C’est fou la rapidité avec laquelle le très habile président togolais, Faure Gnassingbé devrait s’aligner sur le président-capitaine Traoré, lui donner entièrement raison pour ce que ce dernier a fait de son PM, Apollinaire Kyélem dès son retour du sommet « sécuritaire » d’Accra, à savoir son recadrage, ce qui l'a poussé à effacer aussitôt son tweet où il avait annoncé l’arrivée de 2000 soldats africains au Faso pour appuyer le pays dans la lutte contre le terrorisme !
En effet, 72 heures après que les trois États côtiers à savoir le Ghana, le Togo et le Bénin, dirigés par trois présidents qui croient encore au mythe d’un Occident puissant eurent pris part à cette manifestation où il était surtout question de refaire sur le dos du contribuable africain un avatar du G5 Sahel et de reprendre très exactement sur la côte les mêmes démarches qui ont fait que le terrorisme made in Occident puisse s’étendre en huit ans à tous les pays sahéliens, le Togo a été attaqué à Tiwoli, cette localité située sur la frontière sud du Burkina et il y aurait selon RFI qui s’en frotte déjà les mains des soldats et des civils morts.
Et en voici la preuve : « Au Burkina Faso, les autorités ont annoncé jeudi 24 novembre avoir recruté 90 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils destinés à seconder l'armée dans la lutte anti-terroriste. Une campagne de recrutement avait été lancée le 24 octobre avec l'objectif de recruter 50 000 volontaires. L'objectif initial de l'enrôlement est largement dépassé. Dans son communiqué, le lieutenant-colonel Thomas Sawadogo, commandant de la Brigade de veille et de défense patriotique, explique que tous les inscrits ne sont pas encore « retenus pour le moment ». Ceux qui le seront bénéficieront ensuite « d'une formation initiale », selon le communiqué, qui ne donne pas plus de détails. »
Mais en Afrique y a-t-il réellement quelqu’un qui croirait encore aux sornettes de RFI ? Ce qu’a Traoré est la recréation d’une armée qui est même capable de donner un coup de main aux Frères Maliens quitte à mettre à la porte l’armée française. Lui qui il y a quelques jours parlait d’une armée « infiltrée » où des généraux de la ville ignoreraient les soldats de la campagne et ce pour des intérêts personnels, soit une allusion à peine voilée aux accointances françaises au sein de l’armée burkinabée qui ont fait qu’à l’époque de Damiba la force populaire a été dissoute et que la France a réussi dans la foulée à faire sauter les verrous du Nord burkinabé.
Luc Michel, géopoliticien et Bernard Cornut, politologue s'expriment sur le sujet.