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Le Mali, candidat aux BRICS ?
A peine 5 jours après avoir mis le doigt très exactement là où il faut à savoir sur ce réseau tentaculaire qui composé de centaines d’ONGs permettait à la France de créer des ponts « occultes » avec leurs mercenaires takfiristes, de les financer et alimenter en armes et en munition au nom de l’humanitaire, ONGs qui ont pour le reste le devoir de refaçonner l’opinion publique, de les canaliser de façon à voir en l'ennemi, un ami, le Mali jette un second méga pavé dans la marre autant sinon encore plus grande que le premier : Au fait, le fait de suspendre le financement des ONGs pro-France ou française ou ayant même un semblable rapport avec la France et ce, à travers le territoire national, les médias mainstream n’en ont pas trop parlé en détail n’empêche que cette mesure-choc ressemble point par point à un espèce d’embargo financier, monétaire que l’État malien impose à l’ex puissance d’occupation. En fermant les portes des banques maliennes à l’argent français ou mieux dit, à l’argent malien dont dispose la France via des centaines d’entreprises actives au Mali, c’est toute une logique colonialiste d’influence et d’interférence qui en prend un coup dur. Et comment ?
Et bien en coupant la source de « mécénat », de « mercenariat » le Mali post-occupation met un terme définitif à la « politique d’aubaine » pour assainir les réseaux de financement puis s’orienter droit vers la production nationale, cette même production qui, rappelons-le, a fini il y a quelques semaines de cela à mettre à pas les sanctions économiques décidées par l’Occident, mais appliquées par la CEDEAO. C’est d’ailleurs en écho à cette nouvelle réalité malienne que Bamako a pris ce vendredi une décision ultra stratégique en faisant entrer en scène la Chine après avoir joué très intelligemment la carte russe, quitte à pousser vers la porte la France.
Voici l’info-choc que vous ne risquerez jamais de trouver « commentée » ailleurs. Anadolu écrit : « Le Mali et la Chine ont signé un protocole d’accord pour l’installation de deux unités de filature, l’une à Koutiala et l’autre à Bamako, a fait savoir la présidence du Mali dans un communiqué rendu public vendredi. La même source précise que « le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, chef de l’État, a reçu, ce vendredi 25 novembre 2022, l’ambassadeur de la République populaire de Chine au Mali, Chen Zhihong, qui accompagnait une délégation de son pays dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet ». Le communiqué de la présidence malienne, a indiqué, citant le président directeur général de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), Dr Nango Dembelé, que « la première unité sera installée à Koutiala avec une capacité de 20 000 tonnes de coton fibre à transformer en filet, tandis que la deuxième unité sera mise en place à Bamako avec une capacité de 25 000 tonnes par an. Ce qui fait environ 45 000 tonnes de coton fibre ».
Et le média d’ajouter : « La société chinoise Qingdao, chargée de réaliser ce projet, dispose d’un capital de 200 millions de dollars, dont 85 % sont détenus par la CMDT et 15 % par le partenaire chinois, avec un Conseil d’administration et tout ce qui est nécessaire au fonctionnement juridique de la société, ajoute la présidence du Mali. »
Qu’y a-t-il de révolutionnaire dans cet accord qui en fait un irréversible signe d’une souveraineté et d’une indépendance retrouvée ? C’est la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) qui détient la plus grosse part dans ce contrat et pas la Chine ou ce qui revient au même, c’est l’État malien qui commande aux employeurs chinois comment se comporter vis-à-vis de leurs employés, comment disposer des gains, faire signer des contrats aux travailleurs et tout ceci sur fond de la création de 5000 emplois. N’est-ce pas une façon de rediriger au moins 5000 Maliens recrutés dans des ONGs Pro France et empoisonnés à la propagande française vers le secteur de production nationale pour qu’ils travaillent non pas pour les intérêts de l’ennemi, mais pour ceux de leur propre pays ?
Mais ce n’est pas tout, car en fermant ses banques sur la France et en boostant la production nationale, le Mali tient aussi à se classer parmi ceux des États africains qui malmènent le FCFA, cette monnaie de singe colonialiste profondément affaiblie d’ailleurs (elle a perdu 24 pc de sa valeur) depuis le début de la guerre en Ukraine. Le vendredi 25 novembre, on a appris que la République centrafricaine qui a commencé quelques années plutôt que le Mali sa mutation anti colonialiste, avec les succès qu’on lui connait, abriterait désormais le siège des BRICS soit ce bloc anti Occident qui inclut la Chine, la Russie, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud. La décision est historique d’où le silence de mort côté médias mainstream. Car s’il est vrai que la RCA n’est pas une économie émergente pour cause des années d’occupation militaire, il est aussi vrai que toutes les économies émergentes l’envient et ont besoin des richesses qu’il enferme dans son sous-sol et que de toute façon les BRICS sans Afrique ne survivra pas. Idem pour le Mali, quatrième producteur d’or d’Afrique après l’Afrique du Sud, le Ghana et le Soudan, avec environ 13 mines exploitées et des réserves d’or grimpant à 881,7 tonnes selon un responsable du ministère malien des Mines de production qui s’exprimait très curieusement ce même vendredi 25 novembre.
Après tout les grandes puissances comme la Chine et la Russie continuent à l’heure qu’il est, à chercher à dédollariser et à liquider leurs réserves en dollars pour les transformer en lingots d’or. Pourquoi le Mali n’en ferait-il pas autant avec le FCFA ? Ce sera la voie royale propre à ouvrir un jour les portes des BRICS au Mali et qui permettrait à ce que l’État malien puisse revenir l’un après l’autre sur ces accords imposés qui permettent aux multinationales comme Barrick Gold, B2Gold et Resolute Mining de sucer le sang des mineurs maliens et de s’en remettre plein les poches.
Niger : qui a la télécommande des opérations militaires ?
Qu’est-ce qui a mené le président Bazoum à insisté sur le fait que « face aux terroristes, la télécommande (est) entre nos mains, pas dans celles de la France qui appuie son armée », dixit.
Avec la France, « nous menons des opérations à notre frontière avec le Mali qui se passent dans d'excellentes conditions », décrit le chef d'État nigérien, dont le pays a accepté le maintien d'une base aérienne française à Niamey et l'appui de soldats pour l'aider à lutter contre les jihadistes à la frontière malienne.
« Quand nous éliminons 16 terroristes le 11 novembre, en quoi cela pourrait-il provoquer un sentiment contre les Français ?», fait-il valoir. « Nous avons une petite opinion à Niamey, qui s'exprime par moments, mais qui ne mobilise guère les foules. En ce qui concerne le Niger dans son ensemble, je n'ai pas l'impression d'avoir affaire à un sentiment antifrançais d'envergure", souligne-t-il.
Il est vrai que depuis le retrait ou plus précisément l’expulsion de Barkhane du Mali et bientôt du Burkina Faso, le Niger est devenu un foyer assez sécurisé pour les éléments de cette force colonialiste, un foyer assez sécurisé puisque c’est le gouvernement entre autres qui a donné son feu vert à cette présence sans pour autant prendre en compte la satisfaction du peuple nigérien.
De son côté, le président nigérien semble vouloir rassurer tant bien que mal la population en prononçant de tels discours.
D’ailleurs, il y a une semaine de cela, le ministre nigérien de la Défense nationale Alkassoum Indatou a déclaré que le Niger poursuivra sa coopération militaire "bénéfique" avec la Russie.
Il a fait cette déclaration à l'issue d'une audience accordée à l'ambassadeur de Russie au Niger, Igor Gromyko, accompagné du chef de la mission militaire russe au Niger, tous deux résidant au Mali.
"Une délégation russe conduite par l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie au Niger avec résidence en République du Mali, SEM Igor Gromyko et comprenant le chef de la mission militaire de Russie au Niger également avec résidence Mali a été reçue par le ministre de la Défense nationale Alkassoum Indatou ", a rapporté le site d'information du ministère nigérien de la Défense nationale.
"La rencontre s'est tenue en présence notamment du secrétaire général du ministère de la Défense nationale et du chef d'état-major des armées", a ajouté la même source, précisant que les discussions ont porté sur le développement de la coopération bilatérale dans le domaine militaire.
Mais qui tient réellement « la télécommande » au Niger ? La France, le gouvernement ou bien une partie tiers ?
Il semblerait que ce soient les USA, les détenteurs principaux de cette télécommande qui agit dans l’ombre et qui tire sur les ficelles de la discorde et de la déstabilisation dans cette région africaine.
À quoi joue donc le président Bazoum qui avait choisi dès son arrivée au pouvoir de ralentir les accords conclus en 2017 et sous Issoufou entre Niamey et Moscou ? On aimerait croire qu’il s’engage lentement et sûrement sur le même chemin que le Mali et le Burkina Faso quitte à jouer la carte russe contre l’occupation massive de son territoire. Après tout, c’est la voie obligée pour Bazoum qui va droit vers une nouvelle élection que de prendre en compte la voix de son peuple, un peuple nigérien qui est un pionnier de lutte contre l’occupation militaire française au Sahel avec des manifestations qui ont commencé déjà en 2019 et dont la toute dernière remonte à il y a six jours quand le Français Macron a annoncé la mort de Barkhane.
Les BRICS vont ouvrir un bureau en Centrafrique :
Une délégation de l’alliance des BRICS a terminé une visite de plusieurs jours à Bangui, jeudi 24 novembre, dans la matinée.
La présidente russe de cette organisation regroupant cinq grandes économies émergentes mondiales (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) a annoncé que la capitale centrafricaine hébergerait son futur siège en Afrique centrale.
Quelle est l'importance de cette visite ?
Explications avec Luc Michel, géopoliticien.