte contre le terrorisme et contre un pseudo partenariat Burkina-France qui a depuis toujours relevé d'auto-mutilation. Puis c'est un choix motivé, notamment, par le rejet grandissant des populations de la présence française sous toutes ses formes.

Qui pourrait effacer des décennies de l'emprise française ? 

Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a déclaré que son pays souhaitait avoir la Russie comme « allié » dans la lutte contre le terrorisme.
Dans un contexte de sentiment généralisé de rejet de la politique française au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest de façon générale, « la France gagnerait à changer sa posture, à revoir ses méthodes et sa coopération avec certains États africains dans le respect mutuel de leurs choix souverains et dans un partenariat sincère et gagnant–gagnant sous peine de tout perdre. Va-t-on vers le retrait des troupes françaises du Burkina Faso ?

En novembre dernier, le Premier ministre a déclaré devant les députés que le Burkina Faso souhaitait une coopération « sincère et franche » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Il avait soutenu que ces derniers temps, son pays se passait du soutien des troupes françaises sur son sol dans le cadre de la lutte contre le terrorisme soulignant que l’armée française intervenait pour appuyer les soldats burkinabè sur demande des autorités burkinabè, mais que « ces derniers temps les autorités burkinabè s’en passent et préfèrent organiser la lutte avec leurs propres moyens pour la sauvegarde de notre souveraineté ».

Dans la foulée, la France a annoncé, de son côté, qu’elle n’excluait pas la possibilité de retirer ses troupes présentes au Burkina Faso, selon son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dans un entretien au JDD (Journal du dimanche). Or, ce retrait pourrait avoir un caractère bien contraignant. Car une toute dernière mesure-choc qui devrait bien alerter la France c'est l'expulsion de la coordinatrice onusienne au Burkina pour cause de liens suspects avec les terroristes. Le Burkina pourrait vouloir un de ces quatre en faire autant avec le contingent français, démasquer les dessus de sa mission et rejoindre un Mali dont le MAE réclamé une audience du Conseil de sécurité pour prouver la complicité France-terroristes. Autant dont agir préventivement et retirer la Force Sabre avant que la vérité ne soit dévoilée. 

 

2. La RCA dénonce les ingérences des USA et de la France ! 

En Centrafrique, depuis le départ des derniers soldats français du territoire centrafricain, des attaques commencent à apparaître.  

Trois militaires qui étaient en mission d’escorte, dans la nuit de vendredi à samedi 24 décembre, près de la frontière camerounaise ont été tués dans une embuscade, tendue par des rebelles, et trois autres ont été grièvement blessés, a indiqué dimanche, le chef d'état-major des forces armées centrafricaines, le général Zéphirin Mamadou. 

« Les militaires étaient partis escorter un convoi des camions des marchandises en provenance du Cameroun quand ils sont tombés dans l’embuscade des rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) près de la localité de Gallo, situé à 55 kilomètres de Bouar sur la route de Béloko, dans la préfecture de la Nana-Mambéré », a expliqué le général Zéphirin Mamadou. 

Selon le chef d'état-major des forces armées centrafricaines, les corps ainsi que les militaires blessés ont été évacués samedi soir vers la capitale Bangui. 

Les autorités centrafricaines ont notamment mis en cause dans cette attaque les rebelles du groupe 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation), un groupe très puissant dans le nord-ouest de la Centrafrique. 

Les attaques de rebelles paralysent le corridor Douala – Bangui dont la route qui relie le Cameroun et la République centrafricaine. 

Ce corridor reliant le Cameroun à Bangui, principale route d’approvisionnement de la Centrafrique, est souvent attaqué par des groupes armés. 

En bloquant le corridor, ces rebelles tentent d’exposer les Centrafricains à la faim, le port de Douala au Cameroun étant la principale voie pour les importations des divers produits. 

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) avait pourtant annoncé qu’elle s’engageait à sécuriser davantage le corridor Douala (Cameroun)-Bangui (Centrafrique), dans une note d’information publiée le 14 avril 2021. 

« Dans le but de continuer à ravitailler la capitale centrafricaine depuis le port de Douala au Cameroun, la Force [multinationale] a établi le long de cet axe des points de contrôle lui permettant d’effectuer en toute sécurité des escortes de convoi dans les deux sens. Pour une meilleure reprise des activités économiques, elle entreprend d’effectuer jusqu’à trois départs par semaine de convois marchands sur cet axe », avait annoncé la Minusca. 

La sécurisation du corridor Douala-Bangui doit être entièrement effectuée par l’armée centrafricaine pour faire cesser les attaques.  

Tant que la Minusca sera présente en Centrafrique, la population centrafricaine ne sera pas à l’abri des attaques de groupe rebelle. Et ceux qui sont derrière ces groupes rebelles doivent également être pointés du doigt.  

Le gouvernement centrafricain a fait savoir qu'il faisait face, depuis un certain temps, à d'« incessantes propagandes déstabilisatrices » qui visaient à créer « une atmosphère de psychose » au niveau national comme international, « sur la population et ses partenaires ». 

Le gouvernement centrafricain s'exprimait dans un communiqué ce lundi 26 décembre. 

Le communiqué signé par la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo, indique que l’une des personnes qui pilotaient cette « grande campagne de désinformation et d’intoxication sur la RCA », est l’ex-directeur des renseignements généraux du Tchad, Abdelkader Mahamat, un ancien chef rebelle, plus connu sous le nom de Baba Laddé, dont certains experts pensent qu’il est soutenu par la France. 

Bangui a déploré, dans son communiqué, « la fiche mensongère signée du général Baba Laddé en date du 21 décembre, adressée à l’Ambassade des USA au Tchad », ainsi que « les déclarations tendancieuses de Didacien Kossimatchi, leader de l’association dénommée Galaxie ». 

Les autorités centrafricaines ont indiqué aux ambassades de France et des États Unis en RCA que ces fiches mensongères du général Baba Laddé constituaient « des tentatives d’instrumentalisation de la situation sécuritaire de la RCA à des fins politiques et géopolitiques ». 

Bangui a rappelé « aux ambassades citées dans la fiche signée du général Baba Laddé qu'il avait consacré toute sa vie à la destruction de la RCA, en étant à la tête de plusieurs groupes armés rebelles qui ont plongé ce pays dans le chaos ». 

Dans une note envoyée le 21 décembre à l’ambassadeur de France et des États Unis au Tchad, le général Baba Laddé a alerté sur la sécurité des locaux des représentations diplomatiques ainsi que du personnel de ces chancelleries. 

L’ancien patron des renseignements généraux du Tchad a prié ces chancelleries « de prendre toutes les dispositions nécessaires pour contrecarrer une action terroriste qui se prépare contre ces ambassades et leurs personnels ». 

Le général Laddé prévient que les Centrafricains préparent de grandes manifestations populaires contre la présence des Français et des Américains en RCA en dénonçant la politique de ces États et leurs alliés contre le pouvoir de Touadera en RCA ». 

La Centrafrique continue donc son combat contre les ingérences extérieures et surtout, pour préserver la souveraineté et l’intégrité du pays. 

3. RDC: le jeu sournois de l’Occident ! 

Les discours hypocrites de la Communauté internationale concernant les agissements du Rwanda dans l’est de la RDC ne suffisent bien évidemment pas pour calmer les Congolais, qui sont de plus en plus nombreux à se soulever pour protéger leur pays de toutes invasions venant de l’extérieur. 

Le docteur Denis Mukwege, l'actuel sénateur et ancien Premier ministre Matata Ponyo et l'opposant Martin Fayulu demandent au conseil de sécurité des Nations-Unies une condamnation « ferme » contre le Rwanda pour son soutien à l'activisme des rebelles du M23 au Nord Kivu. 

« La condamnation ferme du Rwanda par le Conseil de sécurité et par tous les pays épris de paix et de justice pour cet acte d'agression contre la RDC, en violation de la charte des Nations-unies ; le retrait immédiat des éléments du M23 de toutes les positions qu'ils occupent ; le déplacement loin de la RDC des éléments rwandais des FDLR et Ougandais des ADF par l'ONU ; le retour de 6 millions de déplacés internes congolais dans leurs territoires grâce à un programme que l'ONU devra mettre en place ; la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda et la fermeture de toutes les frontières avec ce pays. » 

S'agissant de la situation sécuritaire dans la province de Mai-Ndombe, à Kwamouth, à Wamba (Bagata) et dans les environs de Kinshasa, nous exigeons une enquête internationale neutre pour connaître les contours et les auteurs des tueries barbares qui s'y déroulent de sorte qu'ils répondent de leurs actes devant les tribunaux. Nous demandons en plus à la police et à l'armée nationale de sécuriser les citoyens, leurs biens et tous les villages affectés par ces massacres. 

Jusqu'à présent, le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda ne fait que mener les Autorités congolaises en bateau et personne ne prend une position ferme contre le Rwanda et le groupe rebelle qui sont visiblement les alliés de la Communauté occidentale. 

Concernant Kibumba, quelques motards ont remarqué le non-retrait des rebelles du M23. Ce groupement situé en territoire de Nyiragongo, dans le Nord-Kivu, devait passer officiellement sous contrôle de la Force régionale. 

De nombreux paysans témoignent que des hommes non autrement identifiés les ont renvoyés du marché des légumes ensuite de l’ancien bureau de l’administration du territoire de Nyiragongo. Pourtant, le M23 s’est officiellement retiré de cette cité depuis le 23 décembre dernier. Cette cérémonie de retrait de la ville stratégique de Kibumba, a dit le porte-parole de ce mouvement, Willy Ngoma, était un signe de bonne foi pour marquer leur adhésion à la feuille de route de Luanda. Mais, apparemment, le M23 n’a pas du tout la volonté de quitter ses positions, si ce n’est que pour se renforcer dans d’autres zones. 

La cérémonie de vendredi 23 décembre dernier au cours de laquelle il a transféré l’administration de Kibumba à la Force régionale de l’EAC n’a été qu’un leurre, selon l’armée congolaise. 

Les FARDC, qui n’y ont pas cru, ont laissé entendre qu’il s’agissait d’une simple publicité du M23 pour juste distraire les Congolais et la Communauté internationale, d’après le général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise. 

En ajoutant que ces rebelles ont l’intention de vouloir renforcer certaines de leurs positions pour conquérir de nouvelles localités dans le territoire de Masisi. « Toutes les unités désengagées de Kibumba, au lieu de regagner leurs positions initiales de Sabinyo, conformément aux décisions du mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022, prennent une autre direction pour renforcer les positions de Tongo, de Kishishe et de Bambo, avec l'intention manifeste d'occuper le territoire de Masisi », a-t-il fait savoir. 

Selon lui, les affrontements qui ont lieu depuis l'après-midi de vendredi 23 décembre 2022 entre les FARDC et les rebelles du M23 dans le parc national des Virunga entre Tango et Saké, derrière les volcans de Nyamulagira, « démontrent clairement l'intention des terroristes, de contourner nos positions en vue de s'emparer de la cité de Saké située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Goma », et il fait observer la même manœuvre du mouvement rebelle du côté de Kishishe et de Bambo et qui vise à s'emparer de Nyanzale, Kibirizi et Kichanga, a-t-il démontré. 

Ce qui montre que la Communauté internationale, le Rwanda, le groupe rebelle du M23 sont en train de jouer un jeu de dupe afin de berner les Congolais et les Autorités, pour gagner du temps, et surtout pour prendre le contrôle des zones regorgeant de ressources naturelles stratégiques. 

Le gouvernement et le peuple congolais sont livrés à eux-mêmes, et l’important dans cette affaire, c’est qu’ils le savent. Ils ne peuvent que compter sur eux-mêmes pour préserver leur pays. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV